mercredi 2 juillet 2025

[Bacșiș 8] Siamo Tutti Antifascisti


Tout était bien qui finissait bien, on rentrait en somnolant vers notre appart', j'avais fait le deuil d'une soirée d'anniversaire - en m'étant levée si tôt et après plusieurs nuits sans pouvoir dormir, personne n'était d'humeur pour s'en jeter un petit. 

Alors que nous étions à 20 min de l'endroit où le car était censé nous déposer, j'ai commencé à me demander ce qu'on pourrait bien choper à emporter, en chemin, pour manger pépère à l'appartement.

Deux heures plus tard, nous étions toujours à 20 min de l'endroit où le car était censé nous déposer. 

Le guide, toujours spartiate, nous informe qu'il y a eu une manifestation imprévue, et qu'il ne sait pas combien de temps ça prendra pour nous sortir de là.

Bon.

On s'était préparées mentalement aux bouchons, mais là, Maurice le pousse un peu trop loin. Mon cœur de "Stalinienne possédée" (vraie "insulte" qu'on m'a adressé un jour sur les réseaux) ne veut quand même pas trop grogner, parce que j'ai beau avoir eu une période noire de centrisme, je ne suis pas une social traître.

J'essaie alors de me renseigner, mais je ne suis toujours pas bilingue roumain. Je me tourne alors vers Mediapart (Abonnez-vous !) qui couvre vraiment bien l'actu roumaine, et dans une langue que je maitrise à peu près (le français.) 

Et là, je réalise, catastrophée, ce qu'on est en train de vivre et QUI me gâche une partie de mon anniv. 

Ce bon gros porc de facho complotiste qui a manipulé le premier tour des élections (avec l'aide d'un certain V. P. de Moscou, dont on protégera l'anonymat)(ou plutôt pour préserver mon référencement Google) partage ma date de naissance (à quelques années près) et ses afficionados ont décidé de le célébrer en mode gilets marrons en bloquant une place stratégique. 

Ils avaient beau n'être qu'une poignée, ils ont foutu un sacré bordel, et ont brisé mon petit cœur woke. 

Long story short, les otages (nous) ont fini par être libérées, on a atterri dans un resto libanais (parce que pourquoi pas)(et aussi le besoin de légumes), j'ai eu une bougie d'anniversaire (mais pas de carte)(je pense que je le rappellerai à mes copines jusqu'à leur mort, ou plutôt la mienne, les statistiques ne penchant pas en ma faveur, niveau espérance de vie), on a fait un gros dodo (sauf Dealul, qui dès l'aube, à l'heure où blanchit la Camargue, a fait le tour des popottes de ce que nous on avait déjà fait tandis que nous avons lézardé sur le canap', avec Vascul, telle Sisyphe, toujours en train d'essayer de "terminer Tumblr")(Il faut imaginer Vascul heureuse.) 


Une fois la tribu réunifiée, on a filé vers le Parlement. Le plus grand bâtiment politique mondial après la Maison Blanche, construit uniquement dans le but de prouver que c'tait Nicolae qu'avait les plus grosses.
Résultat, une énorme bâtisse aux trois-quarts vides dans laquelle on a fait 4 kilomètres pour visiter 3 pièces. 




Après le périple de la veille, on avait prévu une journée "light", mais cette forteresse hyper gardée étant mal foutue au possible, on a dû la contourner par l'extérieur pour visiter l'autre côté du bâtiment qui abrite... le musée d'art moderne.
On est donc sur l'épitome du "deux salles, deux ambiances."




Me sentant comme un poisson dans l'eau enfin, parmi mes gauchos sûrs, j'ai dévalisé un distributeur de snacks indévalisable (comprendre comment s'en servir était un tel escape game que j'ai dû porter secours à mes deux compagneras)(j'ai fait allemand LV2, cheh)




Les collections, comme dans tout musée d'Art moderne, étaient d'un intérêt inégal, mais j'ai quand même eu un gros coup de cœur pour la star de l'accrochage du moment : Ioana Nemes, dont les œuvres d'avant-garde résonnent tout particulièrement maintenant (elle est malheureusement décédée en 2011, à 32 ans, et trop vite oubliée à mon goût puisqu'inconnue au bataillon à l'Ouest)






L'autre atout charme de ce musée à l'architecture un brin brutaliste et aux ascenseurs de verre qui ont failli me faire passer à l'arme à gauche, c'est que ses cages d'escalier et ses toilettes sont des espaces de libre expression pour les street artists (ou toi, petit touriste, si le cœur t'en dit.)





J'espère que vous n'êtes pas lassés des musées parce qu'il ne reste quasiment plus que ça à vous débriefer.

Bonus tracks :