Woah. I'm that girl.
Ajoutez à cela ma virée au magasin Mutant de Lisieux il y a deux week-end (ma vie vend du rêve, si vous ne le saviez pas encore) avec neveux 1 et 2 qui me disent "mais, les gens ils vont te regarder bizarre hein.".
Je ne suis pourtant pas la parisienne aux bottes en plastique qui débarque en Normandie comme dans le tiers monde.
Je me souviens de moi, il y a tout juste trois ans, chemise de bûcheron sur le dos, bière sur le ventre, devant le superbowl. Je me souviens de la moi de cette époque se souvenant de la moi avec du maquillage noir grossier autour des yeux, des macarons dans les cheveux, en noir de la tête aux pieds.
Je n'ai jamais vraiment été définie par mes vêtements. Je m'en suis toujours complètement fichu. Petite, j'étais plus du genre à tout enlever et jouer en t-shirt par 5 degrés pour être plus à l'aise.
Au collège, ça a coincé. Les vêtements sont le nerf de la guerre et j'ai mis 4 ans à comprendre qu'il faudrait me plier à ce rite pour espérer ne pas finir mes jours en parlant à un ami imaginaire.
Je suis donc passée par plusieurs phases au lycée. Puis lors de mes études. Oscillant sans jamais vaciller.
Puis est venue mon année de licence qui s'est terminée dans une maison d'édition germanopratine où j'étais entourée de beautés gigantesques aux talons himalayesques et au sourire plus blanc que blanc. C'était la période violette, qui s'est dès lors, déclinée en robes, chaussures et accessoires. Parce que baggy-converses dans une soirée au Lutetia : j'ai fait, mais, si ça m'a permis d'être repérée par le mec le plus cool de la soirée, il ne m'a quand même jamais rappelée.
Là encore, changer de look m'a permis de me faire de nouveaux amis. Que ce soit conscient ou non chez eux. Lors de mon master 2, j'ai passé mon temps en robe : soit j'avais des obligations professionnelles qui s’immisçaient entre les cours, soit j'avais des soirées à n'en plus finir. Mon emploi du temps idyllique ressemblait à "9h - 18h Sorbonne (avec pause café/bière/serveursexy de 5 heures au milieu)" "18h-3h du mat' Truskel/Social Club/PopIn&co". Je n'ai pas dormi pendant cette période, mais, bizarrement, je l'ai mieux vécue que maintenant.
Puis le chômage où on peut traîner dans de vieilles fringues puisque de toute façon on est obligé d'avoir trois poncho sur le dos pour survivre dans un appart' mal isolé en plein coeur de l'hiver.
Puis le boulot, où j'ai tenu 2 mois à jongler entre les robes avant d'abandonner aux jean-t-shirt mes résolutions de grande fille.
Ce fut un long processus, mais je suis rentrée dans le moule de ce qu'on attendait de moi.
Alors bien sûr, il y a toujours quelques excentricités. Ce n'est plus des couleurs de cheveux mais des couleurs de jeans. Ce n'est plus des pantalons élimés qui partent en lambeaux sous mes van's, ce sont des talons sur les pavés. De toute façon, talon ou pas, j'aurai toujours une démarche de fille bourrée.
Le violet s'est atténué et est devenu bleu pétrole. Cette couleur aide les gens à se concentrer sur mes yeux et pas sur mes cernes.
Mes cheveux sont toujours les mêmes. D'une couleur innommable. Ils feront toujours débat. Et, physiquement comme métaphoriquement, je me cacherai toujours derrière eux.
Alors non, je ne me lance pas dans le blog de mode, mais si vous saviez ce qu'un simple détail comme celui-là m'a coûté dans mes jeunes années, vous seriez aussi circonspects que moi devant les réactions des gens qui m'ont connu alors et me connaissent maintenant.
Comme quoi, si j'ai réussi à progresser dans ce domaine, à trouver un point d'accord entre ma personnalité et les attentes du monde, je pourrais, peut-être y arriver dans d'autres...
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