jeudi 31 mai 2012

Where there's music and there's people

Quand je suis rentrée dans mon appartement parisien, une boîte de Xanax m'attendait avec l'instruction simple "prendre un comprimé si besoin".

Je ne sais plus trop qui a les clefs de chez moi, je ne sais donc pas trop de qui ça vient. 

Ce que je sais, c'est que pour la première fois de ma vie, j'en ai besoin. Pour pouvoir regarder les gens en face sans sombrer ou leur foutre mon poing dans la gueule. 

Vous le savez, je raye les gens périmés de ma vie comme on jette un fruit pourri. D'un geste. Les amis, les amours, le reste.

C'est pour ça que je ne vais pas mettre en application les deux nouveaux plans diaboliques de revanches qui me sont venus, à savoir : lui envoyer la facture de 2000 € de mes vacances gâchées par sa faute et, plus insidieux, lui révéler la seule chose que je lui ai cachée au début de notre relation et qui, pour le coup, concerne une personne à qui il tient vraiment. 

Mais bon, comme je raye, je jette et j'expulse (mais je n'oublie rien, jamais) je me contente d'avaler mes pilules. Bien sagement. A ma fenêtre. En buvant 1, 2, 3... 

En regardant le voisin d'en bas d'en face pelotonné torse nu sur son canapé lit, comme depuis avant.

J'avale ma pilule en me disant "pas les gens Johnson, tu jettes pas les gens".

Mon ménage de printemps est souvent abrasif. Du dernier en date et de notre cercle d'amis ne reste qu'une pote, une amie occasionnelle, qui a clairement définit les limites de notre relation.

Et il les a tous vus. Mes amis. Même ceux qui n'étaient pas les siens. Alors quand je les revois, je le revois. Je nous revois. Alors non. Je les revois plus.
Je ne vois plus personne. Et j'avale ma pilule, et je bois 1, 2, 3...

"Ne jette pas les gens. Pas en même temps. C'est dans une poubelle à part, les gens."

Si j'avais une tumeur, un cancer, je dirais au docteur "enlevez tout", alors oui, j'ai du mal à ne pas découper les gens de ma vie.

Parce que quand je les revois, je m'invente des raisons de les détester. Alors je les garde loin, pour ne pas les perdre complètement.

Et j'avale, pilule après pilule, la confiance durement acquise pendant 5 ans et qui m'a permis - et comme j'en étais fière - de trouver un copain 15 jours après avoir réalisé que j'en avais besoin, 15 jours après avoir décidé qu'il m'en fallait un. 

Je supporte les inconnus et ceux qui ne l'ont pas connu, et quant aux autres, je les préviens, je ne suis qu'un amas de pilules et de 1, 2, 3...

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