C'est le bilan de 2019, c'est le bilan de l'empouvoirement (peut-être qu'à force, un jour, quelqu'un trouvera ce mot joli).
Tout a commencé par un 31 plutôt cosy entre amis, sans trop d'excès. J'étais focus sur la reconstruction, mon diagnostic en poche, à nouveau sous médicaments, je faisais mes valises pour un court séjour à Brighton qui fût pour le moins revivivivifiant.
Je pense développer un habitus "stations balnéaires hors saison", ce qui correspond parfaitement à ma misanthropie et mon amour du glauque.
Puis Notre-Dame a brûlé et je ne pouvais pas rêver mieux que la compagnie de Meor pour y assister. Une atmosphère de fin du monde qui n'allait plus nous lâcher jusqu'à la fin de l'année.
Là-dessus, je suis partie à Amsterdam en solo - mais j'y avais pour guide le meilleur sosie d'Elvis de toute l'asie du sud-est : Escrivaillon.
C'était un très chouette voyage, où je me suis rendu compte que j'avais à la fois le mal de mer sur les canaux ET après 3 shots de vodka et 4 pintes.
#KnowYourself
[Ils ont des chouettes musées à Amsterdam]
[Vraiment.]
[Ceci est un serpent du british museum, si]
C'est alors que je me suis dit "mais Johnson, pourquoi tu t'entêtes à fréquenter des mecs en fait ? au moins, avec des meufs, plus de pilule du lendemain, et vraisemblablement moins de viols et de violences aussi."
J'ai commencé à me renseigner doucement mais sûrement au sujet du lesbianisme politique. J'en parlais au début sur le ton de la plaisanterie à mes proches afin de tâter le terrain, mais le problème, c'est que quand ça s'est précisé dans ma tête, tout le monde (OU PRESQUE)(oui je vous vois broncher les deux, là-bas) en est resté au stade de la vaste blague.
Bon. Je vous cache pas que le premier été lesbophobe de la ma vie a pas été "sea, sex & sun".
En juin, j'ai rendu ma première traduction de roman, ce qui a achevé mon PC et m'a fait rencontré un vendeur Fnac qui m'a fait comprendre que c'est pas parce que ma tête avait décidé d'arrêter les hommes que les hormones avaient capté le message et qu'il était très dangereux de sortir de chez moi en période d'ovulation.
Professionnellement, ce fut l'année où j'ai été la moins pauvre de toute ma vie, à force de cumuler un trois-quart temps, un mi-temps et un traduction ainsi que deux ou trois rewritings de romans. Je n'ai pas vraiment vu le jour, mais ne plus avoir à compter quand on dépense : ça n'a pas de prix. (En fait, si, mais...)(c'est une expression)(je pourrais en changer, c'est pas comme si je gravais mes notes de blog sur du vélin)(bon, si vous êtes pas contents, allez lire d'autres blogs qui sont restés bloqués dans les années 2000)(voilà.)(donc be kind, don't whine)
[Viktor Wynd Museum, London]
Ces rentrées d'argent m'ont permis de sortir ma meilleure poker face à mon banquier - les banquiers m'aiment bien parce que nombreux sont ceux qui, du moins au niveau directeur d'agence, sont des littéraires refoulés, et ils adorent mes jobs, jusqu'à en oublié que je suis indépendante et mon revenu des plus fluctuants. Et c'est ainsi que j'ai acheté l'appartement dans laquelle je suis en train de vous écrire, sous les yeux du petit chat noir des voisins qui m'épie jour et nuit (mais la nuit je le vois pas, car il est noir).
Ca a été le feuilleton de l'été également, de quoi m'occuper pendant que mes proches me ressassaient "mais n'abandonne pas si vite (la bite), il y a encore de l'espoir (d'être l'élue d'un mââââle) !" et que je me tapais sur le front à maintes reprises.
Une fois que l'affaire fut dans la poche, j'ai donc commencé à empaqueter. C'est là que ma psychiatre m'a dit que j'étais guérie de ma dernière dépression en date et qu'elle m'a dit bye-bye.
Comme un peu de mon temps s'était libéré et que mes idées féministes affluaient toujours tels des poneys nains au galop, j'ai effectué ma première action de bébé activiste le 1er septembre, à l'occasion du 100ème féminicide par compagnon ou ex répertorié. Le changement qui s''était amorcé en mai a fini de s'installer et de prendre toute la place qu'il a pu trouver dans mon cerveau.
La semaine d'après, je m'engageais auprès des colleuses anti-féminicides, qui venaient de lancer le mouvement, et je ne l'ai plus quitté ensuite.
Même quand je me suis fait arrêter avec un autre collectif et que ça a été le début d'un drama de trois mois impliquant la "policeuh nationale bonjour".
Septembre fut aussi l'occasion d'un séjour lisboète assez oubliable, où j'étais plus frustrée de ne pas participer à des actions avec mes soeurs de lutte que dans le bamos a la playa spirit.
Et depuis octobre, ma situation professionnelle ne fait que se détériorer, de part et d'autre, ce qui me plonge dans un abîme de doute et de conflits internes existentiels. Heureusement qu'il y a eu la rétrospective Vampires à la cinémathèque et un dernier séjour à Londres avant le Brexit pour me remonter le moral.
[Allégorie du gouvernement #dénonce #blogengagé]
Cette année se termine dans une grève que je soutiens, avec des préoccupations qui dépassent de loin ma petite personne. On rit moins, quand même, ces dernières temps. Alors j'espère juste ça, pour 2020, trouver des gens avec qui rire franchement, pour oublier le désarroi du dehors, ou se foutre cordialement de sa gueule.
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