[ #Poney ]
A Dublin, il n'y a pas que Jean-Pravda, il y a aussi des élections. Et du coup, le matin, le premier visage que je vois dans la rue, c'est ce sosie de Jean-François Copé :
Ces affiches sont absolument partout (entre les travaux quoi), elles débordent sur les trottoirs, forcent à faire des embardées, et je comprends absolument rien à leur système de vote à part qu'apparemment c'est comme pour The Voice il faut tapay 1 ou tapay 2.
[Et qu'il y a tout un parti dédié à vanter la beauté de Gael Garcia Bernal, alors que - si je suis bien d'accord - je me demande pourquoi ils ont pas plutôt choisi Cillian "l'enfant du pays" Murphy, m'enfin passons...]
LA bonne idée qui m'a fait me bidonner dès le premier jour, c'est la promo de Zoolander 2 :
Mais bon après, fini de rire, je passe à la poste.
Oui mais The Big Post. Ici, c'est un peu comme aux USA, ils aiment bien transformer tout en XXL. Et c'est un très serious business car figurez vous que c'est l'endroit le plus chargé en histoire et en émotion de mon quartier. C'est en effet là que la rébellion de 1916 s'est concentrée, et tout Dublin est resté traumatisé de ses conséquences (en vite fait : ils ont exécuté James Connolly, le leader de la résistance indépendantiste alors qu'il était déjà mourant, si bien qu'ils ont dû l'attacher à une chaise pour qu'il puisse affronter le peloton d'exécution, nice job les brittons ! Ca a tellement indigné les irlandais qu'ils sont passés de tièdes à carrément convaincus par la cause).
Je me dirige ensuite vers Dublin Castle, où justement Connolly a été soigné (oui, avant d'être exécuté, oui, ne cherchez pas), car pendant WWI c'était un hosto de la croix-rouge. Depuis, l'ambiance a un chouya changé et on est passé en mode Sissi l'impératrice à kitschland. Voyez plutôt :
Le rôle de Dublin castle est pas hyper bien défini mais en gros c'est là que Lizzie 2 s'installe quand elle a envie de se faire une cure de Guinness.
Ce qui est bien, c'est qu'ils ont un super café avec un super wi-fi qui donne sur le super jardin de la super Chester Beatty Library où séjourne une collection pantagruélique de manuscrits anciens et autres joyeusetés et qui est vraiment sérieusement chouette (et gratuite).
Mais pour être honnête, ce que j'ai préféré se trouve dans Castle Lane. Une petite ruelle ma foi anecdotique et qui, pourtant, m'a fait me sentir moins seule au monde. En la traversant, j'ai en effet senti qu'on m'observait. Je me suis retournée nerveusement pour vérifier que Jean-Pravda n'avait pas pété un plomb énamouré, mais non, personne. Alors j'ai levé la tête.
Et là...
On est resté bien 5 minutes à s'écarquiller l'un l'autre, comme si on n'avait jamais vu un chat ou un humain avant. C'était bien.
Après je suis arrivée à Christ Church, une église assez énorme pour faire un petit Rugby, mais j'ai pas rentré, parce que par principe je paye pas pour les églises. Surtout quand c'est géré par le clergé irlandais m'voyez. #dénonce
Je suis pas rentrée non plus (voir plus haut), mais j'ai eu une surprise de taille en me baladant dans le parc attenant : tout un mur d'enceinte est parsemé de niches célébrant les auteurs locaux.
Alors oui, je suis montée très fort dans les aigus et j'ai hyperventilé et puis c'est retombé direc' parce que :
Rien ne vous choque ? (oui je sais, il a ENCORE une sale gueule, mais passons, c'est pas comme s'il était spécialement versé dans l'esthétisme hein, ahahahahah).
La PUTAIN de COQUILLE à Dorian GRAY.
Une bonne fois pour toute c'est pas Dorian gris, c'est Gray. Avec un petit "a".
Bordel.
(La prochaine fois, je vous insulterai sur le thème "BRAM STOKER PAS STOCKER ! C’ÉTAIT PAS UN MAGASINIER, BANDE DE PALIMPSESTES !")
Tiens parlons en, Bram n'est nulle part. Sheridan Le Fanu non plus, même si c'est moins étonnant.
Du coup je me rabats sur des trucs gothiques un peu plus bigarrés :
Ca c'était à côté de Cornucopia, le plus ancien resto végé de Dublin où j'ai eu un orgasme gustatif qui vaudrait presque ceux reçus multiplement chez Mildred's à Londres (sauf qu'à Dublin c'est un self et c'est un peu l'usine).
Pour bien digérer, je traverse les Liberties (les quartiers en dehors des murs de la cité de l'époque, qui n'étaient donc pas régis par les lois de la ville et qui n'en faisaient qu'à leur tête), et la rue St Francis en particulier, pleine d'antiquaires, de street art et de bébés rockers à guitare qui m'ont entourée dans la rue, par vagues successives, avec leurs slims, leurs boucles de cheveux omniprésentes et leurs airs mi-enfantins mi-rebelles. Bref, j'étais aux anges pendant une rue.
C'était sur le chemin pour la Guiness Storehouse. Il faut savoir que la brasserie occupe tout un quartier de l'ouest dublinois, et que quand tu visites, c'est le disneyland du houblon. Ne me croyez pas sur parole et admirez :
On peut même y aller en chariotte. Y a des chevals pour ça.
[Ca s'appelle une note où on boucle la boucle non ? Du coup je vous garde ma soirée d'hier pour la note de demain, parce qu'il y a beaucoup à raconter et que la journée d'aujourd'hui a été un peu celle de la lose pluvieuse et du coup le bilan risque d'être light, cheers mate!]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP