samedi 24 septembre 2011

'Til all my sleeves are stained red...

...From all the truth that I've said

[Aka : mon nouveau mari]

Heights, goddess of mischief, that's me.

Depuis quelques temps, genre, disons, à la louche, 3 mois - et sans paranoïa - les gens me font me sentir coupable. A tort ou à raison.

A raison quand je suis à deux doigts de briser des couples, de mourir dans l'appartement d'autrui ou quand je faillis à mes devoirs primaires (comme fournir du charbon pour faire tourner le Blog de l'hormone).

A tort quand on me demande de garder un secret tout en me connaissant un minimum.

Encore, un secret à garder, je peux gérer. Mais quand TOUS mes potes me tombent dessus en me confiant des choses commençant par "je peux te faire confiance, hein ?" et finissant par "tu le dis pas, hein !", je suis bientôt en overdrive. Surtout que mes potes se connaissent plus ou moins tous, alors de là à ce que le secret en question concerne ou ne doive pas être répété à une autre de mes connaissances qui elle aussi a quelque chose du même genre à partager... 

[In his dad's closet hidden in a box of fun things, and I don't even know what.*]

Je ne sais pas pourquoi je donne l'impression qu'on puisse me confier quoi que ce soit. Si j'ai bien un défaut, c'est de parler trop. Tout le temps. Puis plus rien. D'abord la diarrhée verbale puis la catatonie extrême. Dans le premier cas de figure, le secret sort tout seul sans que j'aie pu le retenir, dans le second, mon comportement étonne et donne lieu à des interrogatoires pour savoir "c'qui va pas".

Quoi ? Ca vous choque une Heights Johnson assise dans le noir à regarder fixement le vide intersidéral autour d'elle ? C'est nécessaire. C'est ma défragmentation système à moi.

Alors forcément, connaître les dessous des vies de chacun me rend très heureuse, mais la médaille a son revers : se rendre compte à la fois que plein de gens tiennent assez à toi pour partager des trucs perso et que tu ne seras pas à la hauteur de leurs attentes. 

Avant, j'avais un meilleur ami, je lui répétais tout. C'était ma copie de sauvegarde. Une fois le secret répété, je le gardais mieux. Souvent le BFF n'en avait d'ailleurs rien à foutre et ne connaissait pas les gens concernés, mais moi j'étais soulagée. J'avais passé la braise au voisin. Et puis il a fallu me débrouiller toute seule. Trouver des secrets-keeper aux quatre coin du monde. Des gens derrière des adresses mail ou des chats FB qui n'en avaient rien à foutre non plus mais qui me servaient d'oreille/dépotoir à ragots. Et puis vint le moment où j'avais plus trop de potes immatériels (Paris aidant, je les ai plus ou moins tous rencontrés), et ce moment, c'est maintenant.

Des avances. Des secrets de famille. De l'espionnage industriel. Des ruptures pas encore officielles. Des couteaux dans le dos. Même ma mère a commencé à me parler de sa vie amoureuse.

Et moi dans tout ça, seule avec ma politique de la terre brûlée : mes secrets sont à dispo ici ou connus publiquement, je suis transparente. Ma vie perso est monacale. Je n'ai pas de secrets. Juste des choses dont j'ai pas envie de parler à un moment donné, mais ça finit toujours par sortir. 

J'ai les secrets des autres.

 [I took a sip of something poison but I’ll hold on tight.*]

Mais les habitudes se perdent difficilement et ma capacité à m'épancher dans l'oreille de n'importe qui, n'importe quand (quitte ou double : on se fait des amis proches vite mais on effraie les 3/4 des gens) a tendance à vouloir s'appliquer pour les informations qui ne m'appartiennent pas. 

Je dois apprendre à me museler, à arrêter d'être une communiste de l'info, parce que si jamais j'arrivais à perdre la confiance des personnes qui donnent un peu d'animation à ma vie, il ne me resterait plus rien.



*Ecoutez Foster the people : c'est le bien.

mardi 20 septembre 2011

Message in a bottle

J'ai un aimant à rockstars, à gens "connus" dans l'absolu, mais à rockstars surtout. 

L'équivalent d'une rockstar, dans le panorama littéraire français actuel, c'est Frédéric Beigbeder.

Du coup je m'attendais à le voir à tous les coins de rues des bars que je fréquente, mais j'ai quand même mis deux ans de parisianisme à tomber dans la même soirée que lui. 

C'était une soirée à la Flèche d'or, plutôt tranquille, plutôt encore plus tranquille que la soirée moyenne à la Flèche d'or - déjà hyper pépère. Ma comparse m'a juste dit "oh c'est Beigbeder, là", j'ai juste jeté un coup d'oeil, et je me suis dit "ah bah ça c'est fait.", et puis je pensais que c'était tout. Mais non.

Ca devait être trop tranquille, du coup, au moment où j'allais recharger mon verre de rosé, j'entends un murmure réprobateur dans la salle, je regarde, et je vois Frédo au bord de la scène entrain d'agiter les bras et de gesticuler. Puis il saute près du chanteur, vole son micro, et se met à courir avec en braillant d'une voix d'enfant agaçant "je te le rendraiii que si tu chantes du George Michaaael" (chacun ses perversions)(personnellement j'aime beaucoup George)(je ne juge donc pas). J'étais donc là, un sourcil en l'air, à moitié apeurée qu'un Beigbeder en pleine régression renverse mon verre de rosé au beau milieu de sa course en rond qui ne menait, par définition, à rien. 

Et puis le chanteur (de quel groupe, je ne m'en souviens plus), s'est penché, a pris une voix paternaliste, ferme mais douce et lui a dit "rends le micro, c'est bon, je vais le faire" - ou quelque chose du genre. 

En retournant m'asseoir, mon verre de rosé préservé serré fort contre moi, que s'éleva dans la Flèche une version inédite de Careless Whisper

Pourquoi je vous raconte ça maintenant alors que ça s'est passé il y a un an ? Parce qu'hier j'ai revu Frédo. Mais cette fois je l'ai un peu cherché. Je suis allée au débat "Fnac Mix" au Palace, et ce pour 2 ou 3 raisons :

1) c'était au Palace
2) il y avait Gaspard Proust (et il a lu un extrait d'American Psycho et c'était bon) 
3) parce que je suis un super héros des temps modernes et que j'ai réussi à fusionner deux soirées en une

En gros, le poney de bataille de Beigbeder en ce moment c'est que le livre numérique "pouah c'est pas bien", parce que cette révolution venue des internets va couper la tête de l'aristocratie du papier et qu'on est rien qu'une belle bande de communistes qu'aimeraient bien couper la tête à Gutemberg. Or so. 

Pour discuter de ça (mais surtout faire vendre son livre)(une liste des 100 livres à sauver si jamais la Terre venait à imploser) il avait invité ses potes des écrivains, et ils ont lu (big up Régis Jauffret), et ils ont discuté, fait semblant de débattre. Il y a eu des extraits de films et de la musique, mais un peu parce que c'était le principe et juste pour éviter le zéro pointé du hors sujet. Ca a bu du champagne. Et Frédéric Taddéï au milieu de tout ça semblait n'avoir rien à ajouter (même si ses interventions, toujours courtes, étaient les meilleures). 

C'est quand Beigbeder a sorti une tirade sur l'ère du blog qui a tout cassé de la fiction et du grand Roman papier que j'ai compris que c'était sûrement le plus blogueur d'entre nous. 

Multimédia, égotiste, parano, bavard, omniprésent, Beigbeder n'a pas de blog : Beigbeder est un blog.

Et même s'il se prend pour le nouveau McLuhan en déclarant un peu gratuitement "Le livre est un message in a bottle", je pense qu'il est plutôt l'incarnation de ce que son pote Moix décrit comme le héros type de la grande littérature : "un petit personnage" que les événements / le style / le contexte historique fait devenir grand. Un blogueur, en somme.


mercredi 14 septembre 2011

Innocence and arrogance intwined

[Personne ne m'enlèvera de l'idée qu'il s'agit d'une des meilleures chansons de ces 10 dernières années]

Il y a des moments dans la vie où tu sens ton inner attachée de presse te dire "ne répond pas à cette question" "fais profil bas" "reste enfermée chez toi le temps que ça passe". 

Je regrette le temps de radioblog, de la précarité internet, de la préciosité de toute sociabilité. Je regrette le temps où je n'appartenais pas au monde.

J'y faisais quelques apparitions, tout au plus, en retenant mon souffle jusqu'à pouvoir être seule et respirer enfin.

Maintenant que j'y suis je ne semble plus pouvoir en partir.

 Et quand je fais des conneries il faut assumer. Ou se retirer du monde à jamais. Je suis actuellement dans la période d'hésitation. Je ne fais pas de compromis, et, quand je trouve quelqu'un nocif je l'écarte, c'est donc naturel de m'écarter moi même quand je me trouve nocive. 

Et bien que je sois entourée de "meuh non, t'inquiète". Je suis assez clairvoyante pour savoir que je fais de la merde socialement en ce moment (et que mon traumatisme, ma maladie & mon awkwarditude innée ne sont pas des cartes "sortie de prison").

D'un point de vue extérieur on me dit que je ne devrais pas autant m'en vouloir. D'un point de vue intérieur je reste persuadée, qu'en général, les gens ne s'en veulent pas assez. 

Alors je m'inflige ma propre punition, parce qu'après tout, c'est moi qui vis avec moi-même, et je suis bien assez grande pour savoir quand j'ai fait une boulette (sauf quand je sors d'un blackout total et que je suis bien incapable de me sentir coupable pour un truc fait pendant une crise et dont je ne me souviens même pas)(mais c'est une plus vieille histoire). 

Quand on vise un comportement irréprochable il est trop difficile de se pardonner.

jeudi 1 septembre 2011

There she goes

 

















Faisons le point.

J'ai fait une rechute d'Alex Turnerism, suffisait d'en parler pour que.

J'ai pris le RER B et je suis sortie de Paris (!) sans bonbonne d'oxygène (!!)

J'ai failli embrasser un poster du Lion (!) et c'était même pas MON poster (!!)

J'ai vu les La's. J'ai vu les La's. J'ai vu les La's.
J'étais mortifiée par les La's, j'étais mortifiée pour les La's et comme je n'ai pas le coeur à partager ce qui s'est passé sur scène cliquez là : http://www.telerama.fr/musique/a-rock-en-seine-the-la-s-helas,72299.php

Heureusement que le Bar à vin m'a accueilli à coupes de champagnes ouvertes sinon je crois bien que j'aurais ruminé toute la journée. 

Enfin, jusqu'à Deftones qui m'a redonné le sourire et Archive qui m'a à proprement parlé fait décoller : plein les yeux, plein les oreilles, plein le nez, même, d'être au domaine de St Cloud, très exactement entre le ciel et la Terre. 

C'était avant que je me mette à avoir peur du ciel. 
Ouais. Parce que j'ai vu Mélancholia, et que malgré un mal des transports intempestif qui m'a fait fermer les yeux et m'endormir assez pour pas savoir où était passé Jack Bauer, je regarde plus pareil les étoiles.

Surtout que le soir même je m'endormais sous un vasistas.
Mais bon, je m'endormais entre 3 filles (enfin entre 2 techniquement mais il y en avait une 3ème donc arrêtez de me reprendre systématiquement ça devient lourd). Oh et c'est là qu'il y avait le poster du Lion, si vous voulez bien suivre aussi.

On a joué avec des cartes où il avait des chatons. J'ai compris que mon chat avait sûrement le Sida avant de mourir de toute autre chose. On a mangé des crêpes. J'ai rencontré une Suisse. Encore.

J'ai aimé une discussion autour d'un bubble-thé. La meilleure depuis des mois.
J'ai pensé beaucoup à toi.

Je n'arrive plus à lire. Du coup je me suis lancée à l'attaque du catalogue Ikea, histoire de gravir un sommet à ma taille.

Je prends des bus et j'arrive en retard. Mon téléphone sonne et les gens me veulent toujours plus quand je suis déjà prise. Toujours plus tôt, toujours faire plus de choses. Alors je pars demain. Me planquer sous ma couette en Normandie.

Ma mère m'a dit "en fait t'as toujours été comme ça, déjà tu voulais pas sortir de mon ventre - NDH.S.J : j'avais 2 semaines de retard sur la livraison à la naissance - et maintenant tu passes ta vie dans le noir roulée en boule" Ouais ouais ouais ouais. Peut-être le seul truc vrai qu'elle ait jamais dit sur moi. 

Je suis infiniment toujours triste pour Mémé, peut-être même plus qu'elle.

J'ai plus envie de parler de ma maladie et je ne sais pas comment faire alors juste, je ne réponds plus, et j'espère qu'on ne m'en tiendra pas rigueur.

J'ai eu très froid en cette fin de mois d'août. Du froid, des bulles et le ciel, et beaucoup beaucoup de musique, de quoi me donner des allures de stoner moi qui ne touche qu'à ça.

Alex et le Lion se battent dans ma tête, l'un remplace l'autre et je rêve d'un troisième.

Oh, et aujourd'hui des gens ont reniflé mes cheveux devant un bar gay à l'ambiance tamisée. Du coup je les ressens là et c'est vrai que c'est pas mal. 

J'aime bien mon groupe d'amies. Je le trouve sain. Ca fait du bien. Mais je me méfie des groupes qui marchent trop bien. Je repense à Oasis. Je repense à Carl B. Je repense à Blur. Je pense que si ça arrive au Lion et que je n'entends plus jamais parler de lui je demanderai aux vagues qui le connaissent le mieux.

J'ai mangé un gros sandwich et découvert Faris Badwan. Deux fois Faris Badwan.

J'aime bien avoir des codes à la con avec les gens, comme quand on joue au Kem's. Parler d'une déception immense et dire "c'est pire que s'il m'avait volé du jus d'orange" devenant la seule façon pour une personne de comprendre à quel point je suis atteinte par la situation. 

J'aime quand la communication dépend du niveau d'entente et de terrain commun. Je recommence à m'autoriser à me sentir proche d'êtres humains. 

Things are better if I stay.

So long & goodnight.
So long & goodnight.