jeudi 4 octobre 2012

Deep in the cell of my heart

[I will feel so glad to go]

Dear Friend,

J'aimerais t'écrire que je vais mieux. J'aimerais t'écrire que je ne me réveille pas chaque matin en cherchant les débris éparpillés de la grande et forte fille que j'avais cru réussir à construire, un jour, quelque part, l'année passée.

J'aimerais te dire qu'un garçon, en très peu de temps, en un mail, n'a pas réussi à l'abattre. 
J'aimerais te dire que cette semaine, je n'ai pas fini The Perks of being a wallflower et que ça ne m'a pas laissé pour morte cérébralement pendant deux jours.

J'aimerais te dire que si je n'écris plus ici, si je n'écris plus ailleurs, c'est que j'écris beaucoup pour moi.

J'aimerais être, sincèrement, comme ces gens qui changent de vie tous les mois, qui progressent à une vitesse fulgurante et qui passent à autre chose.

J'aimerais que ce garçon soit arrivé à quelqu'un d'autre que moi. 
Parce que j'étais la dernière à le mériter.

Parce qu'il aurait fait du mal à une autre, mais certainement pas autant qu'à moi.

J'aimerais ne pas sursauter, ne plus trébucher, ne pas baisser les yeux. J'aimerais retrouver la personne sûre d'elle que j'avais patiemment conçue, que j'étais petit à petit devenue. 

Je ne la retrouve nulle part.
En tout cas pas sur cette plage que je parcours tous les soirs, au milieu des débris.
Pas sur cette plage où je m'assois et me demande comment la plus jolie chose qui me soit jamais arrivée n'était belle que pour moi. 

Comment j'ai pu, une fois encore, vivre quelque chose d'unilatéral, et sans m'en rendre compte une seconde.

Comment je peux me souvenir de cette période comme d'une fulgurance brillante, comme d'un bonheur tonitruant, coupé court et coupé net aussi soudainement que violemment, quand, en fait, il s'agissait de toute autre chose.

Je ne vis plus. Je suis en attente de quelque chose qui n'arrivera pas. D'une réponse sans laquelle je pleurerai encore tous les soirs. 

Cher ami, je sais que tu te frappes le front en lisant ces lignes, je sais que tu pensais que ce voyage ferait l'affaire, que je chopperai graveleusement du mec de l'est en me disant l'autre n'était rien
Mais New York a été un chemin de croix, et Budapest est le purgatoire.

Je ne sais ce qui m'attend, à part une longue vie d'attente.

1 commentaire:

  1. Dear friend,
    Après le purgatoire y'a le paradis, c'est mon boss qui me l'a dit.
    <3
    On te fera du manger à ton retour, et des bisous.
    Même si.

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