Et puis, un soir, il y avait à nouveau une grosse soirée sur son campus. Il est venu me chercher en voiture.
Dans cette voiture, ô surprise, il y avait une inconnue à côté de lui à l'avant.
J'ai
demandé à son BFF qui était cette fille, il m'a dit "notre nouvelle
super pote, on l'a rencontrée il y a trois semaines dans un bar.".
Je ne sais pas où je trouvais cette
naïveté, mais j'ai sincèrement vu de l'amitié potentielle dans cette
fille, on s'entendait bien, on avait plein de points communs (le même
prénom, la même origine, la même passion, la même couleur de
cheveux...).
J'ai mis un temps insolent à me rendre compte qu'on avait le coeur qui battait pour le même garçon.
Elle moins. Dès qu'elle m'a vue
danser avec lui, dès qu'elle a surpris nos regards dans les rares
moments d'égarement où il me parlait en public, elle a compris.
Je ne saurais jamais ce qui a
déclenché la guerre froide, je suppose que c'est quand il a choisi de
dormir avec moi et pas avec elle.
Le matin de mon déménagement, il a
eu 2 heures de retard. Il m'a appelé, pour me prévenir - un peu tard -
qu'il n'avait pas dormi de la nuit. Qu'il était avec elle. Toute la
nuit. Mais dehors. Sur les quais.
Quand il est arrivé, il avait des cernes de panda et des morsures sur tout le corps.
Elle avait un peu trop clairement posé sa marque pour que je nie l'évidence.
Lors du dernier voyage vers mon
nouvel appart', sa main est venue se poser sur le haut de mon genou,
j'allais lui demandait d'où sortait cette marque d'affection quand il a
commencé à serrer, serrer, serrer.
Je lui ai demandé d'arrêter, une fois, deux fois, trois fois.
Je me suis demandé ce que j'avais fait pour l'énerver.
Le
déménagement fini, quand un de ses potes, qui nous aidait, lui a
demandé "alors ça se passe comment avec ******* ?" il a écarquillé les
yeux et lui a fait signe de couper court à la conversation. Mais j'avais
tout vu, tout entendu.
Ma question était "pourquoi il se cache alors que nous ne sommes pas ensemble ?"
J'ai regardé mon genou, qui était déjà violet.
J'ai passé ma première nuit dans cet
appart' avec lui. Puis ma première semaine. Puis c'était à se demander
s'il avait un chez lui.
De temps en temps, sans raison apparente, il me plaquait sur le lit et m'empêchait de bouger. Il a essayé de m'étouffer une ou deux fois. J'ai commencé à devenir bleu de partout.
Mais c'était pour jouer. Il ne connaissait simplement pas sa propre force.
Un
week-end, j'avais une fête de famille, loin, très loin, dans la
Normandie profonde. Après mes deux premières coupes de champagne, j'ai
fait une crise d'angoisse. Je ne comprenais pas bien d'où elle sortait
mais je savais qu'il se passait quelque chose d'affreux.
Sur les coups de minuit, n'en
pouvant plus, j'ai téléphoné. Il ne répondait pas. Une amie qui était
avec lui a décroché et m'a annoncé que tout allait bien, sauf que la
nouvelle amie de La Bête - qui n'était toujours pas officielle, elle non
plus - s'était perdue et qu'il était parti à sa recherche.
Je n'avais pas besoin qu'on me dise
ce qui s'était passé. J'en ai eu la confirmation de la bouche de La Bête
qui racontait l'histoire à ses amis, ignorant que j'étais là : il
l'avait retrouvée, ils s'étaient embrassés pendant une partie de la nuit
et il n'était pas allé plus loin.
Ca a été une sorte de déclic, et j'ai décidé de rencontrer quelqu'un.
D'autre.
Et je suis sortie entre copines.
Le lendemain, un dimanche, j'avais
une dizaine de messages de lui me demandant ce qui s'était passé
exactement. Sentant la fissure, je n'ai pu m'empêcher de rien lui dire -
même s'il n'y avait vraiment rien à lui dire.
La discussion s'est envenimée à une
vitesse vertigineuse et elle s'est terminée par lui me disant de ne plus
jamais lui adresser la parole et que la seule façon pour moi de le
contacter dorénavant serait la poste.
N'importe qui en aurait profité pour s'échapper de cette relation.
N'importe qui, sauf moi.
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