Ces vacances, les meilleures de ma vie, ont tout changé.
Moi, d'abord. Ce qui est important.
Si le changement entre février et août m'a foutu une peur bleue que j'ai bien peu avouée...
Si le fait qu'il ne soit pas remarqué par les gens était encore plus anxiogène...
...cette virée à Budapest a levé la chape de plomb.
La volonté furieuse d'avoir une vie. De ne plus subir les choses. De faire en sorte que tout aille. Au moins bien.
Il y a toujours une solution, une autre manière de faire, et le seul obstacle, au final, c'est la frustration.
Et ma façon un peu... fantasque de la gérer.
Ne plus avoir d'égo est un superpouvoir assez formidable qui découle de mon non-ressenti universel.
Je sais qui je suis, je sais où je vais. J'essaye que le voyage se passe sans trop de heurts.
J'ai récolté quelques nouveaux compagnons d'autisme, de Temples aux Palma Violets, en passant par le souvenir extatique d'un Johnny Marr en chair et en os, d'un Damon Albarn imposant et de tout un tas d'autres gens très bien qui caressent mes tympans dans le sens du poil.
Il y a des choses qu'on ne pourra jamais m'enlever, comme l'hystérie de voir un animal mignon, la pizza ou la magie de quatre garçons armés d’instruments de musique.
Je me suis aussi lâché la bride au niveau de l'écriture et elle est revenue par la fenêtre.
J'ai gribouillé l'équivalent d'un album en paroles de chansons sur un petit cahier rouge. A la lumière de couchers de soleils encore tardifs. Le stylo entre les dents, les Editors en live sur Youtube.
Moi qui jurait que je ne savais pas écrire ces choses-là, me voilà avec une fierté adolescente devant des vers alignés, des rimes éparses et des rêves de grandeur qui ne font pas peur car bien trop irréalistes.
Je sais que je suis toujours un tas de verre pilé, tout au fond, mais j'ai appris à faire avec, à arrêter de confier ma reconstruction à qui que ce soit d'autre que moi-même. A faire de la place pour les autres quand même, mais pas trop.
J'ai complètement grandi.
J'ai fait des conneries.
Je me suis révélée particulièrement pleine d'esprit et bizarrement intuitive avec 4 grammes dans le sang, pas beaucoup de réserve de sommeil et en anglais.
Etre éternellement seule est un fardeau lancinant mais aussi une force incroyable.
Pas de blocage, pas de frustration.
Je vais continuer à bosser mon adaptabilité car, à chaque fois que je me prouve que je peux survivre, et ce sans répondre "ta vie doit vraiment être minable, non, pour que tu pourrisses la mienne ?", je me sens un peu mieux. Un peu plus forte.
Un peu plus saine.
J'accepte mes faiblesses, et c'est une première.
Je teste mes limites en acceptant les conséquences, que ce soit en courant après le mauvais lièvre ou en me balançant sur le bord d'une fenêtre.
J'ai besoin/envie de nouveaux projets. D'être moi dans des situations inédites. D'avoir une vie cachée, pour tester. De profiter de ce qui reste agréable dans l'existence.
Cet optimisme (?) qui ne me ressemble absolument pas est peut-être le premier signe d'une démence précoce mais, pour l'instant, ma tour de verre ne vacille pas.
Je peux fermer les yeux et sourire aux anges sans trop me mentir.
Life is good
And i feel great
'cause mother says i was
A great mistake
Novocaine for the soul
You'd better give me something
To fill the hole
Before i sputter out
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