jeudi 10 août 2006

Un monde aussi vivant que vous êtes morts

Je sais pas, j'hésite.

Surtout : je ne trouve pas.

Je ne trouve pas de plateforme qui m'aille.

Il faut dire que si je m'attends à retrouver l'esprit communautaire de 20 six il y a deux ans, je peux aussi attendre la demande en mariage de Rufus Wainwright.

J'écoute The divine Comedy, parce que ça me relaxe, et je cherche, je teste, j'aimerai aussi trouver un endroit où ces foutus tracks de radioblog pourraient être blogged sans que le son ne disparaisse (c'est balo, pour une chanson). [edit : Ayé, j'ai trouvé un compromis en haut à gauche et si vous n'entendez rien c'est que vous n'avez pas réglé le volume -la case entre le titre et le point d'interrogation, vala]

Je pense déménager donc, pour appuyer matériellement mon tabula rasa intérieur. Mais je ne pense pas refiler l'adresse à tout le monde, je sais pas pourquoi. Non vraiment je sais pas.

Je suis sûrement cinglée. C'est quand je me mets à recevoir des mails en masse que je décide de tout foutre en l'air dans une moindre mesure.

Comme ma vie "amoureuse" ça.

Dès que mes sentiments deviennent partagés ils s'évanouissent.

Plus de challenge, plus de bataille contre des moulins à vent, plus de tristesse maladive pour nourrir des pages et des pages.

Non, vraiment, je me sens si loin, dans mes quatre murs, de votre vie sociale.

Le cabotinage permanent, dès qu'on met les pieds dans une fête... C'est la partie animale de l'espéce humaine que je supporte le moins.

"est elle/il un bon reproducteur avec qui mes gênes s'emboiteront parfaitement ?"

Tss tss tss.

Ni au dessus de ça, ni en dessous, je me pose en observatrice amusée/agacée.

Quand ça commence à faire longtemps qu'on ne m'a pas vue humaine je commence à me poser des questions en même temps que les autres me harcèlent "mais, t'as personne en vue ?"... "si si, un vampire aux cheveux rouges avec un Katana." ça le fait pas.

Alors pour garder la couverture, j'écoute ce que me disent les autres

"Han mais vas y, ça se voit, il attend que toi."

"ah ?"

Et quand c'est le cas, il m'arrive de jouer le jeu.

Mais jamais de le vivre...

On a toujours besoin d'être un minimum "normal" c'est à dire de copier/coller aux exigences des autres.

C'est grave quand on arrive à être exclue ou seulement pointé du doigt parce qu'on a un "retard sur la normal".

Moi qui ne savait pas nager en cinquième, qui ne savait pas faire du vélo avant le cm2, qui ne savait pas comment on faisait les bébés en sixième, et qui n'avait toujours pas effectué de mélange de salive avant ses 17 ans... j'ai toujours été en retrait...

alors que je savais lire à 5 ans à peine, qu'à 8 ans j'avais fait le tour de l'Europe, qu'à 11 je parlais déjà anglais et qu'au sortir du collège j'avais déjà écrits trois tomes.

J'ai toujours été en décalage avec les attentes, mais qu'y puis-je. Comment faire comprendre ça à un "copain" trop collant, qui s'imagine qu'on va être les nouveaux Jack&Rose après trois baisers échangés.

On me conseille de juste lui dire "dégage"... alors je vais surement le faire. Parce qu'à force d'être faible on devient un mouton, un minuscule petit mouton qui n'a rien à dire dans les conversations de ses confrères. Alors il bêle. Quand ça fait rire les autres, tant mieux, le reste du temps on accepte sa présence sans la remarquer.

C'est vrai que je regarderai bizarrement quelqu'un qui a -de mémoire- haït sa famille entière à l'âge de 7 ans et n'a plus cessé, quelqu'un qui peut parler des heures à un goéland, un chat, un papillon, quelqu'un qui n'a jamais ressenti pour personne ce qu'elle ressent pour Alexandre le grand, Jim Morrison ou même des personnages de fiction, quelqu'un qui ne répond pas au téléphone, quelqu'un qui n'a jamais gagné d'argent, quelqu'un qui a vu son apogée à l'âge de 5 ans et qui depuis décline, quelqu'un qui ne croit tellement pas en la psychologie que quand elle fait des tentatives de quittage de vie on la refile de mains en mains "mais enfin cela n'est pas possible, on ne peut pas penser ça !".

Merde. Si je ne peux plus penser. Je ne peux plus être. C'est ce qu'il a écrit l'autre truffe ?

On condamne les gens différents -ou ceux qui ne jouent pas le jeu, car tout le monde est décalé, faut pas se leurrer- à ne plus exister, mais on les empêche de mourir.

Parce que c'est mâl.


 

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