samedi 1 mai 2010

This is war

Aujourd'hui il y a comme une odeur de Boston dans ma chambre. 

La chanson que m'a dédiée mon premier ex fait la une de Spotify. She lived alone in a small apartment


Et j'ai réalisé pourquoi les gens détestaient Paris. Pourquoi j'ai eu tant de réticences à y retourner.

Parce qu'ici, c'est la guerre.
Et que longtemps, j'ai eu ce coeur de guerrière, à toujours me rebeller devant toute forme d'autorité certes, mais toute forme d'injustice aussi. Longtemps je combattais pour m'en sortir et enfin atterrir ici (pas le small apartment mais la capitale), mais ici rien n'est gagné, c'est juste le champ de bataille principal que j'ai atteint.

Ici, on se bat dans le métro, pour l'attraper, se diriger, slalomer, trouver une place assise, descendre à son arrêt malgré la foule.

Ici, on se bat dans la rue, pour traverser, se frayer un chemin, ne pas se perdre, fuir les sondeurs et les mendiants, ne pas marcher sur un sdf...

Ici, on se bat même dans nos relations.

Parce qu'à Paris, il faut briller. Ecraser. Se montrer. Etre au top.

Et, il faut bien se l'avouer, elle est bien loin la simplicité - oui, simplicité - des jours normands. Ou le gros challenge était de combattre l'ennui. Et pour ce faire, il suffisait de se réunir, l'ennui à plusieurs ça devenait productif... (c'est comme ça que se sont forgés les meilleurs groupes soit dit en passant).

Ici, on ne peut pas s'ennuyer, on n'a aucune excuse : on a tout. 

Alors on se trouve une autre quête... Et la plupart veulent une situation, un boulot, accumuler les aventures, les potes, impressionner... Beaucoup cherchent l'amour, mais ça, ça ne se fait pas de le dire. 

Je crois que ça ne se fait pas de le faire, tout simplement. 

Les sentiments en général ne sont plus à la mode depuis que des provinciaux ont mis l'emo sur le devant de la scène.

A Paris on a remis au goût du jour la superficialité, les bulles, et les nuits sans lendemain.

Et puis, à quelques fenêtres d'appartement, à la lueur de la lune, il y a quelques personnes larguées sur le bas côté de ces modes intempestives. Les refusant ou étant incapable de les appliquer à leur existence fragile. 

On attend que le vent change, que les valeurs reviennent, que l'air du temps balaye les nuages de LSD et qu'au profit d'une gueule de bois, les cerveaux de nos compatriotes se remettent en marche. Et qu'ils se disent : "Demain j'arrête".


Il faut que j'apprenne à arrêter d'être impatiente. Car tout arrive. A point. Et je voudrais écrire ici, pour ne pas l'oublier, à quel point je suis fière de toi, Milie. D'avoir réagi. De ne pas avoir laissé mes mots te passer au dessus de la tête, mais surtout d'avoir pris les commandes. 
Tu vas voir que ça change la vie d'assumer d'être enfin soi même.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP