vendredi 26 février 2010

Ear candy

Ah bah voila. Le premier signe de l'apocalypse. Ce soir à 20h et quelques minutes, Heightsy Johnson s'est remise à écouter Damien Rice.

La promo du livre de ma promo (ahah) à chapeauter - ma convention de stage à établir (oui j'ai été priiiiise, merci, les fleurs à gauche, les chocolats à droite, les faveurs sexuelles veuillez déposer vos cv dans ma boite mail) - le rôle de témouine au mariage d'une de mes meilleures potes - un voyage d'un mois au Japon en avril - les exams mi-mars - des livres de lectrice payée à lire - et un chat-du-père-Lachaise infectionné de la patte

Je suis occupée oui.

Mais comme je n'ai absolument aucune vie sociale en ce moment, ça libère plein de temps.

Comme ma comparse Klervi le seul rayon de soleil venant illuminer ma vie actuellement est la reprise de nouvelle star ce mardi.
Et pour m'occuper entre deux prises de têtes & crises en tout genre, je regarde aussi l'odieuse version américaine, American Idol, et je suis normalement constituée alors je suis tombée amoureuse de Casey James


Etonnant non ? Un joli blond aux yeux bleu à la voix rauque. A chemise blanche.
Casey, marry me.

Oh et s'il a l'air de se marrer pendant toute sa chanson-déclaration d'amour à ma personne, c'est que Kara DioGuardi, juge de l'émission a entrepris un harcèlement sexuel du cowboy de mon coeur depuis sa toute première apparition. Le faisant se déshabiller pour un non.
Ay à l'harcèlement sexuel de cowboy joliment télévisuels.

Tant qu'il y aura des blonds...

mardi 23 février 2010

For Ever


_ Johnnie, t'as bu du sang ?
_ C'est du jus de fraiiiiiseuuuuh
_ C'est ça, ouais.

Ouais, depuis quelques mois on a tendance à m'appeler Johnnie (enfin, sauf certains...). Ce n'est pas grave. Je pense que ça passera. (Et puis ça me rappelle Donnie, alors c'passimal, d'ailleurs écoutez ça)

Comme vous avez pu le constater c'est loin d'être la joie en ce moment, et chaque jour apporte son lot de plaintes à commettre.

Pas grand monde pour les écouter (clair que c'est pas très sexy...) mais pas mal d'efforts générés pour déterrer de vieilles blessures purulantes et les faire passer pour des égratignures.
Je crois que je vais finir par prendre cette blague de mes compadre de Barcelone au sérieux et finir par écrire un livre sur ce que j'ai enduré.

Ce qui m'a fait plus souffrir en 6 mois que 21 ans avec un père violent, ou 16 ans de relation tumultueuse avec un bff qui se cherchait.

Dans ce cas là, le temps n'efface & n'effacera rien. La flamme s'attise quotidiennement dans mon subconscient et rien que l'évocation du garçon déclenche à peu près ça dans ma tête :



Alors que je dois supporter un père parce que telle est la règle, et que, concernant l'ex-bff, j'ai au moins d'ultra bons souvenirs auxquels m'accrocher, je ne trouve rien dans mon passé immédiat qui me fasse sourire au sujet de la tiers personne.

Et s'il n'existe plus, aucune trace de lui, dans mes pensées, sur mes murs, dans mes souvenirs récurrents, on me le rappelle avec énergie, secouant sous mon nez à quel point c'est quelqu'un au delà de tous qualificatifs.

Drôle de façon de faire. 

Sûrement une amnésie temporaire. Des gens qui ne se souviennent pas de mes hurlements. De m'avoir rattrapé juste à temps sur le quai d'un rer. Des sanglots rendant impossibles nos discussions interminables.

Des gens qui ne remarquent bizarrement pas que je n'ai plus de bleus, depuis quelques mois...

Que je souris depuis quelques mois...

Que je n'ai pas parlé sérieusement de suicide une seule fois, depuis quelques mois...

Je vais mieux oui, et ce n'est surtout pas pour me jeter de plus belle dans la gueule du loup.

Vous pouvez rêver.

lundi 22 février 2010

Don't look at me that way

 [Sorry Angel]

Sur le toit du Palais de Tokyo, de nuit, ou pas.

Les pieds dans le vide, hésitant à balancer le reste. Heights Slapette Dakota Johnson.

Ca a beau être un gros bâtiment, du béton partout, on entend les vibrations d'un groupe très électro, un groupe polaroid dont on oubliera le nom à la prochaine mode, de ceux qui font les chansons les plus marquantes. Des instantanés.

"Hey Miss Johns', je viens pas te chanter du counting crows, mais juste m'asseoir next to you, may I ?"

Bien sûr, elle ne répond pas. Une princesse, au dessus du vide, ça ne répond pas. Ca fronce le nez et hausse les épaules.

Mais c'est bien content quand un joli petit blond vole à ses côtés.
"Tu me remets ? Chérubin.
_Ah ouais, ça doit être le côté habillé qui m'a troublé. Tu trouves pas que t'as une semaine de retard ?
_ Y'a erreur sur la personne.
_Oh. Et qu'est-ce que tu me veux petit page ?
_ Je me demandais si, par hasard, tu n'étais pas comtesse, rapport à la robe, toussa...
_ Désolée, je ne suis que princesse.
_ Toi aussi on te confond souvent avec un ange pas vrai ?
_ Un ange d'Ozon, ouais. Bien habillée, bien entourée, mais profondément pas aimable.
_ Je vois ça.
_ J'ai eu... une folle journée.
_ T'excuse pas. On a tous nos...
_ ...Dis, on aurait pu être ensemble ? 
_ Dans une autre de mes vies, certainement. Mais j'en ai tellement.
_ Ma vie rêvée serait parfaite pour toi, ma vie réelle, malheureusement, ne vole même pas aussi haut qu'un roman à l'eau de rose.
_ Dis Angel, tu ne vas pas sauter - t'as pas d'ailes ? Et même que je me disais que je voudrais bien que tu me serves de guide, j'aimerais visiter Amedeo et...
_ Il y a un chat pour ça.
_ Tu me diras donc toujours non.
_ Forever.
_ Et si là, d'un coup, je me transformais en cet autre, celui que tu aimes ? Tu sais que je peux le faire. C'est mon métier.
_ Ce serait tricher. Je ne triche pas. Je ne triche pas et donc je ne gagne jamais.
_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
_ Tu veux dire cette semaine ? A part la tentative d'agression ?
Ce qu'il me reste de famille est doomed, ma famille professionnelle me hait en partie mais c'est déjà trop et je me suis aperçue que je ne faisais pas vraiment partie de la famille que je me suis choisie.
_ Ouais, mais c'est pas nouveau, que les gens, le grand nombre, le mainstream, le général ne t'aime pas.
_ Tu as un joli sourire, Chérubin. Et ta voix est unique... tu me ferais pas une imitation de la maman autruche ?
_ C'est mauvais pour toi. Et qu'est-ce que tu vas faire, alors ?
_ M'enfermer, c'est ce que je fais ici, avec mon lecteur mp3 au Père-Lachaise, dans des salles de cinéma, dans ma tête quand je serai en public, derrière un sourire devant les amis.
_Toi aussi tu es bloquée dans une boucle infernale ? Toujours les mêmes situations ? Des alliés de façade qui te font du mal au final ? Toujours les mêmes dialogues ? On aime le personnages comique, caustique, un peu moins la romantique gloomy ? C'est banal. 
_Oui mais moi je ne suis pas un personnage. Je suis sensée avoir une vie, pas être un meca pourvu d'un bouton on/off, pas quelqu'un qui cesse de vivre dès qu'elle vit caché.
_Les gens qui veulent me voir savent où me trouver. Ils payent même.
_Bin. Je peux t'appeler "Bin" ? "Cher", c'est déjà pris. Regarde ma robe. C'est la couleur de mon sang. Toi tu n'en as pas, tu es du papier et de l'encre, des mots et des gestes. Je respire et je souffre, et ça ne s'arrête pas après 2 heures de sueur. Quoi que ça pourrait si... enfin, ce que je veux te dire, c'est que tu es très mal placé pour me comprendre.
_ C'est ce que tu fais comprendre à tous ceux qui veulent te comprendre.
_ Certes.
_ Alors tu sautes ? Je peux sauter avec toi. Je crois que je n'en mourrais pas. Moi, à part le temps... rien ne m'atteint.
_ Je suis un lion sans courage.
_ Si tu sautes peut-être que tu t'envoleras quand même ? Si je suis du papier et de l'encre, je volerai. Saute avec moi !
_ Merci, mais non.
_ Ah.C'est le moment où les immeubles s'écroulent ?
_ Non, petit page, c'est le moment où je rentre dans la nuit. 
_ La nuit bleue, qui fera de toi une vraie petite garçonne ?
_ C'est ça. Allez. J'arrête ici. Merci d'avoir passé un peu de ma vie à mes côtés. Et ce sera Golden Skans plutôt que Where is my mind, si ça ne te dérange pas.
_ Ne te quitte pas."

Chérubin l'oubliera vite, celle-là - parce qu'elle n'est pas faite pour être encrée. 

Parce que le jour viendra toujours tuer le rêve que l'on a fait durant la nuit...  
Chérubin attendra qu'elle soit belle et bien partie pour conclure à sa place :

Well I’m dragging myself all along the pavement
Up in the sky, there’s someone behind
And he’s guiding my steps
Up and down the life stairs
Helps me thereby leaving again


And I’m walking all damned day
Day after day
But it’s okay
I’m on my way

Wandering again from the West to the East
I try to resist
But it’s so hard not to fall

/ Jil is Lucky

Crédits :

Le magicien d'oz / L. Frank Baum
Fight Club / Chuck Palahniuk / David Fincher
A.I / Steven Spielberg
Le mariage de Figaro / Beaumarchais
The Klaxons
Counting Crows
&
Angel de François Ozon



vendredi 19 février 2010

Maybe I'm Brainless, Maybe I'm Wise

[Moi, bourrée]

Je m'y vois déjà, à cette soirée de lancement.
Je m'y vois déjà, pendue aux lèvres du grand écrivain (par la taille), venu avec son grand éditeur (par le talent), tournicotant la tête dans tous les sens pour essayer de figer une image droite de son visage.

_Tu sais garçon, c'est pas toi qu'aurais être dû là. Dû être là. C'pareil. C'est pas toi.

Le grand écrivain (par la taille) étant un gentleman (only) il se fendra d'un sourire poli, seulement d'un sourire poli.

_ C'est le Watchmen qu'aurais dû être là, ouais. 

On me dira "jolie robe" pour changer de sujet et je dirai sans doute "mais taggle, j'parle à Rimbaud"

_ Bon, t'es pas le Watchmen, toi je t'ai planté à notre second date, parce que justement t'es pas le Watchmen, mais toi t'es là ! Est-ce que ça veut dire que t'es mieux que le Watchmen ? Nan, j'crois pas...

Le grand écrivain (toujours par la taille), lèvera alors ses sourcils au nombre de deux et portera à sa jolie bouche un verre d'alcool.

_ Tu sais que pendant que je bossais comme une damnée sur toute cette promo, ces trucs éphémères qui coûtent chers et s'envolent en une soirée, une semaine, pendant que je m'esquintais les yeux et la santé, et bah, y'a des grreeeeeluches qui ont essayé de me le piquer. Et que ça créée des groupes sur Facebook pour vanter ses mirettes, et que ça lance des messages énamourés sous les vidéos trailer de ses apparitions, Rimbaud Jr, tu m'entends, JAMAIS, JA-MAIS une fille appelée Angela ne l'aura. Si moi j'l'ai pas, aucune Angela. Mon prénom est tout pourri mais personne s'en sert, alors on s'en fout, et puis lui non plus hein il a pas un super hyper prénom bien je te ferai dire. Elles ont mis sa photo sur "choisis tes 5 trucs", t'imagines
A ce moment là, tout G.O qu'il est, le prince écrivain aux cheveux Rimbaldiens tentera un mouvement gracieux vers la sortie, c'est l'instant que choisiras le DJ pour lancer "I'm not in love" de 10cc. 

_ Et tu sais Rimb' et bah j'ai connu un CC aussi et...

D'un "tais toi" un peu plus ordurier, il me fera sûrement taire et m'entrainera sur la piste de danse, parce qu'il sent les larmes poindre derrière cette révolte généralisée. Et que, sans me connaître moi, il en a fréquenté de la princesse de façade, et il sait comment les réparer, du moins les bricoler. 

_Mais euh... I'm not in love hein... c'est rien que des conneries... lui et moi on se tutoie mais on se connait même pas, et puis il est pas françaaaaaaaais même s'il l'est parce que euh... 

Le prince écrivain à la crinière blondissime se servira de sa taille pour bloquer ma tête contre son torse glabre.

Il murmurera "ouuuuh you'll wait a long time... you'll wait a long time...", et ça me calmera direct, parce que les princes écrivains savent murmurer mieux que quiconque.

Je penserai au Watchmen et à sa jolie voix unique, et forcément, à son imitation de la maman autruche.
Je me dirai que I'm so fucking in love en fait, et puis je m'écarterai en remerciant le prince à la fin de la chanson, mais en ne le remerciant jamais assez. Parce que c'est un prince écrivain grand par la taille quand même.

J'aurais les larmes aux yeux, comme toujours... 
Il ne pourra rien faire, ni lui, ni les autres.

Et en repartant seule, dans la nuit bleue, je me dirai que je suis bien con, de ne jamais voir le Prince dans mes bras et de toujours chercher celui qui brille.

Je me dirai beaucoup de choses qui font du mal à l'intérieur.

Je me dirai que ça craint, d'être une fille.

Mais surtout, 

Je me dirai que ça craint, d'être une princesse de pacotille...





lundi 15 février 2010

Max up

Une des nombreuses fois où j'ai traîné à Nice, en février, mes parents m'ont traîné dans une foire quelconque de produits ruraux. Le truc était installé à la fois sous des halles, murs en toile, humidité everywhere, et dans une partie d'un vieux bâtiment.

J'ai eu froid, j'ai opté pour le vieux bâtiment, larguant mes parents sous prétexte de chercher les cabinets d'aisance (combien de fois je l'ai faite celle-là...), dedans, pas grand chose, un guichet, probablement une ancienne salle de spectacle. Et puis des murs bleus nuit. De la moquette confortable.

Un endroit classe.

Ce jour là, j'avais la marche de Radetzky en tête, comme souvent, depuis que je regardais les concerts du nouvel an, cachée sous la table de mes grands-parents.

J'opte pour la pièce de gauche. Quelques stands insignifiant, des bijoux, des poteries, des sculptures... des colonnes antiques en stuc coincées dans les murs, des plantes vertes géantissimes aux quatre coin, et au fond, une toute petite scène, et devant, une vingtaine de chaises se battant en duel.

Les petites vieilles squattent les places des premiers rangs, et moi j'ai mal aux jambes, mais j'hésite. 
Puis un mec me bouscule, 35-40 ans, suivi de près par son double, d'une dizaine d'années. Je suis un peu déstabilisée, il est habillé tout en noir, a des boucles cuivrées, quelques rides d'expression marquées et une allure hors du commun.

Je ne sais pas si j'ai dit "Max !" à voix haute, mais en tout cas j'ai fait comme à chaque fois dans ces cas là, j'ai fui, et je me suis enfermée dans les toilettes, histoire de faire tomber la tension, de retrouver ma respiration, de replaquer mes bouclettes.

Comme à chaque fois dans ces cas là, comme à chaque fois que je rencontre un de mes personnages de roman dans la vraie vie.

Max(imilien) était en réalité un magicien plutôt doué pour un type tournant dans les festivals merdiques, accompagné de toute sa famille, un brin Gipsy qui serait arrivé. D'où sa montre (il avait clairement réussi sa vie...).

Son air agacé quand je le dévisageais, bouche ouverte, restera très fort ancré. 

Nice est un lieu d'agitation très fort dans mon imaginaire - Cimiez, évidemment - mais aussi le musée d'art moderne et la côte jusqu'au stade Louis II. 
J'ai eu des inspirations éveillées si fortes qu'on aurait dit des visions. 

Mais cette fois-là, la vision était vivante, respirante et magicienne. Clairement un clin d'oeil.

vendredi 12 février 2010

Oh boy.

 

Est-ce qu'il s'agit vraiment d'une trahison ? D'un mensonge ? Le fait de ne pas dire les choses.
Les choses énormes.
Les choses comme avoir un enfant. Depuis deux ans. 

Est-ce que je lui en veux ?

Un peu. Je dois l'avouer. Et appeler la petite Genevieve n'est pas pour calmer mon ire virtuelle.

Comment a-t-il pu me faire revenir en arrière, me faire vivre une époque lycée alors que je n'y étais plus quand LUI entrait définitivement dans sa vie d'adulte.
J'ai rarement été groupie, et même avec lui ça n'était pas vraiment le cas. Même si les autographes se sont empilées à l'encre argentée sur mes étagères. Le mot Bitch trônant au milieu.

Il était mon Amérique à moi. Je me coupais les cheveux comme lui. Travaillais une ressemblance lointaine entre cette grande gigue et moi, plus proche du shetland.

Un amour sain transparaissait dès que je parlais de lui. Un amour adolescent à l'orée de mes 19 ans. J'ai harcelé pas mal de mes amis avec sa musique. De lui, guitare/voix. De lui dans un aéroport avec son sourire et une grosse groooosse star hollywoodienne pas loin.

Les souvenirs se bousculent. Jamais. Jamais ce mec qui flottait dans ses pantalons slim, qui portait des bandanas au genou (comme moi... comme moi... comme moi...), qui jouait le nom de son premier "unborn child" au jeu des 20 questions. Jamais ce mec n'était un père de famille pour moi.

Et, il me semble, que lorsqu'on l'est, on l'est au premier plan. Pas comme un second rôle.
Pas comme un type qui fait les 400 coups, et des concerts partout, tout le temps. 

Est-ce qu'en plus d'être père, il serait un mauvais père ?

Je réfléchis beaucoup trop autour de quelque chose d'inamovible, de tellement définitif, quelque chose dont je serai toujours à l'écart.
Parce qu'il ne l'a jamais dit.
Parce que je ne m'impliquerai pas là-dedans.

Parce que toute notre histoire m'a l'air franchement bidon, lui jouant à la rockstarounette, moi à la frenchfan, mais être un père, ça n'est pas un jeu. 

So... Game Over.

mercredi 10 février 2010

She wore a crucifix but never preached at me

 
[Juste pour signaler à mes restes de lecteurs Normands cette formidable double soirée au Zénith de Rouen, les 2&3 avril, où je ne pourrais sûrement pas être, mais, je suis sûre que vous saluerez Yuksek (voir ci-dessus) de ma part...]

La Grèce s'enfonce dans un marasme qui ne va pas tarder à nous atteindre, forcément, et je n'ai dans les yeux que la poussière de Délos, qu'un chat maigrichon essayant désespérément de remonter sur le bateau avec moi.

On commence à peine à se rendre compte à quel point le système d'éducation en France est vérolé, sujet défendu et débattu sur mon blog de lycéenne pendant 3 ans, et je suis seulement contente de m'en être sortie, de m'être assez bien planquée pour être tranquille à quelques mois d'être bac+5.

Haïti. Tahiti. Le cancer. Le sida. Le réchauffement climatique. 

Les français s'intéressent uniquement aux trois flocons de neige et moi...

...J'veux un mec.

Oui, comme Adrienne Pauly, tout pareil.
"Pas des hommes qui m'assaillent, j'veux le mec"

C'est pas tellement que je veux, mais que j'ai "besoin", une sorte de besoin insidieux de la vie de tous les jours.

Attention, j'aime toujours autant ma solitude, mais, pour être bien seul, il faut pouvoir ne pas l'être. 

Pour une fois dans ma vie, je suis assez équilibrée, assez en phase, assez tout ça. 
Pour une fois, je crois que s'il sonnait à la porte, je ne la lui claquerais pas dans la gueule en prétextant que j'ai piscine / que je n'aime pas les êtres humains / que I'm not in love (10cc represent, yo).

Alors oui, j'ai fait le gros du travail de mon côté, je suis revenue parmi les vivants, je souris à l'étranger, j'alpague même les jolis minois forts prometteurs après avoir vidé une ou deux bouteilles de Chardonnay. 
MAIS. 
Je ne comprends toujours pas comment les relations humaines fonctionnent. 

C'est une sorte de mystère existentiel chez moi. 
Alors oui, j'ai eu quelques copains, mais leur conquête s'est toujours faite par la Terreur. Une sorte de version moderne du coup de massue derrière la nuque et de ramenage à la maison par les cheveux.

Ou alors I was picked

Je suis devant un choix : 

_ Sortir ma massue et aller quérir le Watchmen
OU
_ Dire oui la prochaine fois qu'un mec bien sous tout rapport (joli, pas bête, célibataire, pas trop vieux, pas trop jeune, non pourvu de maladie mentale, et surtout amoureux de moi, hein) jette son dévolu sur moi.

Autant vous dire que l'année prochaine, même heure, on en sera toujours au même point.

lundi 8 février 2010

Life's more painless, for the brainless

Elle tremble de pouvoir le retrouver
Peu importe le prix à payer

Elle court le chercher dans la nuit noire
Le retrouver sur l'un de ces trottoirs 

(...)
"Combien tu veux... tout ce que tu veux..."
Lui dira-t-elle droit dans les yeux


Sous la pression folle (mais folle !) que vous me mettez, je vais enfin vous révéler mon plan machiavélique afin d'attirer le Watchmen dans mes bras.

Petit rappel : Le Watchmen est un garçon, de petite taille, fort blond, rencontré artistiquement et habilement amené à me contacter, le poisson est ferré, je me suis laissée jusque fin mars pour le faire définitivement entrer dans ma life.


Alors voila mon plan :
Vu la profession du Watchmen (pas expert comptable mais pas loin), je vais monter Wicked à Paris.
Oui.
En Anglais.
Pourquoi pas.
J'ai une maitrise en démarche suicidaire.

Et en fait, ce sera un piège pour qu'avec sa belle voix et ses grands yeux, il vienne postuler pour le rôle de Fiyero (life's not worth living without your own private Fiyero).


Et bien sûr il me chantera :
Maybe I'm brainless
Maybe I'm wise
But you've got me seeing
Through different eyes
Somehow I've fallen
Under your spell
And somehow I'm feeling
It's up that I fell



Ca quoi : 

Et après, forcément, il y aura du Kiss too fiercely et du Hold me too tight mais cela ne vous regarde pas.

 
[Non mais cette chemise verte quoi... elle devrait être remboursée par la sécurité sociale]

Oui, je fais toujours dans le simple et l'efficace quand il s'agit de scorer du jouvenceau.

OU

Je lui lance une invitation pour la soirée de lancement du bouquin de ma promotion et lorsqu'il se pointera, son nez en l'air et sa jolie main serrant la mienne je lui rapperai :

You know how long I've been on you?
Since Prince was on Apollonia
Since OJ had Isotoners
Don't act like I never told you 

Baby, you're making it harder, better, faster, stronger

Et ça devrait suffire.

Une fois qu'il sera un vrai Prince et qu'il maitrisera la scarecrow dance, y'aura du Dancing Through Life je peux vous le promettre...


 

samedi 6 février 2010

Mania

 
 ["Maman, j'ai ramené 2-3 potes à la maison, ça vous dérange pas trop ?"]

Après l'épisode I où l'on apprenait que Mémé, bientôt 84 ans, avait pécho son ex-meilleur ami.
Après l'épisode II où ma reum débarquait sur Facebook (et sur mon profil caché, hein, on fait les choses bien dans la famille)
Voici l'épisode III : l'épisode où ma mère m'appelle avec Lisztomania en fond et à fond.

Petit rappel : dans ma famille, c'est une coutume, on a beaucoup de faiblesses concernant nos goûts musicaux, et si on peut trouver les Troggs, les BeachBoys, tous les Beatles et les Byrds chez le daron, il faut fouiller entre tous les disques d'Era et de chants grégoriens pseudo new age. 
Chez la mère ce sont les disques de Barbara, de Dutronc ou encore de Queen qu'il faut déterrer sous des piles de Johnny Halliday, Isabelle Boulay, ou Vincent Delerm. 

Or, il y a une semaine, le père est rentré à la maison avec un cadeau pour la mère (déjà : ! ! ! !), et le fameux cadeau était un disque... 

Ni le dernier Sardou, ni le prochain Lama... il s'agissait de Wolfgang Amadeus Phoenix, dernier album d'un petit groupe pas très très connu, surtout outratlantique : 



Apprenant ça au téléphone je déclare à peu près "Hein ?!", ce à quoi on me répond : "il avait vu un article qui en parlait, alors moi je lui ai dit que c'était un groupe que t'aimais bien et puis que tu co..." "oui oui euh, et tu penses sérieusement l'écouter ?" "bah ils ont eu une récompense américaine quand même."

Ah bah certes, une récompense américaine ça change la donne entre "ma fille écoute de la musique de punk dégénérés" et "j'écoute la même musique que ma fille parce qu'elle devient top trendy".

Aujourd'hui, rebondissement dans l'affaire "bientôt ma mère postera sur Perezhilton", ma mère m'appelle, Phœnix tonitruant derrière elle, si bien que je me demande si elle n'est pas entrain de folâtrer quelque part dans une salle de concert du Mexique. 

"_T'as vu ce que j'écoute
_Vu non. Entendu oui. Mais tu m'auras pas c'est la première chanson de l'album
_ Tu sais ce que j'ai fait aujourd'hui ?
_ Monté un fanclub ? Envoyé ton soutif par la poste ? Non... je vois pas
_ Je suis allée chez C*ltura et j'ai demandé au vendeur où il classait ça, et il m'emmène, et là je vois qu'ils sont pas mis devant, alors je lui dis, et tu sais quoi ? Et bah il savait même pas qu'ils étaient connus. Qu'ils avaient eu le Grammy.
_ Et c'est à ce moment là que tu l'as enchaîné ? Uppercut, balayette et énucléation ?
_ Bah oui hein je l'ai engueulé, et il avait même pas d'autre cd ! Y'en a d'autres cd ? 
_ 3 et un live.
_ Bon bah je vais leur dire qu'il faut en commander hein. C'est pas possible ça."

Prochaine étape, je le sens, ma mère qui me demande de m'accompagner à Marseille pour le concert du 20 mars, jetant ses sous-vêtements sur scène.

Someone help me.





jeudi 4 février 2010

I wonder if we'll meet again

Je vais pouvoir mourir bientôt. Musicalement s'entend.

J'ai réalisé quasiment tous mes rêves de petite fille, de petite fille faisant des listes de gens qu'elle rêvait de voir.
En un an j'ai scoré U2 (si si, c'était magical au stade de France, au moins pour les vieilles chansons), IamX, Starsailor, et (largement) Phoenix... 

Et ce soir. Stereophonics.
Des groupes qui me font replonger à l'état de bombe hormonale sur pattes, y'en a pas tant. 

Il faut dire que j'ai grandi en Normandie où c'était un casse tête pour aller à un concert, il fallait d'abord réunir l'argent, avoir l'autorisation des parents pour y aller, qu'ils valident avec qui j'y allais (et donc trouver quelqu'un pour venir...) et un moyen de transport, car, bien sûr, pas de salle à moins de 30 minutes de voiture.

J'ai donc vu Raphael à l'époque où il valait quelque chose. J'ai vu The Servant quand ils étaient encore The Servant. Iggy Pop parce que je bossais là où il jouait. Un autographe de Blankass a orné un agenda de mon année de première. J'ai fêté le 14 juillet avec Tahiti80... Et puis Carl quoi. Carl. Le point culminent de mes concerts adolescents. Il y a les concerts avant Carl B. et les concerts après Carl B.

Et puis il y a eu ceux que j'ai vu au moment où je commençais à les aimer et qui ont mis un coup d'accélérateur à notre amour mutuel : Ghinzu (oooh Ghinzu), The Bravery, Vitalic,Maximo Park, Kaiser Chiefs... Stuck in the sound ! Non de dieu Stuck in the fucking sound !

Et les dernières découvertes live : Neïmo, I am un chien, Surkin, Yuksek... (d'ailleurs, si un jour tu ne sais pas qui épouser, call me)

Sur ma wishlist il me manque le sieur Julian Casablancas, le lord Damon Albarn & l'immense Rufus Wainwright.

Ce soir j'ai rendez vous avec Kelly Jones. Qui est brun, certes. Qui a des sourcils inacceptables, sans doute. Qui est tout piti, oui. Et vraiment méchant parfois.
 
Mais qui m'a toujours fait frissonner. Moi. Je. Personnellement.  

...et puis il s'appelle Kelly quoi ! Kelly ! Comme dans 90210 ! K-E-L-L-Y !

3 bonnes raisons d'aller voir Stereophonics : 
3) Have a nice day
2) Maybe Tomorrow
1) DAKOTA !

3 chansons indémodables, qui parlent à tous (sauf aux sourds, hein George)

Longtemps persuadée que Kelly était américain, à cause de Dakota, qui s'accordait parfaitement aux paysages des US que j'avais traversé lors de mon roadtrip. A cause de sa voix, très dirty south.
Je me suis rendue compte qu'il était Gallois. Comme lady Di.

Mais je l'aime quand même, et ça, c'est une preuve d'abnégation hystéro musicale.




mercredi 3 février 2010

No one mourns the Wicked

Comme vous l'avez sûrement réalisé, je suis dans une passe très musical.
Non, pas celle-là.

J'ai toujours eu un gros gros faible pour les comédies musicales, qui m'ont longtemps rendues autiste. 
En fait, un univers qui fourni à la fois des armes littéraro/scénaristiques, musicales et visuelles permet à l'imaginaire de faire tout et n'importe quoi.



Ma plus récente découverte est bien entendu Wicked, réécriture du magicien d'Oz du point de vue de la méchante sorcière de l'ouest, qui est verte. J'ai trouvé le parti pris assez énorme pour m'y intéresser et puis, Joel Grey, on ne le répétera jamais assez, c'est un gage de qualité.

Joel Grey c'est, dans le désordre, le Maître de cérémonie de Cabaret, ici, le magicien d'Oz et l'un des meilleurs méchants de Buffy (et le père de Jennifer Grey, actrice principale au vilain nez de Dirty Dancing).

En gros Wicked raconte comment la vilaine sorcière de l'ouest est devenue vilaine sorcière de l'ouest. Comment elle est miraculeusement devenue amie avec la miroitante G(a)linda (future gentille sorcière du Nord), sorte de superstar de leur université. La bataille autour du jeune prince fringant Fiyero (Adam Garcia... ADAM GARCIA !)(oui, il faut toujours un prince, toujours). Et comment, Elphaba (wickedwitchofthewest) découvre que le magicien d'Oz est un peu un imposteur (et qu'il fait du mal aux animaux) et qu'elle décide de lui niquer la gueule, alors que Glinda, préférant la voie de son ambition la laissera quelque peu tomber (enfin s'envoler sur son balai en l'occurrence). C'est le moment de la chanson culte Defying Gravity (à écouter en version du premier cast par Idina Menzel).

Les clins d'oeils au magicien d'Oz sont légions et ce n'est pas du tout le même niais qui est utilisé. 

[Adam Garcia !!!]

Jusqu'ici assez frileuse concernant les histoires de sorcières, malgré le fait d'avoir grandi dans une maison qui en était remplie. Suspendues à des fils, la plupart avaient le choix  dans le tournoiement, et il y en a une qui ne supportait pas la présence des étrangers, leur tournant systématiquement le dos.

Je me suis toujours méfié des sorcières, sans doute parce que j'y croyais beaucoup plus qu'aux Vampires.

Pendant longtemps je me suis éloignée de la fenêtre de ma chambre le plus possible, persuadée d'avoir vu la sorcière du magicien d'Oz et son grand nez qui me fixait, et ça me fait bizarre, de m'identifier à the WWW qui m'a tant terrorrifiée étant gamine.

Il y a ce côté girl power de la sorcière, représentant tout le mal et tout le bien, toute cette énergie purement féminine (n'apparaissant que chez de très rares garçons, assez... sensibles)(non pas forcément gay) qui peut être dévastatrice ou bienfaitrice. Et si vous voulez savoir ? Oui les sorcières existent, dans ma famille, la plupart des femmes en sont. Y'a qu'à voir le cellier de Mémé. Et elles connaissent tous le grand secret du "mais comment le monde tourne ?" et moi aussi. C'est pas compliqué :

Le monde est en fait dirigé par des filles qui se font la guerre en silence.

[Et c'est pas forcément la blonde qui gagne à la fin]





lundi 1 février 2010

Defying Gravity

It's time to try defying gravity.

J'ai vécu des événements récemment qui ne pouvaient que me faire avoir confiance en moi. Et pourtant.
Tout est toujours sur de la thin ice dans ma vie (et non, Mr Holden Caulfield : les canards ne vivent pas dessous, en hiver).

Il suffit d'une égratignure. 

Une égratignure et me voici au fin fond de la fin fond du trou, en bas à gauche. 
Cuvant une fièvre bien réelle avec des litres de lait au miel (si on pouvait en faire une overdose mon corps aurait déjà commencé à pourrir right now)

Jusqu'à ce que mon ange gardien se rappelle à moi à coup de I Refuse, et de Never no More.

Aaliyah est morte à 22 ans, j'ai les miens dans moins de 2 mois.

Ca me laisse à réfléchir, sur tout ce qu'elle avait accomplit, sur tout ce que je ne pourrais pas faire, même en une vie.

Son souffle m'encourage dans la direction Defying Gravity. Accepter enfin que je suis une Wicked Witch of the West aux yeux de tous, tout en continuant à rêver d'être celle de Wicked plutôt que du Wizzard of Oz.

Tant que Joel Grey est mon M.C, tout ira bien...