[I wanna cry and I wanna love
But all my tears have been used up]
But all my tears have been used up]
L'oubli.
C'est mon sujet du moment. Celui auquel je ne peux me résoudre. Me forcer à. Et celui qui me prend à la gorge.
Je perds les gens, je les jette, ils me repoussent, on se tue et au final, des années après, il y a ceux à qui je pense toujours, une fois par jour, par semaine, par mois, et ceux auxquels je ne pense plus du tout.
C'était un flux de réflexion à sens unique avant qu'une pensée-crevasse ne vienne s'implémenter : et les autres alors ?
Qui suis-je dans leur oubli ? Est-ce qu'ils pensent à moi une fois de temps en temps ?
Il y a quelques gens (ça se compte sur les doigts d'une main d'un lépreux) avec qui j'ai la connexion astrale suffisante pour ressentir les clins d'yeux envoyés dans l'intranet de notre cortex ultra développé. Des pokes dématérialisés, flottants.
Mais les autres ? Les disparus à jamais ? La plupart le sont devenus car ils l'étaient déjà au moment où ils étaient d'actualité dans ma vie, la plupart le sont devenus car je leur importais peu.
Mais ceux à qui j'importais trop ? (Là encore, on peut utiliser l'autre main de notre ami lépreux)
Mon intuition a toujours raison et mon intuition me dit que je suis dans les limbes, un vague concept, un "ah oui !" au détour des vieilles photos exhumées, un "ce qu'elle était ... quand même" qui ponctue une phrase unique dans un flot de souvenirs ressuscités.
Alors à ceux qui ne se demandent manifestement pas ce que je deviens, je répondrai que...
Je suis Johnson et je ne suis sans doute plus là pour longtemps. J'essaye de me débrouiller comme je peux et de recoller les morceaux de la notice que les cigognes ont oublié de livrer. Je ne sais toujours pas ce qu'est l'amour réciproque et je commence à faire partie de ceux qui disent que ça n'existe pas, parce que c'est moins difficile comme ça. Je ne sais pas accepter les compliments alors que j'en ai terriblement besoin. Les compliments ça fait bouger l'image qu'on a de soi, c'est déstabilisant. Moi j'aime bien quand tout est comme prévu, tu sais. Je suis à l'image de Théo, le chat des voisins, le petit ami de mon chat mort : on m'a tiré dessus à la carabine, j'ai rampé, une voiture m'a renversée, j'ai rampé, mais j'ai fini par rentrer à la maison. Je finis toujours par rentrer à la maison. C'est pour ça que les autres ont souvent l'impression qu'ils servent à rien. C'est parce que je refuse que qui que ce soit se rende indispensable à ma vie. C'est aussi parce que les seules personnes à qui j'ai exprimé que j'accepterais éventuellement qu'ils soient indispensables m'ont violemment répondu "Merci, mais non merci.". Alors je prends plus de risque tu vois. Les problèmes viennent tous seuls et je semble susciter la violence naturellement, je ne pose plus ma tête sur le billot alors que des Corses sont déjà après moi, la kalash à l'épaule. Enfin tu vois, rien n'a changé. Je pense que si on se recroisait, je ferai une crise cardiaque, je me planquerai sous un meuble et je glapirai quelques borborygmes inaudibles et pas drôles, ou les trois en même temps. Restons sur notre fin.
Voilà, moi je reste avec mes vrais fantômes, de vrais gens morts, qui sont vachement plus réconfortants, même ceux que j'ai pas connus de leur vivant.
And if somebody hurts you, I wanna fight
But my hands been broken, one too many times
So I'll use my voice, I'll be so fucking rude
Words they always win, but I know I'll lose
And I'd sing a song, that'd be just ours
But I sang 'em all to another heart
And I wanna cry I wanna learn to love
But all my tears have been used up
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