vendredi 30 avril 2010

We're not in Tokyo anymore*

*J'arrêterai les références au Magicien d'Oz, un jour. Sûrement. Peut-être. 
Mais c'est pas QUE ma faute.

Et ça c'est tout rien qu'à Osaka hein. Entre la gare centrale et Fukushima. Donc bon.

Alors oui, c'est plus tellement le Kansas puisque je suis retournée à Paris, aujourd'hui par le premier train (13h34, very early indeed). 

J'ai passé mon voyage comme la nouvelle adepte de la contemplation que je suis devenue : bouche ouverte devant le paysage qui passe. J'écoutais des chansons tellement vieilles (piquées à mes parents... that's why) qu'elles me freezaient sur place. Plus moyen d'aligner des mots sur le traitement de texte. 

Le plus bizarre dans ce retour à Paris ? 

L'anonymat.

Plus personne pour me sauter dessus et me prendre en photo, ici. 
Personne pour s'incruster à côté de moi en me souriant pour espérer me voir faire le V de la victoire en posant.
Pas de petit vieux me demandant si je suis mariée (bon ça, je m'en passe en fait).

Et le problème, c'est pas tant l'anonymat, c'est le manque de synchronisation géopolitique de cette situation.

Le Japon c'est chouette, tout le monde m'y aime sauf que les garçons sont pas franchement mon genre (qui rappelons le, consiste à tomber amoureuse des gens qui ne m'aiment pas une clarté d'yeux certaine et une blondeur excessive).

Paris c'est chouette, c'est plein de vraiment très jolis garçons, et je me suis pris le printemps en pleine gueule en un voyage sur la ligne 3, mais personne ne m'y aime. I'm not so pop-u-l-aaaar**
Personne ne veut mon autographe, personne ne veut me poser des questions en anglais à la chaine. 
Personne ne me courre après.

**(They were POPULAR!
Please!
It's all about popular.
It's not about aptitude,
It's the way you're viewed,
So it's very shrewd to be,
Very very popular
like ME!)

Va falloir faire avec les voisins chiants, les trottoirs sales, les caissiers malpolis, la poste incapablement lente, les caca de chiens, et les restaurants chers, l'absence de toilettes (sales)...

En gros vous inversez ça et vous obtenez tout ce qu'il y a de plus convenient au Japon, tout ce que j'aurais bien importé (ça et beeeing pop-u-l-aaaar... well, maybe, "just for one day") si je n'avais pas été limitée à 20kg de bagages.

mercredi 28 avril 2010

The vision's hazy

Here I am.

Pas envie de "here we are". A vrai dire, j'ai un peu honte.

Je n'ai égoïstement envie de voir personne.

Ce besoin d'être coupée de tout, de ne supporter que des fantômes sans paroles sous le même toit.

L'envie d'être moi et la Seine. Moi et Lui, en fait.

Juste comme je vous écris, sur un balcon chamarré d'une maison-Hacienda de Normandie du Haut, face aux flots.

J'ai l'envie-besoin de voler et de courir toujours.
Ce n'est pas pour rien que malgré ce-que-j'ai aux ménisques je continuais à arpenter Tokyo sur mes talons de 8 centimètres nouvellement acquis.

Je suis comme les requins, j'ai besoin de continuer à bouger pour ne pas mourir.
Et si ce n'est mon corps, c'est mon esprit qui doit sans cesse être alimenté.

Cette habitude d'hyperactive des synapses que j'ai, de faire 8 choses à la fois, arrivant à regarder la télé en détruisant des empires sur civilisation tout en lisant un chapitre d'un bouquin et réfléchissant à mon mémoire (tout en respirant, bien sûr).

Sinon c'est la rupture.

Et sans avoir d'embouteillages au niveau de mes relations sentimentales, je suis une spécialiste des ruptures.

Alors voila, le Japon est loin. Paris m'attend. Bien sûr, je m'en contenterai. C'est un compagnon de choix. Le meilleur sans doute.

Et si je suis une loner, je ne suis pas seule. C'est le plus difficile à s'enfoncer dans le crâne.

Les seules personnes que j'ai recontactées depuis que j'ai remis les pieds sur la terre ferme sont des personnes tout juste rencontrées, à peine sorties de leurs blisters, qui sentent encore l'usine de fabrication, des personnes neuves...

...comme moi ?

Non. Ce n'est pas l'effet Barcelone. Je ne suis pas un papillon. Je viens d'entrer en état larvaire (oui, les dragons aussi se chrysalident).

Qui vivra verra.


dimanche 25 avril 2010

Move along

Dernier jour en Japanésie,

This charming man dans les oreilles.

Les doigts tous froids d'un temps beaucoup plus normand qu'il n'y parait. Plusieurs battements de coeur éparses, pour des choses / des gens.


Eux :

Lui :


Elle :



Tout ça :

 It :




Eux :



Et puis lui, forcément, toujours :

Beaucoup de choses, on s'en prend plein les sens. Pas facile à processer. Engranger. Digérer. Je pense que je réaliserai que je suis au Japon au moment de le quitter.

Ce que j'ai compris, et c'est vital, c'est que la prochaine grosse étape de ma vie se jouera en Inde et/ou avec un Indien.

Et c'est le principal, vraiment.

Speak to me, when all you got to keep is strong
Move along, move along like I know you do
And even when your hope is gone
Move along, move along just to make it through
Move along
Move along

vendredi 23 avril 2010

Truth be told I miss you...

...truth be told I'm lying...

Je ne suis pas quelqu'un qui manque. Je crois même qu'on ne m'a jamais dit "I miss you".

Je ne suis pas de ces gens qui ont le rôle principal, de ceux autour desquels on gravite. Ca fait quelques mois que des inconnus m'abordent en me disant que j'emets des ondes très négatives.

Pendant longtemps j'ai cru que c'était purement physique, maintenant je comprends que ça vient seulement de l'intérieur.

Pourtant le dragon n'a jamais été aussi enfoui sous les cendres que right now.

Je suis calme et whatever.
Lorsqu'un obstacle s'oppose je suis plutôt moving on que what's wrong with a little destruction ?

Pourtant il se réveille.
Devant des pouffes anglaises en mini-jupe se croyant les reines du monde, par exemple.

Il est bien là, tout le temps, prêt à se réveiller et ceux qui me côtoient le voient à mes yeux qui changent de couleur et se plissent, à mes lèvres qui se retroussent et mes crocs qui grandissent... ou presque.

Il m'impose une rancune inamovible, sentencieuse, qui ne revient jamais en arrière.

Le dragon condamne à vie et, comme il n'est pas très catholique, ne sait pas pardonner.

C'est pour ça que quand on me fait du mal je pense plus rapidement à "my god, il va faire comment pour vivre sans moi" qu'à "mais aieuh". J'ai une vision au long terme car je me connais bien, et je suis assez irrémédiable. Sans concession.

C'est pour ça que me faire du mal est assez dangereux, on ne sait jamais quand le piège va se refermer, si c'est après la première faute, même légère, ou au bout de plusieurs années d'abus, mais un jour, il fait "clac" et rompt tout.

Le marteau de ma justice intérieure s'abbat et plus rien n'est jamais comme avant.
Quand je ne fais plus confiance à quelqu'un la vie est dure pour lui à mes côtés.

Pourtant.

Quelques fois, quelques uns reviennent, certains dramatiquement, bourrés comme des coins, à la porte de mon appart', d'autres plus subtilement. Ce sont toujours des garçons.

Je n'ai jamais laissé quelqu'un revenir, jamais totalement. Au plus, j'entrebaille la porte. Je daigne donner de mes nouvelles, sourire une fois par an. Blaguer, parfois.

Mais la place en or dans mon coeur qui est si facilement acquise, devient une chaise musicale maudite où on finit toujours le cul dans le vide.

Je n'y peux pas grand chose,

Alors messieurs, si vous retentez votre chance, acceptez ce que j'ai à vous donner, c'est peu, mais vous n'aurez jamais plus rien d'autre.

Now you'll never see, what you've done to me



You can take back your memories they're no good to me


And here's all your lies,


You can look me in the eyes


With that sad sad look that you wear so well

http://www.youtube.com/watch?v=fqE6GC2ndHQ

(Hope it gives you hell :) )

mercredi 21 avril 2010

We were pretty with the worst genes

[Owyeah]

Entre deux terroristes à counterer, je me suis rendue à Kyoto, Nara & Osaka, des villes de province.
J'y suis allée en bus "limousine" de nuit, c'est à dire, dans un bus où tu as des sièges individuels, de quoi t'allonger presque tout ton corps, des petits chaussons, une couverture, un crochet à lunette... bref rien d'anormal dans le pays où les sièges des toilettes sont chauffants.

C'est quand même bien décalquée que je fais mes premiers pas dans un Kyoto très très (voire trop) calme, première étape d'un périple riche en kilomètres pour un petit Dragon de terre (moi) pas si préparé.

Si bien que je vous écris de Tokyo, avec le genou en écharpe (si si), sans trop savoir si un tendon a lâché, si un muscle s'est déchiré ou si ma rotule est bonne à jeter, suspens jusqu'au retour en France prévu lundi (si jamais, par toutatis, les dieux sont cléments). 

Il paraît que c'est la galère à Paris. De toute façon il suffit que je tourne le dos deux secondes pour que ça devienne le bordel. Si bien que je sens que je vais pas revenir tout de suite tout de suite...

Le gros chat Normand me manque plus que les tracasseries de la capitale. 

Petit dragon de terre ira bien, c'est bouddha qui lui a dit, et pas n'importe lequel, celui de todai-dji, qui n'est pas une tapette : 

30 mètres d'or, et moi au pied.

C'est un peu le paradis au milieu d'une ville grise, Nara, un paradis entouré de verdure où sont entreposés des bichettes qui ont du métier.

mais qui ne sont chiantes que lorsqu'on met un peu trop de temps à leur filer la bouffe.


Et donc, presque par hasard, me voila avec une prédiction d'un petit bouddha que j'ai acheté sans trop savoir qu'il était devin. La deuxième meilleure voie pour les 6 mois à venir. Pas la grosse gaudriole, mais la continuation de ce que j'ai construit de fort cette année.

La lune m'a un peu beaucoup manqué, et le soleil jouait à cache cache presque mieux que les grappes de tortues des milliers de petites mares. 

Les japonais sont doués pour leurs parcs et pour en mettre partout en ville, mais moins pour les villes de taille moyenne qu'on trouve autour. Question métropoles ils sont imbattables. C'est La Défense multipliée par 100 à Tokyo et Osaka, ailleurs, on dénote une sorte de monotonie dans les bâtiments, un truc pas assumé entre modernisme et traditionnel qui se côtoient sans se marier vraiment. 

Une chose est sûre, ma prochaine grosse destination sera l'Inde et il se peut que j'y sois emportée par un vent mystique. 

J'aime beaucoup la manière beaucoup plus saine de vivre la religion ici, complétement intégrée à la vie de tous les jours et en total accord avec l'environnement, elle n'est ni trop directive ni trop leste et tend plutôt à éveiller les esprits qu'à les concorder tous autour d'une doctrine. Pas d'erreur, si j'avais à être quelque chose ce serait proche de l'animisme, majoritaire dans tout l'est asiatique.

Des petits rituels qui jalonnent journées, semaines et années, à base d'art de vivre et non de châtiments et autres confessions. Ils ne sont pas plus sains que nous, mais ils savent s'accorder à leur environnement sans tout dévaster sur leur passage. Harmoniser et non redéfinir. Ils pensent société et individu. La politesse et la propreté règnent entraînant sécurité et comptabilité avec une vie nocturne de folie (alcools pas chers du tout, 2€ le cocktail en happy hour, 4 après...). L'entertainment et la nature cohabitent sans que l'un ne supplante l'autre (ce que les US n'ont jamais pigé à Las Vegas par exemple). 

C'est une leçon à retenir d'ici que j'avais déjà un peu mise en pratique : s'effacer, observer, et s'adapter à son environnement, en changer si cela nous semble incompatible, mais ne pas essayer de le reconstruire.

mardi 13 avril 2010

Karaoke, du bon usage des toilettes et vie quotidienne

[Voila, maintenant vous pourrez plus dire que vous savez pas.]

Sinon, hier, j'ai chanté du Tahiti80 à Akabane dans un Karaoke typique, du genre qui ressemblerait chez nous à un club hot de pigalle avec ses petites cabines séparées, ses spotlight, une grande télé et un choix impressionnant de chansons. Alors j'ai vérifié : oui il y a du Phoenix, oui il y a du Daft Punk, mais non il n'y a pas de Pleymo, de là à dire que les mecs étaient des gros mythos... non...

En dehors du tourisme, j'ai aussi la chance de vivre tous ces petits moments de vie quotidienne qui changent du tout au tout. Du supermarché à la poste en passant par le train.

Je vis aussi dans un appartement de taille assez importante, avec panneaux coulissants et salle de bain extraterrestre (tout est à l'envers ici, il faut baisser le robinet pour avoir de l'eau, tourner dans le sens inverse les loquets et rien à voir mais se mettre à gauche dans les escalator, traumatisant pour une parisienne). Il y a donc alternance entre restau et cuisine maison, et C. cuisine drôlement bien donc je ne m'en plains surtout pas. C'est assez difficile de trouver du total végétarien. Ils sont fous de viande et leur cuisine fine est au poisson. Par contre ils sont très doués en cocktails, qu'ils font assez doux pour qu'on ne sente pas l'alcool, en fait, ils ont la main assez leste sur le sucre et le sel.

Dans les magasins j'aurais envie de tout acheter, c'est la folie, mais je me calme. Cet aprem' visite du Zoo et de plein d'espèces inconnues en Europe, ça va être chanmé.

Ce soir grand départ pour Kyoto et Osaka et plus si affinités, on va faire un comparatif entre les auberges de jeunesse Barcelonaises et les Japonaises... ça risque d'être à l'extrême opposé !

lundi 12 avril 2010


J'ai décidé de faire aux Japonais ce qu'ils font en France, c'est à dire : filmer tout, prendre en photo tout.
Bon bien sûr, ici aussi ils ont piqué MA mode des montres à gousset et en plus elles sont dix fois moins chères.


Des mickeys intempestifs (je ne sais pas qui a dit que les Japonais étaient anti-américains mais ça se voit pas trop trop)

Des suppositoires volants au milieu des cerisiers (je ne sais pas qui a dit que les Japonais étaient en avance technologiquement)


Ou mes bottes qui s'accouplent au milieu des pétaux. Parce que céleprintemps.


Des gros fils électriques pas du tout enterrés, genre les Japonais sont Feng Shui

Un Torii où l'entrée du temple de Meiji (sorte d'abbaye de Windsor du Japaland)

Des Chamoches

Des prêtresses qui votent modem

Des prières capitalistes

Des nymphes des bois



Des petites rivières printanières et quelques petits ponts de bois

Des partouzes de tortues (et Roméo, en haut à droite qui se tâte depuis trois heures : sautera, sautera pas ? J'en ai fait un court métrage que je vous montrerai peut-être.


Et des gros poissons rouges qui tiennent pas dans des bocaux.

Bon, sinon, trève de gaudriole, je pars demain soir pour Kyoto et c'est pas sûr sûr que ce soit la fête de la connection donc à dans une semaine pour de nouvelles aventures de moi au Japon, illustrées et illustrantes.


dimanche 11 avril 2010

Sakura, Hanami & Shinjuku

Première réelle journée à Tokyo, parsemée de choses inracontables à ses parents.


On a commencé par un pique-nique sous les cerisiers (Hanami) sorte de célébration du temps qui passe par le moyen le plus naturel et antique qui soit : le bourrage de gueule.


Comme première immersion dans la société japonaise j’ai vu pas mal de petits vieux mettant 10 plombes à se mettre debout, cherchant à quatre pattes leurs chaussures perdues pour finalement tituber jusqu’aux toilettes (il y a plein de toilettes aux Japons, les toilettes sont à la Turque quand elles ne sont pas chauffantes et à jets, ça doit d’ailleurs être le seul truc à la Turque du pays).



On m’a prévenu : ils ne parlent pas souvent aux étrangers. Sauf qu’un petit vieux nous approche et commence à nous questionner. Je reste sans réponse avec un grand sourire du genre « qu’est-ce qui se passe ? », il demande les âges et vérifie si on est mariées (entre 25 et 30 ans sinon t’as raté ta vie) et trouve que je suis « la plus intéressante » parce que je ne parle pas un mot de Japonais (on est toutes Alien ici, C. et ses deux collocs’ d’une vingtaine d’années aussi). En gros parce que je serai une bonne femme qui fermerait sa gueule. Le même monsieur reviendra après la fin de son orgie de bière nous apporter de la nourriture non consommée, de quoi remplir le frigo pour une semaine… il m’offre de la sèche râpée : comme quoi le mec m’a cernée de suite.


Puis direction Shinjuku qui serait le mélange entre un quartier d’affaires tel que La Défense et un quartier chaud comme Pigalle. Avec ses Host, des prostitués mâles en chaussures pointues, choucroutés de cheveux incommensurables qui attendent sans aucune discrétion des clientes avec qui passer la soirée.



Visite de la tour de la mairie, arrêt 230 mètres plus haut, débouchage d’oreilles et vue imprenable sur tout Tokyo, c’est beau mais nuageux, on ne voit donc pas la mer mais le superbe immeuble « fashion school », et des piscines, et des courts de tennis, et j’achète des cartes postales parce que j’ai une famille très « carte postale ».



Visite d’un magasin de jeux vidéos inédits en France (il me semble) un jeu de tam-tam, un jeu avec la vraie épée de Link dans Zelda et beaucoup d’attrapes peluches avec des lots en tout genre.

Un magasin que de violons, un autre avec seulement des machines à coudre, tous sur la même avenue cotoyant les mcdo et autres uniqlo. Je ne suis pas trop perdue. Ca rappelle quand même beaucoup la frontière entre le quartier des affaires et le chinatown de San Francisco.

Sur la forme, parce que sur le fond, c’est très fou.

Mangeage de Sushis (au soja, à l’omelette) et Makis (concombre) devant tapis roulant et rentrage pour cause de Jet Lag still présent.

Et dodo.

samedi 10 avril 2010

Air plain

Je pourrais commencer ce journal de voyage par « this is the first day of my life », je pourrais.

Mais non.

.

Ceci étant dit, me voici le cul vissé sur un fauteuil design-mais-pas-trop-comfy de la salle d’attente de la porte E70 de l’aérogare numéro 2 de roissy charleuh de gaulle.

Je me sens pas trop comme un astronaute, plutôt comme une chose molle, très molle, crevée d’avoir été éveillée aux aurores par une mère ultra stressée.

12h de vol m’attendent, j’ai la bouche sèche de toute cette clim’ mais une fatigue qui me barre le front d’avoir couru toute la journée.

Ici, que des vieux et des Japonais en retournance, je choisis bien ma saison… quand on sait que ma dernière crush en date y part tout l’été…

Et le seul mec chopable de tout le terminal m’a appelé « Madame », le « madame » qui tue, les 22 ans qui se font omniprésents.

J’ai vu le soir tomber sur Roissy, puis la nuit, une petite envie de pleurer au moment de partir.

Une sensation de chez-soi neutre dans les allées duty free, tout est propre, tout est beau, personne ne te parle. C’est un peu toute l’atmosphère de mes rêves. Sauf que là je ne vais sûrement pas finir avalée par une huître et encore moins dans les bras d’un jeune gagnant de téléréalité (non, no comment)(c’était même pas Julien Doré).

Les gens à masque commencent à m’entourer, j’ai presque l’impression qu’ils vont être suivis d’un type qui m’enfilera de force une camisole.

Ca me rappelle ce clip de Pleymo, Dr Tank ? Impossible de vérifier, ils font payer le wi-fi… Toute ma jeunesse.

Tous mes groupes préférés ont été adulés au Japon avant d’éclater ailleurs. C’est donc un peuple de précurseurs, il faut absolument que j’aille y jeter un coup d’œil avant de devenir officiellement (pour le pôle emploi…) EDITOR.

Mais, je dois vous l’avouer, tout le monde sait que je suis plus latine qu’asiatique dans mes passions, et pourtant je me paie trois semaines grande classe au pays du soleil levant. Pourquoi miss Johnson ? Pourquoi ?

Parce que Cécile.

C. est la personne la plus proche d’une réincarnation mince de Bouddha que je connaisse.

Zen et toujours de bons conseils. Qui me supporte même (surtout ?) dans mes moments les plus dark et les plus chiants. Qui aime les vampires qui aiment les vampires qui ne sont pas forcément des femelles. Mais qui par-dessus tout aime le Japon et m’a donc lâchement abandonnée il y a 6 mois.

Brisant notre couple tout juste formé et me laissant seule dans notre appartement du XXème arrondissement (c’est à peu près ça…).

Cécile est à l’opposé extrême de moi question vivre sa vie, mais, et c’est un grand maaais, on a toujours quelque chose à se dire.

Ce quelque chose tourne souvent autour de garçons, mes garçons, certes, mais aussi autour de sushis, parce qu’avec Cécile on parle dans des restos japonais ou autour de cocktails ou dans des restaus indiens, mais jamais artificiellement.

Cécile c’est une amie en vrai. Il fallait donc que j’aille la voir en vrai. Pour lui parler en vrai, et pas que de garçons.

Bon, j’espère qu’elle profite du bien que je dis d’elle parce que quand elle m’aura traîné sur 3000km à pieds et 20heures de randonnées je crois que ce ne sera pas la même chanson.

Ou alors ça peut commencer si elle m’oublie à l’aéroport. Faut voir.

Come on C., be there with a pancarte !

[à l'heure qu'il est je suis déjà arrivée et je poste du Japon, ce qui prouve que je suis bien vivante, CQFD, des nouvelles en décallé (et des photos) dans pas trop trop longtemps]

mardi 6 avril 2010

April's fool

Il est assis, zénifiant, dans sa blouse blanche, sans ses cheveux et avec des lunettes.
Qui peut prétendre que ce type n'est pas médecin ?

Ca fait une demi heure qu'il essaye de m'amadouer en me parlant, me parlant, me parlant... 
"Vous êtes toujours électrique comme ça ?
_Toujours.
_Et vous êtes en vacances là ?
_Ouais.
_Et ben qu'est-ce que ça doit être, bon je vais prendre votre pouls parce que vous m'avez l'air bien tendue...
_Comme il vous plaira.
_...mon dieu... une buveuse de thé
_Non, végétarienne
_ Vous n'avez quasiment pas de pouls.
_ On est le matin et normalement je vis la nuit.
_ Ah vous faites partie des gens que j'appelle, non péjorativement, des chauve-souris.
_ Je me suis bloqué l'aile droite au salon du livre, d'ailleurs.
_ Vous êtes très pâle vous savez.
_ Et comme j'ai les dents pointuuuuues..."
Qu'est-ce qu'il voulait que je le dise l'ostéopathe ? Rien. Alors il m'a massé les yeux, appliqué de l'huile essentielle de carotte entre deux vertèbres et m'a mise en position pharaon mort pour faire craquer toute résistance. Puis il m'a fait marcher en rond et a critiqué mes cheveux ternes et mes ongles mous, ce à quoi j'ai rétorqué que Bernard Werber n'était qu'un con. Il m'a dit "c'est normal les vertiges, vous voulez qu'on arrête un peu ?" "nan.". Puis il m'a bloquée sur la table, je me suis appuyé le crâne contre ses paumes ouvertes et il a commencé à serrer.

Une minute après tout mon corps tremblait. 
"Ca vous arrive souvent d'avoir des spasmes musculaires comme ça ?
_ Seulement les nuits de pleine lune, garçon."

Il parait que je suis née à moitié étranglée, ce qui m'a légèrement rendue sensible du cou, et cabossée de la tête...

Mais je ne me suis pas laissée avoir. Lorsqu'il a voulu m'acuponcté. No need for needles.

Let's keep my blood for myself this time, right ?

jeudi 1 avril 2010

Desert, mountains, life.

Une hallucination dans le métro... l'impression de voir un ancien ami, l'air est là, alors je veux vérifier, alors je pense à ses doigts affichant une particularité flagrante. Je regarde. Et elle est là, la particularité flagrante. 

Pourtant mon instinct me maintient que ce n'est pas lui. J'ai raison. Il se lève, démarche totalement différente, et s'évanouit dans un couloir de la ligne 3.

Ligne 3... ligne de cette année... fil conducteur de ce que j'ai pu écrire (et dieu que je me suis améliorée, toute seule, comme une grande)... 

Heureux hasard ou signe certain, je récupère des enveloppes de mes anciens employeurs me fournissant tous les documents nécessaires à la déclaration fiscale de mes droits d'auteur. Ah ah.

Hum. 

La fin du salon a été un petit déchirement, comme ceux que l'on provoque en tournant une page trop vite. Ils n'empêchent pas de lire mais laissent une marque à jamais.

Des mots gentils (toujours trop peu, toujours), des mots sincères, des mots, des mots, des mots... 

Ceux de Robert Francis enfin acquis, le cache-cache improbable avec mon vendeur Fn*c préféré, et puis ceux que je vais emmener à Tokyo dans une semaine... 

Ce voyage tombe tellement à pic que je me demande comment j'ai fait pour être aussi voyante en le planifiant il y a plus de 6 mois... 

Happiness is a warm gun ...more than ever

J'ai reçu une proposition des plus intéressantes... que ferai-je, où vais-je, mais surtout avec qui ? J'ai tout le voyage pour régler les affaires courantes de mon cerveau.