mardi 28 avril 2015

Fuckabout


[When words get stuck in your throat /
And all you wanna do is choke /
On the lies that you've been fed]

Peut-être que c'est parce que j'édite trop de livres policiers, en ce moment.
Peut-être que c'est parce que je passe beaucoup de (bon) temps seule, en ce moment.

Mais ça m'est apparu, comme ça. Ce matin. La pièce manquante à ma prise de tête continue et monumentale depuis la fin de l'année dernière.

Je suis un roquet qui ne lâche rien. C'est pas joli, mais c'est efficace. J'aurais fait un bon flic, sans doute. Le fait est que je suis éditrice, et que les seuls mystères que j'ai à résoudre sont "comment payer mon loyer en bossant dans la culture ?" et "POURQUOI CELUI-CI N'A PAS VOULU DE MOI NON PLUS ?" (ils ont hésité longuement entre Renée Zellweger et moi pour le rôle de Bridget). 

Et 5 mois après, nous y voilà. La tête embrumée à cause du petit chat qui te saute dessus au milieu de la nuit histoire de te signaler qu'il n'a plus de croquettes, juste comme ça, pour que tu sois au courant. Alors que tu empruntes un couloir en mode zombie jusqu'à la machine à café la plus proche, beaucoup de choses, non liées, te traversent la tête. Parmi elles, une phrase. Ma phrase.

Comme dans les meilleurs polars (et les plus mauvais), j'avais la solution. 
Alors bien sûr, vu que j'ai coupé les ponts avec l'accusé, ça va être compliqué de faire la lumière sur cette histoire.

Mais tout s'est aligné. C'était le Stonehenge de mon passé proche. Du "pourquoi et comment alors que j'avais mis toutes mes protections en place mon coeur a quand même été pulvérisé ?".

Une phrase, une simple phrase, où j'énonçais l'évidence même, en la soutenant d'un "à part". "A part".

On a été dans le "à part" tout de suite dans cette histoire. Alors oui, c'est somme toutes plausible. 
Tout se recoupe, comme dans une théorie du complot bien huilée. 
Mon cerveau déroule le fil, en tâche de fond de ma journée, j'ose en parler par ci par là, en tendant le bâton de fer rouge pour me faire cuire : "Je suis parano hein ?" qui ne reçoit que des "ça expliquerait pas mal de choses" ou autres "ça se tient".

Tout est géométrique. Mais ce soir, les triangles me filent un peu la gerbe.

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