mardi 18 mars 2014

Drifting to the corners of life


[Ok, sure.]

 
[Oh hi!]

 Non. Définitivement : non. Ca ne se passe pas comme ça. 
Mais plutôt comme ça en fait :


Je rate des trains. Ou je rate ma vie. 
Je passe à côté. Ou bien je fonce dedans, dans le tas, trop vite.
Je sais ce qui va arriver, je le vois venir. 
Je le pressens et je le crains et pourtant je ne l'évite pas. 

Je suis jalouse, je sais ce que ça veut dire, pourtant, je n'écoute ni mon coeur, ni mes yeux, ni ma bouche, ni les pulsations qui s'accélèrent. 

 [C'est exactement ça, Tom.]

Je cherche l'amour un peu partout sauf là où il est.
 Je crée à la fois mon mythe et ma tragédie.
Je regarde mes copines saisir les opportunités que j'ai laissé posées là. 

J'ai même atteint le stade où j'ai arrêté de punir les autres pour mes fautes.
Pour ne pas m'être prise en main à temps.
J'en suis au stade où je peux regarder quelqu'un d'autre obtenir ce que je désire et en discuter avec elle calmement après.

[A peu près comme ça, d'ailleurs, merci Chilli baby.]

Je me dis que l'autre n'avait qu'à être plus clair. 
Que c'est de sa faute.
Qu'il n'avait qu'à envoyer que des signaux limpides, ininterprétables autrement. 
Qu'il FALLAIT que l'autre soit sûr de lui là où moi je ne l'étais absolument pas.

 [That exactly, Adrian Brody.]

Je suis une ridicule petite comète qui va passer sur Terre sans laisser de trace viable dans le coeur de quelqu'un.
Juste parce que ça fait peur.
Juste parce qu'elle a une imagination débordante quand il s'agit de s'inventer des excuses.
Juste parce qu'elle baisse les bras aussi vite qu'elle tombe amoureuse.

Je me désole et je m'accepte. Je secoue la tête et je continue. 
Je suis la fille qui tape sur son clavier.
Celle qui raconte les histoires des autres.

Si je devais vivre, qui raconterait la mienne ?


jeudi 13 mars 2014

And Here I Am Fighting



 [Fighting. 
Yes I'm Fighting not to cry 
And that's another reason 
Why I oughtta hate you like I do 
Like I do]

Ca fait tellement longtemps que je ne prête plus attention à ce que les gens pensent de moi, que j'ai perdu toute idée de quelle est la perception qu'ont mes amis de moi. 

Plusieurs fois, ces derniers temps, ils m'ont interpellée par leurs réactions, à tous, ou presque. La même. Cela dénote un fond de vérité. 

Et ce que ces réactions avaient en commun, c'était tout simplement quelque chose à l'opposé de moi. 

Comme quoi, je n'ai jamais su autant qui j'étais et je n'ai jamais autant communiqué une image aussi différente. 

Moi, la personne la plus bornée et têtue du monde, la plus sûre de ses "oui" et surtout de ses "non", on a osé me dire "ouais mais bon, tu vas finir par coucher avec lui.*". 

*Oui, non, il ne s'agit pas d'un garçon en particulier mais d'au moins trois qui viennent aléatoirement dans mes conversations – dont le fameux déclencheur de printemps Heightsien du mois d'août.

Sérieusement. Moi. Alors donc, j'aurais perdu toute volonté à leurs yeux ? J'aurais perdu le mojo Heightsien ? Ce fameux refus de la compromission ? Ce fameux orgueil qui m'a sorti de tous les pas, de la mort, de la maladie et de la pauvreté ? Come ooooon. 

Non mais je sais pas en même temps. J'ai appris, avec le temps, que vous pouviez avoir raison aussi. 
Vachement moins que moi, mais quand même.

Peut-être que ça finira ainsi. Au petit matin, dans le lit d'un type que je m'étais juré de ne jamais toucher, avec une fracture au cervelet et des yeux fixes de poisson mort. Décédation cérébrale. 

J'écoute beaucoup la chanson de Richard Ashcroft Break the night with colours et je pense toujours comme lui. Que personne n'y croit. Personne ne croit vraiment en moi. Mais moi oui, moi je sais. Le positif comme le négatif.

Je sais que je ne serai jamais heureuse en amour mais je sais aussi que je m'en sortirai toujours, professionnellement, humainement, amicalement... 

Mais, de plus en plus, je m'aperçois que pour vous je ne suis qu'une serial loveuse qui ne retient rien de ses erreurs passées. Qui tombe amoureuse d'une falaise toujours plus haute. 

Pour certains, je suis même toujours la Johnson adolescente mal lunée. Mal dégrossie. Mal dans sa peau. Très très mal, en somme.

Je suis un peu déçue, forcément, que personne ne voit mon changement en tant que tel. Qu'on pense que je me trouve des excuses pour un comportement moral douteux. 

Je crois que c'est pour ça que j'ai autant besoin de communiquer ma vérité ici, car je sais bien qu'elle est impossible à entendre, à concevoir et encore moins à accepter. Même mes amis les plus ouverts ont leurs limites. 

Mais j'ai su les accepter, et ne plus condamner à mort ceux qui rentrent dans des murs d'incompréhension dès que j'ouvre la bouche.

J'ai changé. Je suis Johnson 8.0. Que ça vous plaise, que vous le croyiez ou non. 

Je changerai peut-être encore demain, mais ça ne voudra pas dire que je serai infidèle à mon ADN pour autant. 

Je resterai toujours la Johnson adolescente, oui.

...mais celle que personne n'a jamais su, n'a jamais pu voir. 

dimanche 9 mars 2014

Baby I'm the Berlin Wall Tonight



Une soirée au goût de juillet 2013. Le mois d'avant le grand changement. Le cataclysme. La révolution des moeurs heightsiennes.

Je souris fort en pensant qu'il y a une micro probabilité que, dans 5 mois, je roule des pelles à Chili Jesson en Hongrie. Une infime chance donc, mais quand on sait mon potentiel de magnet à rockstar, on fait moins les malins. 

Ma vie est faite de mixed-feelings ces temps-ci, et c'est pas simple pour moi, de les ranger, de les gérer, de les catégoriser. Jusqu'ici, je n'étais faite que de sentiments tranchés, de "oui", de "non", de "j'aime", de "j'haine".

Le fait est que ce soir, j'ai du mal à haïr. 

Je me suis efforcée, pourtant, d'y concentrer toutes mes forces, mais j'ai lamentablement échoué. Pour beaucoup, ce serait donc une victoire. Je vous conseille d'attendre le long terme.

Le fait est que je suis entrain de creuser ma propre tombe. C'est un peu ce que j'ai toujours fait. C'est un peu, comme toujours, pas de ma faute - JAMAIS DE MA FAUTE - car le destin me fout le même cas d'école dans les jambes à chaque fois que je m'ouvre un peu.

Mon plus grand secret, ma plus grande peur, ma phobie ultime, je la hurle de tous mes poumons dès que j'ai un coup dans le nez. "Y a pire que le fait que personne ne m'aime (et que personne ne m'ait jamais aimée), y a le fait que personne ne m'aimera jamais". 
Je la partage avec tellement de gens que pourquoi pas avec vous. On n'est plus à ça près.

Je suis entourée de gens qui m'aiment, mais jamais, jamais, jamais, jamais, la personne dont j'aimerais l'amour ne m'aime. 
Même le chaton est dubitatif et se dirige vers de plus vertes contrées. 

Le fait est, je crois, que je trouverai toujours une raison pour me ronger de l'intérieur. Et que, plus j'avance dans la vie, plus je trouve le moyen le plus pernicieux pour me rendre malheureuse. Exactement ainsi : en choisissant comme seule possibilité de bonheur ce qui ne pourra jamais me l'apporter.

Si je n'avais pas décidé que ça y est : je m'aime, je pense que je me jetterai de l'huile bouillante à la figure.

La dernière fois que j'ai initié cette immense, immense, connerie ça a commencé par Perhaps, Perhaps, Perhaps, en boucle sur mon petit ordinateur au son pourri de Saint-Cloud et ça a fini par des cris et des larmes, au dessus du vide au 4e étage de mon appartement du 20ème.

Je suis loin de tout cela maintenant, mais je n'en ai, en réalité, jamais été aussi près.

A chaque fissure, je colmate, je scotche, je comble, mais je crois qu'au fond, ce coeur que je cadenasse, est tellement usé à la corde que, compacté, il tiendrait à peine dans le creux de ma main.

Sing me a love song 
From your heart or from the phonebook 
It don't matter to me I'm an apple, you're the tree 
It won't fall when you're shook

It ends with a kiss 
It ends with a tear 
It ends with the lights out 
Bathed in our fears

jeudi 6 mars 2014

Life is both a major and minor key


[Read that and that, and maybe, just maybe, you'll get what follows.]

– Appel à tous les organes. Je répète. Appel à tous les organes. Ceci n'est pas un exercice. Nous allons procéder comme à l'entraînement, tenons-nous en au plan. La probabilité de réussite de cette opération est de 8,8% donc que PERSONNE ne prenne d'initiative.
Oh putain. Quoi encore ? CA FAISAIT UN AN ET DEMI. 
Désolé Johnson, but we have to go back. 
– "Désolé" ? "Désolé" mes couilles ! On n'est pas dans une semi-mauvaise série américaine les gars. C'est encore moi qui décide.
On sait bien que c'est faux, toi et moi. 
Nan nan. Tu me fais croire depuis des années que c'est ni moi, ni toi qui commandons, mais j'ai fait ce que j'ai fait et depuis on se porte super bien. Ne le nie pas. 
Je ne nie pas, Johnson, je dis juste qu'un an de prison ferme à l'encontre d'une partie de ton propre corps c'est peut-être un peu abusé.
– Oui, ben non. Tu l'as dit toi même : c'est lui qui a commandité tout notre malheur, donc il a bien mérité qu'on le foute sous clef.
Tu déformes mes propos. Ça n'est pas de sa faute non plus, il bat pour tout ce qui bouge, on est nés comme ça et le reste de ton corps est bien obligé de suivre.
– Rien à foutre. Vous le laissez là où il est. Je veux plus entendre parler de lui.
Mais ENFIN. Ça n'est pas SAIN. 
– Oui bah comme le reste de notre hygiène de vie, je vois pas trop le problème d'un coup.
On est quand même connus pour RESSENTIR les choses. Or ça fait un an que plus rien. Du tout. Alors moi je veux bien qu'on balance notre fond de commerce par les fenêtres mais faudrait aller jusqu'au bout des choses.
– Genre nous suicider ? ALLO, on a dépassé ce stade.
Non. Genre devenir vraiment normales. Avec un job rangé, tranchquille où qu'on suit le troupeau, un mec tranchkille aussi, t'sais, ni beau ni laid. PIS APRES ON FAIT DES CHIARDS AUSSI PENDANT QU'ON Y EST. ET ON PART EN VACANCES. A LA BAULE. AVEC DES CROCS AUX PIEDS.
– COMMENT TU PARLES. C'est comme ça qu'on s'est élevés ? 
Ah bah moi je m'adapte hein. Puiqu'on ressent rien. Qu'on suit le mouvement. Qu'on vit l'instant présent and all that shit.
– Ok. Tu as marqué un point. J'accepte d'intercéder en ta faveur. Fais ton choix.
Jetons un oeil. 
– Le droit ou le gauche ?
Ah oui, j'oubliais : on est connus pour ressentir les choses ET notre humour olympique. Non, on jette un coup d'oeil dans la cage et on voit ce qu'il en est.
– Je n'ai qu'une parole : allonzy.
Synapses : ouvrez la cage de Coeur, siouplait.
– O_O O_O O_O O_O
– Faites ce qu'on vous dit. 
– O.
L'instant de vérité.
– Ou pas. Moi je sais très bien ce qu'on va trouver : le même merdier que d'habitude.
Je croyais qu'on se laissait communiquer un certain optimisme ces temps-ci ? 
– Dans tes rêves. 
MMMMMMmmmmmouuuuuuuuuaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.
Oh. Shit.
– Qu'est-ce que je disais ?
Boooooouuuuuuuaaaaaaaaaaaaaaarghh. 
Non mais d'accord. C'est rationnel. Maintenant on sait.
– Oui, faut toujours que tu te rendes compte par toi même hein. Tu peux pas avoir JUSTE confiance en mon instinct.
Ca n'est PAS un organe, ça n'est PAS tangible, ça n'existe PAS.
– Et pourtant...
LARMES. CRIS. FUREUR. AUTODESTRUCTION. EXTERMINATE! EXTERMINATE!
– What the fuck?
Aaaaaah, nan mais ça, ça doit être dû à une overdose de Torchwood. Avec les yeux on a tout ingurgité en moins d'un mois, on a un peu fait les foufous sur ce coup-là j'avoue uhuhuhuhu !
– Je suis pas persuadé que ce soit QUE ça.
PERSONNE NE NOUS AIMERA JAAAAMAAAAAAAAIIIIS.
Ah, oui.
– Le fond du fond du fond quoi. Le dégénéré de la famille. Le biscuit cassé au fond du sac à dos dont personne ne veut. La boule de glace tombée par terre. Le putain de chien à trois pattes.
HEY. HO. On se  respecte un peu là ?
– Clairement, c'est pas moi qui me la joue madame Butterfly, là.
C'est en partie toi. Quand même.
– Je renie. Je renie en bloc.
JE SUIS UN FOU MOI. SI VOUS ME LIBÉREZ PAS MAINTENANT JE VAIS TOMBER AMOUREUSE. ENCORE. FORT. BEAUCOUP. TOUT LE TEMPS.
– Oui, alors que si on te libère c'est pas DU TOUT ce que tu vas faire.
...Je le ferai, oui, mais en harmonie, avec vous les amis.
Je crois qu'il revient à la raison.
Je crois que tu t'es jamais remis de notre suspicion d'AVC et qu'à l'IRM ils ont rien voulu dire pour pas trop nous démoraliser.
Je t'en prie. On n'avait dit pas les vêtements et pas la santé. 
ET PAS LES COEURS BRISÉÉÉÉÉÉÉ
Ah si ça oui. 
Le ridicule ne tue pas mais, dans ton cas, il rend cardiaque.
VOUS VOUS LIGUEZ CONTRE MOI. 
Oui, voilà, car personne ne t'aime.
PERSONNE NE M'AIIIIIIIIIME.
– Ne l'encourage pas !
PERSONNE NE M'AIMERA JAMAAAAAIS. JE SUIS LE PHANTOM DE L’OPÉRA. LE VEUT L’INCONSOLÉ LE PRINCE D'AQUITAINE A LA TOUR ABOLIE. 
Ok. Tu as gagné : tu avais raison. Il n'est pas prêt. 
Il est définitivement pire qu'avant.
C'est vrai qu'il a plus trop trop de raisons de se comporter comme ça.
Parce que, dans le fond, on s'en sort pas si mal que ça sans lui hein.
– On est même bien bien bien bien bien.
Parfois, je me dis que tu es le seul à me comprendre et qu'on ne sera jamais heureux que tous les deux.
– Tu sais toujours trouver les mots.
Et toi tu me fais rire. Je me sens moins seule quand tu es là.
– Allez, je te paye un rêve. C'est ma tournée.
Si tu insistes... Tu sais que c'est mon petit péché mignon hein. Hihihihi. Allez !

...

– MOOOOOOOOOON RIIIIIVER LALALALALA.... AHEM... If you've lost your faiiiith in looooove and music Oh the end won't be loooooong... AHEM... LOVE OF MY LIIIIIIFE DON'T LEAVE ME... I'M JUST A POOR HEART NOBODY LOVES MEEEE. Hey ? HEY ? LES COPAINS ? J'ai fini ma crise. Je va mieux. Revenez ! Revenez !! Soyez chouettes... Revenez ? Je me sens seul. Et triste. Et vide. Et MOCHE. Et gros. Et las. Et rouge. Et veineux. On regarde le Phantom de l'opéra ? Ou Les Misérables, je suis pas sectaire. On écoute Jake Bugg ? Il a fait une chanson sur la mort, c'très chouette ! ALLEZ LA VOUS POUVEZ PAS VIVRE SANS MOI JE LE SAIS BIEN ! On va dans un cimetière ? On tombe amoureux d'un garçon qui nous aime pas ? Comme vous voulez. J'aime bien faire les deux. On se fait larguer sinon. Je pense qu'on n'est pas loin du prochain niveau. Par SMS ou par Facebook Messenger. Hum ? Non ? Bon...