Il serait temps que je vous écrive. Que je vous en dise un peu plus. Que je vous parle tout court, en fait.
C'est tellement pratique : vous êtes là, vous attendez bien sagement, vous lisez, vous interprétez ce que vous voulez, vous ne dites rien, et ainsi de suite.
Avec vous, je ne me retrouve pas tétanisée sur mon canapé pendant deux jours d'affilée d'avoir trop socialisé. Car oui, je suis une Introvert (pour rappel) et quand je me mets des coups de pieds aux fesses pour sortir voir du (nouveau) monde, je le paye en fatigue irrépressible et écrasante dans les jours (semaines) qui suivent.
Il se trouve qu'en ce moment, tous les projecteurs professionnels sont braqués sur moi et les gens veulent me voir. Et je me dois d'être la meilleure version de moi, faire mille efforts pour sourire, regarder dans les yeux, dire des choses sensées, ne pas m'enfuir en courant au milieu d'une conversation.
Mes nerfs sont en overdrive. Et, avec ça, le chat me fait payer mes absences répétées.
Il y a quelques exceptions, bien sûr. Des gens qui s'assoient sagement à côté de moi et sociabilisent à mon rythme. Qui savent quand me pousser et quand laisser tomber. Je suis comme un chat : si tu t'y connais un minimum tu sais qu'il faut gratter sous le menton et derrière les oreilles, pas sur le ventre. Jamais sur le ventre.
Il y a des gens que je retrouve comme s'ils étaient eux-mêmes la boule de hamster en plastique que je me trimballe naturellement.
J'ai redécouvert qu'on pouvait passer une soirée sans se saouler, par exemple. A juste... parler.
Je n'avais pas parlé autant depuis des années.
Je suis rentrée de mes soirées le regard de travers, à me demander "What sorcery is this?"
Pour beaucoup de gens je suis Johnson l'extravertie, celle qui organise des soirées avec 25 personnes et qui connait tout Paris.
Rien n'est plus faux.
Je suis Johnson-l'immobile, qui regarde le temps passer les yeux écarquillés. Parfois, je me souviens qu'il faut vivre et je fais un truc dingue, j'ose, j'agis. Mais la plupart du temps, je suis une victime. Toujours.
Avec les années, mes deux faces se mêlent. Il reste peu de témoins de l'avant et même eux ont la mémoire courte.
Il y a ce blog, oui, mais surtout ce vertige total et cet autisme qui me serre entre ses griffes quand trop c'est trop.
Ca n'est pas que je ne vous aime pas. C'est que vous m'épuisez. Au sens propre.
Mais vous me rendez (un peu plus) heureuse.Alors, je vous en prie : n'arrêtez jamais de tenter de m'extirper de moi-même.
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