samedi 21 décembre 2013

Heart shaped bruises and late night kisses



[Cimetière de Saint-Paul de Vence]

J'ai rarement autant pensé à la mort que cette année.
Peut-être parce que beaucoup de gens sont morts. Oui. Peut-être. 

Peut-être aussi parce que je n'y pense plus comme avant. 

Jusqu'à mes 24 ans, j'étais un peu un lemming. Dès que je voyais un rebord de fenêtre / de falaise / de trottoir il fallait que j'y aille et que j'essaye de me tuer. 

J'étais obsédée par l'idée, les jours pairs, que j'étais une affreuse pustule qui vérolait cette magnifique Terre, les jours impairs, que j'étais une incomprise bien au-dessus de tout cet affreux monde. 

Ma vie était compliquée. Mais, la bonne chose quand on jongle entre complexe de supériorité et d'infériorité, c'est qu'au final on a tous les ingrédients de l'équilibre entre les mains.

J'ai donc fait la paix avec moi-même.
Pendant 3 semaines.
J'ai trouvé un mec (oui, souvent ça va ensemble, mais Tomska le dit mieux que moi). Il m'a explosé le coeur, l'amour propre et toutes ces belles fondations si prometteuses de la nouvelle moi. 

Merci, garçon. Je ne t'oublierai jamais <3

Il a donc fallu 15 mois pour que je m'en remette. Et j'en suis pas totalement remise. Je le serai quand j'aurai un nouveau mec et que je n'aurai pas envie de m'enfoncer des clous dans les yeux dès qu'il m'enverra un mail, de peur que ce soit une lâche missive de rupture.

Bref, je suis en rémission, si vous m'autorisez un parallèle audacieux. 

Je me l'autorise anyway. 

J'attends actuellement les résultats d'un test médical destiné à savoir si j'ai un cancer ou pas. 

Ouais. 

Pouce en bas.

Il paraît que c'est normal, courant. En même temps on en choppera tous un. Mais ça me remet le cerveau en face des trous et me fait penser à la mort, forcément. 

Je n'ai plus vraiment envie de mourir. J'ai eu assez d'emmerdes dernièrement pour me dire que ça serait vraiment plus simple si je me supprimais directement. Mais non. Je n'ai plus envie de ça. Je n'ai plus de pulsions morbides.
Je ne suis plus dans l'auto-destruction, mais dans l'exploration. L'envie de découvrir le monde avec une tête au-dessus de laquelle ne flotte plus aucun petit nuage noir. 

Je suis devenue bouddha.

Ne vous marrez pas. J'ai déjà croisé le Dalaï lama, moi. Pouvez-vous en dire autant ?

Non mais je voulais juste dire ça, on est le 21 décembre 2013 et :

Heights Johnson n'a plus envie de mourir.


C'était tout pour moi.


Oh et si jamais ça vous lasse d'avance de lire mes derniers 18 mois de blog (le "je vais BIEN" "J'ai UN MEC" "J'en AI PLUS" "JE ME VENGE DU MEC QUE J'AI PLUS" "Je parle DE MES AUTRES EX" "JE FAIS PARLER MES ORGANES VITAUX ET C'EST LOL" "Je déblatère de façon insensée sur PHANTOM OF THE OPERA" (...) "JE VAIS A NOUVEAU BIEN"), il y a un chouette podcasteur qui le fait très bien. Il est là.
Et il est joli. On l'aime bien.



vendredi 20 décembre 2013

I'm a heartless man at worst, babe, and a helpless one at best


 Bon. 2013. 


Tu as commencé avec plein de jeux de mots, car 2013 année de la.

Et tu n'as pas failli à cette destinée toute tracée. Loin de là.
Je rentre rarement dans des détails de ma vie intime sur ce blog – ce qui m'a d'ailleurs valu un "oh mais Johnson, tu as donc déjà vu le loup ?" de ma soeur aînée, cet été – mais force est de constater que ça a été une année hot cocotte.

Avec pour point culminant le Sziget du mois d'août, sous la canicule hongroise, avec ma stagiaire de l'hormone sous un bras et du vin pétillant badass sous l'autre. 

Mais pour être vraiment sincère, je dirais que ce qui a frappé ma libido de plein fouet se situe chronologiquement juste avant. En juillet. Sous le soleil un chouya moins frappant de Paris. Place de l'hôtel de ville.

Lui.


Ouais.

Donc c'est le coeur léger que je suis partie à la rencontre d'un autre monument de mon capital palpitations.


[D to the A to the M to the O to the N.]

C'est à peu près à ce moment là que j'ai perdu ma stagiaire de l'hormone. Je me suis retournée et : pouf, elle était partie.

 Je crois que 2013 était définitivement une année anglaise.


J'étais un peu blasée. Mais ça a duré trois secondes et demies. 
Saoule, je lui ai hurlé que je ferai pas de threesome avec elle et son nouveau toyboy, ahnonnonnon, je fais pas ça moi.

2013 a été l'année où toutes mes barrières morales sont tombées.


[Très exactement comme cela]


[Notamment grâce à lui]

Et où, souvent, je me suis prise la main dans le sac à faire des choses qu'une Heights-seize-ans-d'âge aurait condamné haut et fort avec son petit air dédaigneux. 

[Bon c'est grâce à la fée verte aussi]

[Ok. Surtout.]

Bref : 

Je suis revenue transformée. Transfigurée. Magnifiée. Dignifiée.

Ah non ça non.

Je suis restée sur un petit nuage jusqu'à rock en seine où j'ai retrouvé ce monsieur très élégant :

Et rencontré celui-ci, non moins élégant :


Ce qui m'amène logiquement à mon top concerts 2013, hophophop :
Blur (Sziget)
 Phoenix (Cigale)
 Woodkid (Sziget)
 Palma Violets (Fnac Live) 
Jake Bugg (Cigale) 
Babyshambles (Place de la république) 
Jagwar ma (Flèche d'or) 
Everything Everything (Sziget) 
Editors (Sziget) 
Temples (Rock en Seine)

Temples, c'est eux, et ils sont là en grande partie grâce à leurs cheveux.


Et enchaînons sur mon top 10 des chansons les plus écoutées cette année :

Invasion of the tribbles - Palma Violets 
Demon Dance - Surfer Blood 
The Weight - Editors 
Evil Eye - Franz Ferdinand 
Oblivion - Bastille 
Radiant - Everything Everything 
Shelter Song/Keep in the dark - Temples
 I love U - Woodkid 
The Real Thing - Phoenix
 Broken - Jake Bugg 
(et Simple pleasures sur le petit dernier)

Et ma shortlist des groupes à suivre en 2014 : 

Watchout : Money / Jagwar Ma / Skaters / Juveniles


Mais sortons à pieds joints de cette parenthèse et retrouvons le cours de ce récit, si vous le voulez bien.

Je suis rentrée dans ma petite vie, j'ai retrouvé le confort des mots d'un vieil ami.


 [Non pas lui.]

Un autre. 
Et je me suis demandé si. 
Pendant quelques semaines. Où j'ai senti qu'on était connectés. Parallèles. Complices. A finir les phrases de l'autre. 
Genre.

[Ouais.]

Mais il y a des gens qui, en devenant joli physiquement, deviennent tout moche dedans.



Et puis il y a eu cette fin d'année en mode : 





 

J'ai tout perdu, en quelques jours. 
J'ai appris que des gens pouvaient t'appuyer la tête sous l'eau encore plus fort s'ils percevaient les premiers signes de noyade. 

 

Ca a été moche. Et je n'ai pas toujours voulu saisir les mains tendues. Je ne les ai pas vues. Choisi de ne pas les voir. Ou alors elles n'étaient pas là.
Peu là.

Parce que 2013 m'a pris la seule personne que j'autorisais à me serrer dans ses bras.


Morte.



Et moi.

Et moi.

Et... moi

J'ai dû devenir moi.

Grâce à eux :

[Oh love. Oh love]

Mes amis. Les joyaux de ma couronne de princesse. Des gens à peine croyables. 
Des gens à qui je ne dis pas assez qu'ils sont des petites parties de mon âme.

Des gens qui ont patiemment attendu que mon coeur soit recousu. 
On dirait du Chantal Goya, mais sans eux, il y a pas de moi.

 [Instant émotion sponsorisé par Tom H., part-time Loki de son état.]

 J'étais à terre.
Je suis à terre.


A vrai dire, je vais forcément y rester encore un peu.

Mais, tant qu'il y a un peu de ça : 





...pour embellir la vie et recouvrir les plaies...

...peut-être que je n'aurai plus jamais à utiliser :


CA.


Ou peut-être que si. Mais alors seulement pour toi, là-bas.
Beware.

vendredi 13 décembre 2013

Write it on the skyline



[Tell them I was happy]

De plus en plus, ces derniers temps, je procède au vote à main levée dans mes groupes d'amis. C'est un de mes ressorts comiques permettant parfois de faire passer mes avis un peu tranchés. "Arrête de fumer" "Coupe les ponts avec ton ex" etc.

Et je me suis aperçue que j'en faisais de plus en plus appel pour moi. Pour de vraies questions. 
Non pas parce que je suis perdue, tourmentée ou empêtrée dans ma propre vie, mais parce que je crois que j'ai une pleine confiance en monde entourage.
J'ai enfin réussi à faire un vide qui ressemble à quelque chose. Je suis déception-proof de la part des êtres qui me sont proches. 

Ca n'est pas parce qu'ils votent pour que j'éjecte un type de ma vie que je vais le faire. J'ai eu tellement l'habitude qu'ils n'écoutent pas mes conseils hautement pertinents que c'est mon tour, maintenant.

Et puis qu'est-ce qu'un pervers narcissique de plus à mon tableau de chasse ? Tant que celui-ci, je le garde loin, tant qu'à portée, j'ai un arc et des flèches. 

Avoir fait ce vide, ce tri autour de moi, me permet maintenant de vivre des moments d'un bonheur intense avec les gens qui sont là. Je n'ai gardé que ceux avec qui j'ai une entente parfaite, une communication sans défauts et de la curiosité mutuelle. I'm fucking rich. 

Je me recentre sur ces valeurs. Pas parce que c'est bientôt noël, mais parce qu'autour de moi tout semble absolument absurde : depuis que je suis au chômage je suis beaucoup plus devant mes écrans, ce qui n'aide pas.

Sur les réseaux sociaux, ce que je reproche à la télévision est entrain d'arriver : les mêmes articles sont relayés par les mêmes sources encore et encore, jusqu'à l'étouffement. Du vide en boîte. Voir 10 fois le même lien et puis se dire "je vais cliquer ça doit valoir le coup quand même si TOUT LE MONDE en parle". 

Je déteste ça.

J'aimerais débrancher tout, mais mon cerveau serait alors en désintox. Il a été perfusé abondamment par tout un tas d'infos, de divertissements, d'occupations excitantes. Il ne peut pas se reconcentrer à ne faire qu'une chose, comme lire, comme écrire.

La seule chose qui me déconnecte encore de tout cela sont justement, ces quelques amis, que j'ai comptés, l'autre chose, alors que 12 applications chargeaient et que mon ordi ramait en m'offrant 15 minutes de répit avec moi-même, et autant de temps de cerveau dispo. 

J'ai admiré tous ces doigts, plus de trois mains, d'amis, quand la même Johnson à 19 ans, était dans un 10m² Clodoaldien à manger des petits pois devant simcity 3000 et à peine 5 chaînes de télé. Mon cerveau souffrait fort à l'époque. Trop pour résister au premier des pervers narcissique de mon tableau de chasse.

Tant et si fort que mon cerveau le réclame de temps à autre, au creux de la nuit, le rappelle à moi en une complainte qui fait à peu près "on était bien hein." "C'était pas si mal finalement" "tu ne retrouveras plus jamais quelqu'un comme ça."

Avec une de mes most precious amie, on discutait de mon alcoolémie, on essayait de déterminer si elle était encore sous contrôle ou déjà inquiétante et ça m'a rappelé que moi, mon addiction, n'est ni l'alcool, ni la drogue, ni le sexe. Mon addiction ce sont les garçons qui font mal. 

Je me traite en en gardant un à portée de doigts, tout près, trop près, déjà, peut-être, pour me prouver que je peux ne pas replonger.

Je suis forte, plus que jamais. Et, ça ne fait pas de doute, c'est bien grâce à mes poignées d'amis.

So why should we fear what travel brings? 
What were we hoping to get out of this? 
Some kind of momentary bliss?