Je pensais pouvoir commencer à chiller dans mon nouvel appart si durement acquis quand, tout à coup, le ciel s'est assombri.
Alors l'apocalypse ne m'aurait pas plus surprise que ça, vu les événements mondiaux actuels, mais quand même, il était 10h du mat' et aucune éclipse n'était annoncée.
Bon, un lever de tête plus tard et je me rendais compte qu'un carton venait de boucher le puits de lumière de ma salle de bains exposée plein sud.
Je me suis alors dit que ça devait avoir un rapport avec l'échelle qui venait d'apparaître devant ma fenêtre et qui était assez judicieusement placée pour que les ouvriers puissent me voir dans la douche par les 10 cm de fenêtre non obstrués par un floutage.
J'ai alors ouvert la dite fenêtre et découvert Jean-Barbe et Jean-Con, Jean-Barbe avait l'air d'être le chef, donc je lui ai parlé, lui demandant courtoisement quel était le fuck tandis que Jean-Con tenait, en arrière-plan, plus ou moins ce langage : "gnégnégnégnégnégné t'as qu'à allumer la lumière si t'es pas contente".
En gros, le nouveau mec du syndic (que je paie donc avec mes deniers de proprio), était passé le vendredi d'avant pour les autoriser à grimper sur MON toit et danser dessus pendant trois semaines.
J'ai refermé la fenêtre et appelé Jean-Syndic à qui j'ai laissé un message rouge sang, avant d'aller vaquer.
En gros, quand il m'a rappelé, il a confirmé que ce serait Johnson-journée-techno pendant les trois semaines à venir mais qu'il allait veiller à ce qu'aucun dégât ne soit fait. J'ESPERE BIEN JE TE PAYE POUR CA, JEANNOT.
C'est ainsi que depuis, mon gros chat passe ses jours le cucul sur le carrelage, le museau en l'air à se demander quelles sont ces grosses souris qui galopent sur notre toit. (J'ai beau lui expliquer, tant qu'elle a pas les visuels, elle me croit pas).
Bref, j'étais déjà de méchante humeur et puis là je me suis aperçue que j'avais plus mon porte-monnaie. Tout d'un coup, ça a fait tilt, j'étais rentrée éméchée la veille et un type inconnu m'avait ajoutée sur FB. J'avais décliné l'invitation en grommelant "mort au patriarcat" et en m'endormant bouche ouverte.
Vite fait bien fait, je le recontacte et bingo : il avait retrouvé mon porte-monnaie. Fort heureusement, ma CB y était toujours car j'avais choisi le moment où les fonds pour le paiement des travaux étaient sur mon compte courant pour faire ma connerie.
Je rentre chez moi en me jurant qu'on ne m'y reprendra plus et je me fais de la purée (si, c'est important pour que vous compreniez à quel point je suis un chat noir).
Je mâchonne en regardant un peu dans le vide tout en écoutant France Info et ses joyeusetés quand tout à coup CRACK.
La purée était devenue dure et carrée.
Ou alors ma couronne venait de tomber.
Pas ma couronne de princesse, mais celle qui m'avait fait un mal de chien quand on me l'avait posée, en 2010, genre plus mal encore que mon opération des deux pieds en 2006.
(Oui, tu sauras tout, petit lecteur)
Dans ma tête, c'était "FUUUUUUUUUCK", mais j'ai quand même mis la dent dans un tupperware et la purée dans une petite boîte (ou l'inverse) avant de parcourir Doctolib à la recherche de qui serait ma sauveuse.
Miracle des miracles, je trouve un rendez-vous pour plus tard dans l'aprem dans le 5e arrondissement, ce qui est pas trop trop loin et pas trop trop tard, donc je me dis que ma chance a tourné comme du lait qu'on aurait laissé sur le rebord d'une fenêtre en plein soleil de midi.
Je m'autorise une petite sieste où je grogne et rumine puis je me mets en route, sous une pluie torrentielle, vers le cabinet.
Une fois sur place, quand la porte s'ouvre, c'est le 9e cercle des enfers. Les assistantes dentaires courent dans tous les sens les bras en l'air, la salle d'attente est pleine de kékés en plein manspreading, l'un d'eux finit par me laisser sa place et on m'annonce que les fusibles ont sauté.
Ah.
Que se passe-t-il dans ce cas là ? On répare les dents à la faucille et au marteau ?
On vient m'informer qu'on pourra peut-être pas me prendre, et je repense à mon optimisme, au lait tourné et à toussa pendant 50 longues minutes.
Au final, on me reçoit, et on m'annonce que le chantier dans ma bouche va me coûter à peu près autant que celui de mon chez-moi ce à quoi j'ai envie de répondre "Yeah, no surprises".
Bref, c'est pas parce qu'il y a eu une accalmie que j'ai perdu ma guigne.
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