Récemment, j'ai eu l'occasion de passer plusieurs heures non sexuelles avec un membre du genre masculin.
Le contexte était tout à fait informel et platonique, et la personne avait la valeur ajoutée d'être le dernier mec de ma connaissance à me redonner un peu la foi.
Le mètre étalon des chromosomes Y, quoi.
Ma confiance sociale en moi n'étant pas tiptop, j'étais déjà ravie de pouvoir passer un peu de temps avec une personne de qualité, à la discussion chamarrée, à l'humour pétillant et aux convictions sans risque d'arrière-goût rance.
Je me suis dit que c'tait l'occasion de sourire à la vie, alors j'ai commencé à parler en mode Johnson détendue. En mode full on moi.
Après une dizaine de minutes, un étrange événement s'est produit. Le regard du garçon s'est fait fuyant, sa répartie s'est résumée à des hochements de tête et je me suis aperçue qu'il se mordillait les joues pour ne pas bailler.
Damn.
Je le faisais chier.
J'étais comme deux ronds de flan. Je ne m'étais jamais imaginé cette situation, même dans mes pires cauchemars sociaux. Je n'aurais jamais pensé un jour être... boring.
Comprenez moi, j'ai toujours été la fille over the top, drama queen, qui tombe dans la tragédie dès qu'elle fait un pas... Pour compenser, j'ai développé un sens de l'humour à toute épreuve m'aidant à relativiser le fait que j'avais décidément pas trop trop de chance. En plus, je fais un métier que j'estime plutôt intéressant, dans la culture. Je me tiens au courant de plein de sujets et je peux aisément passer d'une discussion sur le punk rock à une sur les tribulations de Byron tout en sautillant vers les derniers youtubeurs à la mode.
Voilà. J'en suis à me justifier et à tenter de me prouver que je ne suis pas chiante comme la pluie.
Comme je ne suis pas plus du genre à me remettre en question à cause d'un seul garçon, j'ai commencé à tenter de repérer les signes de désenchantement chez les rares personnes qui me fréquentent encore.
Autant vous dire que j'en ai trouvé.
Plein.
Ca m'a fait regarder à travers un nouveau filtre mes relations de ces dernières années.
Effectivement, les gens me trouvent de moins en moins drôle.
Effectivement, je parle beaucoup de mon chat.
Effectivement, le nombre de mes abonnés twitter stagne.
Alors ouais, avoir basculé du côté ennuyeux de la vie expliquerait pourquoi les gens me désertent.
Avant, je pensais que c'était parce que je me plaignais tout le temps, mais je n'ai jamais été aussi peu sollicitée socialement que depuis que j'ai arrêté de chouiner à tout bout de champ...
Donc voilà. Je suis à deux pas d'avoir 28 ans. De pas mourir en rockstar. Et de continuer à mener une vie morne et sans attrait.
Heureusement que le contexte international est à l'embellie et qu'il me redonne foi en le futur et le genre humain en général, hein.
Heureusement.
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