vendredi 28 mai 2010

Boulevard of Broken Dreams

Il me fait rire. 

On est encore dans la phase du "à quoi tu sers ?", sauf qu'avec lui, c'est une question franche. Il veut connaître la réponse. 

(Le dernier garçon à s'être penché sur la question a tenté de me démontrer pendant des mois que je ne servais à rien, tout simplement. Un garçon qui n'a pas pris le temps se savoir si j'avais du talent, puisque je n'avais pas les talents qu'il estimait.)

Maintenant, je sais ce que je vaux. Bien sûr il y a les bad hair days, mais les garçons sont fait pour ça aussi : nous dire à quel point on est fantastique quand on l'oublie un peu trop vite.

Il est curieux. Souriant. Beau. C'est le printemps. 

Oh, et il a du goût pour s'habiller, et a su contourner sans le savoir une de mes phobies vestimentaires chez un garçon.

La dernière fois qu'on a pris un verre ensemble, nos deux mains étaient côte côte sur la table - c'est peut-être un détail pour vous - mais je n'ai pas retiré la mienne. Et, je dois avouer qu'elles allaient plutôt bien ensemble.

Je n'ai pas dit "non" juste parce qu'on est on ne peut plus différents. 

Je n'ai pas dit "non" et c'est assez extraordinaire pour le remarquer.

Je le fais rire.

Au dessus de tout : il est honnête. Il est à l'américaine. Il valorise les gens à chaque occasion. Il n'hésite pas à dire ce qu'il aime, ce qu'il déteste, tout en gardant le tact nécessaire pour ne froisser personne. Il a aussi ses idées toutes faites et une naïveté touchante.

Un jour, pourtant, il faudra que l'on aborde le sujet de la musique. Ce jour là fera mal.

Jusqu'ici, on a confronté nos points de vue sur les livres - forcément - et bien sûr, il ne lit pas ce que je produis (le contraire m'aurait fait fuir, je pense).

Oh et... Ai-je précisé qu'il était brun comme un champ de blé ...carbonisé ?

dimanche 23 mai 2010

Let me fly away

Je ne sais pas si j'ai des racines.
J'ai toujours eu de trop mauvaise relations avec ma famille et une nature trop sauvage pour ressentir un "home". 

Je me creuse des refuges, des petits appartements où rien ne peut me surprendre, où tout est contrôlé... ce qui se rapproche de la sécurité. 

N'empêche. Alors que je tape ces quelques lignes, le ciel est immense et presque aux couleurs du drapeau gay.

Si vous voulez, en plus de cette image qui ne rend pas compte de la hauteur, de la profondeur, de l'odeur et des criquets (en Normandie on a pas de cigales, mais on a la Seine), vous représenter ce que je vois, et bien,
en haut, à gauche, il y a la lune, à travers trois fils électriques de bon diamètre, par qu'il y a un pylône chez les voisins. De trois quart elle occupe la partie la plus sombre du ciel, et fait face à ce fameux drapeau gay : du violet au violet, traversé par du bleu du vert du jaune et de l'orange et du rouge, je vous fait pas le dessin. 
En face, une seule maison de l'autre côté de l'eau est allumée, j'imagine que tout le monde est un peu comme moi : présent mais sans la volonté d'allumer quelconque ampoule.

Le chat est venu voir ce qui foutait ce bordel, était un peu déçu de découvrir que ce n'était pas ma mère. Est vite parti. 

Il y a deux haies de chaque côté, j'ai toujours eu besoin d'être physiquement entourée pour me sentir en sécurité. Une peluche sur chaque oreille quand j'étais gamine, pour dormir. 

Les seules fleurs qu'on distingue encore sont blanches et hautes. Deux points verts clignotent sur la Seine : d'ici je vois une boucle complète à droite et un vers la gauche le début d'une autre forme arrondie.

Ecrire au clair de lune c'est comme devenir progressivement aveugle.

Une drôle de bestiole, deux points qui brillent, un ventre qui grogne, des pétards qui éclatent au loin.

Ce n'est ni un chevreuil, ni un blaireau (qui sont pourtant courants), c'est Théo, petit ami officiel du Lucifer, chat-de-moi depuis une dizaine d'année, qui vient voir s'il peut chaparder dans la gamelle. Chaparde, chaparde. Je ne suis pas le maître des lieux. Sers toi.

A vrai dire, je me sens toujours un peu aventurière, seule dans une aussi grande maison. Je me souviens d'un été où je n'en menais pas large, en pleine nuit, quand je m'apercevais que j'avais oublié de fermer les portes fenêtres, qu'il faisait déjà nuit et qu'il y avait du bruit au rez-de-chaussée. 

La maison est complétement isolée dans toute sa partie côtière et insérée dans un lotissement des plus banals de l'autre. D'abord commun et même laid côté route, elle devient Hacienda florale aux roses rouges grimpantes quand elle fait face à l'eau.

Je ne compte plus les chats qui viennent de traverser devant moi. J'en connais au moins 8 dans le coin. Et quand je dis connais, c'est que ce sont des intimes que j'ai déjà retrouvé dans la cuisine ou approché physiquement.

Les constellations pointent et je suis sous la casserole. 

Amis parisiens, le seul lieu chez nous qui se rapproche un tant soit peu est la place de la fontaine aux lions près de la cité des sciences. Ne me demandez pas pourquoi. C'est le seul lieu qui s'en rapproche un tant soit peu. Point. 

Peut-être à cause des lions en fait.

Je n'ai pas peur des bruits.

La dernière fois, c'était en Californie, dans un duvet, à côté de mon cher cousin chéri, et si je n'avais pas peur (pourtant, entre la proximité de la piscine, les serial killer de la région, leur voisin psychopathe, les coyotes du canyon à trois mètres et des rats gros comme des pitbull... j'aurais eu quelques raisons) c'était grâce à lui. Parce qu'il était là. Que je l'avais lui d'un côté, ma cousine de l'autre.
Elle est rentrée dormir à l'intérieur. Lui est resté.

J'aime les gens qui restent. Qui restent malgré tout.

Pourtant, quand je me suis réveillée, j'étais seule. Il avait pris son duvet à son cou.

Et j'ai réalisé une grande leçon sur les hommes ce jour là. Un peu moins chèrement que Buffy mais plus largement : qu'ils soient cousins, copains ou amants, ils ne faut pas vous attendre à les retrouver à coup sûr à côté de vous le matin.

(Oh et le seul garçon de ma vie à avoir toujours été là à mon réveil n'est vraiment, vraiment pas recommandable, donc ne vous en faites pas : ça se trouve ils sont partis acheter les croissants).

Je me sens en sécurité parce que seule je peux sortir les paraboles extrasensorielles que la présence d'autres humanoïdes paralyse.
Je suis au meilleur de mes capacités quand je suis seule.

Et pourtant, il faut être seule pour se rendre compte à quel point on l'est. Cette vie est d'un con.

C'est ce que je n'arrête pas de répéter au Lucio, qui se précipite dès qu'il entend des roues crisser au loin :

"Ils vont revenir, bientôt, ne t'inquiète pas."

Il m'a moi, mais je ne lui suffis visiblement pas. 
Autre grande manifestation du caractère masculin : ils ne sont jamais comblés et veulent toujours quelqu'un d'autre (ou quelque chose, je ne sais pas quelle version est la pire).

Et ça vaut pour mes amis les gays. Qui sont aussi girouettes que les autres mais qui assument plus que les hétéro tradis, il me semble.

Comment tirer de grands traits sur les garçons à partir d'un coin de nature qui n'a rien de naturel (mais plutôt tout d'un monticule où l'on pourrait construire un château) et ne regretter qu'une seule chose :

l'absence de chauve-souris.

Dans tous les sens du terme.



Ah tiens une vache accouche.

vendredi 21 mai 2010

Steppin' back


Il y a une foule de groupes que je tiens en estime. Dans les deux sens du terme. 
Weezer en fait partie.



Pour des morceaux de bravoure comme Island, Beverly ou Pork & Beans, ils mériteraient d’obtenir une étoile platine sur Love Street.

Pourtant, s'ils font partie de ces groupes que je respecte, admire et vante, ils ne sont nulle part dans mon appartement, les disques que je possède ou mes vieux tickets de concert.

J’ai besoin d’être loin pour apprécier, comme certains tableaux trop grands pour être vus dans leur ensemble, il faut reculer le plus possible et marcher sur les pieds de deux/trois touristes Japonais pour enfin le voir vraiment .



Je dois l’avouer, c’est aussi le cas pour certaines personnes dans ma vie. Si vous ne voyez pas comment c’est possible, c’est normal. Je crois que c’est pas si courant.

Mais, il y a quelque chose d’irrépressiblement jouissif de n’avoir dans sa vie aucune trace d’un autre et de se savoir pourtant si proche.



Ca donne des moments d’anthologie, aussi. Quand les amis qui ont les deux pieds dans la choucroute de ma vie trainassent avec moi à l’extérieur et qu’on tombe sur un de ces estimé.



Ca donne des « Tu le connais ? Mais… mais… mais… Pourquoi tu m’en as jamais parlé ?

_ Parce que j’en parle pas.

_ Mais tu le connais comment ?

_ Grâce à la communication, faculté particulièrement bien développée chez les êtres humains.

_ Mais pourquoi il était pas aux dernières fêtes ?

_ Sûrement parce qu’il était ailleurs »

C’est une grosse partie de mon sourire de Mona-Lisa qui a tant titillé les curieux que j’ai rencontré cette année.

Les « tu penses à quoiiiii ? » qui restaient forcément inexpliqués. Parce qu’inexplicables.

Quand je pense à elle, lui, lui et lui, j’ai ce truc sur la figure, mi-narquois, mi-j’en sais plus que vous.



J’ai besoin de rester loin d’eux pour les apprécier dans leur entiereté, être trop proche ça tue tout. 
Ca aveugle. Ca éblouit, peut-être…

Parler à tout bout de champ de mes estimés ce serait les rapprocher de moi, en parler à mes amis serait créer un lien à la face du monde.

Ce n’est pas un manque de confiance envers mes amis proches, je finis toujours par aborder leur sujet. Il faut juste ne pas manquer le train, et profiter des instants rares où je l’ouvre à leur propos.

C’est comme une comète. Ca passe vite et une fois tous les 1000 ans.

jeudi 20 mai 2010

Don't worry

Je suis abonnée aux « c’pas grave ».
Je « c’pas grave » en toutes circonstances, surtout quand je ne veux pas que les gens s’en veulent de m’avoir fait des coups tordus.

Hier, j’ai pas « c’pas gravé ».

Hier, je me suis entraînée sur un garçon qui n’avait rien demandé, mais qui s’excusait.
Occasion reine.

Plus il s’excusait, plus ma bouche se scellait. Plus mon esprit m’intimait : Non, tu « c’pas graveras pas ! »

Il s’excusait pour un truc inepte, et pas seulement auprès de moi, mais j’étais en face de lui, alors il s’attendait sûrement à ce que je dise un truc. N’importe quoi.

Je l’ai juste regardé se débattre, en ne disant rien (et tous mes proches savent que c’est là qu’il faut s’inquiéter).

Pourquoi je suis restée, alors, en face de lui ? Mainly parce qu’il était assez grand pour me cacher du soleil.

Je tends toujours la main, d’habitude, quand je vois quelqu’un en situation périlleuse, surtout lorsqu’on est en société. Je ne le fais plus.
Au bout d’un moment, quand même, il est parti. Et c’était un peu triste, parce qu’il voyait en moi et ma comparse ses meilleures alliées dans la situation qui était la notre. Qu’avant de réaliser que ce garçon était sous vide, rempli d’air et de néant, j’aurais adoré être son alliée et lui dire « c’pas grave ».

I don’t care ! Vas-y rame, boy.
C’est tout ce que j’ai réussi à exprimer.


Pas de pitié. J’essaye.
Pas de gentillesse mal placée, non plus.

Je bosse mon pardon. Arrêter de pardonner tout et n’importe quoi trop vite pendant des mois pour couper court à toute relation quand mon esprit n’affiche plus que : Connexion interrompue, le programme « contact social avec cet être » a été supprimé, Windows va maintenant redémarrer.

mardi 18 mai 2010

Still my broken limbs you choose to mend

[Long time no see]

Ca devient de plus en plus difficile à cacher.
Le soir, parfois, j'en arrive à ne plus pouvoir toucher un clavier.
A la cantine, saisir l'assiette qu'on me tend est un défi.
Regarder trop longtemps quelque chose, et ce sont les yeux qui s'y mettent.
C'est chiant, forcément.

Alors je sais ce qu'il va me dire Mr Diagnostic en 3 minutes chrono. C'est le stress.

Hum.

Beg to differ. J'ai rarement été aussi calme. Et c'est souvent pire quand je m'endors.

J'aimerais que ça soit aussi agréable que quand Louis sussurait "J'en tremble".

Mais ça ne l'est pas.

Alors je cherche. Qu'est-ce qui pourrait bien me stresser à mon insue ?

La disparition spontannée du Modigliacat ?
A vrai dire, je ne m'en fais pas trop pour lui. Où qu'il aille, il saura se débrouiller.

La lettre au Watchmen ?
Je n'en attends - vraiment - rien. Ca faisait juste partie de ces choses que l'on doit faire. Pour avancer.

Mon nouveau boulot ? Idyllique.
Mes amis du moment ? Présents et bienveillants.
Ma famille ? Loin et tranquille.

Je voudrais pouvoir entrer en dialogue avec mon corps et lui demander ce qui se passe pour qu'il se mette dans un état pareil ? Pourquoi quand tout va enfin bien il faut que ce soit lui qui déraille ?

Lui et moi on n'a jamais été très copains. Et je pensais justement que ça allait mieux entre nous... comme quoi, les problèmes profonds ne se résolvent jamais vraiment.

The mountains stare at the face of the sun



The sky smiles down on everyone


We all wonder what we could've done


We end up passing one by one


One by one


One.by.one

vendredi 14 mai 2010

Don't stalk me now

[Je suis retombée sur cette série de photos datant de quand j'étais moche à mourir, -2005-, mais où je savais prendre des clichés bad-ass ...comme quoi, le numérique a tout niqué mes talents de photographer...]
(ok, et c'est pas que l'argentique, c'est aussi la lumière de Grèce, j'avoue)

Rien à voir.

Guess what

CrazyStalker's back. Pour les anglophobes : le harceleur fou est revenu !

Effectivement, ça faisait longtemps. Pour les gens pas trop au courant de cette anecdote : oui, j'ai un stalker, et si vous êtes peut-être habitués à mes talents de surestimations, là, c'est un vrai, un gros, un vilain, un qui vous fout la chair de poule.

Pour son comeback, comment le sais-je ? Et bien parce qu'il s'est attaqué à ma boîte mail, et que, ça se remarque. Sauf que j'ai un peu l'habitude maintenant et que j'ai modifié le mot de passe à temps. 

Je ne veux pas lui faire d'avantage de pub, donc je vais arrêter l'étalage, surtout que s'il n'est toujours pas passé à autre chose, il me fait plus pitié qu'autre chose. Et c'est dommage, il avait du potentiel. 

Ce qui m'intrigue c'est que l'univers a eu une drôle de façon de me prévenir. D'abord en m'en balançant un autre, qui m'a suivi dans la rue, tout le faubourg st Antoine, un coriace, qui se retournait pour me regarder et qui a attendu que je le dépasse, puis qui m'a suivi alors que je traversais / tournais dans le quartier. Finalement, comme, l'air de rien, je deviens habituée à ce genre de trucs, j'ai repéré une camionnette idéalement située entre deux magasins. J'ai profité du temps où il faisait semblant de regarder ailleurs pour me planquer dans l'ombre et j'ai surveillé à travers la vitre passager qu'il passait bien son chemin. Il l'a fait. Après 5 bonnes minutes à se demander où j'avais bien pu filer. 

Heureusement, la cavalerie n'était pas loin, comme toujours. 

L'univers, à travers ce sinistre individu, m'a donc sonné les cloches, et je me suis posé la question suivante : Mais que deviens CrazyStalker au fait ? Ca serait drôle qu'il se repointait justement maintenant !

Ahah. No. Not funny.

Et puis, j'y ai pensé aussi à cause de la question existentielle de mon stalkage à moi. 
Ca a toujours été important dans ma vie de ne jamais dépasser cette barrière, de ne jamais m'imposer, de toujours laisser le choix. Parce que je suis quelqu'un d'obsessionnel, je peux complétement dépasser les bornes si je me relâche.

D'où cet amoncellement de règles à suivre, de check dans mes relations, de froideur apparente. 
Et cela arrive au moment où je te tente une ré-Ascension (ahah!) du Mont Watchmen. 

J'ai pesé le pour et le contre en postant le pli ce matin (enfin, je l'ai surtout confié aux plus beaux yeux bleus de la Sorbonne, yeux bleus qui ne savaient toujours tellement pas quoi me dire qu'on s'est dévisagés une bonne minute en souriant avant que je le remercie bien bas et que je sorte de son bureau magique). 

Je me suis demandé si ce n'était pas trop. Si je dépassais la ligne. Et j'ai réalisé que je nous mettais à égalité.

Lui, en qualité de personne semi-publique sème des infos à chaque fois qu'il ouvre la bouche, et je ne peux pas ne pas entendre. 

Je lui ai donc fait cadeau du livre que j'ai publié cette année avec le master, en y ajoutant ma carte. Ce qui fait pro, mais aussi "tu as mon numéro". Tout cela lui laissant accès, s'il le désire, à une montagne d'infos sur moi.

(Ouais y'a eu comme une faille dans la sécurité de ma private life avec mes coordonnées en ligne, toussa)(ce qui, pour un CrazyStalker, est comme enfermer Freddy Krueger dans une usine Laguiole)

Je me suis mise d'accord avec mes différentes personnalités : non, ce n'est pas le harceler. C'est utiliser la seule marge de manoeuvre qu'il me restait. C'est tenter. 

C'est ne pas avoir de regrets. 

[Quant à toi, CrazyStalker : get a life, arrête de m'appeler, et trouve une CrazyStalkeuse, faites des mini-stalker et des stalkeuses junior et surtout, ne m'envoyez pas de carte de vos vacances au ski. You're dismissed.]


This vicious child
Nature never wanted us
This vicious child
A cancer burning black into it's heart

Above & Below / The Bravery

mardi 11 mai 2010

No one's dying

Parfois tu signes pour une chose précise et tu te retrouves avec totalement l'inverse dans les mains.

Genre, tu pars au Japon et tu manges jamais autant Italien que là-bas. Pareil.

Ou alors, tu deviens part-time lectrice pour une maison d'édition en roue libre qui a la folle idée de faire de l'imaginaire et tu finis par lire des manuscrits de médecine.

Tu sais pas ce qui s'est passé entre le point de départ et la situation actuelle, mais c'est arrivé.

C'est le théorème de la fin de relation amoureuse. Le moment où tu regardes la personne qui centralisait ta vie et où tu n'as qu'une phrase en tête : "comment on a fait pour en arriver là ?".

J'ai toujours eu cette curiosité du processus. C'est pour ça que l'édition c'est pas totalement innocent.

En ce moment, pour des travaux tiers (je "tiers" beaucoup, voire énormément, jusqu'à empiler 3 boulots différents et un mariage à organiser, hey) j'essaye de capter ce putain de processus du rêve.

Essayer d'influer sur mon subconscient en le nourrissant de diverses façons avant de m'endormir. Histoire de verser dans le rêve créatif (celui qui inspira Kubla Khan, pourquoi pas, ce serait sympa) et de virer une bonne fois pour toute ce putain d'incube récurrent. Non, malheureusement ce n'était pas : 


Je ne sais pas quel processus je dois remercier, car mes rêves depuis une semaine sont une galerie de mes famouscrush.  
En gros j'ai passé un peu beaucoup de temps avec Russell Brand, Paolo Nutini, Chris Corner, Ty Waterloo, Robert Francis et un autre un peu honteux.... un Damien, mais pas un Rice... So... 
Ca irait si ça se stoppait là. Je pourrais ouvrir les paris avec moi-même tous les soirs et être winneuse tous les matins (quand on est juge et parti...). But no.

Cette nuit. Ceeeettte nuiiiit. J'ai rêvé du Watchmen. Ouais. Lui. La petite chose frêle dont je vous parle depuis hum... octobre ? (et là, y'en a UNE qui sait de qui je parle et qui tombe en pâmoison devant tant de pouvoir entre ses mains)(tu as le monopole, profites en, paraît que c'est illégal)(et là y'en a une cinquantaine qui font "et merde, j'vais devoir me retaper les archives" : just don't, j'en parle sur l'ancien blog, mostly, et il est sous clef, en vous remerciant).

Bon en vrai, il est pas si frêle, et pour les retardataires, si j'ai programmé mon voyage au Japon en avril, c'était pour pouvoir l'oublier si je n'arrivais pas à obtenir ses faveurs... 
Il se trouve que je l'ai tant et si bien oublié que c'est mon inconscient qui me le rebalance.

Et je capte pas bien le message. Il est aussi inaccessible que les autres de la liste ? J'avais pigé. Et, franchement, plus encore (parce que mon petit scarabée de juin, il est pas siiiii difficile à attraper), parce qu'il est beaucoup moins famous.

J'étais vraiment très heureuse de le retrouver, comme rassurée.
Si le Watchmen apaise mon esprit en ébullition, est-ce qu'il a une place désignée dans ma vie ? Surtout que bon, il ne m'a clairement jamais fait de mal... et je n'ai visiblement pas fait tous les efforts nécessaires. 


Et si cette nuit je rêve de Maïté, j'étudierai le processus du suicide, encore un peu.

'Night

Weir-do

Je suis assise sur une de ces hautes chaises de bar qui vous donnent trop la classe, une jambe détendue, l’autre repliée, le regard hautain sur tout ce qui passe à proximité.
Sauf que je ne suis pas dans un pub, je suis dans la cafétéria de mon nouveau lieu de travail.

Je ne bois rien, alors je flâne.

Il entre. Je le suis mécaniquement des yeux. Jeleconnais-jeleconnais-jeleconnais se met à chantonner mon inner voice. Il arrive au comptoir, m’adresse un sourire entendu, je baisse les yeux rapidement (je fuis très bien, même du regard).
Mais d’où ?

Je rougis. Je ne sais pas pourquoi. Certes, il est blond. Chatoyant. C’est le printemps. Mais ce n’est pas ça… enfin, pas pour l’instant… enfin, je ne veux pas savoir…

Je le resitue à peu près, lors d’une pause clope sans clopes, où, armée de mon coca, je l’avais vu saluer une connaissance commune.
Ma mémoire m’abandonne lâchement.

J’énumère les possibilités : Le Havre, hum… très peu probable… Saint-Cloud ? Oui, ceci expliquerait cela… mais là, pas moyen de le replacer dans le décor. Peut-être que si, peut-être que non… Peut-être était-ce une de ces nombreuses soirées arrosées de début d’année où l’on croise et l’on décroise des centaines de types de notre âge qui en prétendent un autre.
De ces soirées où on prétend beaucoup, sans en retirer grand-chose.

Peut-être. Peut-être aussi que je lui demanderai…


Peut-être que je vous le dirai.

mardi 4 mai 2010

I'll turn my back and disappear

[Kyoto]

Ce qui est chiant, quand on bosse dans l'édition, c'est qu'on doit beaucoup lire.
Et que beaucoup lire, moi, ça me donne envie d'écrire.


Et en fait j'ai pigé un truc, si j'écrirai toujours de l'imaginaire, parce que c'est compulsif, ce qu'il faut que j'écrive, c'est un polar.

Ca me donnerait tellement de restrictions que ce serait le meilleur exercice au monde, et puis, il faut dire que c'est par ça que j'ai commencé... 

Maintenant, il me faut THE idea. Et ne pas y mettre de vampires (ou juste un... non ? Non.).

Je ne suis pas une grande lectrice de polars mais toutes les idées qui me viennent sont toutes soooo déjà vu. 
Alors je vais attendre que ça me vienne en rêve, comme le reste.



Bon sinon, depuis sa sortie, je tourne autour de The sun & The moon dernier album en date de mon groupe culte The Bravery sans trop savoir quoi en penser.  The Bravery est ce genre de groupe que vous connaissez tous sans le connaître puisqu'ils servent d'illustration musicale à toutes nos séries américaines préférées.
Et je dois avouer que cet album, contrairement à l'éponyme de 2004, est comme un bon vin... le premier était d'une facilité d'accès effarante et d'une efficacité décoiffante, celui-ci est tellement plus capillotracté qu'il en est forcément plus récompensant.

Spotifyez le ! (et moi j'y suis H8ights, si ça vous dit de me spyer)

lundi 3 mai 2010

The Poison

"La vie sera jamais comme dans le clip d'Island in the sun, Tiger"

J'ai retrouvé mon inner smile, c'était mon premier jour de stage.

Ce matin je me suis réveillée, je me suis essuyé le front.

Oui, Russel Brand m'avait léché le visage une partie de la nuit et Mémé, qui avait patiemment assisté à la scène lui a fait les gros yeux en lui intimant : "Jeune homme, tu as intérêt à me donner ton adresse e-mail.", je me souviens avoir ri, puis être rentrée chez moi, où m'attendait Chris, qui, en voulant s'engueuler avec moi, s'est coupé le pied.

Je l'ai soigné. Consolé. I hold you, in my arms.

Donc, une fois sèche, je suis allée dans la salle de bain, et j'ai appliqué les traits d'eye-liner en une fois.

Miracle.

Vraiment.

Tant qu'on ne m'a pas vu me balancer la bouteille entière de démaquillant sur la figure pour essayer d'amoindrir les dégâts, on ne peut pas réaliser à quel point.

Puis je sens bon. Puis je suis rousse. Puis je suis bouclée.

Puis la robe est violette, le noeud serré, les bottes enfilées.

Montre à gousset (où est l'originalité ?)

Je tourne sur 4 étages et marche le long d'une rue qui mériterait d'être avenue.

Place Gambetta les fleurs des arbres sont violettes. Coïncidence ?

Je m'assois dans le bus. Plus rien ne compte vraiment que le paysage qui passe.

Paris s'éveille à 9h du mat' et j'ai l'impression d'être en septembre.

De rentrer de grandes vacances.

Et c'étaient de grandes vacances, à ne pas s'y tromper.

Puis l'arrivée, le froid, une bourrasque "c'toi la bourrasque" me répond le dragon à l'intérieur.

Le genou droit est d'accord et il tiraille.

"Bonjour je dois voir Madame BIP" "C'est pour le stage ?" "C'est ça."

Et puis le marbre. Les trois ascenceurs. Les gens. Beaucoup de gens. Le bureau sexy. Le sexy bureau. L'ordinateur qui fait des siennes. Je vaincs la machine à café, à deux reprises. Puis on m'invite à déjeuner - mais je rembourse. Puis je suis toujours aussi peu communicative avec les garçons.

Le Japon ? Toutes les stagiaires y sont allées (Originalité ? Montre à gousset. Pareil.)

Je n'ai aucune originalité - c'est réel. Et je marche dans les couloirs comme si les 6 mois n'étaient pas devant moi, mais derrière.

De l'Allemand, over my head.

Je l'ai fait fuir ? Lui aussi ?

Bah.

J'ai mon punk-rocker et ses yeux. J'ai ses cheveux dans les yeux ? Ou les miens dans les siens... Les yeux dans le bleu mais avec lui - promis - pas de bleus dans les yeux.

Je book tranquillement toutes mes soirées. Je m'entoure. Comme une protection en mousse autour d'un objet trop fragile.

Je ne dis rien.

Je crois que je suis une muette refoulée.

(Luis Sépulveda m'a dédicacé un livre sur une mouette mazoutée alors que je n'étais même pas là)(et paf dans l'actu).

Je voudrais que la vie soit douce. Et elle l'est.
Ni intense, ni terrifiante, ni déchirante. Personne n'est (trop) décevant. J'ai enlevé toutes les épines à ma vie.

Parce que ça suffit.

Je veux vivre anesthésiée. Ca va se voir, un peu, à travers les murs en vitre, que je m'en enfile, 4-5-6 des pills.

You take me with you if you could



But if you could I'd lose everything...
 
 
(Look at yourself, look in the mirror, don't you see a lie ?



That you tell yourself again a thousand times


And the truth that makes us laugh will make you cry


You wanna die ? No ?)
 
No.

samedi 1 mai 2010

This is war

Aujourd'hui il y a comme une odeur de Boston dans ma chambre. 

La chanson que m'a dédiée mon premier ex fait la une de Spotify. She lived alone in a small apartment


Et j'ai réalisé pourquoi les gens détestaient Paris. Pourquoi j'ai eu tant de réticences à y retourner.

Parce qu'ici, c'est la guerre.
Et que longtemps, j'ai eu ce coeur de guerrière, à toujours me rebeller devant toute forme d'autorité certes, mais toute forme d'injustice aussi. Longtemps je combattais pour m'en sortir et enfin atterrir ici (pas le small apartment mais la capitale), mais ici rien n'est gagné, c'est juste le champ de bataille principal que j'ai atteint.

Ici, on se bat dans le métro, pour l'attraper, se diriger, slalomer, trouver une place assise, descendre à son arrêt malgré la foule.

Ici, on se bat dans la rue, pour traverser, se frayer un chemin, ne pas se perdre, fuir les sondeurs et les mendiants, ne pas marcher sur un sdf...

Ici, on se bat même dans nos relations.

Parce qu'à Paris, il faut briller. Ecraser. Se montrer. Etre au top.

Et, il faut bien se l'avouer, elle est bien loin la simplicité - oui, simplicité - des jours normands. Ou le gros challenge était de combattre l'ennui. Et pour ce faire, il suffisait de se réunir, l'ennui à plusieurs ça devenait productif... (c'est comme ça que se sont forgés les meilleurs groupes soit dit en passant).

Ici, on ne peut pas s'ennuyer, on n'a aucune excuse : on a tout. 

Alors on se trouve une autre quête... Et la plupart veulent une situation, un boulot, accumuler les aventures, les potes, impressionner... Beaucoup cherchent l'amour, mais ça, ça ne se fait pas de le dire. 

Je crois que ça ne se fait pas de le faire, tout simplement. 

Les sentiments en général ne sont plus à la mode depuis que des provinciaux ont mis l'emo sur le devant de la scène.

A Paris on a remis au goût du jour la superficialité, les bulles, et les nuits sans lendemain.

Et puis, à quelques fenêtres d'appartement, à la lueur de la lune, il y a quelques personnes larguées sur le bas côté de ces modes intempestives. Les refusant ou étant incapable de les appliquer à leur existence fragile. 

On attend que le vent change, que les valeurs reviennent, que l'air du temps balaye les nuages de LSD et qu'au profit d'une gueule de bois, les cerveaux de nos compatriotes se remettent en marche. Et qu'ils se disent : "Demain j'arrête".


Il faut que j'apprenne à arrêter d'être impatiente. Car tout arrive. A point. Et je voudrais écrire ici, pour ne pas l'oublier, à quel point je suis fière de toi, Milie. D'avoir réagi. De ne pas avoir laissé mes mots te passer au dessus de la tête, mais surtout d'avoir pris les commandes. 
Tu vas voir que ça change la vie d'assumer d'être enfin soi même.