lundi 24 mars 2008

Please tell me silly stories of golden youth, so lost & beautiful...



Ok. La révélation de ce lundi de Pâques m'est apparut un peu comme Jésus zombifié à Marie-Madeleine.
En fait le garçon avec qui j'ai eu le plus de contact physique cette année est...
Carl B.
Je saiiiiiiiiiiiiiiis...
C'est déprimant.
En même temps j'ai jamais été une "grosse chaudasse" comme on dit par chez moi. Plutôt du type trop brainy pour savoir saisir les occasions.
Je vais avoir 20 ans incessamment et je réagis toujours comme une fille de maternelle devant le grand méchant loup.
Si un garçon -non gay- s'assoit à côté de moi, je me retrouve presque malgré moi à 1 mètre de lui à force de déplacer ma chaise.
C'est maladif je crois.
J'en suis à regretter que les garçon n'aient pas plus tenté leurs chances quand j'étais completly drunk.
Parce que soyons honnête, je ne serais pas contre des flirts d'une soirée de temps en temps. Sauf qu'il n'y a pas de soirées dans ma vie. Et pas de types célibataires-demonâge-hétéro dans les quelques soirées de ma vie.
Et franchement, si j'ai pas ma demie-bouteille de rosé dans le sang, autant essayer de s'approcher d'une tigre du Bengale mangeur d'enfant à la diète forcée depuis le printemps 92.
Parce que moi, je suis violemment repoussante.
Pas seulement à cause de mon physique... dirons nous... particulier !
Mais parce que je dégage des ondes d'un négativisme frôlant le négationnisme de mon hétérosexualité.
Je veux dire, s'ils implantaient mes chromosomes à toutes les nonnes, on n' aurait plus à fermer les couvents.
Je ne sais pas, sûrement ce complexe du "j'ai toujours pas de grand-frère" qui me bloque. Ou autre chose. Ou rien du tout d'ailleurs.
Seulement je suis nerdy et irrécupérable, quand vous autres vous offrez des plaisirs solitaires avec la page centrale de Playboy ou des sites bien peu poétiques, moi, la seule chose qui réussisse un tant soit peu à me faire décoller sont soit les écrits de Sade (jusqu'à un certain point...) et les nouvelles un peu barrées en langue anglaise (non mais pas queeee des trucs sanguinaires).
Je crois que je suis un nœud Gordien. Et j'attends de pied ferme Alexandre* et son coup d'épée.
*Non pas toi chouchou d'amour, j'ai beau tourner ça mille fois dans ma tête, t'es trop vieux, et trop hum... glam'. Et trop pas célibataire. Mais ne pleure pas j'ai déjà réalisé bien d'autres de tes fantasmes -dont celui de la jeune ado qui chante tes chansons top-of-her-lungs dans son lit et hurle la dernière note au bord de l'extase.

vendredi 21 mars 2008

Look at your watch now




Dar(jee)ling limited, aurait pu s'appeler cette note.
Mais non. Le temps presse. Mercredi prochain, Samuel Benchetrit m'offre le cadeau rêvé pour mes 20 ans, et je tenais à l'en remercier publiquement.
Quant à Wes Anderson, je regrette sincèrement qu'il n'ait pas pensé à embaucher Matt Gubler pour le rôle de Brendan l'assistant albinos ou presque, parce que c'est le seul reproche que j'arrive à formuler envers son film.
Le plus drôle de l'année. Sans Conteste. Non mais remballez vos ch'tis (et je critique en connaissance de cause... si si, comme Dan Brown, Marc Levy et mes ex, j'ai testé et maintenant je peux dire ce que ça vaut. Hum.).
Mes paillettes dans les yeux se sont un peu effacées avec le déluge de ces premiers jours de printemps... et surtout lorsque j'ai vu le reportage fait sur Ségolène Royale au salon du livre et diffusé dans l'édition spéciale d'hier (canal + bien sûr...), le passage sur Lassalle, le député Modem, j'étais juste à gauche de la caméra (oui je sais, je passe trop bien en hors champ), et je suis donc bien placée pour témoigner :
Tout ce qu'on dit sur les journalistes qui manipulent l'opinion : cévré.
Même si le propos était humoristique, les commentaires de Blakowski n'avaient rien, mais rien... mais rien à voir avec les questions posées par le -charmant- journaliste présent sur place.
La conversation sur le salon était en gros ceci : "Hey Jean, bien ou bien ? Décidemment on se croise partout, ça en d'vient burlesque. Dis t'as essayé de pécho ma mother la dernière fois à l'assemblée, mon pôpa il était pas très joisse ! Oh et puis ma belle mère, tu lui en as fait 4 des bisoux mon salo ! allez je me casse, à la revoyure ma poule."
Et le reportage : "alors ça fait quoi de se faire écraser le caquet par la ségo ?"
et on se moque des réponses complètement à côté de la plaque... alors oui, c'est drôle, mais Karl Zéro avait l'honnêté de mettre "réalisé avec trucage"... lui.

lundi 17 mars 2008

There's something that can be done to bring us back together as one




Petit Quizz : quel con a déclaré (publiquement) "chanter c'est se faire du bien à l'âme" ?
Même si je sais que ça sera trouvé en deux secondes trois quart.
****
Rentrer chez soi avec, au creux de la main, écrite l'adresse de Roman Polanski.
Envoyer une invitation VIP à un certain Mossieur Gérard Depardieu rue ******* de ***** dans le ** arrondissement.
Rire d'une blague qu'un académicien a fait coincé entre deux poumons de l'édition française dans un taxi parisien.
Se faire abriter par le parapluie gentlemanement proposé par un auteur de Polar Texan très très Wasp et absolument formidablement trop cute. A qui j'ai pourtant brisé le coeur en révélant que son idole Tony Parker était un piètre vocaliste.
Tout cela, ça s'est passé en dehors du salon... A croire qu'it's up to me Paris Paaariiiiis...
Si vous m'avez râtée cet aprem, vous m'avez peut-être croisée dans le métro, un peu énervée, mais avec une rose rouge à la main.
D'habitude, les roses rouges, je les offre, et exclusivement à des gens morts de grande renommée. 
Vos regards m'ont touchée entre le "oh la dernière socialiste sur terre" et le "oh elle est renfrognée parce qu'elle vient de quitter l'ami cher à son coeur".
Et non, l'amour n'a toujours pas sonné à mon stand (enfin j'ai quand même ravagé quelques coeurs, deux ou trois, comme d'habitude, mais des coeurs qui ne m'intéressent pas, comme d'habitude, des coeurs encadrés par des corps moches ou des intentions purement basses. Je suis désespérante.) 
A tiger is a tiger, not a lamb, Mein Herr
You'll never turn the vinegar to jam, Mein Herr.Goodbye Mein Lieber Herr ?
Tu n'as pas plus que deux jours...
Tick Tick Tick Tick...

dimanche 16 mars 2008

Just give me something to hold on...

 


Vendre des pages imprimées à couverture cartonnée au parc expo de porte de Versaiiiilles, c'est aussi aller chercher la maîtresse de l'auteur et la faire rentrer par "le sérail", en prenant soin de bien draguer deux ou trois des mecs de la sécu Yougoslave.
Quand une grande blonde maquillée et pimpante et une petite chataîgne au décolleté plongeant font de grands yeux pitoyant à n'importe quel type en costard : ça fonctionne.
Oui, je n'ai mesuré l'indécence de ma tenue que lorsque, telle une petite fille, je croise un de mes dessinateurs de BD préféré (mais si, le plus populaire sur le web) et que celui ci me fixe longuement alors je me dis "oh pitaing, il lit mon blog ? C'pas vrai ? Il m'a pas reconnuuuuuue ?".
Parce qu'en fait non, il m'a pas reconnue, il a juste vu derrière la dentelle de mon corsage mes attributs qui ont profité aimablement des 5 kilos pris à me sentir désespérément seule à San Francisco sur Seine. J'avais pas pensé à ma prise de poids quand j'ai mis ce haut taille 40. Mea maxima culpa. Mais merde... ce blogueur/dessinateur porte décidément bien son nom...
Après ce tumulte dans ma naïveté cérébrale, je file aux toilettes (me rafraîchir la chevelure - je rappelle que je suis une princesse, je n'aurais rien d'autre à y faire), c'est là que je croise Philippe Geluck (qui se lave les mains après avoir fait son pissou, je tenais à le préciser pour mes nouveaux amis les paparazzi avec qui ON PEUT, oui, ON PEUT avoir des conversations de 20 minutes passionnantes même s'ils sentent mauvais de dedans la bouche.)
Sauf que les conversations avec les paparazzi ça déclenche des alertes à la bombe, ne cherchez pas, ça doit être une coutume Israelienne.
On le savait PUTAING CONG SA MERE, qu'en invitant Israel on allait pas brouter dans les alpages... mais de là à évacuer près de 10 000 personnes en une demie heure, on s'est quand même pas préparé.
Chambardement après l'annonce : les auteurs et la caisse d'abord, si ça avait été bactériologique on serait mourru tous figés les mains pleines de billets. Y'a pire. J'ai pas eu peur pour ma vie, seulement pour mes cheveux qui allaient frisoter. Ca n'a pas manqué.
Celui qui a fait la blague a commit un criiiime capillaire à mon égard, et doit être jugé comme il se doit. De plus, il a bouleversé l'ordre naturel des choses et depuis, mes vieils Arch Nemesis me rappellent, je me souviens des dates d'anniversaire, et j'ai le courage d'offrir des sablés aux journalistes de 2 mètres aux yeux d'opale du Petit Journal de canal+ (comment je vous kiffe trop ! - sauf toi, le petit brun qui bafouille cracra peuuuh).
Un jour de plus dans ma Heights Life. A la fin du salon je vais être dans l'obligation de me suicider, tellement je serais vide. D'énergie et d'occupation. Sauf si je prends un abonnement au quotidien avec les cahiers du cinéma (clin d'oeil lubrique)
Non je n'ai toujours pas rencontré l'amour, c'est pour après-demain, ou mercredi. J'sais pas. 
XO XO.
Heights Païn Johnsy Johns, live from my bed, all alone with my courbatures.
Cadeau Bonus : imaginez Jean-Louis Debré qui saute comme un cabri du stand Fayard jusqu'au notre pour claquer la biz à Docteur Mamour Patrick Pelloux sous l'oeil intrigué d'un des frères Bogdanov lui même fuyant le périmètre où Laurence Boccolini sévit.
Je veux dire, après tout ça, on a la classe ou on l'a pas. Moi perso, ...là, je l'ai pas. 

samedi 15 mars 2008

They say the future’s out to get you...

 

...you know that I won't let you fall !

Que ce soit clair : Les lecteurs de mon blog sont soit :
_Des vieux gens de ma vie qui ne me parlent plus depuis un bail mais qui gardent un oeil bienveillant /vicieux sur les news de ma life.
_Le Blue Eyes Clan qui se dit que lire mon blog vaut mieux que de passer un coup de fil ou que prendre le train...
_Mes ex, qui croient que je sais pas qu'ils viennent toujours ici (mwahahaha)
_Des vieux de la vieille des blogs qui repassent une fois l'an, histoire de.
_Et des mix de tout ça, c't'à dire des gens que j'ai pas encore rencontré IRL parce que j'ai pas eu la possibilité ou qu'ils n'en ont pas émit l'envie.
Mais y'a plus grand monde qui traîne dans ces reliefs accidentés que sont mes notes depuis juillet, mais hey... le monde qui y traîne est grand.
Quand je rencontre mes lecteurs/potes du web en vré, je me fais toujours la réflexion qu'ils ne sont pas tous si grands que je les imagine à travers leurs mots, et que par conséquent je ne suis pas si petite que ça et qu'il faut que j'arrête mon complexe d'infériorité irréelle.
Tout cela pour dire que Zzye n'est pas très grande, mais encore moins petite, et que ça fait plaisir de rencontrer des gens qu'on connaît surtout quand ça se passe aussi facilement...
Je veux dire, pas trop de blabla futile pour remplir l'espace, une reconnaissance quasi-directe et pas de "mais alors comment que je dois t'appeler"...
Ca se passe toujours mieux quand je vois pour la première fois une fille plutôt qu'un garçon. Avec un garçon y'a toujours ce trouble (cet espoir ?) que ça se finisse maybe par un rapprochement corporel.
Ce qui est totalement con, vu que je suis blanche et pure comme l'agneau qui vient de naître (mais surtout blanche quoi). Et j'ai un témoin de plus pour approuver.
Quant aux autres des Virtual gens qui se sont bousculés aujourd'hui (putain vous êtes relous à venir le même jour... vous pouvez pas vous mettre d'accord sur le forum "how to meet Heights . com ????" c'est trop demander ? hum ?) Ces "autres" m'ont fait des sourires, francs & gênés, des petits signes presques pas visibles, des références poussées sur Jim/Les cimetières/Liverpool/leviolet quand je n'avais aucun moyen de les reconnaître... et puis franchement me couvrir de photos de Carl, vous vous êtes donnés le mot ou quoi ?
Vu que je passe mes journées avec Pé., journaliste à Paris Match (alors que je préférerais les passer avec les petits mecs des cahiers du cinéma ou alors ce bôgoss en adidas élimées de la soirée d'inauguration, journaliste politique à Canal + -han mais comment je kiffe décidemment les journalistes de la quatre -), c'est PAS TRES DISCRET de me filer des portraits de mon amant secret. Mais bon, je vous pardonne.
Car je suis grande (mais quand même plus petite que Zzye*).
*qui m'a quand même fait rire en boucle toute la journée sans le savoir avec sa définition de comment on me reconnaît : "ouais je me suis dit que *ça* ressemblait pas mal aux photos" )
...A demain vous autres (?)

vendredi 14 mars 2008

Overbookée


Chéri-amour-bébé-beau ténébreux-toiquiestmien-choupinou-PrinceDeMoi :
Attention. Attention. Attention. Mon gloupinou ne passe pas demain. Je répète. Ne passe pas demaing.
Mes parents (et ma soeur)(oui celle là ) seront là.
Et tu comprends, s'ils te voient, toi, dans toute ta toutitude, ils vont savoir tout de suite... Alors, beau toi, retiens la nuit. Et come Back manche-di.
Parenthèse refermée.
En plus pour commencer notre relation d'amour inconditionnelle, le salon du livre, c'pas top. Je suis affairée, échevelée et énamourée.
Hier de M. (roaaaaaaaar)
Demain de J.
Ca dépend de quel auteur on me donne entre les mains.
Allez fais pas ta jalouse, t'as eu d'autres occasions que t'as piteusement loupé. Et puis ça se tombe, tu le sais même pas que t'es amoureux de moi.
Sur le stand, on ne vend pas tellement, mais qu'est ce qu'on boit.
Deux fois que je rentre complètement rétamée dans mon très vieil appartement-la-bohèmeuh.
Les livres, c'est ma life.
Et traîner avec des attachées de presse langues de putes, des boss tyraniques, des clientes féminines à moustache...
les mains au cul, les verres gratuits, le fantôme de Marc Levy, sortir un couteau sous le nez de Shimon Peres, lire Paris Match d'une main et Libé de l'autre, attendre un député modem comme le messie, acheter un dvd de Beigbeder (pour les cours, je le jure, ça me fait presque mal aux fesses de dépenser un billet là dedans), manger chez Paul à s'en dégoûter, prendre l'argent dans la caisse, avoir mal partout, attendre le sosie de Jeff Buckley en sachant très bien qu'il aura pas les cou*lles, la bretonne, les paranoiaques (qui s'approchent pas ah ah vous êtes drôles à me regarder de loins, je vous kiffe).
J'ai pris la grosse tête. Je bois trop. Je prends vraiment trop de lipides et de somnifères.
Je vous aime.
Heights Johns L42.

mercredi 12 mars 2008

Broken Hearted Detective



my back it hurts again
it aches like history
cottonmouth and all lit up
your smiling back at me, but...
Salut les copains. Première journée de front sur le Far Far Away Book Saloon.
Comme je le supputte, tout le Heightsy-Glory-Club est réunit pour savoir si "I DIT IT" ?
La réponse est : j'ai kiffé ma race.
Et comme à chaque fois que je passe la journée à quatre patte dans des positions impossibles, ça a commencé très mal.
Je me suis perdue à peu près trois quarts d'heure, alors que je n'avais qu'une demie-heure d'avance que j'avais déjà bien entamée en partant dans le sens inverse en sortant du métro (ouais bon hein les combines de raccourci de mon boss ne tiennent en compte la capacité zéro qu'a mon cerveau à me diriger convenablement).
Après avoir pleuré ma mère dans l'allée R, je me souviens que je suis censée pas être loin d'un éditeur que j'aperçois très haut dans le ciel du parc expo (grâce à un abat-jour à 5000 euros), et en fait je suis dans l'allée L.
C'est tout rouge, c'est chatoyant, mais aussitôt, pour me punir d'être en bas de l'échelle sociale des ouvriers du livre, moi la technicienne, la bacplussdeux, la stagiaire-éponge-serpillère-multifonction, et ben, on m'envoie en "mission sympa"... ben voyons...
"Alors tu ressors et tu nous trouves en dix minutes trois cafés et des chouquettes, et tu rapportes ça avec tes deux mains et une facturette."
Ouais genre.
Mais il en faut plus pour m'abattre et HeightsyGold s'en sortira comme par miracle, et blâmera le vent à 110km heure et le tramway fou nommé pas-désir-du-tout lorsqu'on lui demandera pourquoi ils sont tièdes tes cafééés ?
Hey lover why the gun?
Hold on I'm almost there
It's too late you've killed the trust
Don't act so unaware
Mais je suis fière de notre stand, même si j'ai trié des livres de gaudriole grasse et des choses assez malsaines (dont un contenant les photos de plusieurs étapes de décomposition d'un cadavre, yummy), j'ai quand même déniché UN Wilde (ignominieusement mis en page mais passons), et un beau-livre sur le Wavre qu'il est bieng "Le Havre : un art de vivre ET FUCK LES PARISIENS" un truc dans le genre.
Finally, Boss de moi nous a offert une bière et c'était à la cool au milieu de notre stand propret, rougeoyant et soooo homy.
Demain soir je reçois quelques potes, Shimon Peres & Zzye entre autres.
Et je croiserai très sûrement mon maître. Pour ceux qui savent qui je désigne par cette appellation très inhabituelle dans mon langage de Very Emanciped Girl. (Oui VEG, comme Végétarienne, et je HAIS tous les gens qui se sentent obligés de mettre des animaux morts dans tous les sandwich du monde).
Why are you so destructive?
Do you realize what you've done?
you can't bring it back to life now
What are you running from?
La question qui reste en suspend est... et toi ? Seras-tu là ?

I don't like the way it feels... I just want you to be... real. 

mercredi 27 février 2008

La mort, c'est pas cool.


Baskets Violettes, Jean, Echarpe Albino Panther. Je suis pas loin d'être habillée pour aller concerter sur Ris-Pa.
Mais assise dans le Tank de mon père, entre ma soeur (non l'autre), et ma mère, c'est le paysage de la Normandie du Bas qui défile.
Bizarrement, on rigole bien. Même mon père, qui s'apprête à enterrer son frère.
On ne rigole jamais dans ma famille.
Au premier arrêt dans une station, je manque de près l'achat de Lunar Park de Breat Easton Ellis.
La musique dans mes écouteurs est nouvelle et pas si mal.
Je me sens rattrapée par mes lacunes sociales quand je prends sur moi pour demander d'une toute petite voix "c'est quoi une mise en bière ?". La réponse est assez claire pour que je dise "No Way".
Arrivés au Funérarium, après avoir dépassé les cimetières Américains, Allemands, et Anglais de la seconde guerre mondiale, j'ai comme envie d'aller explorer les tombes du Commonwealth.
Les cimetières. Mon Kiff. Mon appareil photo est dans mon sac. Mon livre s'appelle "Jusqu'à ce que mort s'en suive...", je le dissimule comme je peux quand on doit rentrer.
La porte est grande ouverte sur le salon funéraire. Tout le monde s'engouffre. J'ai dit "Non" et maintenant je dois trouver une moyen de ne pas paraître inhumaine et déplacée. Heureusement mon beau-frère non plus, n'est pas très "quand de la famille meure on fait un sit-in déprimant autour du corps dans une pièce très très confinée, c'est con, mais c'est la tradition.".
Par l'entrebâillement, je l'ai quand même vu, blanc. La mort c'est ridicule. On dirait un fard. 
"Heights, les fleurs."
Ouais. Heights in charge of Les fleurs. Toute la journée. Et c'est pas un petit rôle dans la Normandie du bas.
L'oncle était un M. de la plus grande exigence et je dirais même intransigeance, et ce n'est pas ses amis qui se pressent aux portes.
Seulement ses quatre enfants, dont mes trois cousins, des grands gars de la campagne tous plus ou moins civilisés que je n'avais jamais vu pleurer.
Je crois que c'est à ce moment là que mon esprit fait rupture.
Tout le monde se tait, le silence est un peu trop chargé en H²O, alors dans ma tête, involontairement s'enclenche un enregistrement de Love Will Tear Us Apart de Joy Division.
La chanson qui a servi de fil rouge ce week-end, entre le mix d'AnnaLisa (mme Carl B.) au Palais de Tokyo, l'entre deux concerts de samedi à la flèche d'or, et les reprises que j'ai écouté Dimanche.
Cette Eglise je l'ai pratiquée. En long en large. Baptême. Communions. Mariage. Mais là c'est inédit.
Je rentre en troisième position, si on compte le cercueil, je ne trouve pas que c'est ma place. Mais ça se passe comme ça, en Normandie du bas. J'ai des fleurs dans les bras. Des lys, des roses, des oeillets.  
C'est une Eglise sur laquelle les commandements sont gravés, et dont j'avais eu l'outrecuidance de demander la signification.
"Ca veut dire quoi forniquer ?" 
En repensant à ça je ne peux réprimer un sourire.
Quand le barbare de bedeau commencera à brailler les chants, aussi.
Je suis choquée par plusieurs détails... l'hébreu au centre du triangle représentant Dieu lui même placé dans un soleil. Le "tu écouteras Israel". La croix à l'envers sur la porte de la sacristie.
L'observation empêche de chouiner et permet de garder l'esprit froid.
Je redoute le moment de la bénédiction. Non seulement je ne saurais pas quoi faire du goupillon mais en plus je suis gauchère et cémal, et pour finir il faut simultanément jeter les pièces dans le panier de quête.
Je ne suis ni Catholique ni Capitaliste. Le cercueil entouré d'argent et de matériel sanctifiant. Ca m'en bouche un coin.
Pourtant, l'ambiance est plutôt propre au recueillement, et quand un rayon de soleil pénétrera la nef et s'étendra jusqu'à l'autel, j'aurais même une petite envolée de spiritualité.
Bye Bye.
Finalement, dans la Normandie du bas, la famille ne bénit pas le cercueil.
Heights Les Fleurs.
Oui oui messieurs les croquemort. Je respecte hein, mais n'empêche que vous avez la gueule de l'emploi.
Ian Curtis, s'il te plaît, deux secondes de pause, tu reprendras au cimetière veux-tu ?
D'autres traditions me surprennent, la manière dont on manipule le cercueil, la ceinture de sécurité dans le corbillard, les deux ancêtres des anciens combattant, le repliage du drapeau Français qui couvrait le bois. Les sacrement de l'armée sont nettement moins Glam' que ceux des enterrements américains auxquels j'ai pu assister à Boston.
Marcher derrière le corbillard ne m'a même pas fait relativiser ma passion pour les vieilles pierres mortuaires. Ian Curtis s'en donnait à coeur joie contre mes tympans. Le vent aussi. Mémé-la-bonne voulant à tout prix me couvrir alors que c'est elle, qui avait froid.
Dans le caveau, j'ai une petite peur que je sais irrationnelle, celle de voir ma Tante, qui n'aura été tranquille que 9 ans avant qu'on n'éventre sa tombe et qu'elle ne "retrouve" son mari.
Les cordes, le blanc du caveau, le croquemort qui détruit un bouquet de fleurs. Ma mère qui pousse mon père qui lui préférerai être à 30 mètres.
Don't Take The Goupillon.
Ce serait si facile de tomber dans une sépulture ouverte. Je chasse l'idée. Je m'avance. Je marque une pause. Je ne pense même pas au mort. J'aurais dû mal à penser quelque chose de positif, c'est mieux comme ça.
Le gay-prêtre à la voix de cheap cabaret re-gueule un coup. Il s'est changé vite fait et a fermé à double tour son église. Mon père accuse les 35 heures.
Mon père accuse toujours les 35 heures. 
On s'en va. On repasse devant la tombe de deux jeunes étudiants de mon âge, déportés. Superbe tombe. Respect.
Et devant celle, beaucoup plus remuante, affichant l'effigie d'une fillette de trois ans déclarant "je suis contente".
La Normandie du Bas terminera par nous inviter d'abord à nous bourrer la gueule sustenter chez un cousin, puis à nous cidrer la gueule alimenter dans une crêperie du coin, quelque part entre ces moments, Ian Curtis s'est éteint dans ma tête.
Dans un coin l'héritier mâle des M. (le seul et l'unique) me regarde en riant. J'aime déjà ce Killian sur les épaules de qui repose la fin de notre arbre généalogique. Même si c'est un bébé et qu'il sent un peu le pipi de bébé.
Je ne reviendrai plus en Normandie du Bas, je n'ai plus aucune raison de le faire.

When the routine bites hard
and ambitions are low
And the resentment rides high
but emotions won't grow
And we're changing our ways,
taking different roads
Then love, love will tear us apart
again

dimanche 24 février 2008

Golden Arrow


...J'ai fôlatré avec Carl Barât tout vendredi soir, au Palais de Tokyo, pendant qu'un de mes oncles se mourrait quelque part en Normandie du bas.
De photomatons, en soirée Vip Hédi Slimane, en toilettes pour Hommes, partout où j'allais, Carl me suivait, ou je suivais Carl.
Des bises, un autographe avec le mot "love" dedans, des photos, de la joie, des éclats de rire tendus.
Heights dans une soirée Arty à Paris, au milieu de gens de 2 métres, au RMI de 10 000 euros, tous habillés comme des Princes.
De l'alcool gratuit, et bien bon.
Des types à moitié nus enchaînés à une batterie mouvante.
Carl avec un chapeau trop petit sur la tête.
La moustache de Didz. George Harrison Didz.
Le dessin à quatre mains avec Anthony, lui l'arbre et moi le zozio.
Mes mots d'anglais balbutiants.
Mon écharpe rouge qui traîne derrière moi.
Mon appareil qui crépite.
Powpy qui titube.
La bague "sésame" pour la soirée vip à mon petit doigt.
Le béton sur le plafond.
Le carrelage et la moquette dans la salle de concert.
Roadie killer qui s'acharne sur un fan trop zélé.
Dernier métro.
Gary est vraiment trop gentil en fait.
Téléphone à Pissou.
Une histoire de rétro. Mais chut faut pas le dire.
Le rétro c'est tellement chic.
Huh huh.
Et demain... non mais tu t'rends compte ? Dormir.
Rêve de Carl dans un piano bar. Rêve de Carl dans la maison de mon enfance.
Drôle.
T-shirt à bretelles. On est samedi soirs.
On sort deux soirs de suite. A paris. Avec des baskets classe et des vêtements H&M.
On va voir Neïmo. Et j'aime la musique de Neïmo. Mais j'aime pas le 20ème. Mais je prends sur moi.
La scène est vide. Les toilettes non.
On se réfugie.
Et puis on se met dans un angle. Et le concert commence. Et c'est bien. Et Bruno est trop une Drama-queen, mais c'est le pied.
Et la musique m'adoucit. Et je suis bien.
Puis dans les oreilles du moins bien en format punk français à consonance Russe.
Je vais me chopper un torticoli par dessus ma bronchite.
Entre temps j'ai rencontré le nouvel ami de Powpy. Bonjour ami de Powpy.
Ouais on tente de sortir.
Oh j'ai loupé Axel Bauer.
Mais qu'est-ce qu'il foutait là aussi.
On me marche dessus là quand même. Tout ça pour un peu d'air.
Tout va bien on y retourne.
On est pas un peu dans le passage là ?
Mouais. On retourne là où on était.
Powpy, où tu vas ?
Oh. Moi je veux voir un peu la scène.
Les gens  se déchaînent.
I am un chien, ça, je crois que ce sera la surprise surprenante auditive du week-end.
My god, ça rentre partout ce son.
J'ai toujours une tendance au torticolisme.
Le guitariste a 12 ans ou bien ?
Tu trouves pas que le chanteur ressemble à ... ? Non. Bien sûr que non. Sinon il ne serait pas une bête de scène. Ah ah.
Ma tête. Mon esprit. Où ?
Dans le 20 ème, j'aurais tendance à dire.
Le concert s'arrête, on peut respirer.
Je dis au revoir des yeux.
A qui ?
Ah ah.
Ma tête fait mal. Je sais qu'elle va cogiter.
Mais putain qu'est-ce que tu faisais là ?
Finie la soirée. Heights dans le métro. Affalée. Ligne 2. Ligne 3. Un deux, on y va.
Mon image s'imprime sur ma rétine, je voudrais fermer les yeux, mais ils sont tous charbonneux. La faute à Bourgeois. La faute à Powpy. La faute au 20ème.
J'ai les cheveux attachés. Les yeux barbouillés. Aucune écharpe. Et de violet que mes baskets.
Gare Saint Lazare.
Salle des pas perdus.
Puis dernier train, ou presque, et au loin, tout au bout du chemin, San Francisco la froide.
Bye Bye Paris.
Bye Bye Carl.
Neïmo.
Le stress.
Pincez moi. 

mardi 5 février 2008

It's my alternative to real world


Ce soir, à deux doigts de reprendre ma real life je me suis surprise à regarder le diable s'habille en Prada (je suis assez fan des émissions de Canal+ sur la mode, même si j'y comprends rien, je trouve ça délicieusement hystérique) et à me dire : "ouchlala elle est douée c'te fille, j'aimerais bien être pareilleuh.".
Oui, bon, aussitôt je me suis mise une baffe et j'ai refoutu le nez dans ma nintendo ds rose... A rebours de JK Huysmans.
C'est vrai que c'est pas trop tard pour bifurquer et enfourcher une carrière de journalisme. Faudrait que je m'accroche et que je décide que je veux faire ça une bonne fois pour toute.
L'édition, c'est bien, mais vu de l'extérieur. Parce que pour un milieu reconnu entre mille autres pour consommer abusivement du stagiaire, j'en ai toujours pas, moi, de stage. Et pourtant cette année je me suis lâchée sur le milieu parisien, j'ai noyé de CV tout Saint-Germain et je n'ai eu qu'UNE SEULE réponse. MOI. La Heights Jones qui a réussit à décrocher un stage en NORMANDIE dans la même branche, mission que même Ethan Hunt aurait chouiné devant en allant se moucher dans la jupe de Katie Holmes.
Blasée de l'édition, il vaut mieux l'être en licence que dans 20 ans, quand j'aurais les fesses qui tombent, plus de dents (parce que pas de mutuelle et des parents morts hein) lorsque ma 12ème boîte m'aura virée pour cause de "rapprochement", doux euphémisme pour fusion monumentale prenant source chez les meilleurs potos de notre présidence suprême. (Oui, cette phrase était longue).
Tout de suite, j'ai une autre peur.
Celle de "et si je deviens journaliste, j'userais abusivement idéalement de ma carte de presse oui oui oui, mais... je suis sûre que conasse comme je suis... je finirais dans un journal pipôl"
Pourquoi me soupçonne-je de telle bassesse ?
Parce que depuis que j'ai découvert le site d'un certain Perez Hilton, je me bidonne au moins 10 minutes tous les jours.
Que tout à l'heure j'ai été prise en flagrant délit de cris hystériques devant l'émission hautement intellectuelle Next Made In France spéciale Gay.
Que ma grand-mère me refile sous le manteau tous ses télé 7 jours usagés.
Que lorsque l'on se rend dans l'hôtel-restaurant appartenant à des relations proches je me noie dans ma chambre sous une pile inhumaine de Voici & co.
Que dernièrement on m'a dit "chais pas comment tu fais, tu connais toujours des gens célèbres toi.". Ah oui ? Et vous savez quoi ? Le mieux, c'est que souvent personne n'en sait rien. Parce que je suis d'une discrétion ignoble. Le genre de fille que tous les forums de fans du monde détestent et qui, lorsqu'on la croise dans la rue, se la joue mafia sicillienne.
"Nan. Je sais rien. J'ai rien vu. Rien dit."
Qui léve les yeux derrière ses lunettes fûmées et ajoute en entrant dans une Berline de ville :
"Mais il a la peau très douce."
...

dimanche 3 février 2008

Clear Eyes, Full Hearts, Can't Lose !


En ce moment je ne suis pas fréquentable. Non les mate.
Complétement en phase avec la série américaine "Friday Night Lights", je me suis bouffée la saison 1 de 22 épisodes en 4 jours et la saison 2 ne va pas me résister longtemps.
C'est une série absolument géniale, l'équivalent très très amérique profonde de Skins en Angleterre : on prend les clichés, on secoue méchamment et on obtient de la sueur, des larmes, et pas mal de sentiments vrais (et de djizouss aussi, mais ça, hein, ça se passe au Texas, la religion c'est un peu comme les steak là-bas).
Le problème n'est pas là, donc.
Le problème c'est que ça influe sur mon look.
Je suis en mode "Tim Riggins".
Ok. Je suis d'accord, moi aussi je veux bien qu'il me "hut", mais chez une fille le look cheveux gras-regard de brute-chemise de bucheron, bahhhh... ça aide pas à répondre positivement quand toute ta famille te harcéle pour savoir si tu es encore et toujours célibataire.
Je suis assez fan de Taylor Kitsch, jeune homme pas seulement bô qui joue donc le fameux 33. Assez pour apprendre les régles et sûrement regarder le superbowl avec une bière à la main. En gros la raison de vivre de son personnage, avec le triolisme et les blagues qui tombent à plat.
Je ne changerai jamais de sexe, parce que je suis couarde, mais je dois m'y résoudre : je suis un garçon.
Un garçon à nichon et à ovaires, certes, mais je suis un mec.
J'aime les mecs de façon masculine et c'est une des raisons pour lesquelles ça coince.
Ca m'arrive souvent d'attérir malencontreusement dans les rayons "vêtement homme" dans les magasins mixtes.
Mon parfum est masculin, j'aime toutes les sortes de foot, je bois sans compter, je vis dans une réelle porcherie, j'ai un côté vraiment brute quant aux relations humaines réelles, et en réalité, comme tous les mecs, je suis une vraie gonzesse.
Alors oui cette note est nulle, sans fond, sans imagination... mais hey ! la réponse est dans la question : je suis en mode Tim Riggins. Mes lunettes sont pas aussi classe, mais je passe l'essentiel de mes journées affalée sur mon lit à regarder vaguement autour de moi. A m'en foutre. A m'apitoyer parfois. A pousser des coups de gueules aussi.
Sauf que j'ai pas entraînement quotidiennement et pas match le vendredi. Ce qui veut dire que les kilos, je les encaisse.
Allez.
Touchdown (sur ce lien les 10 premiers épisodes en vost)

samedi 2 février 2008

Do you think I'm Sexy, Do you think I really care ?


Ca a commencé quand je suis rentrée de déjeuner, ce jour-là.
Il m'attendait à la grille avec une fleur à la main et un sourire timide.
Devant mon regard désorienté il ne savait pas quoi dire, je le dépassais donc,  rentrais dans la cour, il me rattrape...
"Je t'aime".
O_O
Je m'arrête, je prends la fleur, je n'ai pas le manuel de "l'amour pour les nuls" alors je dis "euuuuh moi aussi" (le "eeuuuh" étant d'origine).
Il était grand, le plus grand, et blond, le plus blond. 
C'était le début d'une relation trèèèès longue, sûrement la plus longue. Et très plate, sûrement la plus plate. On avait beau se voir tous les jours, on était très routinier.
Sauf pour les cadeaux.
Une fois à la Saint-Valentin, il m'a offert une bague dans l'écrin du mariage de sa mère.
Il savait y faire pour marquer les coups.
Mais il avait un coach. Sa mère le poussait vers moi parce que j'étais "fille de" et que ça les arrangeait bien.
Elle m'appelait "ça va t'y ma brue" dans les allées du supermarché et moi je souriais sans me douter de tout ce qu'elle avait manigancé.
Jusqu'au mariage. Le jour de SON anniversaire. Je m'étais presque faite à l'idée.
Il n'est jamais venu.
On s'est réconciliés le même jour, on s'est rapprochés comme jamais.
Puis vint le voyage.
Dans le Jura. Tous nos amis étaient là. C'était le temps où Armand Pissou était hétéro et en couple avec Dawn, une soeur de ma paire de jumelle préférée.
La nature était magnifique et tout ce dépaysement laissait fleurir les sentiments.  
Malheureusement, ils ont filé dans un sens imprévu... Et Dawn et mon amoureux étaient ensemble... derrière le dos d'Armand et moi.
C'est cette année là qu'on est vraiment devenus potes. Pas meilleurs potes. Mais potes.
Il s'est fait réconforté par l'autre soeur jumelle, et moi, j'ai regardé la forêt et le ciel qui se couchait presque. Un arrêt sur image qui m'habite encore.
On est pas sérieux quand on a 8 ans. 

vendredi 25 janvier 2008

Eugene


Falaises d'Etretat, temps gris, vent léger, vêtements qui flottent et homme en noir -élégant-, jeune fille en robe d'un autre temps, les cheveux détachés, qui le suit bon gré mal gré.

"Hey, attends sacredieu, j'ai pas des jambes de garçon moi."
"..."
*con de peintre*
"Hey, Eugene, pourquoi tu t'es jamais marié ?"
"..."
"Hey, Eugene, pourquoi tu le détestais Courbet ?"
"Il m'admirait trop pour être honnête."
"Oh. Et Géricault, tu l'admirais trop pour être honnête ou tes belles phrases ne valent pas pour toi ?"
"Géricault m'aimait beaucoup trop aussi."
"Alors, voyons s'il a été honnête, c'est toi ou c'est lui le portrait de 1815 ?"
"Je ne vois pas de quoi tu parles."
"Taré."
"Je te demande pardon ?"
"Courbet ? Tu crois qu'il t'a tout piqué hein ?"
"Je n'accuse..."
"...tiens, regarde un peu, le portrait de toi soi disant par Géri, et l'autoportrait de Gustave :
"Ne cherche pas le mal, c'est comme ça que tu le trouves."
Le haut de la falaise est atteint, le vent souffle un peu plus fort, les rubans se soulèvent, la mer se déchaîne au pied, et un navire disparaît à l'horizon.
Etrangement, aucun goéland ne trouble l'échange.
"J'étais vexée quand j'ai lu ta définition du "sot", je me suis sacrément reconnue dedans..."
"...mais comment ? Tu as lu mon journal ?"
"Oh tu sais, c'est chose courante de nos jours, les gens aiment à se vautrer dans les détails insignifiant, un peu comme les pucerons hermaphrodite. Alors on édite à tour de bras des écrits privés de gens qui ont importé, et même de gens qui importent peu..."
"Tu n'aimes pas les éditeurs ?"
"J'aime les artistes morts, les yeux bleus, les cheveux blonds, la neige et les chats. Les gens maintenant aiment acheter des choses, mettre tout sous clef, et jouer à qui brillera le plus."
"N'aiment-ils plus... la musique ?"
"Plus comme avant, je dirais. Enfin. Y'a eu le rock quand même."
"Le roc ?"
"Ouais. Et je suis sûre que tu serais né un siècle plus tard on te retrouvait au fond d'une allée une seringue dans le bras."
"Ne présume de rien, demoiselle. Ton ère n'est peut-être pas si fâcheuse."
"Figure toi que tu serais né un siècle plus tard, on aurait su si t'étais bien le fils de Talleyr..."
"...ssssshhhhhhh."
"Moi je crois que c'est un autoportrait." elle rit. Il soupire :
"Tu n'en démordras pas ?"
"Ils l'ont passé à l'infra-rouge tu sais. Cons de conservateurs." (fronçage de sourcils)
"Ton langage, ton langage..."
"...nan, TON langage. Tu sais, tu serais né à dix ans d'intervalle de moi, je t'aurais harcelé pour te publier."
"C'est vrai, j'aurais aimé..."
"...mais ça n'aurait pas été honnête."
****
Je me demande bien pourquoi je ne fais que dessiner des petites filles face à la mer, de dos, au sommet d'une falaise.

mercredi 23 janvier 2008

Farewell


J'avais une petite dizaine d'année la première fois qu'il m'a fait rougir,
et ce matin, après une nuit agitée, j'ai ouvert des yeux rouges, allumé deux trois interrupteurs puis la télé, en bruit de fond...
Nomination oscars... blablabla... hier Soho... 28 ans... Brokeback Mountain...
Heu ?
Le blabla n'en finit pas et moi je ne comprends pas. Ils parlent de quoi ?
Je ne suis pas sûre d'avoir bien entendu, j'aimerais beaucoup ne pas avoir entendu.
Que ce soit une de ces hallucinations de demi-sommeil.
Mais non.
Mes sourcils se froncent, mon nez tremble, il faut que je communique.
Après un texto puis deux, j'oublie que le temps passe, prise dans mes pensées.
Mes sourcils toujours froncés.
Je l'aimais vraiment beaucoup.
Tout au long de la matinée, ça arrêtra mon flot de paroles habituelles.
Je ne sortirais de ma torpeur que pour parler d'Alexandre Le Grand.
Et pour cette idée qui trotte depuis quelques heures... pourquoi ça m'importe tant ? un jeune type qui meurt à l'autre bout du monde. Oui, ça arrive tous les jours, toutes les heures, tout le temps...
Ca me chagrine d'avoir prêté tous mes dvd de lui, pourtant je suis sûre que ça n'aurait rien changé.
Je suis encore dans ma phase "c'est pas possible".
Demain je déblatererais sûrement sur ma morbidité qui doit être feinte, parce que vivre avec les morts, finalement, et banaliser ma relation avec mes idoles, de mes admirés, et de mes aimés, tous indubitablement morts ça ne vaccine en rien quand l'une des exceptions rejoint la masse.
Farewell...

mardi 8 janvier 2008

I hope you don't mind


Life is a Cabaret Old Chum !
Non pas que je me prenne pour Liza Minelli (si si, depuis que je fais plus d'un métre je suis Sally Bowls quand personne me voit), mais j'ai eu le déclic aujourd'hui.
Michou va bientôt mourir... il est temps qu'on prenne la relève.
Je veux dire, on a tous les éléments pour un Cabaret :
Des gays, deux blondes, une maîtresse de cérémonie slapette et un fauve.
Laissez moi vous convaincre.
Imaginez ceci : intérieur-aube, les esprits s'éveillent un à un lorsqu'un braillement rauque emplit la pièce.
Qui peut-ce être ? Une tronçonneuse rouillée ? Un armageddon forestier ? Une avalanche de toiles cirées ? Que nenni.
Il s'agit de Sugar "Bonnie Tyler" Milie. AU REVEIL.
Maintenant imaginez vous des adolescents en jogging, une forêt et un prof d'E.P.S qui s'époumone dans son sifflet et Armand Pissou au milieu de cela une fougère plantée dans l'arrière du pantalon chantant et dansant "Mon trrrrruc en pluuuume".
Puis, Gilbert Moutarde Popovitch, tout de jaune criard vêtue qui ferait une performance Modern-Art top trendy, à coup de Bambi décapités et d'écorchés anatomiques.
Ouais ce serait bien.
Ajoutez à ça le sosie méditerranéen de Christina Aguilera (pouvant imiter Beyoncé imitant elle même un saxophone, si si). Puis une bêêêête sauvage, véritable tigre blanc du Bengale prêt à sauter à travers un cerceau enflammé pour aller quérir ses croquettes vitales.
Avec cela on exposerait une curiosité digne des plus grandes foires aux monstres : Lucifer, le seul chat AU MONDE qui s'auto-épile le maillot.
Et au milieu de ça, du champagne et des invités, amis de nous.
Carl Barât dans son imitation quasi parfaite d'Oscar Wilde,
Cillian Murphy qui ferait un lapdance exotique,
et tous mes jolis garçons qui viendront d'Hollywood juste pour se produire au Blue Eyes Club.
et moi, au milieu de tout cela, qui déclamerait du Arthur Cravan entrecoupé de Racine (juste pour déconner...), et qui mettrait en scène le tableau avec Happiness is a warm gun version Across the universe (hot very hot).
Bien sûr, on aurait notre soirée de noel avec le Gigolo Band , et Gunther se mettrait nu pour fêter le retour de l'été, et on REFORMERAIT les Dschinghis Khan, oui, rien que ça.
Et le Final ce serait Armand Pissou en Satine et Powpy en poëte paumé qui chanteraient LA BOHèMEUH.
Et ce serait bien.
Ouais.
Ce serait bien.

jeudi 3 janvier 2008

Monster


Cher tous,
Je n'ai pas la tête à vous en ce moment,
ce que vous pouvez dire passe à travers moi, j'y pose mon regard mais mon esprit se retracte, j'attends un frelon. Une bête qui me piquera et me redonnera au choix, le goût de vivre ou de...
Sinon, Lucifer est en pleine crise d'adolescence. Il se carapate à la nuit tombée pour regarder les jeux d'amours dont une castration impitoyable l'a écarté. Il miaule désespérement à la lune devant ses concitoyens chatoyant et éventre des poubelles, pour le plaisir de l'anarchie.
Vous savez quoi, cher tous, cette année comme prévu dans les astres, de vieux visages m'ont accueilli avec de nouveaux : "Alors comment va la parisienne ?". Ce que, vous le savez bien, je ne saurais être. C'est drôle comme les gens aiment à faire des rapprochements, des assimilations et à simplifier les choses. J'aimerais que les grands événements soient simples et les tous petits très détaillés. C'est ainsi que la vie est acide, appréciable et émoustillante.
What's that coming over the hill is it a monster ?
Je suis effarée de me rendre compte que le seul texto de nouvelle année reçu dans la nuit du premier émanait d'une ancienne connaissance que j'écarte de mon existence depuis maintenant deux ans. Et tout aussi effarée de recevoir une carte provenant d'une illustre inconnue, elle est belle cette carte, mais je ne voterais vraisemblablement pas pour l'inconnue.
Et sinon, à quoi passe-je mes journées ?
A être malade, de cette maladie qui a fait rire tout le monde le soir du 31...
Mais aussi de cette maladie qui ne s'arrachera jamais vraiment de mon coeur, si seulement cela pouvait être de la mélancolie, je serais déjà une poétesse reconnue.
Mais c'est bien plus destructeur et bloquant.
Pour une fois depuis bien longtemps, je viens de vous dire quelque chose, cher tous, et maintenant,
j'attends.