J'ai des ampoules plein les pieds.
D'avoir trop marché. Pour rien. Toute cette semaine.
Des kilomètres avalés, de jour, de nuit.
De la fuite contrôlée par googlemaps et checked-in sur Foursquare (parce qu'on sait jamais, il faudrait pouvoir me retrouver si jamais je faisais une crise d'angoisse dans un quartier inconnu).
J'ai erré dans un Paris de carte postale, dans un décor de printemps fébrile, à peine né.
Comme moi, il y a 26 ans.
Je ne sais si ce sont les allergies, la pollution, les restes d'une grippe tardive ou juste mon coeur qui pèse trop lourd sur mes poumons, mais je ne respire plus.
J'ai comme un noeud autour de la gorge. Il s'est desserré un peu hier soir, quand j'ai retrouvé mes marques, dans un resto réconfortant, à l'aide d'un cocktail bien trop corsé et d'une personne de petite taille qui avait loupé plein d'épisodes.
J'ai eu mon premier fou rire depuis des mois.
Je suis toujours aussi paumée. Toujours aussi contradictoire. J'ai profité de cet instant de liberté providentiel où personne ne me demandait des comptes. Où je parlais de ce que je voulais. Où j'en apprenais de belles, aussi.
Je m'enivre du chant de Tom Meighan (encore un Tom, décidément).
Je m'enfonce jusqu'au coup dans la proximité rassurante de ces chansons d'un génie génial. Découvrir les paroles derrière un rythme catchy et comprendre toute la profondeur de ce que j'aime a priori.
Comme si j'entretenais une relation complexe et partagée avec cette discographie, chaque jour je tombe amoureuse d'une nouvelle chanson et je l'explore jusqu'à plus soif.
Je ne suis jamais déçue. Jamais frustrée.
Et chanter est un des meilleurs remèdes que je connaisse - enfin, pas pour les autres.
Avoir une nouvelle robe aussi.
Mes jambes marchent et mon esprit s'égare. Comme diraient mes Zombies chéris : She's not there.
Je crois qu'il aurait pu m'arriver n'importe quoi. Avec n'importe qui. Mais dans ces instants d'échappées intenses, il n'arrive jamais rien. Et c'est bien ça qui est éminemment reposant.
Comme être en vacances de soi-même.
Je suis ma propre étrangère, soit. Mais toutes mes phases successives ont des points communs : et on aimera toujours plus que tout marcher dans Paris, de la bonne musique sur les oreilles et des pensées de jolis garçons et de jolis mots dans la tête.
J'ai repris du poil de la bête (au sens figuré comme au propre, car Marlowe est en pleine mue et me dort dans le nez) - vous l'aurez compris.
Pour combien de temps ? Le plus possible. J'espère. Je prie. Je ferme les yeux, je serre les dents et j'attends que les ennuis glissent sur moi.
Ne me rattrapez pas trop vite.
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