mardi 21 avril 2015

It's over now the music of the night


[Allez viens Phantom, on va injurier les étoiles sur le toit de l'opéra, ça va nous revivifier.]

Je crois que le pire, quand on se retire de la vie publique, c'est de s'apercevoir que les autres ne nous manquent absolument pas.
Il y a une certaine euphorie à se retrouver entre 4 murs, avec son ami imaginaire, son chat, un ordinateur neuf et aucun fuck to give de ce qui peut bien se passer ailleurs.

Mon ami imaginaire c'est le Fantôme de l'opéra, qui a les mêmes passe-temps que Javert et que moi, c'est à dire parler aux étoiles en se sentant seul dans ce grand univers, seul d'avoir cru pouvoir ne pas l'être.

Moi, j'aurais eu une accointance comme le Phantom, je n'aurais jamais arraché son masque. Parce qu'il le porte pour une raison. Et qu'il est droit et fier comme une tour de cathédrale avec son putain de masque, et que sans lui, il rampe par terre à dire des inepties et à essayer d'épouser des gens contre leur Gray gré.

Une coloc avec le Phantom, en sous-sol, avec vue sur le lac, à écouter de la chouette musique en se plaignant d'être des génies incompris = Mon idée du bonheur.

Marlowe aurait quelqu'un pour l'occuper la nuit, lors de ses insomnies de casse-couille. 
Ouais, ce serait cool.

Si notre Opera Ghost avait eu quelqu'un pour lui souffler "Si tu fais des bêtises, O.G., c'est parce que t'es amoureux, bois un coup ça ira mieux.", peut-être qu'on n'en serait pas à 2 humains et un lustre en moins. Peut-être qu'auprès d'un type comme ça, ma présence ferait la différence.

Moi qui le comprends infiniment.
J'ai toujours le coeur fissuré de mon dernier revers et, si je ne pense pas à tuer tout le monde à coup de luminaire, je suis bel et bien devenue une petite chose amère. J'ai passé le point de non retour.
Il y a quelque chose de très définitif en moi. De définitif et de froid. 
Si avant, j'avoue, j'étais très drama et que mes arias à la sauce "Personne ne m'aime / personne ne m'aimera jamais." étaient un peu faites pour tirer les larmes, je crois que depuis décembre dernier, quelque chose s'est gelé. 
J'ai accepté cet état de fait, et j'ai arrêté de me rebeller. 

Je remplis mes journées de musique et d'arts en tout genre, je profite des rayons de soleil pour aller côtoyer mes semblables horizontaux dans les cimetières à portée de pieds. 

Je crois sincèrement que quelque chose est mort en moi de "cette fois de trop", je crois qu'il ne me restait des forces que pour une fois supplémentaire. Une tentative. Une seule.

Alors oui. Je suis un peu une grosse gougère de l'avoir sacrifiée pour un type au présent improbable... mais n'étais-je pas au contraire en pleine clairvoyance ? En mode : fuck that motherfuckers, je balance le bois qui reste entre les mains du premier inconséquent qui croise mon chemin et comme ça ce sera fini.

La vérité, c'est que je pense que comme mon ami P.T.O, je suis une morte vivante, un Phantom qui se meut et qui se voit. Qui n'est invisible que pour les gens pleinement vivants.
J'erre, mais je ne suis déjà plus là.



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