mardi 29 mars 2011

Passing by

C'est une entreprise comme les autres, avec des collègues trop occupés pour échanger plus qu'un "à tes souhaits" par jour (oui, c'est mars allergie, ya didn't know ?).

Une binôme en forme de jumelle perdue de vue, avec qui je suis coordonnée vestimentairement sans qu'on ne se concerte jamais. Violet et rouge, mainly.

Des heures qui défilent et des dossiers qui s'entassent, pas le temps de créer de nouveaux liens. Juste de gagner ma vie à fermer les yeux : être lectrice-correctrice et laisser passer des fautes, être bien payée pour faire mal son travail. 

Voyager tous les jours, et avoir faim avant l'heure.

Avoir passé des minutes dignes d'heures devant le bureau d'une DRH un peu trop enthousiaste en comparaison du stress de mes premiers jours. 

Une DRH qui, ma photo en main, me demande droit dans les yeux si elle peut la garder.
Mais certes.

Quêter les amis et les connaissances pour avoir quelqu'un avec qui faire une halte on my way home.

Dormir mieux, manger moins bien. Dépenser plus. Ne plus rien créer. A part une vie meilleure, à venir, qui se profile, vers la rentrée prochaine...

Les métros s'enchaînent, et moi dedans, agacée, la plupart du temps, pressée, endormie, fatiguée, charmée, une fois, cette semaine. Non. Pas charmée. Complétement érotisée par un étudiant au corps parfait qui se pavanait contre la barre du métro. Tellement gratuit, et tellement efficace.

Complètement ignorée par une famille qui se contente du minimum syndical, du "ça va" ou "ça va pas", et qui ne creuse pas, ne s'intéresse pas, n'a aucune curiosité, j'ai retrouvé Paris. 

Paris, je t'aime, mais, il serait temps de me partager.

Seriously.

jeudi 24 mars 2011

1988

On dira ce qu'on veut, on a tous eu, à un moment dans notre vie, l'envie d'être spécial, just for one day.

Et, n'est-il pas meilleur jour pour cela qu'un anniversaire ?

Avec mon imagination galopante, j'ai, depuis l'enfance, toujours attendu des choses irréalistes pour le jour de mon anniversaire.

J'ai toujours pensé qu'on me réservait des surprises, on me les cachait si bien que tout le monde faisait comme si de rien n'était, avec un talent implacable. 

Comme là, samedi, je suis sûre qu'un clone de Lulu-chat va sortir d'une boîte, tout chaton, avec les mêmes gènes et le même caractère, et que tout pourra recommencer. Nature boy & I.

Que tout le monde sera là, qu'on fera semblant d'être une famille. Que le monde s'arrêtera de tourner pour moi.

Que mes amis très occupés que j'avais prévenu des mois à l'avance et qui ont décidé de faire autre chose, plutôt, n'ont dit ça que pour me décevoir et mieux m'impressionner de leur présence.

Je me fais des films. Mes films. Parce que mon anniversaire est le seul jour de l'année où je laisse libre cours à mon égocentrisme. Où je veux de la reconnaissance, pour ce que j'ai fait, ce que je n'ai pas fait. Tout ce que je fais dans l'ombre pour vous, sans que vous le sachiez, parfois, sans que vous preniez la peine de remarquer que je me casse le cul pour vous garder sur la bonne voie, parallèle à la mienne.

Le jour du give-back. 

Alors forcément quand ma mère en deux coups de fil et une semaine me dit : "Ton cadeau, tu t'en occupes toute seule hein, j'ai pas le temps", "J'ai pas commandé de gâteau, j'en ferai ptet un, ou ptet pas." et "Comme menu j'ai fait une viande en sauce.", je sais très bien que ça va pas être ma fête.

Que c'est jamais comme je veux. Que le 26 mars est le jour de la déception annuelle, parce que mes attentes sont démesurées, comme j'aime que ma vie soit. Et si, tous les jours de l'année, I can make that happen, ce jour-là, je délègue aux autres le soin de le faire pour moi.

Et autant vous dire que vous faites un boulot de stagiaires, pour la plupart.


lundi 21 mars 2011

My secret friend

Même quand j'étais la plus anonyme des petites lycéennes, puis étudiante, je brouillais les pistes sur mon vrai moi, juste pour le plaisir de, en pensant que ça me protégerait d'un grand méchant loup hypothétique.

Maintenant que je sais qu'il n'a rien d'hypothétique, et qu'il peut traquer n'importe quelle anonyme petite quidam, je me méfie d'autant plus. 

Sauf la semaine dernière.

Je suis, depuis quelques temps, totalement désensibilisée de la vie. Je suis rentrée pieds nus, marchant sur tous les bouts de verre du XXème en rentrant de la Flèche, c'est pour vous dire. Trouver un boulot de m'a pas fait sourciller. Me faire éviter par d'anciennes amourettes au Salon du livre ne m'a rien fait. Me faire rentrer dedans par de futures non plus. Je ne ressens plus rien et je ne pense donc plus à me protéger. J'ai complétement baissé les armes, et, du même coup, les boucliers. 

L'inauguration du salon du livre a été la porte ouverte à toutes les fenêtres. Une sorte d'exhibition en exclusivité de la Heights Slapette Johnson enfouie depuis 10 ans au fin fond des internet. Johnson & mon vrai moi ne faisions qu'un. 

Dès lors, tout le monde s'est mélangé. Les gens vrais, les gens d'ici, les gens de là-bas. Ils font tous plus ou moins partie de ma vie. Savent à quoi je ressemble. Connaissent le son de ma voix.

Ce n'est pas pour ça qu'il n'y a plus de tricherie. Il n'y a seulement plus d'effort pour contenir ce qui ne valait pas la peine de l'être, puisque pouvant être si facilement découvert.

J'ai toujours tout dit d'emblée. Ce qui peut sembler être un secret profond ne l'est pas pour moi. Et au détour d'un café j'ai pu balancer à des connaissances toutes récentes des traumatismes que d'autres mettraient 10 ans de thérapie à s'avouer. 

Mes failles sont ailleurs. Mes failles sont dans ce qui est naturel chez les autres. Mes failles ont tout à voir avec se rencontrer, rire, parler, boire ensemble. L'abattement des murs.

mercredi 16 mars 2011

We don't have the power but we never say never



Comme un dédommagement de la vie, j'ai trouvé du boulot le jour même de cet entretien pôle emploi digne d'un film catastrophe.

Normalement, quand on trouve du boulot après 4,5 mois de chômage, on est joie.

Moi, ce que je suis, depuis une semaine, c'est monomaniaque.

Je me passe Forever Young (la reprise de Youth Group), et je regarde dans le vide.

Parce que je n'ai du pouvoir sur rien. Rien de ce qui arrive en ce moment.

Je ne peux pas aller chercher C. à la nage sur son île radioactive.

Je ne peux pas changer des analyses qui laissent présager du pire.

Je peux encore moins stopper le temps qui passe. Qui me passe dessus comme une foule en furie me piétinerait. 

Je suis forte, mais je n'ai pas de marge de manoeuvre. Un rat en cage. De la rage contenue (et on sait toujours comment ça finit : hauts cris, courses poursuites nocturnes, jetage dans les escaliers et autres joyeusetés). 

It's so hard to get old without a cause

Je suis hantée.
Vide d'inspiration. D'énergie. Pas de volonté.

J'ai terriblement besoin de compagnie. De régulation de mon flot de regards noirs. D'eau de mer sur mes réacteurs.

Faire que la bête ne sorte pas. Surtout pas en public.

Faire que demain soit meilleur. 
Et surtout, surtout pas décevant.

lundi 14 mars 2011

LoL Emploi

On m'avait dit : n'y va pas, c'est l'antre du diable, la bouche de l'enfer, plus incompétents tu meurs.

Mais j'y suis allée, car, je cherche mon premier emploi et qu'en attendant, j'ai besoin d'une sécurité sociale en cas de coup dur.

Revenons sur mon profil vite fait : Bac +5 après des études dans l'information-communication et les métiers du livre, je me suis spécialisée dans l'édition. Fin de mon stage de fin d'études en octobre, inscription au Pôle emploi en décembre, on me dit qu'on va me recevoir à l'autre adresse sous 3 semaines. Mi-janvier je reçois un courrier avec le nom de ma conseillère, mi-février un autre courrier me convoquant ce matin, à 9h. Je dois prendre mon CV et des justificatifs de ma recherche d'emploi.

Je me prépare donc un dossier avec les lettres de refus reçues, CV, lettre de motivation et un speech me situant entre deux entretiens et je me lève avec courage.

Arrivée devant le Pôle 10 minutes en avance, je vois d'autres convoqués arriver, puis, 10 à 15 minutes après, les conseillers, qui rentrent, sortent, pas un regard, pas un bonjour, ils se mettent à fumer et boire leur café, il est 9h10, on nous ouvre enfin. Salle d'attente.
On suite un homme qui ne se présente pas et qui nous emmène dans une salle commune, sa première phrase : "On se laisse combien de temps pour attendre les retardataires ? Une heure ?" 

Regard atterré de tous les gens présents à l'heure. Pour ajouter à l'image d'épinal : le monsieur est Antillais, à l'accent prononcé, et dès la première question qui lui est posée il devient agressif et nous explique "Les assédics c'est la carotte et nous on est le bâton", si on est pas content on ne vient pas et on est radié, tout le monde est plus content comme ça. Moi, je n'ai même pas de carotte (je n'ai pas le droit aux allocations, car si j'ai plus de 18 mois de stage à mon actif, je n'ai pas le droit aux allocations).

Finalement, le titulaire arrive, bien en retard, nous salue, et nous dit "Signez la feuille de présence et après vous pouvez y aller."

Sur la convocation il y avait bien écrit : "prévoir la matinée". 

Le conseiller a l'air désabusé, et sans vouloir m'avancer, passablement stone et/ou saoul, devant nos questions répond "Qu'est-ce que vous voulez faire ? Un tour de table ? Ca sert à quoi ? Vous n'avez pas les mêmes profils -(certes, une femme ne sait pas ce que sont les charges sociales, un autre parle à peine français, mon voisin est entrain de fonder sa propre entreprise et moi, vous savez)-. Chaque conseiller a 500 personnes à gérer avec le nouveau redécoupage, on va pas vous voir tous un par un."

On m'avait présenté ça comme un suivi personnalisé, mensuel. Ce que je mentionne au monsieur. Il me répond, sur la défensive : "mais pourquoi vous vous en prenez à moi ?". Je le rassure, ce n'est pas lui, c'est seulement mon seul interlocuteur. Il me dit que tout lui retombe toujours dessus. Que c'est pas juste. 

All right. Aucune discussion n'est possible.

Il enchaîne :

"De quoi vous vous plaignez ? Vous avez l'accueil, il est à votre disposition toute la journée si vous avez des questions et pour vous entretenir avec un conseiller."

L'accueil. Souvent 3 à 4 personnes qui patientent, on a accès à une personne qui doit gérer son temps au mieux, debout, à la vue de tout le monde. Pas facile pour parler de sa situation.

Une femme dit "si je comprends bien, on peut s'en aller ?" 

Il répond : "Bah oui, qu'est-ce que vous voulez que je fasse pour vous ?"

Elle se lève, remercie sèchement le bonhomme. Je profite du mouvement et j'y vais. 

Elle me confirme qu'il était complétement à côté de ses pompes "bourré", selon elle. 

Je ne pensais pas que le cliché était si en deçà de la réalité. 

Pincez moi, je rêve.

mardi 8 mars 2011

Not a big, big thing

C'est un peu lié à ce qui est développé dans la note précédente mais j'ai ce drôle de syndrome, de vouloir tout abandonner quand tout n'est pas parfait.

Les gens. Les choses. Les buts. La vie.

Ce cliché du "je suis trop perfectionniste", je pourrais presque le sortir sincèrement en cette période d'entretiens.

Lorsque quelque chose ne se passe pas de façon idyllique j'ai tendance à vouloir la foutre à la poubelle. 
Et à recommencer.

C'est pour ça que j'ai autant peur du fail chez les autres, et que j'ai toujours un stress avant de me rendre à un concert. Si l'artiste fail, je sais qu'au fond de moi, je ne l'aimerai plus comme avant.

Comme une trahison personnelle qui change tout.

Je suis un peu Dorian qui répudie Sybil pour un rien (pour un tout). 

Je suis entière et j'ai besoin que la route pour arriver au but soit solide. Je n'aime pas les gens à qui tout arrive sans raison, je me méfie. 

Si la réussite couronne un vide, cela signifierait que tous mes efforts à moi ont été vane.

Alors oui, chacun est différent et ne mérite pas le même traitement, mais j'ai ce côté naïvement égalitaire tout au fond de moi qui me fait dire que c'est plus dégueulasse d'être imparfait et de réussir que d'avoir tout bien fait et obtenir un résultat médiocre.
Je ne suis ni stakhanoviste, ni maniaque : je ne me permets pas l'erreur, les erreurs, je les combats, je les régule, je les évite, je les chasse. Editrice much.

Je n'ai pas le droit à l'erreur, pas le droit de faire une mauvaise première impression parce que je pourrais passer à côté de milliards de choses à cause d'une erreur.

Une erreur et c'est la catastrophe. 

Cela résume en une phrase le confession intime sur les tocs que j'ai regardé tard dans la nuit, vendredi dernier, avec mon attachée de presse. 

Je me suis souvenue avoir eu des tocs, gamine, pour ces mêmes raisons. Peur de l'erreur, du néant que cela entraîne. Faire les choses selon les règles, structurer une existence pour ne pas s'y noyer. Entropie, all that shit.

Je me suis souvenue aussi m'être indignée de ma propre connerie à avoir ces tocs et avoir décidé, du jour au lendemain, d'arrêter : parce que ce n'était pas productif, que cela me bouffait la vie, m'apportait plus de mal que de bien.

Depuis, j'applique mes tocs à redresser la barre, toujours aller plus loin, devant, et le plus droit possible.

J'ai des principes, oui. C'est rare de nos jours. Condamné par ma génération, en tout cas. 

Ces principes, je m'appuie dessus pour qu'ils, comme dirait Oscar, finissent par céder.

Mais ils céderont quand JE l'aurais décidé.

Because as long as I'm in control, nobody gets hurt.

dimanche 6 mars 2011

The Others

Un dîner entre filles c'est spécial.

Sans présence masculine, on peut baisser les fards. 

On dit plus de choses, les unes sur les autres, parce qu'on sait que ça ne sera pas interprété comme une tentative de discrédit à la face du monde.

C'est dans ces occasions si particulières que je me prends mon reflet en pleine face. La perception que les autres ont de moi.
Vendredi, c'était le cas. Avec des filles que je connais depuis moins d'un an et qui sont revenues sur la première impression qu'elles avaient de moi.

Une présomption de mythomanie assez prononcée. Par exemple.

Je me suis rendue compte qu'une fois de plus je passais pour l'inverse exact de ce que je suis. J'ai opté pour l'honnêteté sans frontière depuis 2 ans maintenant.

Dire ce qui me passe par la tête, ce que je pense, en toute circonstance, m'a beaucoup aidé à assumer qui j'étais. Se lancer sans filet et livrer ce qu'on est, ce qu'on a vécu, sans calculer sa réplique en fonction de la personne d'en face.

C'est en étant profondément honnête qu'on m'a considéré comme une menteuse éhontée. Créative, même.

Ce que je considère comme mes petites histoires semblent des montagnes incroyables à d'autres.

Mes histoires de rockstars, de stalker, de garçon à tendance défénestratrices, de ville natale où tout le monde il est consanguin, de voyages, de rencontres et de vie, passent pour une accumulation d'impossibilités logiques.

Je les ai vécues, je sais qu'elles existent, et il ne me viendrait jamais à l'idée de prouver quoi que ce soit les concernant. 

Le plus impressionnant restant qu'apparemment, pour les autres, j'ai une vie fabuleuses et remplie d'événements extraordinaires.

Je crois que c'est mon côté blogueuse : je sais juste bien les raconter. 

C'est le moment où on me taxe d'exagération et où, souvent, je ne sais plus comment me défendre. Si les gens en valent la peine, je leur présente des éléments fixes de mon passé : l'ami d'enfance, ou les personnes avec qui j'ai vécu les choses. 
Ensuite, j'ose espérer que parole n'est plus mise en doute, mais le doute, c'est moi qui l'aurait toujours. Une hésitation à me confier, à raconter des choses qui tomberont forcément dans une oreille pleine de doute.

La vérité, c'est qu'en fait, pour moi, c'est la même chose.

Je regarde ces filles en couple depuis des plombes, aux histoires d'amour multiples, à la vie de famille florissante, sociables, heureuses souvent, et je me demande comment c'est possible, si c'est possible.

Ce n'est pas pour ça que je cherche la faille. Je ne remettrai jamais en doute la véracité d'une relation de mon entourage, c'est juste que pour moi, c'est là que git l'extraordinaire. 
Arriver à construire quelque chose avec quelqu'un d'autre. De stable, durable peut-être, de vrai et de tangible. 

Pour moi, ma vie est réaliste, la votre incroyable.

jeudi 3 mars 2011

Love, Love, Love...

Si Paris est magique, Pigalle est sa baguette.

A Pigalle, le soir, il ne faut pas répondre quand un inconnu peu propre sur lui vous dit "Bonsoâr", mais ça, Hélo, elle y arrive pas. Trop polie. Elle répond. 

Et ce petit vieux de nous suivre en déclamant de la poésie qu'il improvise à une vitesse improbable pendant deux rues. 

Dans le métro qui m'a mené à Pigalle, un mendiant pas comme les autres.

Un mendiant de l'amour (couché Enrico).

Un homme à la voix fluette qui demandait l'attention de la gent féminine de la rame si quelqu'une serait intéressée. Après 7 mariages il a tout essayé, il est allé voir ailleurs, mais maintenant, il le promet, il sera le plus fidèle de tous les hommes. Ca fait 16 mois qu'il est célibataire, et il en a marre. 

(Avis aux amatrices, prenez la ligne 2, vous finirez par le trouver).

Dans le bar où nous finissons par arriver, après avoir semé le poète devant un des bars à hôtesses de la rue Massé, les garçons sont des stéréotypes, tous formés sur trois modèles, le blond cendré, le brun déstructuré et le châtain discret. 

Et puis, eux, les seuls deux spécimens qui sortent du lot, tellement que c'est eux qu'on est venues voir. 
En descendant vers la salle du concert on croise un brun déstructuré plus entamé que ses potes qui nous demande de la coke et nous propose 40€. 

Je me demande s'il va aller loin avec 40€, et puis je passe mon chemin.

Le concert est dominé par deux yeux bleus marine et un regard quasi insoutenable, et puis le sourire de son acolyte, bien connu maintenant, par moi, bientôt reconnu, par vous. Et ça, c'est certain.
C'était une soirée Fall in Love. Un mélange de semaine de l'hormone et de Fall in Live. Un truc inédit arrosé à la bière blanche.

Une sortie qui ne pouvait se terminer que romantiquement, quand, en remontant l'avenue Pigalle vers le métro du même nom, nous croisâmes des êtres typiques des rues de quartiers populaires : de la kaïra top qualité, bière cheap à la main, casquette et jogging. Poussés par une bouffée de testostérone, le chef de la bande, m'interpellera trois fois : 

"Hey lunettes, tu suces ?"

M-a-g-i-q-u-e



mercredi 2 mars 2011

Heart of the night

Je discutais avec un ami du fait que, passée une certaine heure, l'ennui prend le dessus. Quoi qu'on fasse. On a épuisé toutes les ressources during day time. L'épuisement relatif empêche tout travail.

A cette heure de la nuit, si l'inspiration ne prend pas le dessus, les idées noires envahissent le paysage.

Avec cet ami, on est tombés d'accord : à cette heure barbare, la seule chose qu'un être humain désir réellement est un autre être humain.

Pas forcément de manière pornographique (épuisement relatif toussa), mais quelqu'un qui répondrait à un mot lancé dans la nuit. Juste un écho palpable. Un objet d'affection plus communicant qu'un animal en peluche.

Alors que tout le monde dort, que les seuls pleupleus connectés sont infréquentables puisque soit bourrés, soit forcément weird (qui est éveillé à cette heure de la nuit ?), combien de gens comme moi attendent un sommeil qui viendra par surprise, du moment qu'on ne l'invoque, qu'on ne l'attend pas ?

Je sais qu'il a été rassurant d'avoir quelqu'un sur qui jeter un œil, même quelqu'un d'endormi. Quelqu'un à enjamber pour aller où que ce soit. Quelqu'un qu'on peut toucher du bout du doigt pour vérifier qu'il dort vraiment.

Quelqu'un qui sera la barrière entre les monstres nocturnes et notre peur insidieuse, enfantine, millénaire, de nous faire bouffer et écarteler. Un garde du corps. Un veilleur de nuit.