samedi 24 juillet 2010

The Club

Du temps où nous formions une équipe, déjà, il y avait certaines règles à observer en présence de Sin.

Ces règles s'avéraient très utiles à contourner en cas d'affrontement avec l'ennemi.

Elle était plus forte en étant enragée, toute l'équipe le savait. Depuis le jour où l'un des gars lui a hurlé dessus pour lui avoir bloqué le passage. Une histoire à la con. Pourtant, dès que le ton est monté, nous l'avons vu pour la première fois.

Le feu.

Le mec ne s'en est jamais totalement remis et dès lors je me suis tenu pour dit de toujours mesurer mon volume sonore en sa compagnie.

D'ailleurs on nous a collé ensemble un peu pour ça, parce que j'étais le plus calme, le plus posé. Le plus "Ninja".

La deuxième chose à ne pas faire est beaucoup plus évidente et aussi beaucoup plus impressionnante.

Un soir, où nous étions pas mal éméchés, Sinistra est revenue de son tour de garde. Visiblement peu d'humeur. Il y a eu plusieurs invitations à venir boire avant que le ton vire à la taquinerie, les blagues devinrent assez déplacées, jusqu'à ce que l'un d'entre nous lui hurle à nouveau dessus. Cette fois, j'étais paré, et je me suis interposé entre elle et sa proie. Pour la stopper j'ai du lui agripper le bras. Un peu trop fort, sûrement. J'avais vraiment la trouille de ce qu'elle pouvait faire à ce pauvre mec. Aussitôt que ma prise sur elle est passée de ferme à douloureuse, j'ai vu ses yeux changer de cible et venir se planter dans les miens.

J'en ai réchappé de peu. Mais, privilège de la côtoyer plus que quiconque oblige, j'ai eu le droit à mon explication.

"Tu ne me hurles pas dessus. Tu ne bloques jamais mon chemin. Tu ne lèves jamais la main sur moi."
C'était clair et implacable. Logique peut-être. Il y a encore un siècle, quand il était de bon ton de dire que les femmes étaient les égales des hommes.

De nos jours, et vu que 95% des personnes dotées de pouvoirs sont du sexe masculin, la notion semble surannée.

C'est Sin, ça allait au delà du féminisme ou de toute forme de survie. Ca tenait du traumatisme. De la violence pour réflexe en réaction à la violence. Non : de la destruction en réponse à la violence.

J'aurais dû en parler, déposer un dossier, quelque chose... J'étais naïf. Je pensais que cela ferait d'elle la meilleure d'entre nous. Pas notre ennemi mortel.

Au lieu de cela, connaître l'étendue des dégâts potentiels avant tout le monde m'a permis de sauver ma peau, plus d'une fois. Et aussi de savoir à quoi m'attendre lorsqu'elle m'a mis la main dessus.

mercredi 21 juillet 2010

Sinistra

_ C'est tout ? C'est ça ? Un petit nez cassé et ça lui donne des envie de détruire le monde ?
_ Tu m'as posé la question, je t'ai répondu. Maintenant, c'est à toi. Comment lui as-tu échappé ?

Kill s'affaissa, se souvenant soudain qu'il était brisé en mille morceaux. 

_ De la seule façon possible : elle m'a laissé partir.
_ Tu crois que...
_ Non. Ce n'est pas parce qu'elle m'aime. J'ai été son jouet jusqu'au bout.
_ Comme expliques-tu être en vie ? 
Cette question là resta en suspens. Puis on demanda à Kill de tout décrire, d'Alpha à Omega. C'était la dernière épreuve avant qu'on le soigne, la dernière preuve qu'il avait à fournir pour être totalement considéré comme l'un des leurs, à nouveau.

"J'étais en charge du quartier nord, cette nuit là. Le signal a été déclenché au Dakota. J'ai eu toutes les peines du monde à y entrer vu que le videur n'avait rien entendu. En fait, c'était un appel civil, provenant de l'intérieur de la boîte. J'ai perdu un temps monstre à la porte et quand, finalement, j'étais à l'intérieur, je ne captais plus rien. Ni un S.O.S, ni un message d'abandon des recherches. Écran blanc. J'ai commencé à regarder autour de moi pour identifier visuellement la personne en détresse. Rien. C'est même moi qu'on a commencé à dévisager. Par prudence, je me suis décidé à rester sur place. Le signal reviendrait peut-être. Je me suis assis au bar, et j'ai attendu. Ce que je me dis maintenant c'est que j'aurais du sentir sa présence. Voir les indices. Comprendre que la lumière n'est pas passée au violet par accident. J'étais trop occupé à refuser une énième fois de passer commande à la barmaid quand la foule sur la piste se divisa en deux. Vous devinez pour qui."

Kill reprit son souffle puis renonça quand l'air vint chahuter ses côtes cassées. 

"Sin... Sinistra. En habit civil. Enfin... pour elle. Je l'ai reconnue au premier coup d'œil, malgré sa capuche. Je ne pouvais pas faire erreur parce qu'elle me regardait avec le même feu que lorsqu'elle est sur le point d'exécuter quelqu'un. Les mêmes yeux que lorsqu'elle a mis à mort #6. Si elle avait décidé d'en faire de même avec moi, je n'aurais rien pu faire. Elle m'aurait eu sans peine, d'un geste, et je serai tombé tout net, sur place. Au lieu de ça, elle est venue s'assoir à mes côtés. Elle a posé sa main juste au dessus de mon genou, de l'extérieur, cela aurait pu passer pour un geste amical. Je savais que c'était le moyen pour elle de garder le contrôle sur moi. Sa bouche se pressa contre mon oreille pour me menacer plus clairement :



Some say the world will end in fire,Some say in ice.

From what I've tasted of desire

I hold with those who favor fire.



"Vous n'êtes pas sans savoir que du temps de son infiltration,quand nous étions encore... partenaires, elle m'appelait heiss, "brûlant". Selon elle, j'étais le feu sous la glace. Sûrement à cause de mes yeux qu'elle disait "couleur liquide de refroidissement". Le feu, vous le savez comme moi, c'est ce que nous cherchons tous. Nous et elle. Et dans le même but : détruire l'autre. Je pense que ce qu'elle m'a fait subir était sa manière à elle de creuser à sa rencontre, à même ma chair. De pousser son jeu de mot à mes dépends. Toujours est il qu'elle a passé un certain temps en silence avant de tendre la main vers la barmaid, tout en me gardant sans sa ligne de mire, et de dire "Vampire's vengeance. Shake with ice, Strain into a Rocks glass". 
Nous étions donc partis pour rester. Elle ne me lâchait pas. Ni de sa main gauche - forcément - ni de son regard. Je ne pouvais même pas essayer d'envoyer moi-même un signal de détresse. Quand le verre arriva, elle me le tendit, et me fit boire. Malgré son sourire, ce geste avait trahi sa méfiance. L'endroit n'était pas son terrain habituel, et la barmaid avait pu glisser quoi que ce soit dans le cocktail. Elle but après moi et m'adressa un large sourire en posant sa question :

"Allez Kill, raconte moi. Comment avez vous prévu de me tuer ce mois-ci ?"

...

dimanche 18 juillet 2010

Straight (prologue)

Elle a un nez droit. 

Elle a peut-être un front aussi large que l'A7, des cheveux raides, des jambes de poney, un survet' Decathlon, la peau grasse et les pieds en canard mais elle a un nez droit. 
Ce matin là, elle fait la même chose que depuis trois ans, elle essaye de devenir invisible, en se concentrant bien fort sur la fenêtre du hall, elle fait super bien semblant d'attendre quelqu'un, et donc, personne ne la fait chier. 

Quand on a l'air occupé, souvent, on vous approche moins.

En faisant ça tous les matins, parfois, elle se prend à penser que quelqu'un lui tapera sur l'épaule et que, sur un malentendu il ou elle croira qu'elle l'attendait. Ou alors, que ce manège l'amènera à créer des liens, à la longue, avec les personnes qui attendent vraiment des gens. 

Voila, la cloche a sonné, maintenant il faut feindre un air agacé de ne pas avoir été rejointe. Et puis aller se ranger dans la cour, malgré la température parfaitement normande.

 Lorsqu'elle passe l'encadrement de la porte, on la bouscule, sciemment, mais elle fait pas plus gaffe que les autres jours. 

Le prof de math vient les chercher en dernier. Depuis qu'il a laissé la classe seule pour aller tabasser un élève dans le couloir et qu'on a trouvé une bouteille de rhum vide dans son placard, il n'a plus tellement d'autorité. Un jour, il a eu la bonne idée de foutre le cancre de service à côté d'elle, parce qu'elle ne parlait pas. Et elle s''était mise à parler. 

Quand ils n'étaient que tous les deux, il pouvait ne pas la haïr, tant que personne n'entendait. 
Aujourd'hui, le prof rend les copies du dernier devoir. Plus l'année avance, plus elle s'enfonce, plus elle s'enfonce, plus elle sait qu'au prochain devoir à la maison sa mère finira par lui balancer son équerre à la gueule et jeter sa trousse contre le mur. 

Si on n'a pas d'humour, on n'a pas de patience non plus, dans la famille.

4.
Petite catastrophe dans une moyenne générale de 13. Elle peut retenir ses larmes pour un 9. Mais pour un quatre, c'est mission impossible. 

Le cancre essaie tout bas de comprendre l'étendue de ce qui va arriver à sa voisine une fois chez elle, et quand il devient évident (après une pique bien placée de Mr P.), il se joint à la foule, s'en fait le porte parole et assène un coup de grâce verbal qui fera qu'elle passera la récré aux toilettes. 

Elle peut pas écouter son walkman parce que tout ce qu'elle ramène finit par être volé, elle peut pas s'assoir parce que y'a pas de cuvette sur les toilettes et que c'est trop sale (oui parce qu'il y a du papier que le lundi dans ce collège). Donc elle s'appuie contre le mur. Mais quand des filles remarquent qu'il y a des baskets, là, dans l'interstice du bas, elles commencent à tambouriner à la porte. Donc elle sort. 

On la bouscule, son énorme sac amortit le choc. Cet énorme sac lui avait sauvé la vie, deux ans plus tôt, lorsqu'on l'avait jetée violemment à terre et que son coude avait cédé. Elle ne sait pas si sa colonne ou son crâne auraient résistés. Elle commence à se demander si elle n'aurait pas préféré. Les remarques commencent, d'abord les fringues, toujours, puis le poids, puis la coiffure, puis... la cloche sonne. Échappatoire royal concédé par la pionne qui leur hurle de sortir des toilettes.
Pendant les deux heures de français, elle pense à une fugue, immédiate. Elle a un peu peur de la faire seule, mais elle prévoit déjà ce qu'elle emmènerait. 

Son ventre grogne, un demi heure après, la cloche sonne. Mais le prof les retient. Lui n'a rien à perdre. Eux ont perdu leur tour pour la cantine et passeront donc en dernier. Ca ne change rien pour elle : tous les jours c'est pomme de terres sèches et elle n'en peut plus, alors elle n'en mange pas. 
Puis c'est la galère pour trouver quelqu'un avec qui manger, après deux refus, elle s'installe seule. La dernière table de libre a de la place pour huit. Donc elle essaye de se recroqueviller pour qu'on ne la voit pas. Elle hésite entre manger vite et manger lentement. Pour s'évader ou pour rester dans un lieu assez neutre. Et puis des troisième arrivent et s'assoient autour d'elle. Elle ose pas trop lever la tête. Ils lui demandent si ça la dérange, elle répond que non. Elle ment pas. Ils parlent avec vachement plus d'aisance que les autres, elle les écoute, est cachée par leur muraille. A un moment l'un lui demande son pain, l'autre son dessert. Elle ose trop rien dire. Pour une fois elle peut boire le midi. C'est déjà ça. D'habitude il faut abandonner son plateau pour aller se servir à la fontaine et quand elle revient elle n'a plus rien à manger. 

Elle peut même sortir sans avoir à chercher quelqu'un avec qui poser son plateau (parce que les dames de la cantine n'acceptent que les plateaux par deux, pas par un, comme elle, ou pas par trois, quand elle veut glisser le sien avec les deux déjà posés sur le comptoir). C'est plutôt une journée pas trop mal.

Il fait beau, d'un coup, et pour aller dans la cour, elle passe à côté du beau gosse du collège, elle rougit même pas, et il la voit, et il l'insulte pas. Peut-être qu'il ne la déteste pas en fait. Hier, il l'a même choisie dans son équipe en sport, et même pas en dernier. 

Il n'y a quasiment personne encore dehors, elle peut s'assoir sur un banc. Elle commence presque à sourire quand elle voit un oiseau la regarder. 

Elle relève la tête en sentant quelque chose de furtif s'approcher d'elle. 
La douleur est fulgurante, irradiante. C'est le noir dans sa tête. Elle s'écroule sur le banc. 
Quand elle parvient à rouvrir les yeux, elle voit le caillou qui l'a frappée, et a trop peur de savoir à quel endroit. 

Le soir, depuis la salle de bain, elle entendra ses parents décider que c'est mieux de ne pas porter plainte, elle fixera alors cette image d'elle dans le miroir : elle n'aura plus jamais le nez droit. 




samedi 17 juillet 2010

That Thing

Vous savez le truc qu'on veut depuis longtemps, le truc pour lequel on fait un caprice, LE truc qui vous obnubile.

Pour moi, c'était une vraie soirée jusqu'au bout de la nuit dans le bar qui me sert d'abri anti-fureur depuis plus d'un an.

Et bien, leçon apprise.

Ce qu'on veut n'est décidément pas forcément bon pour nous.

Parce que ce que je prétends vouloir, aussi, c'est des garçons après moi. Mais en fait non. Parce qu'il y en a eu ces 15 derniers jours, et en pagaille ce soir.

Ce que je veux c'est LE garçon.

Ce que j'ai récolté ce soir, ce sont des baisers "dérapages contrôlés" sur le nez, sur le front, sur le menton, parce que je me suis débattue, pour pas qu'on ne s'appuie sur mes lèvres sans que je le veuille.

Aucun n'a la présence d'esprit de demander ne serait-ce que "je peux ?" et ils foncent, droit au but, genre "je t'ai accordé 5 minutes de mon précieux temps alors que j'aurais pu l'investir auprès d'une autre meuf, donc tu me dédommages".

Mec, non.

Sobre, j'ai un réel problème de signes, j'en vois où il n'en existe pas (parce que sinon, soyons francs, je n'en verrais nulle part, jamais) mais par contre je les vois très bien chez les autres.
En soirée, tout s'inverse : le moindre petit regard devient une invitation au vice, même si on regardait par dessus l'épaule du jeune homme, guettant si un ami revenait de pause clope.

En soirée, c'est trop facile. De jour, trop dur.

En volant dans les rues du XXème, réfugiée, ignorant le téléphone qui sonne et resonne et résonne parce que quelqu'un a trouvé que c'était l'idée du siècle de balancer mon numéro, l'ignorant, j'ai une idée fixe, et une idée seule :

Les bras dans lesquels je veux me réfugier. Clairement. Je les vois. Peut-être plus clairement que dans toute ma vie.

Mais peut-être que cela ne suffit pas, et que je m'en suis aperçu trop tard.

Peut-être que lui aussi je vais le regarder filer - et dans les bras d'une autre, que je ne pourrais même pas détester car elle est mieux.

Une fuite vers l'avant contre laquelle je n'ai aucun argument :

Quel garçon aura les tripes de m'aimer bizarre, de m'aimer étrange, de m'aimer cernée, de m'aimer fragile ?

...

Ouais.
Voila.

Bonne nuit. Tomorrow is another day.

samedi 10 juillet 2010

100th - Love is just a bloodsport

Il m'appelle très fort par mon prénom - je déteste mon prénom, je déteste qu'on m'appelle très fort - je me retourne vers lui, déjà agacée. Je regarde ses grands yeux bleus et ses boucles blondes et j'attends. 

"Tu es la plus belle femme du monde."

Ah.
Bon.


Que Max soit mon neveu et ait 7 ans bientôt ne change rien : c'est un garçon. 

Une découverte récente dans ma vie (dans laquelle, pourtant, l'observation de nos amis les mecs prend une place prépondérante...) est que les garçons sont pile ou face.

Prenons le contrepied : nous, femmes, possédons un sens complexe de la classification de la beauté masculine : "Il est troooop mignoooon" "So hot" "Comment il pue le sexe lui" "pinoculmettable" et autres. On PEUT qualifier un mec laid de charismatique, et même le vouloir à tout prix. On PEUT sortir avec un mec qui aurait l'âge d'être notre grand-père en lui trouvant le "charme de la maturité" (même si sur ce coup là, je passe mon tour). 

Les garçons c'est noir ou blanc, la fille est belle ou moche et  aucun juste milieu n'est possible.

Cette brillante analyse est tirée d'heures de discussion avec les "potes" au chromosome Y qui ont survécu à mes interrogatoires.

Au premier regard un mec peut donc jauger son futur avec une fille. Mes amis sont la plupart du temps catégoriques quand ils parlent d'autres filles et pour chacun d'entre eux, il y a 90% de "moches". 

Ce qui est étrange, c'est qu'à partir de cela, je pourrais me rassurer sur mon célibat, en me disant qu'on est forcément la "moche" de quelqu'un, ne me fier qu'à mon avis sur moi-même (assez fière d'être passée de boudin Normand à Parisienne lambda), et non.

J'ai compris tout d'un coup que le nombre d'efforts conciliés pour plaire étaient en fait inutiles : si vous ne lui avez pas plu au premier coup d'oeil, si votre physique n'a pas eu un effet évident sur ses sens les plus primaires, vous pouvez ramer longtemps pour qu'il daigne reexaminer votre cas ensuite.

Alors je sens les "oui mais y'a pas que l'extérieur qui compte", et je vous répondrai : bien sûr, après, il y a l'intérieur. Et si passer l'étape du physique est ardu, passer l'épreuve de la concordance d'humeur / des points communs / de l'humour / de la comptabilité des habitudes de vie est un chemin très long (mais sur ce plan, on est à égalité).

Je sais que des garçons que je ne calculais pas au premier abord ont réussi à me charmer à la longue (et c'est arrivé très très trèèès récemment) et que je leur ai découvert une certaine beauté, qui ne me touchait pas au premier abord. Je passe donc mon temps à le dire aux mecs de mon entourage, histoire qu'ils ne loupent pas le coche d'une jolie histoire juste parce que "non mais elle a pas assez de seins" ou parce que "elle fait du 40, je sors pas avec des filles au dessus du 38" (ce qui fonctionne dans l'autre sens : "elle a pas assez de formes", "elle a de trop gros seins", entendus aussi).

C'est ce qui me fout dedans à chaque nouvel espoir d'amourette : je saute l'étape du physique et j'essaie déjà de faire s'entendre nos esprits, quand nos esprits s'entendent : je pense que c'est joué, et c'est là que j'apprends généralement que je ne plais pas au dit garçon. 
On a beau s'entendre à merveille, avoir le même humour, les mêmes passions, et ça m'est arrivé d'avoir le quinté gagnant - le garçon ne passera jamais outre le fait que, la première fois qu'il vous a vue il vous a classé dans la case baisable ou pas baisable (enfin, sauf les gros désespérés du cul, qui abaissent parfois leurs critères en cas de disette).
Je peux bien sûr me permettre d'établir de telles généralités car je suis, pour rappel, la plus belle femme du monde (d'ailleurs j'en déduis que les garçons qui ne sont pas affolés par mes charmes sont tous gays, et je commence à m'inquiéter pour la démographie mondiale).




Oh et aujourd'hui j'ai dit "oui" à la mairie, mais c'est une autre histoire.

jeudi 8 juillet 2010

Trust issues

Avant que vous vous énerviez fort sur les promesses de semaine fictionnelle qui n'arrive pas, je tiens à préciser qu'il y a un certain nombre de raisons à cela.

La première c'est que depuis que j'ai installé Google Analytics sur le blog, je nage en plein traumatisme. Je rafraichis la page tous les matins en découvrant un peu plus mon lectorat à chaque fois. Et je parle à voix haute : 

Ah tiens, il vient toujours ? - Mais qu'est-ce qu'il fout là ? - Elle a rien d'autre à faire de ses journées ? - Et pourquoi j'ai aucun lecteur à Bordeaux, c'est quoi ce bordel ? - Putain il a consulté 4 pages et il croit toujours que je sais pas qu'il a découvert ma planque.

etc.
Je vois donc tout. Je sais tout. Je suis Big Brother. Je m'auto-effraie. 

La deuxième raison est que j'ai eu deux propositions de boulot liées de près ou de loin au bordel que je déballe ici et que pour l'un des deux, nous avons travaillé fort fort Klervi et moi à un best-of de ce dit bordel afin de l'envoyer à des gentils gens qui ont des sous à balancer à travers leurs fenêtres virtuelles.

 La troisième c'est que j'ai enfin trouvé le thème, qui est aussi sexy-grand-public-over-mainstream que l'année précédente (Un récit de ma propre vie après ma propre mort à travers la contrainte de la figure du double, pour rappel), grâce à Mesquine, alliée de l'ombre, grande maîtresse Sith de son état, pute arriviste pour les intimes. Or ce thème ne concorde pas du tout du tout du tout avec ma vie actuelle.

En effet, ce thème dont l'esquisse est "La quête du feu comme symbole de la confiance en soi" (oui, c'est exactement ce que je disais : sexy-grand-public-over-mainstream) ne concorde pas du tout avec moi qui renifle tout l'après-midi au bureau, cachée derrière mes grands-cheveux, faisant des allers-retours incessants aux toilettes parce qu'évidemment on est en été et j'ai pas de mouchoirs. 

Alors oui ça traîne. Parce que quand je réussis à ramener mes guêtres au Père-Lachaise (lieu source de l'inspiration toute puissante) je n'y trouve que des gothopouffes à califourchon sur des tombes pour engraisser leur blogueuhdemodeuh, et pas un seul chat à fouetter. 

So : wait and see, I don't care that much about my taux de rebond.

mercredi 7 juillet 2010

Too late

Je suis assise sur le dernier siège bleu du quai de la ligne 3, et tu me regardes. 
Je sais que c'est toi parce que tu es blond, et que ça se voit, même du coin de l'oeil.
Je sais que c'est toi parce que même dans le noir, même de dos, même la nuit, je saurais toujours.
Je sais que c'est toi, que mon métro n'arrive pas avant 5 minutes, et que j'ai tout le poids de tes yeux sur mes épaules déjà bien amochées.

Tu ne souris pas. Tu as l'air bien sérieux. Tu poses. Mais tu poses bien.

Je ne vois même pas pourquoi je suis étonnée. Je ne t'ai jamais encore vu être nul à quelque chose.

Me courir après ? Certes.

Juste pour te dire, que ce sera toujours comme ça désormais, je te surveillerai du coin de l'oeil. Sans plus.

Juste pour te dire que tu auras été mon dernier "grand amour", qu'après toi le déluge, n'en déplaise à mon coeur.

Des jolies relations stables, loin de ton feu.

Et une fois de plus, c'est moi qui tourne le dos et qui m'en vais seule, emportée par une rame chahuteuse.


I'm leaving : Watch me