dimanche 29 septembre 2013

You will always be fond of me.


[I represent to you all the sins you never had the courage to commit]

J'en suis au point le plus zen de ma vie.
Et c'est étrange.
Car ça arrive alors que je n'ai peut-être bientôt plus de job, que je suis bientôt sans appartement et que je n'ai plus vraiment de famille.

Et moi, je passe mes nuits à faire des expériences sociologiques seule dans des bars.

Ca m'est venu d'un ras le bol général lié au fait que je ne rencontre jamais personne de nouveau.
J'ai appris, en grandissant, à surmonter chaque obstacle et chaque blocage, d'une manière ou d'une autre. Car mon ennemi mortel est l'immobilisme.

J'ai eu le déclic au Sziget :
Problème = Ne jamais rencontrer de gens nouveaux
Solution = Rencontrer des gens nouveaux.

On peut dire que, depuis quelques temps, je me surpasse à ce niveau. Alors, forcément, c'est la roulette russe, et je me suis retrouvée une fois de plus à pleurer dans un noctilien... mais le bon côté de ma tactique débile c'est que j'avais un autre garçon à mes côtés quand les larmes ont jailli.

Un garçon qui, je pense, se souviendra longtemps de ce que les conséquences de vos actes, vous garçons qui nous laissez dans le flou, à envoyer des sms engageant pour ne plus jamais répondre ensuite.
Il a pris mes larmes dans la figure pour tous les autres.

Des larmes de ras-le-bol, et d'incompréhension, et de frustration. 
Pas de tristesse. Pas de détresse. 
Il fallait juste que ça sorte, et je suis assez contente qu'elles aient servi : le garçon à côté de moi dans le bus a répondu à mon sms du lendemain. 

Je reste toujours dans mes limites, ou presque. Je flirte avec le danger sans jamais m'y vautrer. 

Deux garçons ont marqué mon expérience sociologique de vendredi-nuit. Le premier était un type plutôt énervé, qui pensait avoir affaire à une minette bourrée de plus qui venait lui gâcher sa soirée en parlant à son BFF. Du coup, je lui ai parlé à lui. Comme un défi. Je l'ai convaincu de ma culture musicale, du fait que, même bourrée, j'étais capable de tenir une conversation et il a fini par me laisser le suivre un bon bout de soirée. Puis il s'est figé. M'a fixée. Et a dit d'une voix atterrée : "Mais... t'es jolie en fait ?"

C'était drôle. 
Ce "En fait" je me le prends un peu trop souvent pour le considérer comme anodin. Comme si je n'avais pas un physique facile, ou du moins, pas évident. Comme s'il fallait s'habituer à moi pour me voir bien, pour me voir mieux.

Mais oui, vendredi, j'étais jolie, et je ne voulais pas gâcher cette robe, ces cheveux et ce maquillage à boire seule devant des séries. 

Alors j'ai foncé. 
Une fois l'alcool profus dans mon sang, ça a pu commencer.
Une fois seule, et sans mes amis, sans gens qui comptent autour, ça a pu devenir intéressant.

Livrée à moi-même, obligée de me prendre en main et d'aller vers l'autre. Poser sa dignité à côté de soi le temps qu'on m'adresse la parole et ensuite l'arborer de nouveau, parce que faut pas déconner.

Le deuxième garçon est bien sûr celui du noctilien. Celui qui te prend par surprise, alors que tu as enfin décidé de jeter l'éponge, vers les 4h du matin. Celui que tu croises devant les vestiaires. Celui que tu suis sans trop savoir quoi en penser. Celui qui s'avère être plutôt intéressant mais qui, dès qu'il croise des gens qu'il connait, se met à parler moyen de toi. 

Je suis un aimant à garçons déjà pris, et je reconnais désormais ce changement de comportement/symptôme d'entre mille : donc je rassure le gars "ok, j'ai compris, tu as une meuf, mais on peut parler, parler c'est bien aussi."

Et oui, en fait, j'avais envie - besoin, de parler avec un mec. Pas un énième gay BFF. Pas le mec d'une copine.
Un mec lambda, un inconnu croisé une nuit.

Un inconnu qui prend à revers et fait écho à l'autre inconnu quand il me dit "Je pensais pas, je pensais vraiment pas, mais je t'aime vraiment bien en fait.".

Je souris en coin. On est dans ma rue. Je le ramène chez moi alors que le jour se lève. 
Nous sommes on ne peut plus sages.

Une envie de discuter jusqu'à tomber dans le coma et de m'endormir à côté de lui.

Mais non. C'est le privilège des officielles. 

Je me refuserai toujours d'être la maîtresse, mais être la tentation est troublant. 
Etre l'objet qui fait vaciller la volonté. Soi. Alors qu'on ne fait vaciller rien ni personne, habituellement.

Avoir un impact, dans la vie de quelqu'un. De quelqu'un qui a osé me dire "oh mais ma copine elle sait que je l'aime pas", de quelqu'un à qui j'ai fait les grands yeux en lui hurlant "nononononon me dit pas des choses pareilles c'est horrible affreux nonnonononon".
J'ai eu un pincement au coeur pour cette fille et toutes les autres qui sont utilisées comme des objets de confort. Avec qui on reste par habitude.
J'ai trouvé ma place plus enviable.

Je suis celle qu'on fuit au petit matin par peur de faire une bêtise. 
Je suis celle qu'on ne reverra jamais et je resterai une image figée. 

Je suis Dorian Gray.

lundi 23 septembre 2013

In a radius of a thousand miles...



[...you find it strange no one makes me smile] 


Disposable guys.

Vous vous souvenez Fight Club ? Le discours de Tyler sur les "amis à usage unique" ?

J'ai commencé à adopter sa manière de faire. Mais pas pour mes amis. Non, pas eux.

Tous ceux qui me connaissent savent où je traîne quand la pression a été trop forte et que j'ai besoin d'évacuer.

Dans un de mes coins à rockstar, où l'alcool est peu cher et les garçons très beaux à regarder.

De là, je me place en hauteur et j'admire. Après 10 minutes d'ébahissement, me demandant comment il peut bien y avoir une telle concentration d'hormone au mètre carré, je finis par trouver des proies.

Souvent concordants en nombre avec mon groupe d'amies présentes - parce que je ne suis pas égoïste pour ces choses.

Et puis ils sont là. 

Alors je me poste devant eux et je souris jusqu'à ce qu'ils m'adressent la parole. Voilà. Moi fille saoule veut entrer dans ta sphère sociale, danser, et peut-être plus.

Samedi, j'ai croisé 4 hommes de ma nuit. Chacun m'a approchée d'une manière un peu différente. Les deux que j'ai conquis physiquement étaient ceux que j'avais décidé d'approcher. L'un en sachant fort bien qu'il s'agissait d'un connard là seulement pour ça, le type beau comme un dieu auquel on sait fondamentalement qu'on ne s'attachera pas justement parce qu'il transpire la connardise. 
L'autre, en sachant fort bien que j'allais encore finir par lui laisser moult moyens de me joindre et d' - éventuellement - me faire du mal. Souvent, c'est celui-ci qui te fait sourire, qui a la réaction qu'il faut, au moment où il le faut. Qui perce, sans s'en apercevoir, la carapace en métal doublé téflon. 

Alors oui, je me sers d'eux. Pendant quelques instants, voire quelques heures, ils sont à moi. Mes mains, ma bouche et même mes dents ne leur laissent pas une chance d'aller voir ailleurs.

Parce qu'il n'y a que dans cet état là que j'accepte le contact et qu'ils sont tombés dans le piège du maquillage, de la robe et des blagues à la con. 

Je suis un vampire à ma manière. Tant que je suis en contact avec eux, ils ne savent plus quoi dire, où aller, où ils sont. 
Moi je sais, et je leur montre : ils sont à moi, pour juste un moment, mais, pendant ce moment, à personne d'autre.

Une fois mes batteries rechargées, je disparais. Le méchant garçon aussi. Le gentil poussant un "oh non..." qui me fendille un peu un débris de coeur.

Le gentil - celui que le good gremlin en moi aimerait revoir - me dit "Et qu'est-ce qu'il se passe si je t'appelle ?"

Et je lui réponds la seule chose à ma disposition dans mon arsenal : "Je tenterai de te répondre." Car oui. Bad Gremlin ne sait pas ce que Good Grem' fera le lendemain. Si elle assumera. Ou si le goût amer sera trop fort.

C'est pour ça qu'elle ne les ramène pas : ne pas les laisser entrer chez soi, ne pas se laisser aller chez eux. 

Garder les limites de la bienséance et ne pas franchir la limite du trop tard et la laisser la latitude à son coeur de battre un coup de trop.

Je garde un souvenir vague d'un très grand garçon, au regard comme il faut, aux cheveux qui donnent envie. Un garçon vers qui lever la nuque et à qui sourire honnêtement. 

Et puis il y avait les deux autres, qui m'ont prise à revers, un autre bad guy, dans les toilettes des filles - forcément - qui me demande s'il est beau. Oui, bien sûr qu'il est beau. Les gens qui savent qu'ils sont laids ne demandent pas ça. 
"Tu es très bien."
"Non mais... regarde moi mieux."
"Tu vas faire un tabac."
"Non mais vraiment ?"
"Vas-y champion. Tombe-les toutes."

Le ohfuckingverygoodguy, l'étranger à l'accent omniprésent mais compréhensible, qui te tombe dessus et voit ton désarroi du moment et se plie en quatre pour t'aider. Sans demander son reste. Un géant aux yeux bleu lagon dont on ne veut rien savoir, parce qu'il est forcément gay, déjà pris, voire les deux, voire papa, voire papa du type que tu viens d'abandonner sur la piste de danse.

Mais je retiendrai le mec que j'ai connu quasi bibliquement, au milieu d'une foule qui n'oppresse plus, puisqu'elle n'existe plus. Les mains contre lui, le serrant fort, caressant ses cheveux en ayant envie de crier "amoi ! amoi ! amoi !". Lui demander toutes les 5 minutes s'il est bien majeur. Sentir que mes assauts le mettent somewhat mal à l'aise, mais qu'il ne fuie pas. Je l'intrigue. Il ne sait pas quoi faire de moi. Il me demande vaguement s'il pourrait éventuellement peut-être rentrer avec moi. Je lui explique en une moue et trois mots que ça va être compliqué. 

Il n'insiste pas. Il est bien ce gars. Il m'a demandé "Où t'en es avec les mecs ?" avant de m'embrasser. Je lui ai dit "Tu veux pas savoir", il a ri. "Oh vraiment ? Mais tu es célibataire au moins ?" et, avec trois moues et un mot et demi, je lui ai confirmé que, "Ca, oui.". 

Je suis célibataire. J'ai ce qu'il reste de mon coeur à un endroit, mes mains ailleurs. J'aimerais qu'un jour les deux se rejoignent. J'aimerais qu'un garçon me désorganise au point de m'empêcher de le planter là. 

Quand celui-ci s'est révélé beaucoup trop cultivé pour piger où je bossais, il m'a déroutée. Juste assez pour que, ce matin, j'en sois encore toute chose. Toute heureuse. Toute lumineuse.
Assez pour ouvrir son sms avec joie, sans peur de ce que j'allais trouver à l'intérieur.

Assez pour que ce soir, mon smile s'inverse légèrement plus la probabilité devient évidente que ce n'est pas lui non plus.



samedi 21 septembre 2013

But if you run, you can run...


[To the Coney Island rollercoaster / Ride to the highest point / And leap across the filthy water / Leap until the gulf stream's brought you down]

Ooh.
Je pourrais sentir, à la place du vent entre mes omoplates, ton souffle juste là.
Je pourrais.
Je n'entends d'ailleurs plus les "Hey Mademoiselle" qui se succèdent.
Je sens presque des cheveux blonds sales contre mon cou.

J'imagine ton décolleté de chagasse. De mec qui sait pas boutonner sa chemise. Qui n'a jamais voulu.

Je vois ta veine. J'ai envie d'y planter mes crocs. Celles-là même que tout le monde croit fictives.

Tu es partout.
Tu annihiles toute vision objective du monde.
Tu es dans les noms de pays, de plats mexicains, et même dans des URL lambda.

Tu es beaucoup.
Tu es partout.

Parfois je mords ma joue devant le fait que tu sois Oh so young.
Et puis je me dis que tu es sans âge.

Les gens comme toi, qui rassemblent autant. Qui mettent d'accord. Ca n'a pas à avoir d'âge.

Donc oui, tes yeux gris sont pour moi. Ils sont fous, hallucinés. Ils ont l'air de tout dire sur la vie que mène une rockstar aussi jeune.

Je sais que la mort a fait partie de ta vie et que, comme pour beaucoup de gens dont c'est le cas, elle te fait un peu moins peur qu'elle ne devrait.

Parce que la mort c'est rien. Mais, après ta mort, tu nous manquerais.

Je ne vais pas rentrer dans le jeu d' "on se ressemble". Je l'ai déjà dit.

C'est fini cette époque où je vivais derrière mes paupières.
Tu es là.
Je suis tombée amoureuse de toi alors que tu étais à quelques mètres. Mais en chair, en os, en sueur et en MD, c'est déjà mieux que la plupart de mes crush.

Je te souhaite une longue vie, tant qu'elle est à ton goût.
Ne te sens jamais obligé de rester, mais sache que tu nous manquerais.

A moi beaucoup, quand l'alcool monte fort et que ton odeur devient celle du monde.

Tu m'entoures.

Malgré moi.

What that over your shoulder ? Fear of getting older ?
Stay. With. Me.

jeudi 12 septembre 2013

I wanna be your friend



[I wanna be your best friend]

C'est pas sérieux d'avoir autant de talent à 19 ans.

A 20 non plus. Mais disons que c'est moins choquant. Psychologiquement.

J'ai envie de lui dire "don't ever cut your hair!", c'est mon truc, ça, de donner des conseils capillaires aux rockstars qui croisent ma route. Ca les surprend un peu, mais, au final, c'est écarté d'un froncement de sourcil et mis sur le compte de l'alcool.

Mais trêve de digression, j'ai aussi envie de lui dire "arrête d'hurler, un peu, tu as une si jolie voix chantée." et puis je me souviens que je ne suis pas son éditrice. Seulement sa fangirl. 

Une bien piteuse fangirl en plus, qui essaye de se cacher derrière le premier venu pour tenter de nier son amour primaire. On sait tous qui j'aime en vrai, mais autant prétendre qu'il y en a d'autres, et des nouveaux. 

Ne pas foncer tête baissée dans une passion que tout le monde a. 

D'ailleurs pourquoi ? Il a un grand gros nez, un sérieux problème de drogues récréatives et une monomanie persistante pour Nick Cave qui finit par faire de lui son sosie. Au moins pour les 5 premières minutes de ses shows. Après, le punk prend possession de lui et ébouriffe ses (si longs) cheveux, le traverse de part en part et le possède assez pour qu'il m'esclavage à nouveau. Me forçant à m'avouer que c'est lui et pas un autre.

Ca n'est pas lui sur mon sac, ça n'est pas lui sur mon t-shirt, ça n'est pas lui autour de mon bras, tous les jours. Mais c'est bel et bien lui un peu partout en moi. Les frissons qui me secouent en deux secondes et demie dès qu'il est pas loin, c'est lui. 

Dans ce que je sais de lui, je fais peu de cas des ponts que mon inconscient me pousse à construire ("ouhouhouh on a ça aussi en commun, hihihihi") et j'essaye de l'observer le plus objectivement possible. C'est un cas. Un animal. Un unique. 

Le timing est fucking là. J'ai pris l'épopée à temps. S'il meurt à 27 ans, j'en serai dévastée, mais je l'aurais suivi un bon bout de chemin, déjà.

Quant à  savoir si je le couve avec le regard de la maman ou de la putain, je n'ai pas encore fermement tranché la question...

mardi 10 septembre 2013

'Cause things go together better than others...

[...like manic depression and hyper sexuality]

J'ai développé un énième super pouvoir : celui de pouvoir me repasser un morceau que j'ai beaucoup écouté dans ma tête.

Imaginez donc : vous me parlez, je hoche la tête de temps en temps, mais mes doigts (ou mon pied gauche) battent en rythme alors que je n'ai ni écouteur, ni oreillette. 

Voilà. Pratique non ? 

J'ai toujours été monomaniaque de la musique.
Je me rappelle d'une veille de rentrée, où, pour m'endormir malgré la peur qui me tenaillait, j'ai chanté tout le - mince - répertoire que je connaissais à l'époque.
Bien sûr, très vite, ma mère m'a dit de fermer ma bouche, alors, j'ai continué, mais plus bas.
J'ai fini par m'endormir, mes peurs sont devenues réalité, mais j'ai survécu.

Mes alliés à l'époque s'appelaient Queen, Blankass, Polnareff, Berger, Noir désir. Je ramassais ce que je pouvais, avec les faibles moyens et un équipement technique avec une aile en moins.

C'était avant Jim, avant Damon, avant Carl, avant tous les Alex, et bien avant mes hotnastycoolcats.

Avec internet, la pop a explosé dans ma vie, "britpoppunk" je suis devenue, comme une identité de plus qui s'accumulait à celles des personnalités que j'explorais, hors ou en ligne. 

Comme mes amis allaient et venaient un peu trop et que la famille que je tentais de récréer avec eux était encore trop bancale pour moi et ma sacro-sainte recherche d'équilibre, j'ai enrichi mon monde intérieur d'énormément de bande-sons diverses, la musique partout, la musique tout le temps.

Toutes les économies, tout le sacrifice. Parce que ça m'aidait à aller mieux, même si je savais que je ne pourrai jamais aller bien.


J'ai passé un été foisonnant, comme je n'arrête pas de le répéter. Je me pensais blasée, même si vous savez combien je hais cet état chez les autres, et je me complaisais dans mes acquis. 

Et puis, baffe musicale sur baffe musicale, j'ai été remise à ma place par mes tympans. Je suis toujours une petite fille hypnotisée, bouche ouverte et à bout de souffle devant ces gens plus grands, plus hauts, au milieu de ces gens remuants, suants, sous ces lumières, ce son qui dévaste tout sur son passage.

J'ai toujours eu mes propres dieux. Et si, peut-être plus que la plupart des gens, je suis bien placée pour savoir que les musiciens sont des humains très faillibles, je les laisse pourtant entrer dans mon coeur aussi instantanément qu'un shoot d'héroïne. 

Quand on y pense : je ne pardonne jamais, je suis hors d'accès pour la plupart des gens, je ne regarde même pas mes interlocuteurs dans les yeux, les proches des autres ne sont pas les miens. Je retiens intimement tout ce qui m'a été fait et j'ai bien conscience que je ne dispenserai pas d'absolution dans cette vie à la plupart des fautifs. Je trouve ça déjà cool enough de faire comme si je me pardonnais à moi.

Je crois qu'on avance bien, seule. Et que je n'arrêterai pas de si tôt de rappeler aux gens qu'ils sont dégageables en une pichenette. Un clignement d'yeux et je suis déjà sur la route, mon baladeur sur les oreilles.

Dans la confrontation, un haussement d'épaule, tout juste, un peu d'ébahissement parfois, mais c'est tout.

Personne ne m'est indispensable. 
Certains sont très confortables, et je prends un pied d'enfer à les côtoyer. Mais j'ai vécu dans l'inconfort et la douleur lancinante, je sais que je peux survivre sans eux et que, généralement, d'autres pointent leur nez derrière.

On ne sait jamais quand, on ne sait jamais si ce qu'on va gagner est meilleur que ce que l'on perd.
Je sais juste que j'en ai actuellement pas grand-chose à faire de vous perdre.

Je me ferai une raison, comme pour le reste, et il y aura toujours les quelques secondes, dans le noir, avant la première note, pour me faire oublier que vous avez jamais existé.

Je chéris ceux qui manient à merveille la science de faire partie de ma vie. Car il n'y a rien de plus compliqué.

Moi-même, j'ai longtemps voulu y échapper.

Et puis finalement... 

mercredi 4 septembre 2013

We could demon dance all night


Ces vacances, les meilleures de ma vie, ont tout changé.

Moi, d'abord. Ce qui est important.

Si le changement entre février et août m'a foutu une peur bleue que j'ai bien peu avouée...
Si le fait qu'il ne soit pas remarqué par les gens était encore plus anxiogène...
...cette virée à Budapest a levé la chape de plomb. 

La volonté furieuse d'avoir une vie. De ne plus subir les choses. De faire en sorte que tout aille. Au moins bien. 

Il y a toujours une solution, une autre manière de faire, et le seul obstacle, au final, c'est la frustration. 

Et ma façon un peu... fantasque de la gérer.

Ne plus avoir d'égo est un superpouvoir assez formidable qui découle de mon non-ressenti universel. 

Je sais qui je suis, je sais où je vais. J'essaye que le voyage se passe sans trop de heurts. 

J'ai récolté quelques nouveaux compagnons d'autisme, de Temples aux Palma Violets, en passant par le souvenir extatique d'un Johnny Marr en chair et en os, d'un Damon Albarn imposant et de tout un tas d'autres gens très bien qui caressent mes tympans dans le sens du poil. 

Il y a des choses qu'on ne pourra jamais m'enlever, comme l'hystérie de voir un animal mignon, la pizza ou la magie de quatre garçons armés d’instruments de musique.

Je me suis aussi lâché la bride au niveau de l'écriture et elle est revenue par la fenêtre.

J'ai gribouillé l'équivalent d'un album en paroles de chansons sur un petit cahier rouge. A la lumière de couchers de soleils encore tardifs. Le stylo entre les dents, les Editors en live sur Youtube. 

Moi qui jurait que je ne savais pas écrire ces choses-là, me voilà avec une fierté adolescente devant des vers alignés, des rimes éparses et des rêves de grandeur qui ne font pas peur car bien trop irréalistes.

Je sais que je suis toujours un tas de verre pilé, tout au fond, mais j'ai appris à faire avec, à arrêter de confier ma reconstruction à qui que ce soit d'autre que moi-même. A faire de la place pour les autres quand même, mais pas trop. 

J'ai complètement grandi.
J'ai fait des conneries. 
Je me suis révélée particulièrement pleine d'esprit et bizarrement intuitive avec 4 grammes dans le sang, pas beaucoup de réserve de sommeil et en anglais. 

Etre éternellement seule est un fardeau lancinant mais aussi une force incroyable. 
Pas de blocage, pas de frustration. 
Je vais continuer à bosser mon adaptabilité car, à chaque fois que je me prouve que je peux survivre, et ce sans répondre "ta vie doit vraiment être minable, non, pour que tu pourrisses la mienne ?", je me sens un peu mieux. Un peu plus forte.
Un peu plus saine. 
J'accepte mes faiblesses, et c'est une première. 

Je teste mes limites en acceptant les conséquences, que ce soit en courant après le mauvais lièvre ou en me balançant sur le bord d'une fenêtre. 

J'ai besoin/envie de nouveaux projets. D'être moi dans des situations inédites. D'avoir une vie cachée, pour tester. De profiter de ce qui reste agréable dans l'existence. 

Cet optimisme (?) qui ne me ressemble absolument pas est peut-être le premier signe d'une démence précoce mais, pour l'instant, ma tour de verre ne vacille pas. 

Je peux fermer les yeux et sourire aux anges sans trop me mentir.


Life is good
And i feel great
'cause mother says i was
A great mistake

Novocaine for the soul
You'd better give me something
To fill the hole
Before i sputter out