jeudi 14 novembre 2013

I raise my flags, dye my clothes


[It's a revolution, I suppose]

En ce moment je ne sais plus trop quoi chercher. 
Non pas que je sois comblée. Mais je ne sais pas par quoi commencer. Où donner de la tête.

Je suis toujours barrée à droite, à gauche, au milieu. La tête en l'air, les pieds dans la boue, à glisser sur des feuilles aussi mortes que ma famille. 

Chercher un appartement est la meilleure façon de profiter de Paris avant qu'on me l'enlève. C'est d'une ironie folle. 
Je crois que j'ai décidé que si j'étais vraiment amenée à la quitter, ma dernière escapade serait pour Oscar Wilde.

It's only logical.

Chercher un job c'est surtout froncer le nez devant des annonces "à peu près" : ah oui c'est bien mais c'est trop loin / ah oui c'est bien mais ils veulent que je parle arabe, que je jongle avec 8 balles et que j'ai un permis motoculteur / ah oui c'est bien mais c'est mon ancien job. 

Chercher un mec, c'est d'abord s'entendre dire qu'il faut paaaas le chercher qu'il viendra quand je m'y attendrai le moins (j'ai essayé d'attendre les bras en crois sur un passage piéton budapestois en criant au ciel en javanais "J'attends pas là. J'attends pas du tout du tout, tu peux envoyer la sauce"), puis s'entendre dire t'as essayé les internets ?, puis enfin "non mais t'es sûre que tu veux pas de Jean-Michel, il est très gentil dans le fond, et puis, ça lui rendrait service !".

Je fais les petites annonces. Pour tout. 

C'est le grand mélange de tout et n'importe quoi.

Je pousse la porte d'un appart et je fonds littéralement pour son habitant. Je rencontre un garçon et je lui demande s'il écrit pas des livres par hasard, parce que je suis éditrice moi. Je file à un entretien d'embauche et ma première remarque est "vos bureaux sont remarquablement bien distribués, et cette hauteur de plafond !"

Si je ne me savais pas zen, stable et complètement en phase avec cette vie qui s'est rétamée sur le crâne, je me penserais sans doute folle. 

Je profite donc jusqu'au dernier instant.
Je profite jusqu'à me brûler le bout des doigts. Jusqu'à exposer une infime partie de mon petit coeur rafistolé, assez pour le sentir me faire mal sa putain de race
Rien n'est guéri de ce côté-là. 

C'est la crise, je consomme donc par packs. Les biscuits, les garçons, les comic books avec Loki dedans.

Je déjeune, je brunch, je dîne. J'écris beaucoup pour des gens, à des gens. Je pense à moi. Mais pas trop.
Je pense au seul membre de ma famille à qui tout ça va paraître waoh. Mais c'est de sa faute. Il a qu'à suivre.

J'étais enfin prête, je crois, pour quelque chose de bien. Pour quelqu'un qui allait arriver, parce qu'avec toutes ces tentatives.

Retourner vivre chez mes parents, c'est un peu prendre le voile (l'inverse de mettre les voiles, si vous voyez ce que je veux dire). 

Quelques coups du sort m'ont rappelé que je ne croyais pas à l'amour autrement que comme une illusion collective. Un lavage de cerveau des soviétiques, des nazis et des franc-maçons-du-coeur. 

J'aimerais avoir un gros chat posé sur le ventre pour passer l'hiver. Mon gros chat.
Et écouter Nick Cave avec Jim Morrison en lui disant "c'est bien hein ? Mon futur mari, il aime bien." tandis que Mémé nous tricoterait un truc. 

Ouais. J'ai pas envie d'un appart', d'un job et d'un mec. 
J'ai envie de vivre dans le futur album de Temples.
Always high. 
Never alone. 


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