jeudi 13 mars 2014

And Here I Am Fighting



 [Fighting. 
Yes I'm Fighting not to cry 
And that's another reason 
Why I oughtta hate you like I do 
Like I do]

Ca fait tellement longtemps que je ne prête plus attention à ce que les gens pensent de moi, que j'ai perdu toute idée de quelle est la perception qu'ont mes amis de moi. 

Plusieurs fois, ces derniers temps, ils m'ont interpellée par leurs réactions, à tous, ou presque. La même. Cela dénote un fond de vérité. 

Et ce que ces réactions avaient en commun, c'était tout simplement quelque chose à l'opposé de moi. 

Comme quoi, je n'ai jamais su autant qui j'étais et je n'ai jamais autant communiqué une image aussi différente. 

Moi, la personne la plus bornée et têtue du monde, la plus sûre de ses "oui" et surtout de ses "non", on a osé me dire "ouais mais bon, tu vas finir par coucher avec lui.*". 

*Oui, non, il ne s'agit pas d'un garçon en particulier mais d'au moins trois qui viennent aléatoirement dans mes conversations – dont le fameux déclencheur de printemps Heightsien du mois d'août.

Sérieusement. Moi. Alors donc, j'aurais perdu toute volonté à leurs yeux ? J'aurais perdu le mojo Heightsien ? Ce fameux refus de la compromission ? Ce fameux orgueil qui m'a sorti de tous les pas, de la mort, de la maladie et de la pauvreté ? Come ooooon. 

Non mais je sais pas en même temps. J'ai appris, avec le temps, que vous pouviez avoir raison aussi. 
Vachement moins que moi, mais quand même.

Peut-être que ça finira ainsi. Au petit matin, dans le lit d'un type que je m'étais juré de ne jamais toucher, avec une fracture au cervelet et des yeux fixes de poisson mort. Décédation cérébrale. 

J'écoute beaucoup la chanson de Richard Ashcroft Break the night with colours et je pense toujours comme lui. Que personne n'y croit. Personne ne croit vraiment en moi. Mais moi oui, moi je sais. Le positif comme le négatif.

Je sais que je ne serai jamais heureuse en amour mais je sais aussi que je m'en sortirai toujours, professionnellement, humainement, amicalement... 

Mais, de plus en plus, je m'aperçois que pour vous je ne suis qu'une serial loveuse qui ne retient rien de ses erreurs passées. Qui tombe amoureuse d'une falaise toujours plus haute. 

Pour certains, je suis même toujours la Johnson adolescente mal lunée. Mal dégrossie. Mal dans sa peau. Très très mal, en somme.

Je suis un peu déçue, forcément, que personne ne voit mon changement en tant que tel. Qu'on pense que je me trouve des excuses pour un comportement moral douteux. 

Je crois que c'est pour ça que j'ai autant besoin de communiquer ma vérité ici, car je sais bien qu'elle est impossible à entendre, à concevoir et encore moins à accepter. Même mes amis les plus ouverts ont leurs limites. 

Mais j'ai su les accepter, et ne plus condamner à mort ceux qui rentrent dans des murs d'incompréhension dès que j'ouvre la bouche.

J'ai changé. Je suis Johnson 8.0. Que ça vous plaise, que vous le croyiez ou non. 

Je changerai peut-être encore demain, mais ça ne voudra pas dire que je serai infidèle à mon ADN pour autant. 

Je resterai toujours la Johnson adolescente, oui.

...mais celle que personne n'a jamais su, n'a jamais pu voir. 

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