vendredi 29 janvier 2016

It's time for a change of heart



Le dernier garçon dont j'ai été amoureuse (et après qui je suis toujours entrain de ramasser les morceaux 1 an et 2 mois après) est en passe de devenir... le dernier garçon dont j'ai été amoureuse. 

Depuis toujours, je n'ai été que ça : cet endroit pue l'amour et quoi que je fasse, c'est par putain d'amour de mon prochain. 
Mais ça, c'était avant. 

Le calme intérieur s'est installé au prix de mes palpitations.
Plus rien ne cogne à ma cage thoracique, si ce sont les cages thoraciques d'inconnus ramassés dans des bars.
Des furtifs.
Je me persuade que si je parviens à me souvenir de leur prénom, c'est que toute dignité n'est pas perdue. 

Dignité, culpabilité, amour, tous ces mots qui ne répondent plus quand on les épèle.

J'ai passé ma vie à attendre que les autres se réveillent et m'accordent leur attention, même un peu. Et puis, comme un déclic, j'ai compris qu'attendre était incompatible avec Johnson. 

Ce nouveau mode de vie : "Je veux, je prends", me coûte beaucoup, en énergie, en points de vie, en argent, mais il me convient. Il est dans la droite lignée de mes chromosomes. 

C'est pour ça que ça ne m'a pas paru plus bizarre que ça de passer noël seule, préservée. Ou de commander mes billets pour Dublin, seule. Parce que j'ai assez attendu après des autres, qui préfèrent sans surprise passer leur temps ailleurs, avec des mieux. 

Je prends ce qu'on m'offre. Quelques minutes. Deux phrases. Trois sourires.
Je n'accepte les règles de ce système si injuste, celui-là même que j'ai toujours combattu en petit Enjolras du coeur, que pour les faire se tordre en ma faveur.

Au moins, ça me contente.

Je m'enfonce dans une existence cynique et monastique (si l'on considère un moine très sexuellement actif). Ca ne ressemble pas à la moi d'avant, mais puis-je honnêtement dire que ça ne me ressemble pas ?

Parce que je suis paumée au milieu de moi même. Je ne sais quoi faire de mes dix bras. Alors je me vautre dans les valeurs refuge : les moments suspendus, quoi qu'il en coûte, et les places de concert.
Dublin, pour prendre ma dose d'Oscar. Après, il faudra trouver d'autres idées. D'autres ressources.

Mais peut-être que si je les épuise, ce sera l'occasion d'en finir en beauté ?

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