jeudi 11 mars 2021

I swear to God I cannot take you anywhere

 



Mon thé à la menthe est trop chaud, alors je tue le temps en tentant de prendre en photo le pigeon le plus laid de tous ceux qui sont posés à côté.

Un des employés les vire en faisant des grands moulinets avec les bras, alors je me fais un peu plus petite dans mon alcôve.

On m'a intimée de me relaxer, mais sans me donner la recette, une fois de plus. Alors, vu que les parcs sont fermés pour cause de giboulées, j'ai posé mon cul ici, et j'attends que mon thé ait refroidi.

Je repense au regard glacé de l'anesthésiste qui m'a reçue, alors qu'il était si joyeux, voire guilleret, avant et après. "Vous êtes jeune quand même..."
Question de point de vue.
Je pense que mon âme a 888 ans. 

Je n'ai jamais aimé particulièrement cette vie, et je vois mes proches ramer très fort pour lui trouver des bons côtés, mais le fait de possiblement vivre mes derniers mois sur terre de la façon dont ce gouvernement l'aura décidé pour moi, ça me coupe un peu la chique.

J'ai tout bien fait. Le testament est mis à jour. La personne de confiance désignée. Il ne me reste qu'un test PCR obligatoire à faire, un régime drastique pendant deux jours et une torture à subir le temps d'une nuit pour pouvoir me présenter à la clinique et qu'on m'y prélève un bout de pancréas et un bout d'intestin.

Les résultats n'arriveront pas à temps pour que je les déballe en mode cadeaux d'anniversaire. Ca aurait été parfaitement sordide, c'est dommage.



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