mercredi 29 mai 2019

In my life I have seen people walk into the sea


[Escrivaillon à son boulot, il a un bouton d'ascenseur spécial pour lui, et ça, c'est la méga classe]

Pardon pour l'absence momentanée, trois lecteurs de moi, j'avais beaucoup de le travail. Pour fêter mon retour, on va parler de gens morts, car, s'il en est, c'est une valeur sûre.

Je me suis engagée de bon matin vers le cimetière de Zorgvlied, qui est, parmi ceux que j'ai pu visiter, celui qui fait certainement le plus de points au scrabble. 

En route, le dépaysement était total, autant parce que les gens étaient gentils (genre dans un rade type PMU la dame qui m'a servi a été plus gentille avec moi que ma maman dans toute sa vie et m'a filé un speculoos GRATOS) que parce que la nature était totale à 10 minutes de tram du centre central.

 Enfin, dépaysement, c'était jusqu'à croiser ça :


En chemin, il y a plein de choses à regarder. Quasi toutes les maisons ont des petits emblèmes du genre : 
Et je trouve ça badass. 

Puis, alors que je quitte la banlieue pavillonnaire, je déchante un peu en m'apercevant que j'arrive à une autoroute, et qu'on est loin de la promenade champêtre de 2km jusqu'au cimetière que les sites m'avaient promis. Avant de ruminer trop fort, j'aperçois un chien (et son maître, accessoirement) qui s'enfoncent dans des escaliers vers un tunnel sombre et peu recommandable. Ni une, ni deux, je m'élance, car si ce tunnel est safe pour un chien, j'ai confiance. 
Et là :





Un trou de verdure de 500 mètres qui débouche sur un parc qui débouche sur une rivière. Tout le monde était ravi à l'intérieur de moi, sauf mes pieds, qui sont les connards de mon corps depuis toute petite, donc on a l'habitude.

Je me suis posée avec mon speculoos GRATOS, mon café, et mon téléphone sur un petit banc devant lequel ne passaient que des péniches et des joggers, et puis là est apparu un motherfucking GOLDEN RETRIEVER.

Ok, je m'emballe pour les animaux un peu facilement mais là, j'ai failli péter un plomb parce que pendant un quart de seconde, j'ai vraiment pensé que son maître essayait de le noyer en lui lançant sa baballe dans l'eau de la rivière.
Mais en fait non, les golden, ça nage. 
J'ai failli applaudir des vingts doigts en voyant le chien nager et revenir, et renager et revenir. J'aurais pu payer cher pour voir un spectacle pareil, mais c'était gratuit et c'était formidable et c'était les vacances, les vraies.

J'ai checké mon gps pour voir combien de kilomètres me séparait de ce cimetière paumé en plein milieu de la banlieue de nowhere et je me suis rendu compte que le banc sur lequel était posé mon fessier était disposé en face de l'entrée du dit lieu-de-repos depuis tout ce temps.






Direct, on est sur un cimetière arboré, plongé en pleine nature qui (ahem) ENVOIE DU BOIS. 
Les tombes sont disposées de manière assez anarchique le long de sentiers en arc de cercles et une rivière borde le cimetière tout le long du côté est, sur son rivage, les cases du columbarium et des mementos pour ceux dont seulement les cendres reposent ici. 






Ce qui me frappe tout de suite, c'est la personnalité unique qui se dégage de chaque sépulture. C'est sans doute le cimetière le plus hétérogène que j'ai pu visiter. 








La végétation est aussi diverse que l'art funéraire et je suis passée par un peu toutes les saisons pendant mon parcours.





 Plus on s'enfonce dans cet endroit, plus on fait des découvertes insolites, pas forcément toutes de bon goût, mais un fort élan créatif se dégage de l'endroit, et on peut se faire une idée au moins partielle de la vie, et de la personnalité du mort qui repose là.





















  














 [ZORGVLIED 18 000 POINTS LE COMPTE EST BON]






Je n'ai jamais autant pleuré dans un cimetière de ma vie, à plus de trois reprises, ça m'a complètement chopé à rebrousse poil. Mais la pire des fois, c'était définitivement celle-là :



































 On est sur du grand standing, des chaises, et même des voiturettes sont à dispo, de ce que j'ai vu, les gens viennent passer un bon bout de temps avec leurs trépassés.













Ce fut l'occasion d'une bien belle introspection, j'avais envie de ne jamais redécoller, que le voyage m'avait amené là et que c'était chouette, plus besoin de continuer. 
J'ai longtemps été seule, en plus. Jusqu'à ce que l'agitation reprenne le dessus et me pousse à passer à d'autres activités pour l'après-midi. 
J'ai repris mon chemin en regrettant de ne pas être gardienne de cimetière, comme tel était mon vœu le plus cher à l'adolescence. 



[Bonus Tracks : ceci est le golden retriever. Médaille olympique direct]


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