lundi 11 juin 2012

The "blog" situation

Mon blog a toujours été le plus gros des boulets pour moi : indispensable à ma vie, il relate ce qui se passe dans ma tête au moment même où les idées se forment, alors que je n'ai pas eu le temps de les communiquer aux personnes concernées. D'où de gros gros drama. Tout le temps.

Ce lieu de refuge m'a aidé à traverser toutes les crises. Et celle de mon avant-dernière rupture avant toutes. Lorsque je suis revenue, ici, sur ma relation avec le Pervers Narcissique, celui-ci l'a tellement mal vécu qu'il m'a menacée physiquement en face de tous nos amis, lui qui avait jusqu'à lors si bien réussi à cacher sous le tapis le fait qu'il avait la main lourde...

Mais, si on m'avait demandé, je n'aurais jamais cru que mon blog ferait perdre son sang froid au Tinman.

Je ne pensais pas qu'il le lirait, parce qu'il ne lisait pas les choses longues, en règle générale.

Mais apparemment, on lui a intimé de venir ici et de s'imposer mes longues pages d'atermoiements.

Avec tout le respect que j'ai (et dieu sait que j'en ai...) pour nos amis en commun : il n'y avait pas pire à faire. C'est la double-peine : faire du mal à quelqu'un et devoir lire pages après pages ce qu'on lui a infligé.

Moi, j'ai arrêté d'aller visiter ses endroits dès que j'ai posé le pied à Paris. A New York, j'en avais besoin pour réaliser, pour donner un sens à ce qui venait de se passer... Pour comprendre. Et puis c'est devenu trop douloureux, alors je n'y suis plus allée.
A la place, j'ai déchargé ici tout le vrac dans ma tête.
Forcément, venir ici, c'est se prendre mon intériorité dans la gueule. C'est hyper violent. Et je comprends qu'on se blesse. Mais venir ici est avant tout un choix.

Je blesse mes amis qui me trouvent inconsolables malgré tout leurs efforts. Je blesse ma famille qui se rend compte que je suis encore plus une étrangère à leurs yeux qu'ils se l'imaginaient. Et je le blesse lui.


Surtout par le fait que j'interprète sa vision des choses et que je me trompe...
Mais, hey ! C'est le concept de la rupture : laisser l'autre se débrouiller seul, et ne plus lui donner accès à soi. Alors quoi faire ? Comprendre. Pour avancer. Et arrêter de gâcher ma vie pour quelque chose qui n'a existé que pour moi... que de mon côté, une fois de plus.
Alors on comble les blancs. On s'imagine pourquoi on s'est fait plaquer. Pourquoi on s'est fait plaquer comme ça. Pourquoi on s'est fait plaquer comme ça à ce moment là. Pourquoi, un type bien, avec qui on avait cru vivre quelque chose de vrai, brise tout, brise tout sans me regarder en face, brise tout sans me regarder en face deux jours avant le voyage de ma vie.


Il s'est confié à quelqu'un qui a joué bien malgré lui le rôle du troisième homme dans notre relation, et mes oreilles ont beau être paralysées (kikoo virus !)(kikoo somatisation du choc émotionnel !), c'est bien arrivé jusqu'à moi.

Mais ça n'était que la première partie du message. La deuxième, c'est qu'il ne se sent pas du tout coupable.

Si c'est vrai, il se parjure. Il rompt et annule la dernière promesse faite, la dernière ligne du mail (!) de rupture, mot pour mot.

Si c'est vrai, ça veut dire que tout est vrai, et qu'il n'a en effet jamais rien ressenti pour moi, puisqu'il ne ressent rien pour personne, et que ce que j'ai vu dans ses yeux, ce soir là à Montmartre, je l'ai inventé. Et comme j'ai beaucoup d'imagination, ce ne serait ni la première fois, ni la dernière.

Si c'est vrai, je suis contente. Parce que ça ne sert à rien de souffrir à deux. Surtout quand on sait que je souffre pour deux.

Si c'est faux (examinons toutes les options, pour ne vexer personne en interprétant leurs pensées et en se trompant), je trouve ça un peu bas, et beneath him.

Je n'ai pas demandé de ses nouvelles. Je ne tenais pas à en avoir. Ca me déchire déjà tous les membres de voir son nom s'afficher automatiquement dans des suites de messages. Ca m'étrangle de savoir qu'il existe encore. Que je ne peux pas vivre sans lui, au sens propre du terme. Que ça ne peut pas être "fini" parce qu'il partage encore une partie de ma vie, des gens que l'on a en commun, des endroits, une ville. 

Si c'est faux, je ne veux pas le savoir. Parce que si c'est faux, il s'est fait autant de mal qu'à moi, et je ne souhaite ça à personne.


Si c'est vrai, il faut arrêter de venir ici : ce n'est qu'un mouroir à tristesse, ça n'est pas censé déclencher une culpabilité qui n'existe pas.

Si c'est faux, il faut arrêter de venir ici : je sais que c'est public, je sais que tu crois que ça parle de toi. Mais ça ne parle que de moi. Je faisais ça avant toi, j'ai arrêté pendant que tu étais là, c'est vrai, mais tu es parti, et le blog est revenu. Maintenant ce n'est plus toi et moi. C'est le blog et moi. C'est moi et moi.

C'est triste, c'est pitoyable, c'est lamentable, c'est énervant, je ne sais pas ce que c'est. C'est comme ça ?


Et permettez moi, honnêtes 30 gens qui vous coltinez ma vie depuis 8 ans, de conclure en citant une personne qui suit ce que j'écris ici pour les bonnes raisons : "s'il n'est pas capable de comprendre POURQUOI tu as ce blog alors il n'y a même pas à regretter son absence"

1 commentaire:

  1. euh tu ne blesses pas la famille, et mauvaise nouvelle pour toi : parce que tu n'es pas si étrang(èr)e que ça ;-)

    Et vi, garde ce lieu... peu importe ce qui y est lu et compris si toi tu as écrit ce qu'il te fallait au moment où tu l'as fait.
    T'es "responsable de ce que tu écris, pas de ce qu'il(s) li(sen)t"

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