– Appel à tous les organes. Je répète. Appel à tous les organes. Ceci n'est pas un exercice. Nous allons procéder comme à l'entraînement, tenons-nous en au plan. La probabilité de réussite de cette opération est de 8,8% donc que PERSONNE ne prenne d'initiative.
– Oh putain. Quoi encore ? CA FAISAIT UN AN ET DEMI.
– Désolé Johnson, but we have to go back.
– "Désolé" ? "Désolé" mes couilles ! On n'est pas dans une semi-mauvaise série américaine les gars. C'est encore moi qui décide.
– On sait bien que c'est faux, toi et moi.
– Nan nan. Tu me fais croire depuis des années que c'est ni moi, ni toi qui commandons, mais j'ai fait ce que j'ai fait et depuis on se porte super bien. Ne le nie pas.
– Je ne nie pas, Johnson, je dis juste qu'un an de prison ferme à l'encontre d'une partie de ton propre corps c'est peut-être un peu abusé.
– Oui, ben non. Tu l'as dit toi même : c'est lui qui a commandité tout notre malheur, donc il a bien mérité qu'on le foute sous clef.
– Tu déformes mes propos. Ça n'est pas de sa faute non plus, il bat pour tout ce qui bouge, on est nés comme ça et le reste de ton corps est bien obligé de suivre.
– Rien à foutre. Vous le laissez là où il est. Je veux plus entendre parler de lui.
– Mais ENFIN. Ça n'est pas SAIN.
– Oui bah comme le reste de notre hygiène de vie, je vois pas trop le problème d'un coup.
– On est quand même connus pour RESSENTIR les choses. Or ça fait un an que plus rien. Du tout. Alors moi je veux bien qu'on balance notre fond de commerce par les fenêtres mais faudrait aller jusqu'au bout des choses.
– Genre nous suicider ? ALLO, on a dépassé ce stade.
– Non. Genre devenir vraiment normales. Avec un job rangé, tranchquille où qu'on suit le troupeau, un mec tranchkille aussi, t'sais, ni beau ni laid. PIS APRES ON FAIT DES CHIARDS AUSSI PENDANT QU'ON Y EST. ET ON PART EN VACANCES. A LA BAULE. AVEC DES CROCS AUX PIEDS.
– COMMENT TU PARLES. C'est comme ça qu'on s'est élevés ?
– Ah bah moi je m'adapte hein. Puiqu'on ressent rien. Qu'on suit le mouvement. Qu'on vit l'instant présent and all that shit.
– Ok. Tu as marqué un point. J'accepte d'intercéder en ta faveur. Fais ton choix.
– Jetons un oeil.
– Le droit ou le gauche ?
– Ah oui, j'oubliais : on est connus pour ressentir les choses ET notre humour olympique. Non, on jette un coup d'oeil dans la cage et on voit ce qu'il en est.
– Je n'ai qu'une parole : allonzy.
– Synapses : ouvrez la cage de Coeur, siouplait.
– O_O O_O O_O O_O
– Faites ce qu'on vous dit.
– O.
– L'instant de vérité.
– Ou pas. Moi je sais très bien ce qu'on va trouver : le même merdier que d'habitude.
– Je croyais qu'on se laissait communiquer un certain optimisme ces temps-ci ?
– Dans tes rêves.
– MMMMMMmmmmmouuuuuuuuuaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.
– Oh. Shit.
– Qu'est-ce que je disais ?
– Boooooouuuuuuuaaaaaaaaaaaaaaarghh.
– Non mais d'accord. C'est rationnel. Maintenant on sait.
– Oui, faut toujours que tu te rendes compte par toi même hein. Tu peux pas avoir JUSTE confiance en mon instinct.
– Ca n'est PAS un organe, ça n'est PAS tangible, ça n'existe PAS.
– Et pourtant...
– LARMES. CRIS. FUREUR. AUTODESTRUCTION. EXTERMINATE! EXTERMINATE!
– What the fuck?
– Aaaaaah, nan mais ça, ça doit être dû à une overdose de Torchwood. Avec les yeux on a tout ingurgité en moins d'un mois, on a un peu fait les foufous sur ce coup-là j'avoue uhuhuhuhu !
– Je suis pas persuadé que ce soit QUE ça.
– PERSONNE NE NOUS AIMERA JAAAAMAAAAAAAAIIIIS.
– Ah, oui.
– Le fond du fond du fond quoi. Le dégénéré de la famille. Le biscuit cassé au fond du sac à dos dont personne ne veut. La boule de glace tombée par terre. Le putain de chien à trois pattes.
– HEY. HO. On se respecte un peu là ?
– Clairement, c'est pas moi qui me la joue madame Butterfly, là.
– C'est en partie toi. Quand même.
– Je renie. Je renie en bloc.
– JE SUIS UN FOU MOI. SI VOUS ME LIBÉREZ PAS MAINTENANT JE VAIS TOMBER AMOUREUSE. ENCORE. FORT. BEAUCOUP. TOUT LE TEMPS.
– Oui, alors que si on te libère c'est pas DU TOUT ce que tu vas faire.
– ...Je le ferai, oui, mais en harmonie, avec vous les amis.
– Je crois qu'il revient à la raison.
– Je crois que tu t'es jamais remis de notre suspicion d'AVC et qu'à l'IRM ils ont rien voulu dire pour pas trop nous démoraliser.
– Je t'en prie. On n'avait dit pas les vêtements et pas la santé.
– ET PAS LES COEURS BRISÉÉÉÉÉÉÉS
– Ah si ça oui.
– Le ridicule ne tue pas mais, dans ton cas, il rend cardiaque.
– VOUS VOUS LIGUEZ CONTRE MOI.
– Oui, voilà, car personne ne t'aime.
– PERSONNE NE M'AIIIIIIIIIME.
– Ne l'encourage pas !
– PERSONNE NE M'AIMERA JAMAAAAAIS. JE SUIS LE PHANTOM DE L’OPÉRA. LE VEUT L’INCONSOLÉ LE PRINCE D'AQUITAINE A LA TOUR ABOLIE.
– Ok. Tu as gagné : tu avais raison. Il n'est pas prêt.
– Il est définitivement pire qu'avant.
– C'est vrai qu'il a plus trop trop de raisons de se comporter comme ça.
– Parce que, dans le fond, on s'en sort pas si mal que ça sans lui hein.
– On est même bien bien bien bien bien.
– Parfois, je me dis que tu es le seul à me comprendre et qu'on ne sera jamais heureux que tous les deux.
– Tu sais toujours trouver les mots.
– Et toi tu me fais rire. Je me sens moins seule quand tu es là.
– Allez, je te paye un rêve. C'est ma tournée.
– Si tu insistes... Tu sais que c'est mon petit péché mignon hein. Hihihihi. Allez !
...
– MOOOOOOOOOON RIIIIIVER LALALALALA.... AHEM... If you've lost your faiiiith in looooove and music Oh the end won't be loooooong... AHEM... LOVE OF MY LIIIIIIFE DON'T LEAVE ME... I'M JUST A POOR HEART NOBODY LOVES MEEEE. Hey ? HEY ? LES COPAINS ? J'ai fini ma crise. Je va mieux. Revenez ! Revenez !! Soyez chouettes... Revenez ? Je me sens seul. Et triste. Et vide. Et MOCHE. Et gros. Et las. Et rouge. Et veineux. On regarde le Phantom de l'opéra ? Ou Les Misérables, je suis pas sectaire. On écoute Jake Bugg ? Il a fait une chanson sur la mort, c'très chouette ! ALLEZ LA VOUS POUVEZ PAS VIVRE SANS MOI JE LE SAIS BIEN ! On va dans un cimetière ? On tombe amoureux d'un garçon qui nous aime pas ? Comme vous voulez. J'aime bien faire les deux. On se fait larguer sinon. Je pense qu'on n'est pas loin du prochain niveau. Par SMS ou par Facebook Messenger. Hum ? Non ? Bon...
"EN VACANCES. A LA BAULE. AVEC DES CROCS AUX PIEDS."
RépondreSupprimerJ'ai pas lu la suite, je me suis évanouie.