C'est assez fou, mais je crois que j'aime bien être la Johnson-dont-personne-ne-veut.
Mes plus belles histoires ont toutes été de vastes complots ou du vide en boîte et les garçons qui valaient vraiment le coup n'ont jamais voulu de moi - ou en vite fait le tour.
Je racontais l'histoire de mon premier amoureux à mes amies proches quand elles ont conclu "ah bah forcément que t'as des problèmes avec les garçons après ça."
Je comprends pas pourquoi. Ca me semblait tout à fait épanouissant comme première histoire d'amour.
On était dans la classe de ma mère et, pour se faire bien voir par la maîtresse, sa maman lui a tout simplement conseillé de sortir avec moi. Ca a tenu un an avec des hauts (il m'a offert des pogs) et des bas (il m'a plaquée devant l'autel)(sombre histoire).
Et puis, lors de la classe verte du CE2, il m'a trompée avec une des jumelles, celle qui sortait avec mon meilleur ami. Meilleur ami, qui, ne se laissant pas démonter, est sorti avec la deuxième jumelle.
Je me suis retrouvée le poireau de l'histoire pour la première fois de ma vie.
Crinière au vent, sur une passerelle en bois, à faire face aux montagnes du Jura, je me suis aussi dis que les garçons c'était pas des mecs bien et que j'étais bien mieux seule. Pour la première fois.
Pour la première fois, je me suis aussi demandé comment je pouvais être aussi intelligente et aussi conne à la fois. Comment je n'avais rien vu.
Pour la première fois, eux, les jumelles, mon ex et mon BFF, ont fait la paix quand moi je ne pouvais pas pardonné.
Je n'ai jamais pardonné. Si, à elle j'ai pardonné. Comme quoi, déjà, à l'époque, les garçons qui faisaient des fail étaient condamnés à mort à vie.
Je ne sais pas si cette histoire m'a marquée. Je sais juste que sentimentalement je gère toujours mes ruptures pareil.
Seule. Entourée de jolies choses. Je ne pardonne rien, jamais, et je mets ça sur la pile de trucs qui me feront toujours ruminer.
Et je cherche un moyen de vivre sans les autres qui sont si décevants, qui trahissent fort, qui mentent, qui se barrent avec des rouquines de huit ans, et qui ne s'aperçoivent pas que, moi, je suis plus intelligente que tout le monde et qu'ils sont des ratés s'ils ont pas vu à quel point j'étais exceptionnelle.
Mon égo est né quelque part sur une montagne du Jura. Mon génie* aussi.
*“I put all my genius into my life; I put only my talent into my works.”
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