mardi 26 décembre 2017

Looking back on those long dark days


     [Felt like the head of John the Baptist In the arms of Salome]

Ok 2017. C'est l'heure de se regarder dans le blanc des yeux. Avoir un blog est très pratique pour ça, même si, pour le coup, je me souviens pas si mal d'où j'étais et ce que je faisais il y a un an... 

...notamment parce que je fais tout le contraire cette année. 

Il y a un an je démarrai une relation non exclusive avec un garçon qui avait pas trop compris qu'elle était non exclusive, je passais noël en famille, avec TOUTE la famille, même celle des Etats-Unis et je fêtais le nouvel an avec une copine chère à mon cœur, mettant au tapis ma malédiction du 31 décembre qui faisait que même quand je prévois quelque chose je finis toujours toute seule. 


C'est aussi il y a un an que George Michael est mort et, avec Bowie, c'est la mort de musicien dont je me remets pas, qui me fait m'arrêter dans la rue pour remuer le nez parce que tout d'un coup ça pique rien qu'à l'idée.

Ensuite, ma vie a été révolutionnée par une série injustement annulée par MTV (bouh you whore!) : Sweet/Vicious, qui raconte avant tout le monde en 2017 comment deux meufs peuvent changer les choses en terme de #maravetonporc sur leur campus. Attention c'est dur, parfois violent, mais c'est brillant. 


Ca a été le début de pas mal de remises à plat dans ma vie à base de "c'est pas de ma faute si j'éveille des pulsions violentes/destructrices chez tous les mecs qui sont entrés dans ma vie, c'est leur faute à eux, à leur éducation et à la société."


2017 ça a aussi été la lutte pour me faire soigner, un parcours du combattant pour être prise en charge par des psy moi qui les avais toujours fuis. 



En 2017 j'ai commencé à arrêter les conneries, à me prendre au sérieux et à m'écouter. C'est pourquoi quand j'ai senti que trop c'était trop, je suis partie une poignée de jours seule en Angleterre, avec la peur au ventre de faire un meltdown comme à Dublin. J'ai bu du thé dans une chambre de princesse, bien mangé et vu mes amis de comédies musicales. J'ai remis les pendules de mon énergie à zéro, et j'ai entamé un marathon professionnel.


En avril, il a fallu voter, et j'ai même voté deux fois au premier tour. Grâce à mon passé avec Jean Lassalle, je suis devenue très populaire en soirées et pour une fois tout le monde fermait sa gueule pendant mes anecdotes (qui incluaient la fois où Jean m'a soulevée du sol dans le Hall du Lutetia et celle où il m'a présenté son Julien Sorel). Mais avant l'isoloir je me suis prise une cuite mémorable pendant l'anniversaire d'une amie mémorable. C'était un des jours les plus longs de ma vie.


Il y a eu le garçon-presque, aussi. Le garçon parfait pour moi, mais trop tard. Le garçon réciproque, enfin, mais déjà engagé ailleurs. Ça a été chaud de faire la chose sage, de prendre la bonne décision et de pas brûler en enfer encore plus que d'habitude, mais j'ai été forte #asusual


En mai, ça a été le début des anti-dépresseurs, une sorte de ménage de printemps dans mon cerveau, où tout était assez clair pour que je puisse ranger le bordel dans des boîtes et ces boîtes dans des meubles et ces meubles dans des pièces. 


En juin, comme je ne tiens jamais en place très longtemps, je décide d'un nouveau plan de vie, d'un nouveau cap, d'une nouvelle péninsule : je m'inscris à la fac ! Je suis prise pour un M2 de traduction qui va me permettre, théoriquement, de compléter à terme mes revenus sans trop me disperser administrativement moi qui suis officiellement ahem ahem "Artiste-Auteur". 


En juillet, paf le chien. Toute ma jolie progression du premier semestre est déconstruite en l'espace d'une soirée. A cause d'un mec de plus qui croit que parce qu'il est un mec et qu'il a par nature plus de force que moi, il peut en faire l'usage. 
Grâce à tout ce que j'avais accompli au premier semestre, pour la première fois, je n'ai pas été une victime immobile, j'ai réagi. Pour la première fois de ma vie, j'ai porté plainte quand on m'a agressé. 
Et je compte bien le faire toutes les fois suivantes, car ne nous leurrons pas, ça arrivera encore.


Août est marquée par 120 BPM qui reste mon choc ciné de l'année, je sais que c'est un cliché, un peu, mais je m'en fous, mon cœur a ses raisons que la raison ignore, et j'ai pleuré comme jamais, et j'ai ri, et j'ai été toute ébaudie. 
Oh et par la détestation de tous les êtres humains de sexe masculin hétérosexuels. Ca a grondé en moi en résonance avec le monde mondial, on dirait.


En septembre, c'était la rentrée à la fac, où mon cerveau s'est décrassé. J'essaye de cacher à peu près 30 secondes quel est mon vrai métier dans la vie, parce qu'à mon âge je peux encore un peu passer pour une étudiante en formation initiale, mais je me fais outer au premier cours. Il faut dire que cette année, j'ai eu mon premier best-seller que je dois rien qu'à me, myself & I dans mon job actuel et que ça relance un peu ma foi en l'Humanité, à défaut de mon ego, qui au bout d'un moment, a arrêté de repousser. 


En octobre, c'est le pèlerinage à Canterbury, pour faire une petite mise au vert mise au point avec Marlowe et mes amis des comédies musicales (sans qui je serais déjà morte et internée, je crois bien)


Je reviens pas très reposée, pas très revigorée, mais avec du grain à moudre en novembre où, sonnez trompettes et martelez tambours, je me fais un ami garçon hétérosexuel, qui, avec ses petites épaules réussit tout seul à me redonner *un peu* confiance en l'autre.

Et puis il y a eu Crazy Ex Girlfriend. Cette série que je regardais parce qu'elle avait des numéros musicaux et qu'elle était légère et drôle et qui a fini par me diagnostiquer d'un trouble de la personnalité mieux que mes deux psys. #truestory
Cette série a une montée en puissance de sa première saison à la dernière comme j'en ai rarement vu. Elle fait partie de mon Top5 ever, et grâce à Rebecca/Rachel j'aurai désormais du répondant quand on me traitera de folle ou qu'on tentera de me shamer parce que "Han Johnson elle est trop dark, l'approche pas où tu risques d'attraper la dépression".


Mi décembre, je suis bloquée dans un train pour cause de suicide, et comme j'ai de la suite dans les idées, j'en profite pour faire le point sur le bordel dans ma tête, et les sacrées avancées que j'y ai faites. C'est là que je comprends que si j'ai été si nulle en relations depuis des années, et si j'ai cette gêne si totale à faire rentrer sérieusement un garçon dans ma vie c'est parce que... NON JEAN-MICHEL BLAGUE CA N'EST PAS PARCE QUE J'AIME LES FILLES, c'est parce que... J'ai tout simplement pas envie, pas besoin, et pas l'intention d'être en couple. Je suis super bien avec Molly et le ou la coloc du moment, parce que j'ai des amies badass, qui continuent de me prodiguer des conseils salutaires quand bien même elles savent que j'en ferai qu'à ma tête quoi qu'il arrive. 

Dans les séries importantes découvertes cette année il y a aussi One Mississippi de et avec Tig Notaro, sûrement la comédienne américaine qui me fait le plus rire, c'est court, c'est percutant, c'est une énorme révélation à mes yeux et je suis ravie qu'une voix aussi dissonante puisse se faire entendre dans cette industrie. 


En musique, il y a l'immense album des Moonlandingz. Le gigantesque petit Declan McKenna, à voir absolument sur scène. L’inénarrable Tom McRae que j'aurai finalement vu avant de mourir. Les Shame, qui sont mes nouveaux Palma Violets (OUI) même s'ils datent d'avant 2017, je les ai beaucoup vus. J'en oublie forcément.


Je m'aperçois en écrivant ce récap que je n'ai aucun recul sur ce qui m'est arrivé, tellement le changement est profond et les événements denses et intenses. J'ai vécu 1000 années en une. Je me suis concentrée sur l'essentiel, en appuyant sur l'accélérateur devant les aigreurs. Et laissant les vilains pas beau derrière moi dans un nuage de fumée. 


J'ai enfin accepté que je cherchais l'amour au mauvais endroit depuis tout ce temps. Qu'en fait il n'y avait pas besoin de le chercher : il était déjà là. Si j'avais réalisé ça plus tôt j'aurais ptet pu être miss France, comme quoi, un destin, à quoi ça tient...

Bref, je vous laisse. Regardez et écoutez Rent, Phantom of the Opera, Wicked, Les Miserables, Kinky Boots, Notre-Dame de Paris, Starmania & Cabaret quand ça va pas. Ou venez chez moi, j'ai toujours une bouteille au frais.



Et à l'année prochaine ! 

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