mercredi 6 juin 2012

Parading your heroes so far

Quand je suis revenue de mon voyage, je me suis allongée, déshydratée, comateuse, dépressive, les muscles presque déchirés et déjà deux trois bleus un peu partout.

Je me suis dit "And now, what ?", et ma petite voix (cette connasse que j'arrive pas à faire taire souvent, mais qui m'aide fort, parfois) a répondu "Carl.". Du coup je lui ai dit "hein ?" et elle a dit "Carl Carl Carl Carl !!!!". Alors j'ai "Woh !". Alors elle a dit "bah, tu m'as demandé, tu sais bien ce que je réponds toujours."

Et, ouais, inexplicablement. Je n'avais pas envie de baguette, je n'avais pas envie de xanax, je n'avais pas envie de raser la tête de mon ex à la serpe : j'avais envie de voir Carl B. 

A ce moment là, je n'avais aucune idée qu'il était justement en jupette à Paris. J'avais vaguement vu des affiches pour Pop'pea mais je n'avais vu que le nom de Biolay, j'avais dit "No Fucking Way" et j'avais tracé (entendons nous bien, j'aime certaines chansons de B.B. passionnément, mais il ne faut absolument pas qu'il soit là, qu'il commente, qu'il parle, ou qu'il se déplace dans l'espace, j'ai une forme d'allergie). 

Et puis Vikler (ma co host du Blog de l'hormone) m'a sonné les cloches et je suis allée voir Carl sur scène, au Châtelet, moi sous Xanax + bière + somni + tout ce qui me passe sous la main, et lui sous ses substances habituelles, les vrais savent. 

Le résultat a été un mélange de "WTF" et de "Why Carl, Why ?" et de "Woah." et de "Han." et de "Ooooh god.". Brainfuck, en un mot. 

C'était indispensable de voir ça pour moi, ma construction panthéonique personnelle, et mes futures conversations de converties (enfin, quoi que, je ne connais plus personne qui m'ait connu dans mon époque backstage / soirées privées / Carl B. encore toi ? Mais que fais tu toujours dans la même queue pour les toilettes que moi ?), mais je ne conseillerai ça à personne. C'était foutraque. Et, qu'on aime Broadway ou pas, je sortais de trois spectacles parfaitement rodés / placés / techniquement carrés, la différence m'a fait penser à la scène d'ouverture de Moulin Rouge ! comme s'ils créaient le truc sous nos yeux. C'était une expérience. Je ne regrette pas. Et je comprends la démarche. Et je ne crie pas à la trahison. Non. Et puis, je me lamentais déjà assez comme ça. 

Je suis allée chez ma soeur en Normandie, et, quand je me suis retrouvée seule devant mon ordi, vers minuit, est apparu la photographie de ma vie. L'image qui boucle la boucle. Le truc qui m'a fait pousser un gémissement de mi-joie mi-douleur mi-soulagement mi-bondieu-j'avaisraison-c'estvraimentsaréincarnation. Cette image :


Là encore, il faut me suivre depuis un bail pour comprendre la charge émotionnelle du truc. Il faut me connaître par coeur pour s'imaginer un dixième de la bombe atomique lâchée sur moi à la découverte de ça.

Une poignée saura, et sourira.
Et c'est ça que m'a rappelé cette photo. Je suis une histoire. Une trajectoire. Pas seulement le mois dernier. Et dans des décennies, j'aurais oublié ce garçon double-face, mais Oscar, Carl B. et la poignée seront là.
Ils seront toujours là.

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