vendredi 22 juin 2012

We were fated to pretend


Quand tu montres tous les signes extérieurs du mieux aller, les langues commencent à se délier.

Tu penses alors que l'ex va s'en prendre plein la gueule, que les révélations vont être autant de pics acérés dans le flanc des moments passés sacrés.

Et puis tu entends des phrases qui s'empilent comme : 

"Quand vous vous regardiez dans les yeux."
"Moi j'y croyais."
"Vous dégouliniez. Genre. Tout le temps."

Alors tu réponds calmement "Je sais pas ce que vous avez vu mais rien de tout ça n'était vrai. Il l'a dit."

Tu crois avoir résolu l'affaire quand la masse s'alourdit d'un :

"Tu sais, un soir, il s'est assis à côté de moi et il m'a dit "elle est bonne ma copine hein", il était fier et tout."

Tu essayes de retrouver ta gouaille et tu dis "Nan mais il parlait de son pote."

Tu as alors les mauvais flash. Déjà qu'il y a peu de mauvais moments auxquels se raccrocher, ce sont alors les bons qui abondent. 

Sauf que dans mon cerveau, il est impossible de passer d'un échange aussi radieux, plein & rare, à un rien, vide absolu, pour retourner à une solitude qui s'apparente à des roulades sur des bris de verre.

Tu prends conscience en les voyant qu'ils ne comprendront jamais. Tu prends conscience de pire, en fait, tu prends conscience qu'il y a quelque chose dans ta propre histoire que tu ne comprendras jamais.

Comment tu as pu croire - et comment il a pu faire croire à tous tes gens de confiance - que tu étais primordiale et comment du jour au lendemain, tu es redevenue poussière.

Tu en parleras sûrement bientôt à Oscar, car, à qui d'autre ?

Tes amis en commun t'ont plaquée sans oser te l'avouer ou refusent d'aborder le sujet. 

Alors oui, tu aligneras les lignes à destination d'Oscar W. et vous boirez, à 100 et quelques années d'écart, à la santé de l'absurde. A la santé de la déchirure. A la santé de l'inexpliqué. 

A la santé de l'inexplicable. 

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