lundi 4 juin 2012

There's a fine, fine line

... between love
And a waste of time


Ce qui est assez ironique avec cette histoire d'erratum relationnel, c'est que s'il ne m'avait pas sorti le grand jeu du "I want you" les yeux dans les yeux*, je ne me serai jamais attachée.

(*et c'était pas pour du sexe)(et c'était après une semaine de réflexion)(et c'est ce que je lui reproche, mainly)

Parce que si je m'attache à tout ce qui passe - je ne jette jamais rien, je prends tout en photo, je note tout... - je ne crois fondamentalement pas en le couple.

Je n'ai que des exemples de gens malheureux en couple autour de moi. Ou moins heureux. Des couples qui durent, durent, durent, et ne veulent se séparer alors que l'évidence est là. 

Si je me suis exilée à Paris, si je n'ai jamais obtenu mon permis, si j'ai tout fait pour avoir un boulot qu'on ne peut pas faire à la campagne, c'est parce que je voulais échapper au schéma "bon bah, j'fais quoi maintenant ? Faut bien que je me mette en couple et que je fasse un enfant, ou deux, pour faire comme tout le monde.". Au piège de la maison à la campagne à rembourser. Où tu es coincée financièrement avec une personne. 

Si jamais je dois habiter un jour avec un garçon, j'exigerai une alternative à la chambre commune. Parce que j'ai un besoin de solitude monumental. Parce que j'ai besoin de faire l'étoile de mer (dans un contexte non sexuel) sur un lit deux places en regardant le plafond et en faisant un bilan de ce qu'il ne faut pas oublier.

Donc si le garçon ne s'était pas emballé en premier, je serai restée de marbre. Heureuse, mais de marbre. Car si je suis très exigeante sur l'exclusivité des choses (je suis trop jalouse pour autre chose, et je pars du principe que si le garçon veut voir ailleurs, il le dit et on en tire les conséquences), je suis plutôt la dernière pour tout ce qui est des autres engagements.

Les présentations aux parents. La cohabitation. LES ENFANTS.

Si jamais je dépasse les uns ou deux ans de relation avec un garçon un jour, ça sera très dur pour lui de me faire démordre de quoi que ce soit. J'ai toujours cherché un orphelin pour cette raison, d'ailleurs. Et s'il pouvait être stérile, ça nous débarrasserait de bien des discussions.

Je ne crois pas en l'amour qui dure. Et je ne voyais clairement pas notre relation dépasser la rentrée prochaine, anyway. Sauf si ça roulait vraiment bien. 

Ce qui m'a clairement blessé c'est le déni total de ce qui s'est passé quand on s'est mis ensemble. On ne peut pas rassembler tous les ingrédients d'une comédie romantique pour se mettre avec une fille qui repoussait tous les garçons d'un revers de la main depuis 5 ans et dire ensuite "nan, en fait j'm'a gourré, j'avais pas vraiment envie.".

Je pense qu'avec la vie qui s'allonge, nos vies sentimentales seront de plus en plus une accumulation de CDD amoureux - on m'a d'ailleurs sorti l'expression "ah bah, c'est juste que t'as pas passé la période d'essai, meuf". On sait tous plus ou moins quand ça s'arrêtera : quand l'autre aura sa mutation, quand il ira faire son tour du monde à dos d'autruche ou quand il voudra des enfants, moi je savais que ça s'arrêterait soit avec son départ pour une autre ville, soit avec mon départ pour un autre pays. Et rien ne me fera renier ce qui s'est passé. 
Ca s'est passé.

Je ne supporte pas cette mentalité représentative de tout ce que je vois dans ma génération de ne pas laisser leurs chances aux choses, de ne pas leur laisser finir le cours naturel de leur vie. Le remplacement hâtif des gens par les autres alors qu'on n'a même pas atteint la vitesse de croisière. Qu'on n'a même pas essayé de faire fonctionner quelque chose qui valait le coup - puisque rien que le fait de se trouver ici et maintenant & de se mettre d'accord relève du miracle.

Je n'aime pas les gens frileux & blasés. Et, si j'avais connu cet aspect de sa personnalité, je l'aurai repoussé comme les autres quand lui a mis son coeur sur le comptoir. Mais, on ne sait jamais avant d'avoir vécu. Et il a préféré arrêter les choses avant de savoir où ça nous mènerait. Un manque de curiosité en totale incompatibilité avec ma personnalité, si on regarde bien.

Alors oui, ce qui me fait chier aussi, c'est qu'il était également, par certains aspect, une erreur.

Et je ne fais jamais d'erreurs.

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