dimanche 8 février 2015

On a life support machine



[A damaged teenage queen]

Bon. Bon bon bon. Va falloir faire une mise au point. J'aime pas ça.

En ce moment, je traîne en pyjama jusqu'à 18h, je prends une douche, je mange et je retourne sur mon canapé pour regarder dans le vide, donc j'ai autre chose à faire que mettre des mots sur des incompréhensions mutuelles, voyez.

...Mais le fait est que dans la bouche de ceux qui comptent parmi mes plus proches, ces derniers temps, est revenu le fameux "Mais tu sais, être en couple pour être en couple, m'wala quoi...".

Je me suis offusquée, beaucoup, rengorgée, j'ai ravalé ma colère pour essayer de leur envoyer plein de mes vérités à la gueule, mais j'ai pas pu. Pas pu parce qu'on atteignait un tel seuil de "Mais vous me connaissez vraiment pas en fait ?" que j'ai cru être revenue à l'adolescence. 

Alors j'ai laissé reposer pour plus tard. And here I am

Mes proches sont sensés s'être coltinés mon mode-d'emploi (c'est genre l'encyclopédie Universalis mais écrit en tout petit sur papier Bible) et je les vénère pour ça. Alors me sortir une énormité pareille, à répétition et sans s'être concertés, c'est qu'il devait y avoir une araignée dans le potage.

Oui je me sens seule, souvent. Et oui, régulièrement j'exprime mon envie d'être avec quelqu'un, qui cache en fait un besoin sourd dont je me passerais bien. 

Parce que merde de bordel : s'il est une vérité sur moi c'est bien que je déteste le couple.

Partager son lit (je tolère à peine Marlowe et ses 4 kilos).
Devoir exprimer ses sentiments, généralement à l'oral (si je me débrouille avec un clavier, mes talents d'oratrice sont proportionnels à la vodka dans mon sang). 
Rencontrer, un jour ou l'autre, ses amis. Devoir faire bonne impression. PIRE : si on réussit cette étape, devoir se coltiner le boss level aka la famille et les parents (Je ne fais jamais bonne impression, sauf auprès de 0,088% de la population, précisément mes proches).
Devoir raconter sa journée (O_O je l'ai déjà survécue, oh !).
Devoir consoler l'autre s'il va pas (Une tape dans le dos avec un temps de réaction bien trop long, c'est mon maximum). 
Devoir montrer à quel point tout est bricolé à l'intérieur de moi et ne tient qu'à un fil et faire comprendre à la personne en face qu'elle est un peu Edward aux mains d'argent et qu'on est mal barrés, de base (rien à ajouter, du coup). 

Non, je ne veux pas de couple, pas de vie à deux, pas d'enfants (oulah non), pas être un boulet pour qui que ce soit, ne pas avoir de responsabilités accablantes. 

Mais le fait est que j'ai ce besoin. Cette furie en moi qui me pousse à être triste, quand même, quand, depuis mon bocal, je vois des gens heureux.

Ce que je veux, ce n'est pas le couple. C'est quelqu'un avec qui partager mon silence. Dans les bras de qui me blottir devant des rediffs des Simpsons. Quelqu'un qui ne dirait jamais non à une bonne bouteille et de la comfort food. Je veux juste ma personne.
Parce que je n'ai pas de famille. Des amis à qui j'en demande déjà trop (si)(pas de discussion)(j'aime pas les discussions). Un chat dédaigneux. 

Je veux quelqu'un qui prenne les choses en main quand je me fais virer. Quand quelqu'un meurt. Quand je me fais expulser. Quand ça arrive la même semaine.

Parce que ma vie est un torrent de caca et que je me suis toujours tenue seule avec mon petit carton dans les mains, en tournant le dos à de jolis projets, ou derrière mon pupitre, à lire une oraison de mon cru, dans une église glacée, ou en faisant mes adieux à Paris, qui est ma véritable histoire d'amour.

Je veux pas Catherine et Heathcliff. Je veux pas Jack & Rose. Je veux pas Dorian et son portrait.
Je veux quelqu'un. Mon quelqu'un.

Pas quelqu'un à afficher à mon bras, pas quelqu'un pour faire un nombre pair à table, pas quelqu'un qui soit remplaçable par un autre quelqu'un.

Alors oui, j'ai pas grand-chose à proposer en retour, et ce que je cherche est sans doute ce qu'il y a de plus rare. C'est pour ça qu'il n'y a que tous les deux ans qu'une aura brille autour d'un quelqu'un, et que mon intuition toute puissante me crie "Lui ok".

Heureusement que c'est bientôt fini, ces conneries.



Did she bring you 'round? 
Win your heart by just being 'round 
Do you think of the one you lost 
Late at night while you count the cost? 

And you, you never get what you deserve 
Not you

On a life support machine 
A damaged teenage queen 
A danger to yourself 

Life was dealt an awful hand 
It didn't end as planned 
It started off so well 
It started off so well

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