[Faces crushed against the wall]
J'écris
cette note avant d'aller avaler un xanax.
J'écris
cette note parce que je sais toujours quand je prends le premier mais jamais le
dernier, et qu'on sait bien à quel point je ne suis plus tout à fait moi quand
je suis sous chimie.
Alors
non, ça n'est pas une lettre d'adieu, ni d'au revoir éclipsant, je serai
physiquement là, mais mes émotions seront diminuées, bien propres sur elles.
Acceptables. Pour vous, comme pour moi.
Je ne
serai plus la Johnson étrange, avec un cerveau plus rapide que l'éclair qui
comprendra tout ce qui se passe avec beaucoup trop d'acuité pour que son
hypersensibilité le supporte.
Envoyer
mes émotions en prison vaut mieux que me passer par la fenêtre, je pense que
tout le monde est d'accord.
Ca fait
trois heures que je pleure sur mon canapé sans discontinuer. Pour un peu tout
et, je dois bien l'avouer, n'importe quoi.
Là, à
cet instant, c'est parce que Freddy Mercury est mort.
Mais ça
a commencé par autre chose.
Le fait
que je ne puisse plus appeler Mémé. Parce que Mémé, elle savait.
Elle
m'aurait dit de me battre. Mais la bataille est derrière moi, et j'en suis à
ramasser les cadavres sur le champ de Mars de mon intériorité, sans trop savoir
ce qui s'est passé.
C'est
allé trop vite.
Comme
un jeu de Uno où mon tour aurait sauté 8 fois avant que je ne comprenne que la
partie avait commencé.
Ca
devient un peu compliqué d'être la moi que je suis devenue : forte, extrêmement
sociable et pleine de pep talk à distribuer à tous les gens que j'aime, quand
la moi que je suis encore un tout petit peu fait un come-back aussi
impressionnant.
Aujourd'hui,
en cherchant du réconfort, je me suis aperçue qu'on m'avait complètement rayé
d'une vie. Je comprends la démarche, c'est un peu mon réflexe, qui serais-je
pour juger ? Mais j'avais toujours eu le secret espoir d'un happy ending.
Je vis
dans mes mirages et mes fantasmes. Je crois mon imagination plus que la réalité
et je finis par me la prendre en pleine gueule.
Alors
je bois, je fuis, je blague, je ferme les yeux fort et je pense à des
rockstars.
Mais
là, aujourd'hui, tout cela ne suffit pas.
Les
amis proches sont prévenus, j'ai tiré l'alarme. J'ai tout fait comme je dois
faire pour survivre encore un peu. Au moins pour cette fois.
Au
moins pour cette chose poilue que j'ai enchaînée à ma vie.
Je
procéderai de même quand ce sera fini. Peut-être demain. Peut-être la semaine
prochaine. Peut-être dans 8 mois.
So I guess this is goodbye.
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