Je ne pensais pas partir à New York avec le coeur brisé.
Si j'arrive à en retrouver tous les morceaux avant de partir, pas sûr qu'ils rentrent tous dans la valise, pas sûr qu'ils passent à la douane. Ils sont tellement effilés ces morceaux, d'avoir été recollés, chaque fois avec plus de minutie, que si une pince à épiler est considérée comme dangereuse alors eux seront certainement classifiés "armes de destruction massive".
Vous me connaissez pour traîner ici depuis que le monde est monde, depuis que j'ai 16 ans, et depuis que je suis persuadée d'être inadaptée à la vie sentimentale.
En cette soirée électorale, j'ai envie de vous dire qu'après une grosse claque dans ma face : j'en tire les conséquences et me retire de la vie amoureuse à jamais.
Car ouais, moi, Heights Slapette Johnson, jeune, jolie et immarcesciblement intelligente, je n'ai pas passé le second tour.
Je me suis fait avoir, je ne voulais pas, plus, jamais, non, oulalah moi ?, never, faire confiance à nouveau à un garçon. Si bien qu'à 24 ans, après 5 ans de célibat, j'étais prête à adopter 8 chats et à me reclure dans mon 20m² ad vitam aeternam.
Et puis un type bien est arrivé. Un type comme je ne pensais jamais qu'il m'arriverait. Alors au début je n'ai pas voulu y croire. Et puis il m'a regardée dans les yeux, m'a dit qu'il ne voulait plus que je vois d'autres garçons, m'a serré dans ses bras dans mon endroit préféré à Paris, et je me suis laissée avoir.
Je me suis dit "Ouais, t'as bien fait d'attendre pour un gentleman. Depuis l'autre, tu t'étais dit "c'est gentleman only", et t'as gagné ton pari, meuf. Tu l'as gagné."
Ca aura duré 1 mois et demi.
C'est pitoyable 1 mois et demi.
C'est tout ce que je suis capable de tenir dans une relation.
C'est moi.
La fille qui ne peut passer traverser une période d'essai.
On était heureux. Le temps filait. Les draps changeaient. Mes amis l'aimaient. Et puis, quand je n'étais pas là, il glissait à l'oreille de nos amies communes "je l'aime bien ta copine", et bien sûr, elles me le répétaient. Et moi, je disais, en rougissant, "mais nan mais nan on en est pas là...".
Et puis je lui ai dit, et dieu sait que j'ai eu du mal, "hey, viens, on passe le test VIH quand je reviens de New York !" et il a dit oui. Et j'étais contente. Parce que ça voulait dire qu'il était fidèle. Qu'il pensait qu'on serait encore ensemble au bout de 3 mois de relation.
Je ne m'attendais pas à partir à New York avec le coeur pilonné.
Parce que j'ai beaucoup de défauts mais j'ai du courage. Parce que j'ai peu de confiance en moi mais je sais qu'il ne faut pas passer à côté des choses quand on les a. Parce que Carl Barât est la réincarnation d'Oscar Wilde et qu'un jour, il a dit "My greatest regret... Not knowing what I had when I had it.". Parce que j'honnis notre génération du plan cul. Notre génération sans attaches. Notre génération lâche. Parce que je suis assez têtue pour vivre encore 5 ans à me taper la tête contre les murs de solitude, loseuse, comme toujours, comme au collège, comme au lycée, comme pendant mes études, comme depuis le début de ma vie d'adulte. Repoussée et rejetée, par ma famille, par mes cercles d'amis successifs, puis, par le garçon qui avait su me redonner confiance en la vie.
Je lui écrivais que grâce à lui je voyais enfin l'avenir comme radieux.
Je le vois ce soir comme radioactif.
Je ne m'attendais pas à partir à New York avec le coeur saccagé.
Il y a 8 ans
Oh :(
RépondreSupprimerC'est fort nul et épuisant a la longue: on met des mois, des années, jusqu’à' a finir par se construire une carapace, a ne laisser y rentrer les gens que sur ses propres recommandations. Et puis quand on croit tenir le bon bout, que la carapace s'ouvre imperceptiblement, on se retrouve inévitablement flanquée par terre. Mais si ca peut être d'un secours quelconque, c'est fort nul et épuisant, mais au final, relancer les des vaut toujours la peine. Et partir avec le coeur lamine peut semble ne pas etre le meilleur des remèdeS, mais tu verras que se perdre dans la frénésie de New York ne pourra qu’être bon.
RépondreSupprimer