vendredi 15 juin 2012

To the land of what might have been

Il a les seuls yeux marrons que je m'autorise à aimer : des yeux unicolores et pleins, chauds, caramel.

Comme sa peau. Comme sa bouche. 

Quand je l'ai connu, j'ai su. Et si je savais, je ne savais pas exactement ce que je savais.  

J'ai identifié cette sensation avec le Tinman, ce moment de fébrilité électrique quand tu réalises : I can have him if I want to.

Je l'ai revu il y a peu de temps, alors que je vivais les heures glorieuses de ma relation exclusive avec le Tinman. 

Il m'a présenté sa copine. J'ai été infiniment triste. 

Pas jalouse. Pas pleine de regrets. Juste triste pour lui. 

Égoïstement triste pour lui. 

Parce qu'elle est pataude, plutôt vilaine, pas très intéressante, ni drôle, ni fêtarde, ni rien qui aurait pu me la rendre sympathique - à part, justement, sa sympathie, la brave fille que tu ne peux pas détester par définition.

Je me suis dit woah mais tu méritais tellement

Ca avait l'air d'être du solide en plus. Et, à ce moment là, je m'estimais heureuse avec ma relation fraîche, qui revenait de très loin, avec un type inespéré. 

Mon coeur s'est serré pour ce type parce que je m'étais clairement dit "si j'avais été célibataire, j'aurais fait quelque chose, je lui aurais fait comprendre...". Cette envie de le sauver d'une fille banale, de lui offrir la grande vie, les portes qui claquent, Paris la nuit, mes robes et mes talons et mes sautes d'humeur. L'envie de lui épargner le job bien planqué pour rembourser le prêt de la maison et de la Kangoo pour caser les 3 enfants lors des week-ends chez les beaux parents. 

Je transpirais la confiance en moi.

Mais je ne lui ai rien dit, je ne l'ai même pas regardé, je ne l'ai pas approché. Je ne voulais pas qu'il entr’aperçoive ça et se retrouve à vouloir une fille qui, elle, ne quitterait pour rien au monde sa relation encore pleine d'illusions. 

Je l'ai croisé une première fois, une deuxième fois, quelque chose me dit que la troisième plantera le dernier clou dans le cercueil de notre might have been.

Et de mon côté, je m'habitue doucement à ne jamais avoir ce que j'ai entr'aperçu chez lui. La vie calme, heureuse, pleine de surprises et d'attentions, loin des tumultes de la ville, ses passions et sa passion.

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