vendredi 18 décembre 2015

Winters Kiss




Comment ne pas commencer ce récapitulatif de 2015 à l'envers ?

Le 12 novembre 2015, j'étais à un concert imprévu. Il m'a fait un putain de bien. J'y ai découvert ces chatons :


[Tom Ogden = potentiel Alex Turnerien, I dare say]

Le lendemain, Paris déraillait et je les écoutais en boucle, sautillant sur des titres comme Blow, You pulled a gun on me ou Cut me and I'll Bleed.
L'ironie de la situation ne m'échappait pas, mais je continuais à me balancer de gauche à droite, parce que la musique.

Je voulais vous en parler plus tôt, mais j'ai eu un contretemps fâcheux.
Mais ça va, je suis allée essuyer les larmes qui n'ont pas réussi à couler sur des blousons de cuir.

Il y eu eux :


Ash (le groupe de mon adolescence) et We are Scientists (le groupe de ma VIE) et pour la première fois de mon histoire avec eux, et parce qu'on est toujours plus fort à deux, j'ai sorti les doigts de mon séant et j'ai réussi à parler à Keith Murray, et genre il y a compris, et répondu. Avec ses yeux bleus.

Parce quoi moi, de la rockstar, je te la nourris, je te lui ébouriffe la tête et je te l'emmène faire du tourisme à Paris easy. Mais là on parle d'une idole. C'était pas gagné.
C'est aussi la soirée où j'ai reçu le deuxième meilleur hug de ma vie. C'est pas rien.

Je pensais que l'année était finie, et puis le père-noël, sous les traits d'une copine de concert ayant le permis et beaucoup plus d'abnégation que moi m'a inscrite sur la guest-list du show de mes absinth friends à Anvers.


[Eux, encore et toujours, qui reviennent comme le loup blanc les cool cats qu'ils sont.]

Le temps de se demander quel est le fuck de Floflo&TheMachine, de boire du champagne, et des bières et de la vodka, de recevoir un hug de Chilli, de donner un cadeau de noël à Will, un cours de français à Pete et de froncer les sourcils en sermonnant Sam quand il fait des blagues se terminant par "It means it's time to split-up".

Ils savent pas, ni W.A.S, ni eux, ni les Citizens! - et le cadeau prophétique qu'est Tom Burke -, ils n'ont aucune idée de la dose d'eux dont j'avais besoin à cet instant, à cet instant précis.



J'ai foutu le paquet niveau musique pour ensevelir le fait que ce récap annuel et tant attendu par vous trois, mes lecteurs, sera anarchique et bigarré, mais pas très charmant.
J'ai passé un an de rien à digérer le garçon avec qui "il n'est s'est rien passé" et, avec lui, toute illusion.

Car 2015 a été l'année de la rupture mentale, le point de non retour au niveau de mon équilibre et de ma santé, et surtout, 2015 a été l'année où j'ai fait le deuil de l'amour.



Une année où je regardais à ma droite vers le joli garçon tout nu et où je pensais en serrant les dents : mais quand est-ce qu'il se casse ?
2015 a été l'année où j'ai le plus été full-on connasse. Full-mode puma, cette demi cougar qu'on est quand on n'a pas encore trente ans.



L'été m'a extirpé des rires de joker quand la vie s'est évertuée à vouloir m'arracher la seule chose à laquelle j'avais eu l'outrecuidance de m'attacher.


Mais, en août, alors que Marlowe semblait tiré d'affaire, Kasabian et Noel Fielding et Interpol et Daniel Kessler m'ont chopée par les entrailles pour me secouer et me rappeler à la réalité : c'est la musique l'important.


Puis ce fut à Londres de me réconforter.

Alors je suis partie pour un automne parisien le coeur léger, et là, la vie m'a rappelé que personne n'est à l'abri, de rien, et qu'on a vécu 60 ans d'un calme qui n'avait rien de normal. Que ce calme, il est terminé, et qu'alors que mes ami(e)s paniquent, parce qu'ils/elles avaient prévu de faire tout plein de marmots dans ce monde de paix, de brunchs et de culture érigée en monarque absolue, tout à coup ça va plus être la même.

Quelque part le monde vers lequel on se dirige me ressemble pluss. Il est dark et moody et incohérent et insoluble. Mais ça ne me réjouit pas pour autant. Je savais quelque part qu'on était partis pour ça, ma rage adolescente et mes idées noires et mon pessimisme et ma vista, j'aurais préféré me tromper.


J'ai encore plus envie de protéger tout le monde, de prendre les gens sauvables de ma vie et de les enrouler dans un papier bulle d'alcool, de fêtes et de musique forte.


Le Karma sait me récompenser à sa façon, quand il s'amuse à me faire rencontrer trois fois de suite Carl Barât dans des toilettes, quand une des idoles qui m'a accompagné toute ma vie s'est saisi de ma main à l'arrière d'un taxi, quand une stage door dont j'ignorais l'existence s'ouvre sur mon passage sur un garçon dont on ne peut décemment pas ignorer l'existence (et les jolis cheveux).

'Cause I'm in love so old
Put your flowers down, it's too cold
Fuck your romance, I wanna pretend
That Jenny Lee Lindberg is my girlfriend

With the sun on my back it's a nice day
I will never choose any other way
With the sun on my back it's a nice day
I will never choose any other way