jeudi 3 novembre 2011

Spaceless

[Where it all began]

Il est celui que j'assume le moins - ou que j'assume le plus, étant donné que j'ai pris son nom et que je ne l'ai jamais quitté.

Il est celui qui m'a donné le besoin d'aller un jour en Suède.

Au fin fond de ma Normandie, cet album de pop lumineuse, Liebling m'a promis un ailleurs. Un endroit où le froid anesthésie tout, où l'on est safe from harm

La magie n'a pas durée, mais ce disque restera comme une branche à laquelle je me suis accrochée. Dans mon monde terriblement hostile, il y avait Andy et sa voix et ses paroles assez simples à comprendre pour mon anglais de l'époque. Des mélodies plus sombres qui parlaient de ses nuits - forcément plus longues que les miennes.

Je n'ai croisé Andreas nulle part à Stockholm, et pourtant j'ai cherché. Il n'était pas sur les murs glorifiant les célébrités locales à l'arrivée dans l'aéroport, il n'était pas dans les hauts-parleurs des rues piétonnes. Il n'était pas dans les magasins de souvenirs. Il n'était pas dans les grands magasins entrain de se faire interviewer par la télé. 


Grâce à lui je suis quand même allée en suédoisie, et j'y ai serré la main d'un lémurien. J'ai assisté au combat de deux ours bruns de 2 mètres à 10 centimètres devant moi. J'ai pu pratiquer mon imitation des phoques gris réclamant de la nourriture (tu tapes de la patte droite sur l'eau et tu pousses un cri guttural, essaye chez toi à la maison, c'est très sexy, promis). J'ai marché dans le froid, j'avais même acheté un bonnet et une écharpe pour ça. J'ai pris le bateau comme on prend le métro. Vu un des plus beaux couchers de soleil de ma vie - à 16h30. J'ai trouvé, en fait, le mélange parfait entre Boston et Prague. 

Stockholm m'a donné l'impression d'une ville calme, tranquille, où rien de mal ne peut arriver. Où rien de mal n'est jamais arrivé. J'ai traversé bien des villes meurtries, et celle-ci m'a paru en carton-pâte. Une sorte de Disneyland de la vraie vie. Agréable mais manquant d'âme. Peuplée de gens qui vont vite. Sans nuit véritable. Avec une joie de vivre tellement dosée qu'on pourrait la croire absente. 

Tout est rangé et reposant. On a envie de dormir à Stockholm. On a tout le temps envie de dormir à Stockholm. Même les pigeons sont parfaitement alignés à Stockholm.

J'ai beaucoup aimé. Je ne pourrais pas y vivre. Je suis bien trop exaltée, par moments. Je ferais tâche. 
Maintenant j'aimerais New York. Dernière ville à mettre dans ma besace d'écrivain-rookie. 

Pour tous ceux que ce front intéresse : j'y ai travaillé. Ca avance. Lentement. Peut-être sûrement. 


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