La glace a laissé place au feu brûlant d'un soleil qui n'épargne rien, surtout pas ma peau de rousse.
Je n'ai jamais été aussi bronzée, et le vent du nord qui aveuglait mes yeux bleus de son blizzard a trouvé un fort bon successeur en la présence du zénith qui m'empêche tout aussi bien de voir.
Qu'importe, lorsqu'il s'agit de se rouler dans l'herbe avec mon nouveau groupe de potes, il n'y a pas d'éléments extérieurs qui pourraient m'empêcher de quoi que ce soit.
J'ai toujours aspiré à avoir un groupe de pote. Une cohésion sociale. Une dynamique multiple avec des composants uniques.
C'est ici, dans ces circonstances si particulières, que j'ai trouvé ce qui me manque si fort à Paris. Des gens que je retrouve à chaque temps libre, l'esprit léger, et sans aucun sérieux.
Il y a beaucoup de jeux de carte, d'alcool et de blagues grasses, et je rattrape avec eux une partie de ce qui m'a échappé dans ma prime jeunesse. Quand tout était beaucoup trop sérieux.
J'ai aussi gagné mon pari de réussir à me rapprocher de locaux, bien que tout le monde m'ait dit que ça serait impossible.
Bon alors ce que j'y ai découvert est au-delà de ce que tout les guides écrivent : une détestation cordiale des parisiens, sans discussion possible avec la dizaine de québécois rencontrés. Apparemment la poignée de français imbuvables a écorné profondément notre image à tous.
J'ai aussi découverts des codes sociaux diamétralement opposés aux nôtres, et comme mes caractéristiques autistiques ne me permettent d'être performantes vraiment que dans l'imitation de ce que j'ai déjà vu, autant vous dire qu'ici je suis en totale roue-libre quand il s'agit du dating.
La vie s'est faite moins culturelle, plus hédoniste, à partir de la visite de ma BFF. Les meilleurs restos, les plus chouettes parcs, beaucoup d'animaux des plus mignons aux plus sauvages.
Mon équilibre est solide ici, plus solide qu'en France. Même ce qui aurait dû m'abattre pour des mois a été balayé d'un revers de la bière par ma communauté de potes qui ont tourné en dérision mes problèmes existentiels, sans jugement, juste pour me relever et que je continue à avancer.
En France, je porte mon groupe d'amies à bout de bras, je fais énormément d'efforts pour les réunir autour de moi. Pour qu'il se passe quelque chose, quoi que ce soit.
Ici, tout arrive naturellement. Le besoin ou l'envie de se voir, de passer du bon temps et de trouver les uns chez les autres le confort qui nous manque dans un environnement étranger.
Je profite de chaque instant en essayant de fuir leurs regards quand ils me disent tous "Ouais enfin, toi tu vas nous laisser."
Oui, je serai à nouveau à Paris dans trois semaines. Le retour va être dur. Studieux. Sérieux. Administratif.
Il sera aussi à base de retrouvailles d'amitiés fortes, profondes et irremplaçables, de fromage et de vin rouge, de mon gros chat et de la beauté de ma ville. Celle que tout le monde aime à détester parce que dans le fond, ils la jalousent de tout leur coeur.
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