jeudi 26 avril 2012

Out of the game

Je suis grognon, très fatiguée et, dans l'ensemble, déprimée.

Si tout va bien, moi non. Comme une constante dans ma vie.

Or, là, je sais ce qui m'aiderait à aller mieux, ou du moins, à griser le nuage noir au dessus de ma tête, mais je suis bien trop fière pour demander.

J'essaye de me convaincre que j'ai besoin de vacances. De dormir. Et que ce n'est que ça.

Mais je sais d'avance que New York sera dur, car j'y serai seule et seule avec moi-même et mon esprit néfaste.

Plus je suis éloignée des personnes que j'aime, moins elles comptent pour moi. La distance a ce drôle d'effet sur moi. Mon sens logique me dit que je peux très bien survivre sans eux. Il suffit parfois que je ne vois pas quelqu'un pendant une semaine pour le haïr intérieurement, parce que je m'aperçois que cette personne peut très bien vivre sans moi, elle aussi.

J'ai un peu peur de ça. Mais beaucoup plus peur, égoïstement, de mal le vivre. Que la grisaille parisienne, et le froid, et le crachin incessant, et ce vent à rendre fou, me poursuive jusque là bas.

J'ai peur de partir trop préoccupée pour profiter. Pour écrire.

J'ai peur de me planter, forcément. J'ai peur de ce qui se passe. Et j'attends. J'attends qu'on me rassure tout en sachant décemment que ça n'arrivera pas. Car je ne l'ai pas demandé. Et qu'il faut tout demander dans ce monde, car rien n'arrive tout seul.

Quand la présence de mes amis m'agace, quand je suis grincheuse avec tout le monde, quand mon sourire de façade est bancal, c'est pourtant là que je sais qu'il faut fuir.

J'ai la terrible impression - sûrement infondée - d'être en équilibre instable, de faire reposer entièrement mon bonheur sur quelque chose qui peut m'échapper, demain, tout à l'heure, maintenant. Quand l'équilibre instable, en fait, c'est moi.

dimanche 8 avril 2012

Up

Ce moment où tu décides de ne prendre que ton tout petit ordinateur avec toi pour partir à New York. Parce que tu sais que le gros c'est trop de distraction. Que le petit ce sera mieux pour écrire. Ecrire partout. 

Que tu avais prévu de réfléchir et d'écrire et de draguer, à New York, anyway, et que du coup tu as beaucoup plus de temps pour écrire tout court. 

Puisque tu ne réfléchis plus. 

Tu vas te contenter de cocher quelques cases de plus sur ta liste des rêves à vivre. Des endroits foulés. Tu vas être cheesy parce que tu seras à New York au Printemps. Que ce pincement au coeur que tu ressens dans les pays très loin du tien, tu le ressentiras pour quelque chose et non plus à cause du vertige. 

Faire le point avant la fin du monde. Avant le début d'un été qui devra forcément être mémorable. 
24 ans. Les 100 ans du Titanic. Une augmentation/prolongation. 
Beaucoup trop de choses qui me persuadent que le monde tourne autour de moi, et, pourtant, j'ai rarement été plus muette.

J'en deviens agaçante en tête à tête, à ne rien dire. Je n'écris plus à personne, réponds à peine aux textos et ne viens plus ni ici ni ailleurs, plus tellement

Je suis toujours aussi paumée, et je reviendrai en pleurs un jour, et je repeindrai tout en noir, et vous serez aux premières loges, c'est la logique du temps qui passe - sauf s'il se stoppe. J'en viendrai à souhaiter cette fin du monde en décembre prochain, comme une mort de rockstar pour l'humanité. Partir dans un bang et au sommet de ma forme. Avant le reste. 

Je ne dis rien, en vérité, car je souhaite rester dans cette parenthèse hors du monde. Où rien ne m'atteint. Car, quand on réalise qu'on rêve, c'est souvent là que l'on se réveille. 

Je ne sais même pas si je viens de dire quelque chose. Un signe de vie, c'est déjà ça. Un hold on
Un BRB.

Cause I'll be right back. 

(at you)