dimanche 16 décembre 2012

We had this story of the impossible

[...a tale best told softly]

C'était une journée qui avait bien commencé. Autour d'une table de petit déj' dominical comme je n'en ai jamais connu, la faute à pas de famille.

Et puis nous sommes partis défendre l'égalité, avec un peu moins de sang qu'en 1789, mais sûrement autant d'enthousiasme.

Sur la centaine de personnes que j'aurais pu croiser à cette manifestation, il a fallu que je tombe sur ceux qu'il aurait mieux fallu que je ne vois pas.

Comme la gentille écervelée en laquelle je me transforme quand je suis contente, j'ai remarqué qu'il y avait pas mal de gens de twitter à la ronde, au démarrage du cortège. Des gens croisés dans la dernière époque heureuse de ma vie. Sans que je fasse le rapprochement. Sans que je me méfie. Sans que mon bouclier naturel ne remonte à mon cerveau et ordonne à mes jambes de fuir.

Je sens qu'une main se resserre autour de mon bras, si je n'ai aucune présence d'esprit, quelqu'un d'autre en a pour moi. Quelqu'un de bienveillant, heureusement, qui m'extirpe de là avant que je n'en vois trop. 

Parce qu'ils étaient là, les amis perdus après la rupture. La double-peine. Se faire larguer en un clic par un garçon, et voir s'éloigner les gens qui avaient gravité autour de vous. Je ne demande jamais aux gens de choisir, je m'efface, toujours. Mais là, je n'ai même pas eu mon mot à dire : on m'a fuie. La seule raison invoquée, par la seule personne qui a osé s'approcher une dernière fois fut ma trop grande douleur.

Je souffrais trop et donc ils ont préféré s'en aller.

Mais eux, sont toujours ensembles, et sont là, et paraissent soudés. Et ils vivent. Et ils sont passés à côté de moi, tandis qu'on me tirait à travers la foule. J'ai regardé leurs visages, familiers mais plus tellement. Ma première réaction, quand je les ai reconnus, a été un sourire, de l'oreille gauche à l'oreille droite, et puis le souvenir : eux non plus ils ne veulent plus de toi. Avance. 

Alors oui on passe à autre chose, on vit, on oublie les noms de famille de ces gens, on oublie surtout combien c'est dur de voir ces gens s'échapper de sa vie, un rejet après l'autre. Et celui-là, on se dirait presque qu'il nous manque. On se souvient qu'on a rêvé de lui, pas plus tard qu'il y a deux nuits, est-ce que c'était un hasard ? Un avertissement ?

C'est la douleur qui est revenue, en rafales. La douleur de l'époque où j'étais heureuse, au coeur d'un groupe de gens dont j'avais tout à découvrir et qui me passionnaient chacun à leur façon. De gens que mes amis plus anciens (plus fidèles aussi) ne comprenaient pas. De gens que je défendais bec et ongle, sans savoir vraiment pourquoi. Juste parce qu'ils me laissent être près d'eux et en apprendre un peu plus. De gens qui m'ont effacé de leur vie avec une facilité révélant le plus dur à entendre : que je n'étais rien qu'une fille de plus, une amitié à date de péremption, une amie jetable une fois que leur pote aurait fini de la consommer. 

Je crois que ce sont des gens que j'ai vraiment beaucoup aimé. Pas longtemps. Mais profondément.
Je crois que c'est pour ça qu'on n'a plus jamais revu mon sourire de la journée. 






vendredi 14 décembre 2012

If you just play along I promise we'll be fine


Quand il fait noir dehors, les vitres de mon bureau se transforment en miroirs.
Je me suis regardée 5 secondes et j'ai souri. 
Si ça fait un bail que j'ai fait la paix avec moi-même, ça faisait très longtemps que mon reflet ne m'avait pas renvoyé une image de fierté et d'accomplissement.

J'ai mon serre-tête fétiche de chaque côté du crâne. Je ne sais pas ce qui m'a pris le jour où je l'ai acheté, enfin si, je sais : il était violet, mais, depuis, il est là un peu malgré moi, dans les meilleurs moments de ma vie. 

J'ai failli le perdre quelque part dans la voiture de l'ex, comme un signe avant-coureur qu'il fallait partir. Je l'avais sur la tête quand on s'est rencontrés. 

Je l'avais aussi sur la tête à mon entretien décisif pour ce poste. Trois heures de marathon du sourire et du regard. Je ne regarde jamais personne dans les yeux, je ne souris pas beaucoup plus. 

Je ne suis profondément pas une fille à serre-tête et pourtant. Aujourd'hui, alors que la validation de ma période d'essai dépendait en grande partie du rendez-vous avec mon premier auteur, je me suis dit "oh allez, ça peut pas faire de mal.".

Encore une fois, il m'a porté chance. Comme ce ticket pour Wicked au Gerschwin theater retrouvé dans la poche de ma jupe.

Les objets, leurs apparitions, leurs disparitions, me disent des choses.

Ainsi, mon charmant bracelet thérapeutique "WWWASD" (what would we are scientists do) m'a lâchée deux jours après l'annonce du nouveau job, de la nouvelle vie, de la nouvelle Johnson.

En plein Disneyland Paris.

Comme si je n'en avais plus besoin maintenant.
Lui que j'ai serré fort pendant les épreuves qui se sont succédées depuis le printemps. Lui qui claquait contre mon poignet à chaque fois que j'avais envie d'arrêter les frais. Lui qui me faisait sourire, en dernier recours, quand les larmes montaient et que je pensais à It's fine to say this isn't a game / When you've already lost it / It's pointless to go through it again / But perhaps you've forgotten.

C'était bien. Mais il est en rupture de stock partout et je n'en trouve pas non plus d'occasion. Je prie pour un concert prochain de ce groupe salvateur-malgré-lui et je double prie pour que le merchandising en possède toujours.

So, Père Noël, if you hear me...

mardi 11 décembre 2012

It seems to be the way that everyone else get around


Je pense que si j'avais couché avec ce garçon, je serai moi-même devenue un "connard".

Alors me voilà, allongée sur mon lit d'ado, agressée par les souvenirs de la moi de l'époque qui se répétait "nan mais si j'avais une chance d'être avec quelqu'un, je serais pas comme toutes ces filles, j'hésiterai pas, c'est trop important, c'est trop rare.". J'ai envie de lui répondre "hey ho, tu m'as vue le soir du 6 mai ? Tu as vu ce que ça fait une relation quand ça implose ?". Et j'ai envie de lui payer une bière, à la moi de l'époque, mais je sais trop bien ce qu'elle dirait "han mais tu bois, mais tu t'étais toujours promis de jamais boire ? Mais qu'est-ce qu'on est devenues ?".

On a toujours été love's bitch (but at least we're man enough to admit it). Mais là, c'est tout sauf de l'amour.
C'est réfléchir quoi répondre à un type que t'as ramassé dans la rue, dans une ville où tu vas une fois par an grand max, et que tu as embrassé entre deux po(r)tes.

Quoi répondre encore - parce qu'il s'attache le petit pansement. Trouver la diplomatie en moi pour lui expliquer que les relations à longue distance, j'ai tenté, j'y crois moyen. Ne pas céder à la facilité de lui dire "j'ai toujours le coeur complétement en charpie à cause d'un autre" parce que ce serait la porte ouverte aux "je suis pas comme ça" "laisse moi une chance" "'azy demain est un autre jour.". 
Je n'ai pas envie d'argumenter mon cul. Les choses se font naturellement ou ne se font pas. Je ne me bats pas pour les garçons, je ne l'ai jamais fait, et quand un mâle me met en concurrence avec une autre de mes congénères je lui réponds "too bad" avant de tourner les talons. 

Si ce n'est pas de moi qu'on a envie, mais d'une relation, avec n'importe qui, c'est un tue l'amour absolu. Je ne suis absolument pas assez lisse pour convenir à la case bien bordée de "petite amie". Je suis une timebomb émotionnelle difficile à gérer qu'il faut connaître un minimum avant d'adopter.

Je ne peux pas lui dire tout ça. Ce serait trop en dire. Je ne peux pas lui dire que j'ai senti que ça n'allait pas coller, même si oui, je l'ai senti. Je le sens toujours. J'ai un superpouvoir qui fait que je sais à peu près combien de temps je vais rester amie avec quelqu'un, et même si la date précise de ma rupture avec l'ex m'a prise au dépourvu, je savais que ça n'était pas parti pour durer. 

Alors je reste froide, factuelle, calendrière, la main droite sur son agenda d'éditrice, une armure qui me donne le droit "ah non on peut pas se voir, je suis perchée, je suis dans mon but, je suis une cadre qui a beaucoup de boulot, va-t-en garçon.". 

Je ne sais juste pas si demain je rencontre un garçon tout près, tout compatible, tout volontaire et engageant, je ne lui ressortirai pas le même discours. Une petite voix me dit qu'au contraire, je me jetterai dans ses bras avec peut-être un peu trop de gratitude et que je réitérerai les mêmes erreurs. Je crois qu'il n'y a pas de bonne solution. 

Et surtout, je crois que l'amour existe, mais pas pour tout le monde.

vendredi 7 décembre 2012

Don't look back into the sun

Je me lève encore un matin sur trois en souhaitant que mon ex s'en veuille jusqu'à la fin de ses jours, mais, dans l'ensemble, il y a du très mieux concernant tout ce pan de ma vie. 

Ma relation avec lui m'a transformée, en l'espace du très peu de temps qu'elle a duré, en un zombie de l'amour. 
Non pas que j'ai été follement transportée de sentiments envers lui, bizarrement je me suis blindée tant que j'ai pu, et j'ai tenu plus d'1 mois et demi avant de vraiment ressentir quelque chose de crucial. 

Le zombie de l'amour est juste ce que je deviens quand je suis heureuse. 

Et, c'est peut-être loin dans vos têtes, mais le moment où on s'est mis ensemble était le point culminant de mon heureusité. En fait, c'était tout bonnement la première et seule fois où j'ai été heureuse de toute ma vie. 

Je me suis donc transformée en HappyJohnson. 

La Johnson usuelle étant un être qui a pour unique moyen d'expression la critique, le sarcasme et le cynisme, La Johnson habituelle étant entourée d'une aura de pessimisme et de misanthropie,
La Johnson basique étant un être malheureux et qui ne s'en cache pas,

...forcément, quand j'ai été heureuse, ça a été le choc, je ne disais plus rien, je me contentais de fixer les gens avec un sourire bienveillant, certains disent même m'avoir croisée dans les couloirs de la ligne 3 prise d'un fou rire sans fondement, d'aucuns ajouteraient que je parlais aux oiseaux et que je ne bousculais plus les petits enfants.

Quand on me côtoie tous les jours, on s'habitue à me voir débiter les pires états de faits, on prend du recul par rapport à mes phrases intransigeantes et on apprend à aimer le petit coeur tout mou qui se cache derrière la rugosité que je laisse transparaître. J'étais donc une inconnue à morphologie familière. Un état déroutant qui a un peu soulagé mes proches lorsqu'il s'est envolé. Lorsque je suis redevenue HeightsTheAllYearLongGrinch.

Non, tout cet étalage n'est pas gratuit. Il fait partie de ces notes en forme de "mode d'emploi à destination des Heightsiens du 8ème cercle" parce que préparez vous, les gars, si mon nouveau boulot continue sur sa lancée, vous risquez de passer 2013 avec le terrorifiant* ZOMBIE OF LOVE.


*spéciale kassdédi