lundi 30 janvier 2017

Dig deep where you're afraid to go




Aujourd'hui est une veille de grand jour, du coup, j'ai passé le week-end à "toupiner", comme on dit en Normandie. J'ai insomnié, mis de l'ordre dans ma vie et pleuré parce que je venais de mettre de l'ordre dans ma vie. Ce soir, pour ne pas faire que baliser ma race, j'ai décidé de remplir ce questionnaire, juste parce que je ne l'ai jamais fait. Et que j'aime bien l'idée de tout tenter une fois.

1. Le principal trait de mon caractère ?
Putain, ça commence bien, j'en ai aucune fichue idée. Ca se joue au niveau de la sensibilité, je suppose.

2. La qualité que je préfère chez un homme ?
L'honnêteté, la connaissance de soi et sa non compromission quand on s'attaque à ses valeurs.  

3. La qualité que je préfère chez une femme ?
L'empathie, l'ouverture d'esprit et la fiabilité.

4. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis ?
 Leur cohésion.

5. Mon principal défaut ?
Le sadisme.

6. Mon occupation préférée ?
 Ecrire.

7. Mon rêve de bonheur ?
Il y aurait de l'écriture, au moins un chat, des amis fidèles et des voyages. Et le garçon.

8. Quel serait mon plus grand malheur ?
De perdre mon indépendance.

9. Ce que je voudrais être ?
Aimée.

10. Le pays où je désirerais vivre ?
Une grande ville utopique qui serait un mélange de Paris, Londres, Prague & Budapest.

11. La couleur que je préfère ?
 Le bleu nuit.
(Même si tout le monde pense que c'est le violet)

12. La fleur que j'aime ?
Avec grande originalité : la rose.  

13. L'oiseau que je préfère ?
Le corbeau. Fidèle toute sa vie, reconnaissant envers la main qui l'a nourri et foutrement intelligent pour un piaf.

14. Mes auteurs favoris en prose ?
Oscar. Marlowe. Zweig.

15. Mes poètes préférés ?
Morrison. Apollinaire. Nerval.  

16. Mes héros favoris dans la fiction ?
 Je n'en aime aucun inconditionnellement. Mais j'ai de l'affection pour Lestat, Julien Sorel, Enjolras et bien sûr, le seul et unique Fantôme de l'opéra.

17. Mes héroïnes favorites dans la fiction ?
Salomé. Phèdre. La narratrice de 24h dans la vie d'une femme. Cassandre.

18. Mes compositeurs préférés ?
...
Qui compose encore de nos jours ?  

19. Mes peintres favoris ?
Modigliani.
Soutine. Munch.
...Basil Hallward.

20. Mes héros dans la vie réelle ?
Alexandre Le Grand.
L'empereur Hadrien.   
Et parmi les vivants : le garçon avec qui "il ne s'est rien passé".

21. Mes héroïnes ?
Molly Brown.
Toutes celles qui osent parler. S'en aller. Revenir.

22. Mes noms favoris ?
Alexandre. Patrocle. Marlowe.  

23. Ce que je déteste par-dessus tout ?
 Les courgettes et la répétition.

24. Personnages historiques que je méprise le plus ?
George W. Bush.
Lord Alfred Douglas.
Pablo Picasso.

25. Le fait militaire que j'estime le plus ?
 La révolution, en général.

26. La réforme que j'estime le plus ?
 La liberté d'expression.

27. Le don de la nature que je voudrais avoir ?
 Le don de rassembler.

28. Comment j'aimerais mourir ?
 Vite et bien.

29. État d'esprit actuel ?
 La panique totale d'entamer (peut-être) une psychothérapie demain.

30. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ?
Celles qu'on commet à vouloir bien faire.

31. Ma devise ?
Les garçons, c'est pas des mecs bien.

Plus sérieusement : Gentlemen only.

Et il serait bon que je m'y tienne... 

dimanche 15 janvier 2017

Bad decisions




"Just don't get needy with me." 
Ophelia, de la série de MTV Sweet Vicious est mon spirit animal. 
Dans le premier épisode, elle met dehors sa choppe de la nuit, celui-ci la gratifie d'un "best date ever!" auquel elle répond un cinglant mais souriant "...not a date!"

Ophelia a d'autres priorités dans la vie que la romance. Ses études, la musique alternative, ses amis, oh, et la nuit elle pète la gueule à tous les agresseurs sexuels de son campus. 

En dehors de l'aspect Vigilante de sa personnalité, je m'identifie énormément à elle, et c'est une série indispensable que je vous recommande chaudement. Très chaudement. Genre lave-d'un-volcan-chaudement.

Comme elle, j'ai tendance à virer le plus vite possible la personne qui a partagé mon lit, comme elle, généralement je suis pas une trop grosse bitch et je laisse la personne dormir un peu avant de se casser, généralement, comme elle, je dois affronter des phrases de supplication du garçon qui me demande comment me recontacter. Parce que même s'ils veulent pas nécessairement te revoir, il FAUT qu'ils repartent avec un TRUC.  

Je finis par leur expliquer que ça ne mènera à rien et à quel point même s'il leur venait l'idée farfelue de me rappeler, c'est un mauvais plan. Mon coeur est resté accroché à l'autre jean-foutre de licorne avec qui "il ne s'est rien passé" il y a 2 ans et il se réveillera quand je lui en donnerai l'autorisation.
Pour un type stable et bienveillant, qui saura ce qu'il veut, et qui saura que ce qu'il veut, c'est moi, et qui saura me le communiquer en toute réassurance pour susciter de la confiance de ma part.
Bref, c'est pas demain la veille. 

Sauf que Jean-OneNightStand il aime pas trop être réduit à un coup d'un soir. Il prend ça pour un challenge. Alors que toi t'essayais juste d'être honnête et de pas tomber dans le bullshit "c'est pas toi, c'est moi."
Jean-OneNightStand réunit alors toute son estime de lui même pour te convaincre au choix qu'il arrivera à te faire changer d'avis, qu'il est différent, qu'il aime les petits chatons et les couchers de soleil.
Généralement, je finis par lâcher mon Facebook, comme compromis. Parce que 1) je déteste le téléphone, et 2) quand il découvrira ce que je poste sur les réseaux Jean-ONS décidera tout seul comme un grand qu'il vaut mieux lâcher l'affaire. 

Sauf que je ne suis pas sans failles, et qu'après une ou deux bouteilles, il peut m'arriver de céder une seconde fois et de devoir renommer conséquemment cette personne "Jean-TwoNightsStand", ce qui est tellement pas naturel, qu'en soit ça devrait me convaincre que c'est une putain de mauvaise idée à la base.
Mais il est 5h du matin, je viens de caser toutes mes copines et il reste aucun mec fréquentable dans la boîte, seulement cette jolie meuf qui m'effleure la nuque dès que je passe devant elle et à qui, malheureusement, mes ovaires préféreront toujours les 15 mecs peu fréquentables en train de cuver leurs 5 grammes. 
BREF. 
Il se re-passe ce qu'il se re-passe avec Jean-PlanCul et le lendemain midi, quand il est l'heure de dévoiler à l'autre mon faciès post-maquillage-cheveux collés perpendiculairement à mon crâne, celui-ci commence alors à montrer également son vrai visage.
Mais version Angel becoming Angélus dans Buffy. 

Le Jean-PlanCul, il aime pas trop la confrontation, il a d'ailleurs généralement laissé filer toutes les meufs bien de sa vie quand elles lui posaient des ultimatums. Jean-PlanCul quand il a un message à faire passer, il va le faire en mode Ninja. Genre "je suis trop sibyllin-même-si-je-suis-pas-exactement-sûr-de-la-définition-du-mot". 
Alors Jean-PlanCul, il te regarde derrière sa tasse de thé, et il commence à te dire des trucs chelous, qui font référence à une conversation que vous n'avez jamais eue sur ta nature profonde.

"T'es très sensible comme fille."
"Possible."
"Genre t'as beaucoup de... euh... sentiments."
"Je suis en vie, oui."
"Non mais toi plus que les autres."
"Je ne vois pas ce qui peut te faire dire ça quand l'intégralité de nos échanges de haute volée ont consisté à utiliser nos bouches pour tout faire sauf parler mais ok."
"Parce que moi euh... J'en suis à un point dans ma vie où..."
"Jean..."
"Non mais n'essaye paaaas de me convaincre avec tes paroles de vile tentatrice, je te dis que je suis pas prêt !"
"Pour ?"
"Pour tout ce que tu attends de moi" (suivi, généralement, d'un regard mélo dramatique vers le lointain) 
"De finir ton thé, mettre tes chaussures et t'en aller ?"
"Le reste..., enfin TU VOIS."
"Non, pas trop, mais apparemment toi tu as une meilleure vue, donc explique moi ce que j'attends de toi et ce que je ressens avec mon petit coeur transparent ?"
"Je ne peux être cette personne pour personne, c'est tout."
"Bon donc en fait on est sur la même longueur d'onde, tu me répètes mot pour mot ce que je t'ai dit la première fois qu'on s'est choppés, mais il faut que je fasse l'étonnée pour que le scénario colle à ton imaginaire débordant ?"
"Si possible, oui, et que tu aies le regard mouillé en me voyant claquer la porte de chez toi."
"Si ça peut te rendre service."
"Je n'aurais pas pu faire ton bonheur, tu sais."
"Ah ça, je suis assez au courant, oui."

Et ça se boucle généralement par un petit commentaire condescendant qui incite à vivre malgré la perte énorme que l'on vient de subir, du type "Ne regarde pas en arrière ! Va de l'avant ! Oublie moi et soi heureuse !"
(Oui, c'était le plan depuis le départ) 

Ces "Jean" là repartent avec une conscience clean, ayant évité tout un tas de problèmes qu'ils se sont eux-mêmes inventés.
Et moi, je reste avec mon impression tenace que je pisse dans un violon dès que j'essaye de dire à un mec "par contre t'attends à rien d'autre que du très très léger avec moi." 
C'est exactement ce qu'ils veulent aussi mais ça ne peut venir que d'eux, pas de nous. 

Je crois que quand j'ai perdu mon plan cul régulier, j'ai perdu plus qu'à la fin de toutes mes amorces de relations sérieuses, parce que cet oiseau rare avec qui j'entretenais une relation saine et sans sentiments dans un cercle vertueux de sexe et d'humour débile, est mille fois plus irremplaçable que tous les fuckboys qui ont cru que parce qu'ils manquaient régulièrement de chaleur humaine, ils étaient boyfriend material.

Je vous en prie, gens du genre opposé, écoutez la personne en face, quand elle dit oui, c'est oui, quand elle dit non, c'est toujours et irrémédiablement non, et quand elle dit "ok mais juste pour cette nuit" ça ne veut pas dire "je veux te passer la bague au doigt" parce que la vie a voulu qu'en fait, c'était pour deux nuits. On est un peu plus nuancées que cela. Et on a aussi le droit de pas savoir ce qu'on veut, et de décider de vous revoir "juste pour voir", sans pour autant devenir des hystériques folles de vous d'un jour sur l'autre.




mardi 10 janvier 2017

Life is far too small



J'ai souvent fait ce rêve, étrange et pénétrant...

Ahem.

J'ai souvent fait ce rêve où, au moment de déclarer quelque chose de décisif, qui résoudra la situation, je ne peux plus ouvrir la bouche, ou alors il n'en sort rien, ou alors on ne m'entend pas. On ne me comprend pas.

Dans l'Antiquité, Cassandre (la soeur de Pâris-Alexandre, toi même tu sais) avait le don de voir l'avenir mais comme elle avait pas voulu d'Apollon, ce meninist d'avant-garde l'avait affublée de la malédiction de ne jamais être crue.

Je pense que quelque part dans un coin de Paris non éclairé, à une heure très très avancée, Apo ou sa réincarnation a dû être le seul à qui j'ai dit "non !"

Car force est de constater que mes affirmations ne sont jamais prises comme telles par les personnes à qui elles sont destinées.

Ce n'est plus parce que je formule tout comme des questions, du bout des lèvres, en me mordant l'intérieur des joues et en voulant fuir de gêne de juste adresser la parole à quelqu'un. Non, ça c'était avant. 

Maintenant, je regarde quelqu'un droit dans les yeux en lui affirmant quelque chose d'autant plus crédible qu'elle commence par "Je suis..." et cette personne préférera invariablement croire à ce sujet son instinct, sa voisine de pallier, un employé RATP ou même une boîte vocale. 

Peut-être suis-je incroyable. Dans un sens qui me serait propre "impossiblement crue".

Je me sens toujours encore plus toute seule quand on me répond le contraire. Quand on me décrète. "Non, toi tu es..." 

Oh.

Peut-être que la vérité est ailleurs, et que mes interlocuteurs la possèdent. Peut-être.
Mais j'aimerais qu'un jour, quelqu'un, croit ma vérité.
Ou me laisse, du moins, le bénéfice du doute.