[Ce moment gênant où tu fais les courses, que tu as faim et que t'as envie de tout prendre]
[Bonsoir]
J'ai fait un tour chez les vivants.
C'est un bon résumé de ce qui s'est passé au printemps de ma vie.
Et puis, le monde des vivants m'a rejetée, et j'ai réemménagé dans mon imaginaire.
Finalement on est bien.
On est loin, mais on est bien.
Je suis redevenue cette personne asexuée qui se retrouve en date sans l'avoir réalisé. Qui soupire dès qu'on la drague. Qui lève les yeux aux ciels quand on lui dit "hey ho faut remonter à cheval juste après être tombée, hein".
Non. Je n'ai jamais été faite pour ça. Le monde des vivants. J'y ai fait un tour pour ne pas mourir idiote, comme une amish réaliserait son rumspringa.
C'est pas que c'était totalement nul, le monde des vivants, c'est que ça faisait trop mal. Le rapport qualité/prix était infâme.
Je suis bien mieux avec des hommes en 21x29,7 sur mes murs et un Oscar Wilde imaginaire qui me raconte des histoires.
Le monde des vivants ne m'a pas intéressée plus que ça. C'est un garçon, en vrai, qui m'a intéressée, mais que je n'intéressais pas, et qui m'a claqué la porte au nez dès que j'ai essayé de voir de quoi il était fait.
Je reprends pour moi l'argument qu'on lui octroie : j'ai tenté.
La vérité c'est que je ne sais pas comment ça fonctionne, que les relations amoureuses représentent un choc si énorme que la dernière m'a plongée dans un stress post-traumatique avéré.
Il y a toujours les chutes, la maladie & la chaleur pour me rappeler que je suis à l'intérieur d'un être vivant.
Il y a toujours mes amis addicts aux relations pour me rappeler que l'altérité existe dans une richesse formelle incompréhensible mais merveilleuse.
Je suis ressortie de cette relation qui aurait dû être une révélation, qui aurait dû me transformer en humaine, en me disant plus jamais ça. J'ai tenté de faire comme toutes ces filles qui rebondissent, et passent d'un garçon à l'autre. Mais je ne fonctionne pas à l'essai. Je fonctionne au coup de coeur. J'ai réessayé mais je suis restée de marbre. De ce marbre dont je pensais être faite avant de voir que, non, je pouvais fonctionner normalement.
J'ai essayé mais je n'essayerai plus et c'est un grand soulagement.
Que les trolls du han mais nan mais personne n'est fait pour être seul remballent leurs épées, j'ai assez de garçons dans ma vie pour m'occuper une éternité.
Ils sont juste un peu différents. Un peu morts. Un peu imaginaires. Un peu des deux parfois.
Et devant l'inintelligible du tangible, je reste les yeux grand ouverts.
C'est triste ce texte. Et un peu fascinant parce que je t'imagine dans un monde différent du nôtre, dans lequel t'as des relations privilégiées avec des gens qui n'existent pas/plus. C'est violent parfois les relations avec les autres. Oscar te fera pas de mal lui.
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